Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo
Publié : dim. mars 08, 2009 10:27 am
Bonjour à tous,
SAINT HUBERT
Trois-mâts goélette de 187,95 tx JN
Armateur Louis Hubert de Saint-Servan
Appareillage de Lisbonne pour Saint-Servan avec un chargement de vin et de sel.
Capitaine Pierre ZION
Equipage : 1 second, 5 Matelots, 1 novice, 1 mousse, tous d’Erquy ou de Binic
Le 30 Mars 1916, le SAINT HUBERT se trouve par 47°35 n et 07°20 W. Route au NEqN à 4 nœuds.
Beau temps, petite brise de NW.
Aperçu un sous-marin venant de l’ESE faisant route sur le voilier dont les voiles, tannées en rouge, indiquent la nationalité. Il porte le pavillon allemand et le signal AB « Abandonnez le navire ».
Mis en panne, et le capitaine se rend le long du sous-marin dans un doris. Il reçoit l’ordre, donné en français par le plus jeune des deux officiers du sous-marin, d’abandonner immédiatement le navire.
L’équipage embarque dans les deux doris et le sous-marin tire une douzaine de coups de canon sur le voilier. Mais le tir est très mauvais et les coups portent dans les hauts. Une partie de la voilure tombe et le roof est démoli.
Soudain, une fumée apparaît à l’horizon. Le sous-marin abandonne la goélette et se dirige vers elle. Ce navire fut reconnu plus tard comme étant un pétrolier américain.
Les deux doris font route vers l’ENE, mais en raison du temps perdu pour gréer les canots, ils ne se trouvent qu’à deux milles deux heures plus tard. Ils rencontrent alors le vapeur danois LIVONIA, capitaine Hansen, qui fait route de Newcastle vers Nice avec du charbon. Le vapeur embarque tous les naufragés ainsi que les deux doris.
Le sous-marin revient alors vers le LIVONIA et le croise lentement, à ½ mille, sans lui faire aucun signal.
Le SAINT HUBERT était encore visible et n’avait pas coulé.
Ce sous-marin était long d’environ 60 m, ne portait aucun numéro et avait un blockhaus sans passerelle ni rambarde. Canon de 47 mm sur l’avant du kiosque. Gouvernail horizontal de chaque bord à l’avant, forte ceinture de 20 cm de large faisant le tour du submersible, ancre dans les écubiers, périscope sur lequel était hissé le pavillon allemand.
Installation TSF ? Les témoignages ne concordent pas sur ce sujet. Des fils allaient du sommet du périscope à l’arrière.
Les officiers : le commandant était « un gros gaillard blond » et le second était très jeune. 5 ou 6 hommes se tenaient sur le kiosque. Les officiers portaient de longs imperméables noirs et les marins des cirés noirs. Seul le chef de pièce était en gris. Le jeune officier tenait un porte-voix à la main.
Voici la silhouette de ce sous-marin

L’officier enquêteur écrit :
« Le capitaine Zion ne pouvait faire aucune manœuvre pour échapper à la capture qui était inévitable.
Le LIVONIA est arrivé à Nice le Dimanche 9 Avril à 10h00 du matin. Il n’a pas été arraisonné par le sous-marin! Je partage l’avis de l’équipage que cela a étonné.
Je sais qu’il a à bord 800 litres de pétrole, peut-être plus. Je le visiterai sérieusement Lundi, n’ayant aucune confiance dans le capitaine ».
Autrement dit, cet officier, chef du bureau régional de renseignement maritime de Nice, ainsi que son inspecteur de la navigation, pensent que le LIVONIA pourrait être un ravitailleur de sous-marin. (Ils respectent quand même la trêve du week-end et n'iront le visiter qu'aux jours ouvrables…)
Et l’inspection ne dut rien donner puisqu’on n’en trouve aucune mention dans les archives.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 28 du KL Georg-Günther von FORSTNER.
Le même jour, il allait couler le vapeur anglais TREWYN. Ce cargo de 3084t, construit en 1903 et qui faisait route vers Tees, fut porté manquant après avoir franchi le détroit de Gibraltar le 25 Mars.
Cdlt
SAINT HUBERT
Trois-mâts goélette de 187,95 tx JN
Armateur Louis Hubert de Saint-Servan
Appareillage de Lisbonne pour Saint-Servan avec un chargement de vin et de sel.
Capitaine Pierre ZION
Equipage : 1 second, 5 Matelots, 1 novice, 1 mousse, tous d’Erquy ou de Binic
Le 30 Mars 1916, le SAINT HUBERT se trouve par 47°35 n et 07°20 W. Route au NEqN à 4 nœuds.
Beau temps, petite brise de NW.
Aperçu un sous-marin venant de l’ESE faisant route sur le voilier dont les voiles, tannées en rouge, indiquent la nationalité. Il porte le pavillon allemand et le signal AB « Abandonnez le navire ».
Mis en panne, et le capitaine se rend le long du sous-marin dans un doris. Il reçoit l’ordre, donné en français par le plus jeune des deux officiers du sous-marin, d’abandonner immédiatement le navire.
L’équipage embarque dans les deux doris et le sous-marin tire une douzaine de coups de canon sur le voilier. Mais le tir est très mauvais et les coups portent dans les hauts. Une partie de la voilure tombe et le roof est démoli.
Soudain, une fumée apparaît à l’horizon. Le sous-marin abandonne la goélette et se dirige vers elle. Ce navire fut reconnu plus tard comme étant un pétrolier américain.
Les deux doris font route vers l’ENE, mais en raison du temps perdu pour gréer les canots, ils ne se trouvent qu’à deux milles deux heures plus tard. Ils rencontrent alors le vapeur danois LIVONIA, capitaine Hansen, qui fait route de Newcastle vers Nice avec du charbon. Le vapeur embarque tous les naufragés ainsi que les deux doris.
Le sous-marin revient alors vers le LIVONIA et le croise lentement, à ½ mille, sans lui faire aucun signal.
Le SAINT HUBERT était encore visible et n’avait pas coulé.
Ce sous-marin était long d’environ 60 m, ne portait aucun numéro et avait un blockhaus sans passerelle ni rambarde. Canon de 47 mm sur l’avant du kiosque. Gouvernail horizontal de chaque bord à l’avant, forte ceinture de 20 cm de large faisant le tour du submersible, ancre dans les écubiers, périscope sur lequel était hissé le pavillon allemand.
Installation TSF ? Les témoignages ne concordent pas sur ce sujet. Des fils allaient du sommet du périscope à l’arrière.
Les officiers : le commandant était « un gros gaillard blond » et le second était très jeune. 5 ou 6 hommes se tenaient sur le kiosque. Les officiers portaient de longs imperméables noirs et les marins des cirés noirs. Seul le chef de pièce était en gris. Le jeune officier tenait un porte-voix à la main.
Voici la silhouette de ce sous-marin

L’officier enquêteur écrit :
« Le capitaine Zion ne pouvait faire aucune manœuvre pour échapper à la capture qui était inévitable.
Le LIVONIA est arrivé à Nice le Dimanche 9 Avril à 10h00 du matin. Il n’a pas été arraisonné par le sous-marin! Je partage l’avis de l’équipage que cela a étonné.
Je sais qu’il a à bord 800 litres de pétrole, peut-être plus. Je le visiterai sérieusement Lundi, n’ayant aucune confiance dans le capitaine ».
Autrement dit, cet officier, chef du bureau régional de renseignement maritime de Nice, ainsi que son inspecteur de la navigation, pensent que le LIVONIA pourrait être un ravitailleur de sous-marin. (Ils respectent quand même la trêve du week-end et n'iront le visiter qu'aux jours ouvrables…)
Et l’inspection ne dut rien donner puisqu’on n’en trouve aucune mention dans les archives.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 28 du KL Georg-Günther von FORSTNER.
Le même jour, il allait couler le vapeur anglais TREWYN. Ce cargo de 3084t, construit en 1903 et qui faisait route vers Tees, fut porté manquant après avoir franchi le détroit de Gibraltar le 25 Mars.
Cdlt