Re: BERENGERE Trois-mâts carré
Publié : lun. mars 02, 2009 9:02 pm
Bonjour à tous,
BERENGERE
Trois-mâts carré du type D des Chantiers de la Loire, construit en 1902 aux chantiers de Normandie à Rouen pour la Société Vincent et Cie. Il fut racheté sur cale par la Société des Voiliers Dunkerquois.
Navire semblable au NANTES et au MADELEINE.
Voilier dit à baignoire, avec long gaillard et dans le cas du BERENGERE, très longue dunette.
Longueur 79, 50 m Largeur 12,25 m TE 6,20 m
2630 m2 de voilure
2851 tx JB 2280 tx JN 3340 tpl
Pris au neuvage par le capitaine Beaudouart.
Voici une photo du BERENGERE

En Septembre 1905, toujours sous les ordres du capitaine Beaudouart, BERENGERE réussit un sauvetage périlleux dans les parages du HORN, par une mer énorme. Il parvint à récupérer tout l’équipage du trois-mâts franc anglais GARSDALE, démâté depuis cinq jours et dont le chargement de briques, coke et fonte avait ripé. Le GARSDALE était couché sur le côté.
Le BERENGERE mit un canot à la mer et récupéra tout d’abord le second et 19 hommes, puis le capitaine et les 4 derniers marins qui s’étaient jetés à la mer.
Il effectua l’essentiel de ses voyages sur le Japon, la Californie et le Puget Sound.
La perte du BERENGERE
Le trois-mâts avait appareillé de Buenos Aires le 29 Janvier 1917 à destination du Havre avec un complet chargement de bois de quobracho.
Le capitaine était Thomas GUENO, CLC, inscrit à Vannes.
Le second capitaine, dont le nom n’est pas donné, décéda en mer le 21 Février et fut immergé le 22.
Le lieutenant avait été laissé à l’hôpital de Buenos Aires avec une crise d’appendicite.
L’équipage comportait donc en tout 22 hommes, dont un seul officier.
Le maitre d’équipage faisait office de second capitaine et le second maitre Henri EGAULT faisait office de lieutenant.
Les matelots ayant signé le rapport du capitaine sont :
Joseph MAHE de Paimpol
Jacques LEGRAND de Concarneau
Auguste GOURET de Saint Nazaire
Pierre LE BUHIT d’Auray.
Il y avait un matelot finlandais et un matelot suédois.
Le 10 Mai vers 11h00 du matin, le navire se trouvant par 50°06 N et 11°30 W, le capitaine était dans la chambre de veille à faire le point lorsqu’il entendit un coup de canon qui donna l’alarme. Un projectile traversa la mâture et tomba à une trentaine de mètres. Il y avait une légère brise et une faible houle. La visibilité était de 3 ou 4 milles. Il aperçut alors par tribord un sous-marin qui lui coupait la route. Tout l’équipage fut mis aux postes de manœuvre, les voiles contre-brassées et les embarcations débordées. Le sous-marin tira encore quatre coups de canon. Le dernier projectile tomba à vingt mètres sur l’avant.
Après s’être assuré que personne ne restait à bord, le capitaine embarqua dans la 2e embarcation par les palans de bossoirs, sans avoir pu récupérer les papiers du bord.
Le sous-marin s’approcha alors à 80 mètre du BERENGERE et tira au moins quinze coups sur la coque ; le voilier coula sans qu’aucun Allemand soit monté à bord.
Le sous-marin vint alors à ranger les embarcations et son commandant demanda au capitaine GUENO les papiers du navire. Le capitaine répondit qu’il n’avait pas eu le temps de les prendre et qu’ils avaient coulé avec le voilier. L’Allemand demanda alors nom, provenance, destination et chargement, et le capitaine donna les renseignements.
Puis le commandant du sous-marin interrogea : « Avez-vous des vivres ? » Le capitaine répondit « Oui, nous en avons suffisamment ». Il indiqua : « Vous devez faire route à l’ENE pour gagner la terre ». Puis il salua militairement les Français, tandis que son équipage, rangé sur le pont du sous-marin, saluait également en soulevant les bonnets.
Toute la conversation avait eu lieu en anglais.
Les marins hissèrent alors les voiles des embarcations et firent route ENE. Ils ne virent pas le sous-marin plonger.
Il décrivent le sous-marin comme étant long d’environ 65 m et très large. Il y avait un petit mât sur le kiosque et deux canons à poste fixe. Trois officiers dans le kiosque dont un (sans doute le commandant) parlait très bien anglais. Douze à quinze hommes sur le pont du sous-marin.
Les officiers portaient une grande capote grise et une casquette, les hommes des vareuses grises et des bonnets.
Trente heures plus tard les naufragés ont aperçu la terre d’Irlande. Finalement, l’équipage fut recueilli au bout de 42 heures, à 5 milles dans l’ouest de la pointe de Kinsale, par des patrouilleurs anglais. Ceux-ci les ont conduits à Queenstown le 12 à 11h00 du matin, où ils ont reçu le meilleur accueil, ainsi que des vivres et des vêtements.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 62 du KL Ernst Hashagen. Il avait déjà coulé le trois-mâts français JULES GOMES le 12 Mars précédent.
Cdlt
BERENGERE
Trois-mâts carré du type D des Chantiers de la Loire, construit en 1902 aux chantiers de Normandie à Rouen pour la Société Vincent et Cie. Il fut racheté sur cale par la Société des Voiliers Dunkerquois.
Navire semblable au NANTES et au MADELEINE.
Voilier dit à baignoire, avec long gaillard et dans le cas du BERENGERE, très longue dunette.
Longueur 79, 50 m Largeur 12,25 m TE 6,20 m
2630 m2 de voilure
2851 tx JB 2280 tx JN 3340 tpl
Pris au neuvage par le capitaine Beaudouart.
Voici une photo du BERENGERE

En Septembre 1905, toujours sous les ordres du capitaine Beaudouart, BERENGERE réussit un sauvetage périlleux dans les parages du HORN, par une mer énorme. Il parvint à récupérer tout l’équipage du trois-mâts franc anglais GARSDALE, démâté depuis cinq jours et dont le chargement de briques, coke et fonte avait ripé. Le GARSDALE était couché sur le côté.
Le BERENGERE mit un canot à la mer et récupéra tout d’abord le second et 19 hommes, puis le capitaine et les 4 derniers marins qui s’étaient jetés à la mer.
Il effectua l’essentiel de ses voyages sur le Japon, la Californie et le Puget Sound.
La perte du BERENGERE
Le trois-mâts avait appareillé de Buenos Aires le 29 Janvier 1917 à destination du Havre avec un complet chargement de bois de quobracho.
Le capitaine était Thomas GUENO, CLC, inscrit à Vannes.
Le second capitaine, dont le nom n’est pas donné, décéda en mer le 21 Février et fut immergé le 22.
Le lieutenant avait été laissé à l’hôpital de Buenos Aires avec une crise d’appendicite.
L’équipage comportait donc en tout 22 hommes, dont un seul officier.
Le maitre d’équipage faisait office de second capitaine et le second maitre Henri EGAULT faisait office de lieutenant.
Les matelots ayant signé le rapport du capitaine sont :
Joseph MAHE de Paimpol
Jacques LEGRAND de Concarneau
Auguste GOURET de Saint Nazaire
Pierre LE BUHIT d’Auray.
Il y avait un matelot finlandais et un matelot suédois.
Le 10 Mai vers 11h00 du matin, le navire se trouvant par 50°06 N et 11°30 W, le capitaine était dans la chambre de veille à faire le point lorsqu’il entendit un coup de canon qui donna l’alarme. Un projectile traversa la mâture et tomba à une trentaine de mètres. Il y avait une légère brise et une faible houle. La visibilité était de 3 ou 4 milles. Il aperçut alors par tribord un sous-marin qui lui coupait la route. Tout l’équipage fut mis aux postes de manœuvre, les voiles contre-brassées et les embarcations débordées. Le sous-marin tira encore quatre coups de canon. Le dernier projectile tomba à vingt mètres sur l’avant.
Après s’être assuré que personne ne restait à bord, le capitaine embarqua dans la 2e embarcation par les palans de bossoirs, sans avoir pu récupérer les papiers du bord.
Le sous-marin s’approcha alors à 80 mètre du BERENGERE et tira au moins quinze coups sur la coque ; le voilier coula sans qu’aucun Allemand soit monté à bord.
Le sous-marin vint alors à ranger les embarcations et son commandant demanda au capitaine GUENO les papiers du navire. Le capitaine répondit qu’il n’avait pas eu le temps de les prendre et qu’ils avaient coulé avec le voilier. L’Allemand demanda alors nom, provenance, destination et chargement, et le capitaine donna les renseignements.
Puis le commandant du sous-marin interrogea : « Avez-vous des vivres ? » Le capitaine répondit « Oui, nous en avons suffisamment ». Il indiqua : « Vous devez faire route à l’ENE pour gagner la terre ». Puis il salua militairement les Français, tandis que son équipage, rangé sur le pont du sous-marin, saluait également en soulevant les bonnets.
Toute la conversation avait eu lieu en anglais.
Les marins hissèrent alors les voiles des embarcations et firent route ENE. Ils ne virent pas le sous-marin plonger.
Il décrivent le sous-marin comme étant long d’environ 65 m et très large. Il y avait un petit mât sur le kiosque et deux canons à poste fixe. Trois officiers dans le kiosque dont un (sans doute le commandant) parlait très bien anglais. Douze à quinze hommes sur le pont du sous-marin.
Les officiers portaient une grande capote grise et une casquette, les hommes des vareuses grises et des bonnets.
Trente heures plus tard les naufragés ont aperçu la terre d’Irlande. Finalement, l’équipage fut recueilli au bout de 42 heures, à 5 milles dans l’ouest de la pointe de Kinsale, par des patrouilleurs anglais. Ceux-ci les ont conduits à Queenstown le 12 à 11h00 du matin, où ils ont reçu le meilleur accueil, ainsi que des vivres et des vêtements.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 62 du KL Ernst Hashagen. Il avait déjà coulé le trois-mâts français JULES GOMES le 12 Mars précédent.
Cdlt