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Re: BAYONNE Trois-mâts carré

Publié : jeu. févr. 26, 2009 10:27 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

BAYONNE Trois-mâts carré

Lancé le 14 Septembre 1901 aux chantiers de Penhoët à Saint Nazaire pour la Société Bayonnaise de Navigation, ou maison Legasse dont le siège était 16 rue Jacques Laffitte à Bayonne. Legasse était un armateur pour la pêche à la morue.
Repris en 1911 par la Société des Voiliers Normands, de Prentout, en même temps que BIDARD, GUETHARY, JULES GOMMES et BIARRITZ.

Bâtiment à coffre du type nantais.
Longueur 86,20 m Largeur 13,40 m
2720 tx JB 2240 tx JN 3300 tpl

Pris au neuvage par le capitaine Grandais, il effectua des voyages sur la Pacifique nord. Après sa reprise par les Voiliers Normands, il fut affecté au transport du nickel sur la Nouvelle Calédonie.

Voici le BAYONNE mouillé en rivière

Image

La perte du BAYONNE

Armé à Rouen par la Société des Voiliers Normands. Affréteur : la maison Strauss, de Londres.
Quitte New York le 4 Janvier 1917 avec un chargement de 1000 tonnes de maïs et 2320 tonnes d’orge pour Ipswich.

Equipage 23 hommes

THOUMYRE Albert Capitaine CLC Saint Malo
FICHEUX Ferdinand 2e capitaine CLC Fécamp
DESPREZ Jules Lieutenant Saint Malo
LE ROALLEC Jean-Marie Mtre équip. Vannes
BRIAND Célestin Sd maître Dinan
BERTHOUD Yves Mécanicien Tréguier
LAGADEC Jacques Cuisinier Concarneau

OMNES Louis Matelot Saint Malo
LE BERRIGAND Joseph Matelot Auray
LALES Alphonse Matelot Binic
LE GUILLERMO Joseph Matelot
GOLDRAINER Georges Matelot américain
STAPLES Edward Matelot américain
BARRETTE Clarence Matelot américain
O’NEIL Fred Matelot américain
ARNESSEN Oscar Matelot norvégien
KRISTOFERSEN Kristofer Matelot norvégien

LE LOUARN François Matelot léger Tréguier
ALLAIN François Matelot léger
ARDEVEN François Matelot léger (laissé à l’hôpital)
GOUYET Paul Novice Saint Malo
CHALM Henri Novice Saint Malo
VAILLANT Jean-François Mousse Le Conquet

Entre New York et l’entrée de la Manche, le navire prend beaucoup de retard en raison du gros temps rencontré. Il n’arrive que le 16 Février le long de la côte sud anglaise. Le point à midi du 17 le place à 8 milles au SSE de Start Point.
A 16h40 il fait route à 6 nds à l’ESE, par beau temps, petite brise de SW, mer belle et 5 milles de visibilité.
Un sous-marin est alors aperçu dans le sud à environ 3 milles et il tire deux coups de canon. Les obus tombent sur l’avant du voilier. Le BAYONNE continue sa route sans dévier. Le sous-marin, toujours en surface passe alors sur son avant, vient se placer au nord et tire à nouveau deux obus qui tombent à une encablure ; puis, voyant que le voilier ne modifie pas sa route, il se met en immersion périscopique, et vient émerger brusquement à 1 mille de distance et tire à nouveau deux obus à travers la mâture.

Voici les manœuvres telles qu’elles sont expliquées à l’officier enquêteur.

Image

Les embarcations sont débordées, le navire mis en panne et le personnel descend dans les canots. Il y a 11 hommes dans celui du capitaine et 12 dans celui du second. Ces canots sont filés sur l’arrière du voilier avec 50 mètres de touée.

Le sous-marin plonge alors et vient émerger juste entre les deux canots. Le commandant allemand demande, en français, au capitaine Thoumyre de venir à son bord. Il lui annonce qu’il va couler le BAYONNE après avoir pris les approvisionnements dont il a besoin. Il lui demande aussi les papiers ; le capitaine déclare les avoir laissés sur le voilier.
Un officier, un sous-officier et quatre matelots allemands embarquent dans le canot du capitaine et tous remontent sur le BAYONNE. Les matelots portent des bombes.

Les hommes du sous-marin, qui gardent le revolver à la ceinture, explorent le voilier. Ils vont faire plusieurs allers et retours entre les deux bâtiments, emportant notamment loch, chronomètre, baromètre enregistreur, le pavillon français, du filin et des drisses de pavillon ainsi que tous les approvisionnements qu’ils peuvent trouver. Deux matelots essaient de dévisser le phonographe qui était solidement fixé. Mais ils n’y parviennent pas et se contentent finalement d’emporter les disques, plus quelques bibelots.

Le sous-officier fait un compte précis des vivres pris, l’établit sur deux feuilles avec beaucoup de soins et fournit une copie de ce compte au capitaine en lui disant que l’Allemagne ne manquera pas de tout payer à la fin de la guerre. Le capitaine Thoumyre a négligé de conserver la copie de ce compte.

Puis les Allemands placent les bombes et le canot retourne au sous-marin. Il est 18h30 et la nuit est tombée. Les bombes explosent simultanément, sans faire plus de bruit qu’une détonation de revolver et le voilier coule.

Le sous-officier qui était monté sur le BAYONNE et qui parlait très bien français, sans accent, avait dit au capitaine Thoumyre que le sous-marin remorquerait les canots vers la côte. Mais des feux apparaissant à l’horizon, le sous-marin largue rapidement la bosse, fait brusquement arrière et disparaît dans la nuit.
Le sous-officier avait ajouté que le sous-marin était l’U2, mais ce renseignement est sujet à caution.

Le sous-marin mesurait environ 60 mètres et disposait de deux canons, un sur l’avant et un sur l’arrière. Il était peint en gris-bleu et la peinture était toute fraîche. Plongée et émersion se faisaient en moins de deux minutes. Le moteur était très silencieux en surface. Le commandant manoeuvrait avec beaucoup de sureté et un excellent coup d’œil.
Voici la silhouette générale du bâtiment.

Image

Le commandant avait environ 30 ans, de taille moyenne, très blond. Dès qu’il a su que le capitaine du BAYONNE était français, il s’est montré aimable et lui a offert des cigarettes. Il parlait correctement français, mais avec un léger accent.
Le second était beaucoup moins aimable. Il est monté sur le BAYONNE. Il parlait avec difficulté et s’aidait d’un dictionnaire de poche. Il a dit au capitaine : « si nous ne vous avons pas coulés, c’est parce que l’Allemagne a des difficultés avec les Etats-Unis. »
En revanche, le sous-officier qui l’accompagnait s’est montré très empressé. Il parlait un excellent français et s’est adressé au capitaine en cachette du second.
Tenue : cuir pour tout le monde, sauf le commandant en capote de drap avec galons et bottes.

Le sous-marin ayant disparu, les deux canots ont fait route vers la côte. Ils étaient bien équipés et la mer était belle. Ils ont rencontré un vapeur qui, bien qu’étant passé à les toucher, les a pris pour des pêcheurs et ne s’est pas arrêté.
Ils ont atteint Lyme Regis le 18 Février à 10h00 sans encombre.
Le capitaine signale que l'attitude des marins étrangers (4 Américains et 2 Norvégiens) a été tout à fait correcte et disciplinée.

L’officier enquêteur conclut son rapport en écrivant
:

« Le capitaine du BAYONNE ne peut être tenu pour responsable de la perte de son bâtiment.
Il est regrettable que l’Amirauté n’organise pas la protection des navires de commerce, voiliers compris, d’une façon plus efficace, ne serait-ce qu’en organisant des convois pour les arrivants de l’Atlantique, ou qu’au moins on leur donne des instructions pour relâcher le jour dans des points protégés.
A noter que certains vapeurs, comme celui rencontré dans la nuit du 17 au 18, s’obstinent à naviguer avec leurs feux réglementaires allumés la nuit et par beau temps… »

Le sous-marin attaquant

C’était l’U 84 du KL Walter Rhoer.

Le 22 Février, soit cinq jours après la rencontre du BAYONNE, l’U 84 coula le voilier anglais INVERCAULD, mais fut alors surpris par le Q-ship PENSHURST. Engagé à faible distance, il parvint à s’échapper, bien que sévèrement touché. Un obus avait pénétré dans le kiosque et explosé à l’intérieur. Compas, gouvernail de plongée et gouvernail principal étaient endommagés. Il fallut boucher de nombreux trous faits par les projectiles et on utilisa des chevilles, ainsi que le pavillon tricolore du BAYONNE qui s’avéra très utile. L’étamine était de bonne qualité !
Un officier avait été tué et un sous-officier blessé. Peut-être était-ce celui qui était monté sur le BAYONNE et parlait si bien français…

L’U 84 coulera encore un navire français, le vapeur CHATEAU LAFFITE en Janvier 1918, avant de disparaître quelques jours plus tard.

Quant au capitaine Thoumyre, on le retrouvera quelques semaines plus tard… commandant du Q-ship NORMANDY. Il était devenu chasseur de sous-marins et aura d’ailleurs une très belle conduite.

Cdlt

Olivier

Re: BAYONNE Trois-mâts carré

Publié : mar. mai 31, 2011 1:13 pm
par scotpan
Bonjour à tous,

Es tu sûr que ce bateau soit "le Bayonne" car à côté de chez moi, dep 50/ Granville, le musée maritime a pratiquement la même photo mais le bateau porte le nom de "Jules Gommès" qui fut également coulé par un U-Boot durant cette période......

cordialement.

BAYONNE Trois-mâts carré

Lancé le 14 Septembre 1901 aux chantiers de Penhoët à Saint Nazaire pour la Société Bayonnaise de Navigation, ou maison Legasse dont le siège était 16 rue Jacques Laffitte à Bayonne. Legasse était un armateur pour la pêche à la morue.
Repris en 1911 par la Société des Voiliers Normands, de Prentout, en même temps que BIDARD, GUETHARY, JULES GOMMES et BIARRITZ.

Bâtiment à coffre du type nantais.
Longueur 86,20 m Largeur 13,40 m
2720 tx JB 2240 tx JN 3300 tpl

Pris au neuvage par le capitaine Grandais, il effectua des voyages sur la Pacifique nord. Après sa reprise par les Voiliers Normands, il fut affecté au transport du nickel sur la Nouvelle Calédonie.

Voici le BAYONNE mouillé en rivière

http://img403.imageshack.us/img403/6861/bayonne.jpg

La perte du BAYONNE

Armé à Rouen par la Société des Voiliers Normands. Affréteur : la maison Strauss, de Londres.
Quitte New York le 4 Janvier 1917 avec un chargement de 1000 tonnes de maïs et 2320 tonnes d’orge pour Ipswich.

Equipage 23 hommes

THOUMYRE Albert Capitaine CLC Saint Malo
FICHEUX Ferdinand 2e capitaine CLC Fécamp
DESPREZ Jules Lieutenant Saint Malo
LE ROALLEC Jean-Marie Mtre équip. Vannes
BRIAND Célestin Sd maître Dinan
BERTHOUD Yves Mécanicien Tréguier
LAGADEC Jacques Cuisinier Concarneau

OMNES Louis Matelot Saint Malo
LE BERRIGAND Joseph Matelot Auray
LALES Alphonse Matelot Binic
LE GUILLERMO Joseph Matelot
GOLDRAINER Georges Matelot américain
STAPLES Edward Matelot américain
BARRETTE Clarence Matelot américain
O’NEIL Fred Matelot américain
ARNESSEN Oscar Matelot norvégien
KRISTOFERSEN Kristofer Matelot norvégien

LE LOUARN François Matelot léger Tréguier
ALLAIN François Matelot léger
ARDEVEN François Matelot léger (laissé à l’hôpital)
GOUYET Paul Novice Saint Malo
CHALM Henri Novice Saint Malo
VAILLANT Jean-François Mousse Le Conquet

Entre New York et l’entrée de la Manche, le navire prend beaucoup de retard en raison du gros temps rencontré. Il n’arrive que le 16 Février le long de la côte sud anglaise. Le point à midi du 17 le place à 8 milles au SSE de Start Point.
A 16h40 il fait route à 6 nds à l’ESE, par beau temps, petite brise de SW, mer belle et 5 milles de visibilité.
Un sous-marin est alors aperçu dans le sud à environ 3 milles et il tire deux coups de canon. Les obus tombent sur l’avant du voilier. Le BAYONNE continue sa route sans dévier. Le sous-marin, toujours en surface passe alors sur son avant, vient se placer au nord et tire à nouveau deux obus qui tombent à une encablure ; puis, voyant que le voilier ne modifie pas sa route, il se met en immersion périscopique, et vient émerger brusquement à 1 mille de distance et tire à nouveau deux obus à travers la mâture.

Voici les manœuvres telles qu’elles sont expliquées à l’officier enquêteur.

http://img403.imageshack.us/img403/7610/bayonne5.jpg

Les embarcations sont débordées, le navire mis en panne et le personnel descend dans les canots. Il y a 11 hommes dans celui du capitaine et 12 dans celui du second. Ces canots sont filés sur l’arrière du voilier avec 50 mètres de touée.

Le sous-marin plonge alors et vient émerger juste entre les deux canots. Le commandant allemand demande, en français, au capitaine Thoumyre de venir à son bord. Il lui annonce qu’il va couler le BAYONNE après avoir pris les approvisionnements dont il a besoin. Il lui demande aussi les papiers ; le capitaine déclare les avoir laissés sur le voilier.
Un officier, un sous-officier et quatre matelots allemands embarquent dans le canot du capitaine et tous remontent sur le BAYONNE. Les matelots portent des bombes.

Les hommes du sous-marin, qui gardent le revolver à la ceinture, explorent le voilier. Ils vont faire plusieurs allers et retours entre les deux bâtiments, emportant notamment loch, chronomètre, baromètre enregistreur, le pavillon français, du filin et des drisses de pavillon ainsi que tous les approvisionnements qu’ils peuvent trouver. Deux matelots essaient de dévisser le phonographe qui était solidement fixé. Mais ils n’y parviennent pas et se contentent finalement d’emporter les disques, plus quelques bibelots.

Le sous-officier fait un compte précis des vivres pris, l’établit sur deux feuilles avec beaucoup de soins et fournit une copie de ce compte au capitaine en lui disant que l’Allemagne ne manquera pas de tout payer à la fin de la guerre. Le capitaine Thoumyre a négligé de conserver la copie de ce compte.

Puis les Allemands placent les bombes et le canot retourne au sous-marin. Il est 18h30 et la nuit est tombée. Les bombes explosent simultanément, sans faire plus de bruit qu’une détonation de revolver et le voilier coule.

Le sous-officier qui était monté sur le BAYONNE et qui parlait très bien français, sans accent, avait dit au capitaine Thoumyre que le sous-marin remorquerait les canots vers la côte. Mais des feux apparaissant à l’horizon, le sous-marin largue rapidement la bosse, fait brusquement arrière et disparaît dans la nuit.
Le sous-officier avait ajouté que le sous-marin était l’U2, mais ce renseignement est sujet à caution.

Le sous-marin mesurait environ 60 mètres et disposait de deux canons, un sur l’avant et un sur l’arrière. Il était peint en gris-bleu et la peinture était toute fraîche. Plongée et émersion se faisaient en moins de deux minutes. Le moteur était très silencieux en surface. Le commandant manoeuvrait avec beaucoup de sureté et un excellent coup d’œil.
Voici la silhouette générale du bâtiment.

http://img403.imageshack.us/img403/5638/bayonne4.jpg

Le commandant avait environ 30 ans, de taille moyenne, très blond. Dès qu’il a su que le capitaine du BAYONNE était français, il s’est montré aimable et lui a offert des cigarettes. Il parlait correctement français, mais avec un léger accent.
Le second était beaucoup moins aimable. Il est monté sur le BAYONNE. Il parlait avec difficulté et s’aidait d’un dictionnaire de poche. Il a dit au capitaine : « si nous ne vous avons pas coulés, c’est parce que l’Allemagne a des difficultés avec les Etats-Unis. »
En revanche, le sous-officier qui l’accompagnait s’est montré très empressé. Il parlait un excellent français et s’est adressé au capitaine en cachette du second.
Tenue : cuir pour tout le monde, sauf le commandant en capote de drap avec galons et bottes.

Le sous-marin ayant disparu, les deux canots ont fait route vers la côte. Ils étaient bien équipés et la mer était belle. Ils ont rencontré un vapeur qui, bien qu’étant passé à les toucher, les a pris pour des pêcheurs et ne s’est pas arrêté.
Ils ont atteint Lyme Regis le 18 Février à 10h00 sans encombre.
Le capitaine signale que l'attitude des marins étrangers (4 Américains et 2 Norvégiens) a été tout à fait correcte et disciplinée.

L’officier enquêteur conclut son rapport en écrivant
:

« Le capitaine du BAYONNE ne peut être tenu pour responsable de la perte de son bâtiment.
Il est regrettable que l’Amirauté n’organise pas la protection des navires de commerce, voiliers compris, d’une façon plus efficace, ne serait-ce qu’en organisant des convois pour les arrivants de l’Atlantique, ou qu’au moins on leur donne des instructions pour relâcher le jour dans des points protégés.
A noter que certains vapeurs, comme celui rencontré dans la nuit du 17 au 18, s’obstinent à naviguer avec leurs feux réglementaires allumés la nuit et par beau temps… »

Le sous-marin attaquant

C’était l’U 84 du KL Walter Rhoer.

Le 22 Février, soit cinq jours après la rencontre du BAYONNE, l’U 84 coula le voilier anglais INVERCAULD, mais fut alors surpris par le Q-ship PENSHURST. Engagé à faible distance, il parvint à s’échapper, bien que sévèrement touché. Un obus avait pénétré dans le kiosque et explosé à l’intérieur. Compas, gouvernail de plongée et gouvernail principal étaient endommagés. Il fallut boucher de nombreux trous faits par les projectiles et on utilisa des chevilles, ainsi que le pavillon tricolore du BAYONNE qui s’avéra très utile. L’étamine était de bonne qualité !
Un officier avait été tué et un sous-officier blessé. Peut-être était-ce celui qui était monté sur le BAYONNE et parlait si bien français…

L’U 84 coulera encore un navire français, le vapeur CHATEAU LAFFITE en Janvier 1918, avant de disparaître quelques jours plus tard.

Quant au capitaine Thoumyre, on le retrouvera quelques semaines plus tard… commandant du Q-ship NORMANDY. Il était devenu chasseur de sous-marins et aura d’ailleurs une très belle conduite.

Cdlt

Olivier

Re: BAYONNE Trois-mâts carré

Publié : mar. mai 31, 2011 1:51 pm
par olivier 12
Bonjour,

Certain. En zoomant sur l'original de la photo (extraite d'un ouvrage que je ne retrouve pas), on voit très bien le nom de BAYONNE inscrit sur l'avant.
Le JULES GOMMES était un sister ship et je n'ai pas de photo de lui.

Pour l'histoire du JULES GOMMES, voir ce lien :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas

Cdlt

Re: BAYONNE Trois-mâts carré

Publié : mar. mai 31, 2011 2:07 pm
par Memgam
La photo de Bayonne présentée par Olivier 12 se trouve en page 201 du livre de Jean Randier, Grands voiliers français 1880-1930, Editions des quatre Seigneurs, 1974. Le nom de Bayonne sur le gaillard d'avant y est parfaitement lisible. La légende est : "Bayonne, trois-mâts carré, mouillé en rivière". Le crédit photo n'est pas précisé.

Re: BAYONNE Trois-mâts carré

Publié : mar. mai 31, 2011 6:46 pm
par Yves D
Un officier avait été tué et un sous-officier blessé. Peut-être était-ce celui qui était monté sur le BAYONNE et parlait si bien français…

Après recherche, il s'avère que personne ne fut tué à bord de l'U 84 lors de cet engagement contre Penshurst.
Il est rapporté que seul le Lt z.S. Ernst Keysers fut légèrement blessé à deux reprises ; la première lorsqu'un obus de Penshurst a touché le kiosque et une seconde fois vingt minutes plus tard également par un obus.
Entre les deux, suite au tir du Q-Ship, U 84 avait plongé en urgence et avait reçu deux grenades sous-marines qui provoquaient pas mal de dégats notament au niveau des installations électriques (court-circuits) et des moteurs ainsi que des voies d'eau. Désemparé, U 84 prenait une forte pointe positive et poursuivait sa descente pour finir par être stabilisé à 40 m d'immersion. Le sous-marin n'étant pas en état de poursuivre en plongée, Roehr décidait alors de chasser en grand dans les ballasts et revenir en surface pour tenter de s'échapper. Il faisait surface à 2500 m. de Penshurst qui ouvrait le feu. Par chance, les diésels fonctionnaient encore normalement et c'est en avant toute que l'U 84 mettait le plus de distance possible entre eux. Au cours de cette fuite, le sous-marin était encore touché à deux reprises et Keysers blessé une seconde fois. Grâce à sa vitesse en surface U 84 se mettait rapidement hors de portée du tir adverse non sans riposter avec son canon arrière. Au cours de cette retraite, U 84 était dans le même temps engagé par le sloop HMS Alyssum auquel il parvenait également à échapper.
U 84 survivait à cette chaude rencontre mais il allait disparaître quelques mois plus tard, en Janvier 1918. Il n'y a aucune certitude quant à son sort final, le sous-marin ayant sombré peut-être le 26 janvier avec ses 40 hommes d'équipage au nombre desquels Ernst Keysers qui entre temps avait été promu Oblt.z.S. et avait pris le poste d'Officier en Second.
Sources : Arno Spindler, Der Handelskrieg mit U-Booten, vol. 4 p.101 et suiv.

Cdlt
Yves

BAYONNE ― Trois-mâts carré ― Société des voiliers normands, Rouen (1912~1917).

Publié : lun. sept. 25, 2017 12:35 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,


L’équipage du trois-mâts carré Bayonne vers 1901

Photographie de Wilhelm Hester (1872~1947)


Image

University of Washington Libraries ~ Special Collections Division
Wilhelm Hester Photograph Collection ~ PH Coll 318.79 ~ HES 382



L’équipage du trois-mâts carré Bayonne vers 1904

Photographie de Wilhelm Hester (1872~1947)


Image

University of Washington Libraries ~ Special Collections Division
Wilhelm Hester Photograph Collection ~ PH Coll 318.80 ~ HES 013

BAYONNE ― Trois-mâts carré ― Société des voiliers normands, Rouen (1912~1917).

Publié : jeu. nov. 18, 2021 10:59 am
par Rutilius
Bonjour à tous,

Bayonne ― Trois-mâts carré ― Société bayonnaise de navigation, Bayonne (1901~1912)Société des voiliers normands, Rouen (1912~1917).

Trois-mâts carré en acier lancé le 14 septembre 1901 à Saint-Nazaire par la Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire (Penhoët) [Siège social en 1901 : Paris, 5, rue des Mathurins (IXe Arr.)] pour le compte de la société anonyme dite Société bayonnaise de navigation [Siège social : Bayonne, 10, rue Jacques Laffitte], société constituée le 20 novembre 1900 à l’initiative de Saint-Martin LÉGASSE (Archives commerciales de la France, n° 101, Mercredi 19 déc. 1900, p. 1.605), par ailleurs fondateur de la société en commandite S.-M. Légasse neveu et Cie, constituée à Bayonne le 5 mars 1885 (Archives commerciales de la France, n° 25, Jeudi 26 mars 1885, p. 398). Francisé à Bayonne le 14 décembre 1901 ; immatriculé dans ce quartier, f° 216, n° 646.

En Mai 1912, cédé par la Société bayonnaise de navigation à la Compagnie rouennaise de transport mari-time (H. Pentrout-Leblond, E. Leroux & Cie), puis apporté par celle-ci la même année à la Société des voiliers normands, société filiale formée le 4 avril 1912 à Rouen [Siège social : Rouen, 5, rue d’Harcourt] (Archives commerciales de la France, n° 37, Mercredi 8 mai 1912, p. 654). Francisé à Rouen le 12 sep-tembre 1912, n° 1.234 ; immatriculé au même quartier le 18 septembre 1912, f° 976, n° 1.430. Signal distinctif : H.L.M.K.

Initialement armé au cabotage le 24 août 1912 à Dunkerque, n° 213 ; passé au long-cours le 7 septembre 1912 au Havre. Désarmé le 16 juillet 1913 au Havre, n° 261. Capitaine Albert Pierre Désiré THOUMIRE, né le 18 juillet 1879 à Granville (Manche), capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, f° 385, n° 765. Voyage au nickel à Poro (Nouvelle-Calédonie).

Canonné, puis coulé au moyen de charges explosives, le 17 février 1917, par le sous-marin allemand U-84 (Kapitänleutnant Walter RHOER), à 25 milles dans l’Est de Star Point, alors qu’il allait de New-York (États-Unis) à Ipswich (East Anglia, Royaume-Uni) avec un chargement de 1.000 t. de maïs et de 2.320 t. d’orge. 23 hommes d’équipage ; capitaine Albert Pierre Désiré THOUMIRE, précité ; second capitaine Ferdinand Eugène FICHEUX, né le 22 février 1876 à Fécamp (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime), capi-taine au long-cours, inscrit au quartier de Fécamp, n° 52. Aucune victime.

Pour son ultime voyage, armé au long-cours le 16 mai 1916 à Hull (Royaume-Uni) à compter du 1er août 1916 ; répertorié le 26 août 1916 à Rouen, n° 150. Désarmé administrativement le 24 février 1917 à Rouen, n° 38, et ce à compter du 17 février 1917, jour de sa perte. Voyage de 6 mois et 17 jours.

Caractéristiques générales. — Jauge : 2.720,31 tx jb [2.588,92 tx jb (1912)] et 2.241,45 tx jn. Dimensions : 86,20 x 13,40 x 6,90 m. Port en lourd : 3.300 t.

____________________________________________________________________________________________


Inscription maritime — Quartier de Rouen — Matricules des bâtiments de commerce — 1900~1925 — f°ˢ 893 à 1.089, n°ˢ 1.181 à 1.770 : Archives départementales de Seine-Maritime, Cote 7P5_47, p. num. 86. [f° 976, n° 1.430]

Inscription maritime — Quartier du Havre — Désarmement des bâtiments de commerce — 1913 — n°ˢ 188 à 269 — 16 juillet 1913, n° 261 : Archives départementales de Seine-Maritime, Cote 7P6_763, p. num. 510 à 517.

Inscription maritime — Quartier du Havre — Désarmement des bâtiments de commerce — 1917 — n°ˢ 1 à 110 — 24 février 1917, n° 38 : Archives départementales de Seine-Maritime, Cote 7P6_211, p. num. 255 à 270.

Henri PICARD : « La fin des cap-horniers. Les dernières aventures des long-courriers français. », éd. Édita, Lau-sanne, 1976, p. 25.

Jean RANDIER : « Grands voiliers français. 1880~1930. Construction, gréement, manœuvre, vie à bord. », éd. Celiv, 2e sem. 1986, 267 p. — spécialement p. 200 à 202 : « Prentout-Leblond et compagnie », passim.

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Le trois-mâts carré Bayonne en Australie


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