Re: BRIZEUX Trois-mâts barque
Publié : jeu. févr. 19, 2009 11:08 pm
Bonjour à tous,
BRIZEUX
Trois-mâts barque à coffre lancé aux chantiers de la Loire à Nantes le 21 Janvier 1901 pour la Société Bretonne de Navigation.
Voilier du type Ca
2197 tx JB 1738 tx JN 3000 tpl
2609 m2 de voilure
Dès 1902, à la fin de son premier voyage, il fut vendu à la Société des Voiliers Dunkerquois dont il était le septième navire. Jusqu’en 1916, il navigua pour cette compagnie.
La perte du BRIZEUX
Le navire avait été armé au Havre et avait quitté Le Havre le 20 Octobre 1916, sur lest, à destination de Buenos Ayres.
Capitaine Thomas BOURGNEUF CLC inscrit à Saint Brieuc
Second Joseph CHASBEUF inscrit à Binic. Né à Etables
24 hommes d’équipage en tout.
Le 21 Octobre au matin le BRIZEUX double La Hague à 08h30, puis relève Aurigny et Les Casquets à 10h30. Jolie brise de SSE, mer belle, très bonne visibilité.
A 12 milles au NNW des Casquets, le capitaine entend un coup de canon et voit un sous-marin qui s’approche arborant le signal « Evacuez immédiatement ». Il tire encore deux coups de canon et vient ranger le voilier à tribord à une vingtaine de mètres seulement.
Le capitaine fait mettre en panne et déborder les embarcations dans lesquelles l’équipage prend place.
Le commandant du sous-marin appelle l‘embarcation la plus proche, celle du second, et y fait monter quatre marins allemands munis de deux bombes qu’ils vont disposer sur le BRIZEUX.
Pendant ce temps un vapeur apparaît au loin, sur lequel le sous-marin ouvre le feu. Mais le vapeur, armé, riposte sans atteindre toutefois le submersible.
Les marins qui ont disposé les bombes reviennent au plus vite sur le sous-marin qui s’écarte et canonne à nouveau le voilier. A 11h10 le BRIZEUX s’enfonce dans les flots et disparaît.
Le déroulement rapide des évènements à empêché le capitaine Bourgneuf de sauver les papiers du bord. Il n’y avait toutefois pas de documents secrets et de toutes façons, les Allemands n’ont pas eu le temps de visiter le navire.
Le commandant du sous-marin était jeune et parlait correctement l’anglais ; il connaissait aussi le français.
Voici le dessin du sous-marin fait sur les indications du capitaine Bourgneuf.

Le sous-marin ayant plongé, les deux embarcations se dirigent vers un vapeur qui se révèle être le Norvégien TEMPO. Celui-ci recueille les naufragés qui trouvent à son bord tout l’équipage du RABBI, coulé par le même sous-marin. Deux heures auparavant, le sous-marin avait aussi coulé le CONDOR. (voir fiche de ce navire)
Le rapport du capitaine Bourgneuf est contresigné par son second et par le matelot Mathurin Plessis, inscrit à Dinan.
Le capitaine IRGENS, du vapeur TEMPO, déclare dans son rapport qu’allant de Rouen à Swansea il a aperçu un sous-marin qui coulait avec des bombes et à coups de canons (une quinzaine de coups) le voilier français BRIZEUX.
Il se trouvait à 1 mille dans le sud du sous-marin lorsqu’il est tombé sur deux embarcations qui portaient l’équipage du RABBI, coulé auparavant par ce sous-marin. Il a recueilli ces marins.
C’est alors qu’un gros cargo, marchant à grande vitesse et arrivant du sud, a ouvert le feu sur le sous-marin, tandis que le BRIZEUX disparaissait dans les flots.
Le sous-marin a riposté. Quelques obus sont tombés très près de lui ; il a alors plongé.
Le capitaine Irgens n’a pu identifier ce gros vapeur qui a changé de route et a disparu rapidement, mais a recueilli l’équipage du BRIZEUX qui se trouvait dans deux baleinières.
Il a débarqué tous ces rescapés le 23 à Swansea.
Le sous-marin attaquant était l’UB 18 du KL Otto Steinbrinck, que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises.
Position 49°51 N 02°48 W
Conclusion
Ce matin-là il y avait vraiment beaucoup de monde et d’animation au nord des Casquets, car des torpilleurs se trouvaient aussi dans les parages, escortant des convois.
Le cdt Steinbrinck a fait preuve d’une certaine audace en coulant successivement trois navires au nez et à la barbe de tout le monde ; il s’est quand même esquivé lorsqu’il a senti la situation devenir dangereuse.
Son KTB doit être assez intéressant...
Cdlt
BRIZEUX
Trois-mâts barque à coffre lancé aux chantiers de la Loire à Nantes le 21 Janvier 1901 pour la Société Bretonne de Navigation.
Voilier du type Ca
2197 tx JB 1738 tx JN 3000 tpl
2609 m2 de voilure
Dès 1902, à la fin de son premier voyage, il fut vendu à la Société des Voiliers Dunkerquois dont il était le septième navire. Jusqu’en 1916, il navigua pour cette compagnie.
La perte du BRIZEUX
Le navire avait été armé au Havre et avait quitté Le Havre le 20 Octobre 1916, sur lest, à destination de Buenos Ayres.
Capitaine Thomas BOURGNEUF CLC inscrit à Saint Brieuc
Second Joseph CHASBEUF inscrit à Binic. Né à Etables
24 hommes d’équipage en tout.
Le 21 Octobre au matin le BRIZEUX double La Hague à 08h30, puis relève Aurigny et Les Casquets à 10h30. Jolie brise de SSE, mer belle, très bonne visibilité.
A 12 milles au NNW des Casquets, le capitaine entend un coup de canon et voit un sous-marin qui s’approche arborant le signal « Evacuez immédiatement ». Il tire encore deux coups de canon et vient ranger le voilier à tribord à une vingtaine de mètres seulement.
Le capitaine fait mettre en panne et déborder les embarcations dans lesquelles l’équipage prend place.
Le commandant du sous-marin appelle l‘embarcation la plus proche, celle du second, et y fait monter quatre marins allemands munis de deux bombes qu’ils vont disposer sur le BRIZEUX.
Pendant ce temps un vapeur apparaît au loin, sur lequel le sous-marin ouvre le feu. Mais le vapeur, armé, riposte sans atteindre toutefois le submersible.
Les marins qui ont disposé les bombes reviennent au plus vite sur le sous-marin qui s’écarte et canonne à nouveau le voilier. A 11h10 le BRIZEUX s’enfonce dans les flots et disparaît.
Le déroulement rapide des évènements à empêché le capitaine Bourgneuf de sauver les papiers du bord. Il n’y avait toutefois pas de documents secrets et de toutes façons, les Allemands n’ont pas eu le temps de visiter le navire.
Le commandant du sous-marin était jeune et parlait correctement l’anglais ; il connaissait aussi le français.
Voici le dessin du sous-marin fait sur les indications du capitaine Bourgneuf.

Le sous-marin ayant plongé, les deux embarcations se dirigent vers un vapeur qui se révèle être le Norvégien TEMPO. Celui-ci recueille les naufragés qui trouvent à son bord tout l’équipage du RABBI, coulé par le même sous-marin. Deux heures auparavant, le sous-marin avait aussi coulé le CONDOR. (voir fiche de ce navire)
Le rapport du capitaine Bourgneuf est contresigné par son second et par le matelot Mathurin Plessis, inscrit à Dinan.
Le capitaine IRGENS, du vapeur TEMPO, déclare dans son rapport qu’allant de Rouen à Swansea il a aperçu un sous-marin qui coulait avec des bombes et à coups de canons (une quinzaine de coups) le voilier français BRIZEUX.
Il se trouvait à 1 mille dans le sud du sous-marin lorsqu’il est tombé sur deux embarcations qui portaient l’équipage du RABBI, coulé auparavant par ce sous-marin. Il a recueilli ces marins.
C’est alors qu’un gros cargo, marchant à grande vitesse et arrivant du sud, a ouvert le feu sur le sous-marin, tandis que le BRIZEUX disparaissait dans les flots.
Le sous-marin a riposté. Quelques obus sont tombés très près de lui ; il a alors plongé.
Le capitaine Irgens n’a pu identifier ce gros vapeur qui a changé de route et a disparu rapidement, mais a recueilli l’équipage du BRIZEUX qui se trouvait dans deux baleinières.
Il a débarqué tous ces rescapés le 23 à Swansea.
Le sous-marin attaquant était l’UB 18 du KL Otto Steinbrinck, que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises.
Position 49°51 N 02°48 W
Conclusion
Ce matin-là il y avait vraiment beaucoup de monde et d’animation au nord des Casquets, car des torpilleurs se trouvaient aussi dans les parages, escortant des convois.
Le cdt Steinbrinck a fait preuve d’une certaine audace en coulant successivement trois navires au nez et à la barbe de tout le monde ; il s’est quand même esquivé lorsqu’il a senti la situation devenir dangereuse.
Son KTB doit être assez intéressant...
Cdlt