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Bonjour à tous,

CHATEAU LATOUR Cargo (1916-1955)

Chantier :

Ateliers & Chantiers de la Loire, Nantes.
Commencé : 1914
Mis à flot : 11.1915
Terminé : 04.1916
En service : 1916 (MM)
Retiré : 1955 (MM)
Caractéristiques : 1 912-1 763 tjb (selon les sources) ; 824 tjn ; 2 480 tpl ; capacité cubique 3 320 m³ ; 83,66 (ht) x 11,62 x 6,13 m (274,0 x 38,0 x 23,0 pieds) ; TE 5,67 m ; 1 780 cv ; 224 nhp ; 1 machine alternative à triple expansion à 3 cylindres placée au centre du navire, construite par les Ateliers & Chantiers de la Loire ; chaudières construites en 1914 par les Ateliers & Chantiers de la Seine Maritime, au Trait ; 11,5 nœuds max, 9,5 nœuds service ; 3 cales desservies par 6 mâts de charge ; 2 mâts ; 1 cheminée ; 1 hélice ; coque rivetée. Effectif : état-major et équipage 28. Il peut également prendre 2 passagers logés dans une même cabine.
Armement : I ou II de 75 mm ou de 90 mm, à confirmer.

Observations :

Cargo charbonnier à deux ponts français Château Latour commencé à Nantes en 1914 pour le compte de la Compagnie Worms & Cie, Le Havre. Numéro de chantier 481.
Le Château Latour faisait partie d'une série de quatre navires identiques commandés par Worms aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes, série des 2 480 tpl.
Les trois premiers, Château Palmer, Château Yquem et Château Lafitte furent livrés en 1914 et le quatrième, Château Latour, en 1916.
La Worms, compagnie fondée en 1848 par Hyppolite Worms, était spécialisée dans le transport du charbon. Elle se développa particulièrement avec ce transport pour l'expédition de Crimée dans les années 1850. En 1869, elle fournit les 8 000 tonnes de charbon nécessaires au premier convoi de 78 navires qui franchit le canal de Suez à la suite de la frégate L'Aigle sur laquelle était embarquée l'impératrice Eugénie.
18.03.1916 : francisé
1916 : mis en service à la Worms
1916-1918 : a pu être réquisitionné, mais pas de trace de cet état dans les documents disponibles
1918-1939 : il assure la ligne de la Compagnie tous les quinze jours : Bordeaux-Rouen-Nantes-Lorient-Brest-Le Havre, ainsi que les ports du Nord
1930-1940 : inscrit au Lloyd’s Register, port d’attache Le Havre, pour le compte de la Worms
1939-1940 : a pu être réquisitionné, mais pas de trace de cet état dans les documents disponibles
1940 : il est affecté en Méditerranée
11.1942 : il quitte le trafic de la Mer du Nord pour être affecté à celui d’Afrique du Nord
05.02.1944 : réquisitionné, il est mis à la disposition du Ministère de la Guerre. En raison de son comportement durant les hostilités, il est cité à l’ordre de la Brigade avec attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de Bronze pour la citation suivante :
A très efficacement participé à l’effort de guerre en assurant de nombreux transports de troupes et de matériel en Méditerranée.
08.1950 : il est équipé pour la chauffe au mazout, lui assurant ainsi une vitesse de 12,5 nœuds
02.1951 : racheté par la NCHP, Nouvelle Compagnie Havraise Péninsulaire de Navigation qui le renomme Ville de Tulear, avec Diego-Suarez comme port d’attache. Il devient alors stationnaire à Madagascar
1951-1955 : il est affecté au cabotage dans l’océan Indien au départ des ports malgaches, toujours en qualité de stationnaire
01.1955 : au retour d’un voyage dans l’Océan Indien, il est vendu à des démolisseurs allemands, les Chantiers Eisen und Metall
22.02.1955 : à 14h30, il quitte le port du Havre
25.02.1955 : le Ville de Tulear, ex-Château Latour arrive à Hambourg pour son dernier voyage, où il sera démoli.

Sources :

Les 110 ans de la Havraise Péninsulaire, Charles Limonier, Editions Tacussel, 1992
Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003
La Marine Marchande française, Jean Randier, EMOM, 1980
La Marine Marchande française de 1914 à nos jours, Jérôme Billard, Editions ETAI, 1999
Notre Marine Marchande pendant la guerre, René de la Bruyère, Payot, 1920
M. Olivier Prunet

Cordialement,
Franck

Bonjour à tous,

Une vue du Chateau Latour, devenu le Ville de Tulear, sous les couleurs de la Havraise, dans le port d'Alger :



On remarque la dunette ronde très caractéristique.

Sources :

Les 110 ans de la Havraise Péninsulaire, Charles Limonier, Editions Tacussel, 1992, page 221, photo Pierre Griffe.

Cordialement,
Franck

Bonsoir à tous,


■ Historique (complément).


— 11 novembre 1915 : Lancé à Nantes par la Société anonyme des Ateliers et Chantiers de la Loire [Siège social : 11bis, boulevard Haussmann, Paris (IXe Arr.)], pour le compte de la Compagnie Worms et Cie.

• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen – n° 5.992, Jeudi 11 novembre 1915, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».





• L’Ouest-Éclair – éd. de Nantes – n° 5.996, Vendredi 12 novembre 1915, p. 2, en rubrique « Dans la Région ~ Nantes ».


« Le lancement du "Château-Latour"


Hier, jeudi, à 7 h. 45 du matin, ainsi que l’Ouest-Éclair l’avait annoncé, a eu lieu devant une foule nombreuse que l’heure matinale n’avait pas effrayée, le lancement du cargo Château-Latour, construit dans les Chantiers de la Loire, pour la maison Worms.
Nous avons donné les caractéristiques de ce bâtiment qui, destiné au transport des marchandises, mesure 88 mètres de long sur 11 de large. Jaugeant 2.900 tonnes, il a la force de 1.800 chevaux.
Le lancement avait été confié à M. l'ingénieur Deverre, qui s’est acquitté d’une façon parfaite de sa mission. Majestueusement, le puissant cargo a glissé doucement dans la
Loire. C’était imposant. Les personnes qui avaient pris place à son bord ont éprouvé une douce impression, car il n’y eut nulle manœuvre brusque. C’est en un mot un lancement
bien réussi.
Parmi les notabilités présentes, nous citerons MM. Félix, directeur des Chantiers de la Loire ; Langevin, représentant de la maison Worms et l’ingénieur Le Magnen, Lesueur, chef de cabinet du préfet ; Bernard, conseiller de préfecture ; le capitaine Lhermitte, officier d’ordonnance, représentant M. le général Ruffey, commandant en chef du 11e corps ; Mme et Mlle Lhermitte ; Mme la générale Ruffet et Mlles Ruffey ; M. le capitaine d'état-major Meunier ; M. le lieutenant de Lussigny, commandant la 2e section de C. 0. A. ; M. Chapelot, commissaire de police du 4e arrondissement, et son secrétaire, M. Wimser, etc...
Aux notabilités présentes et aux amis, un délicieux déjeuner au chocolat Il été offert.
Après quoi, chacun se sépara. »