NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier — Armement Francisque Chauvel (1910~1917).

Rutilius
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NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier — Armement Francisque Chauvel (1910~1917).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Notre-Dame-de-Rostrenen― Trois-mâts goélette terre-neuvier — Armement F. Chauvel, Rostrenen (1910~1917).

L’Ouest-Éclair ― éd. de Caen ―, n° 5.623, Mercredi 26 décembre 1917, p. 4,
en rubrique « Nouvelles maritimes ».

« Le N.-D.-de-Rostrenen torpillé. — PARIS, 25 décembre, – N.-D.-de-Rostrenen, goélette française, revenant de Saint-Pierre, avec un chargement de morue, fut attaquée le 27 novembre [1917] au large d’Ouessant par un sous-marin qui, en une demi-heure, tira sur elle plus de 60 coups de canon, puis la pilla durant 3 heures.

Avant de la couler, le commandant du sous-marin fit venir à son bord les embarcations où avaient pris place les marins du voilier et leur recommanda de dire que les Allemands avaient montré pour eux beau-coup de bienveillance. Puis il les laissa partir en leur donnant de fausses indications sur le point où ils se trouvaient. En effet, les naufragés étaient à une cinquantaine de milles de la côte, où ils arrivèrent sains et saufs le lendemain, et non à 200 milles comme on leur avait dit. »
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Bien amicalement à vous,
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Yves D
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Re: NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier.

Message par Yves D »

Bonsoir à tous
ND de Rostrenen a été coulée par le sous-marin U 101 Kplt Karl Koopmann le 27.11.1917 à environ 40 m. W d'Ouessant.
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Ar Brav
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Re: NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier.

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

J'ai ceci au sujet de cette goélette :

27.11.1917 ND DE ROSTRENEN VOILIER 184 t Goélette à huniers, 59 milles N79W d’Ouessant, coulée par un sous-marin. Armement F. Chauvel.

Bonne journée à tous,
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Yves D
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Re: NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier.

Message par Yves D »

Bonjour à tous
59 m dans le N79W du Creac'h ça donne à peu près 48.36N 05.50W
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Re: NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier.

Message par kgvm »

LR 1913: "Notre Dame de Rostrenen" ex "Lilja", 184 GRT, built 1903.
Memgam
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Re: NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier.

Message par Memgam »

Bonjour,

Notre Dame de Rostrenen (ex Lilya), construit en 1903 à la Richardais, 138,21 tjn, 185,92 tjb, capitaine Le Glatin, appartenait à Mr Chauvel, pharmacien de Rostrenen et à MR Depince.

Rapport de mer de Mr Le Glatin, commandant de la goélette Notre-Dame-de-Rostrenen.

Lorient, le 30 novembre 1917.

Je soussigné, Le Glatin, capitaine de Notre Dame de Rostrenen, armateur Monsieur Chauvel de Binic, le navire en parfait état de navigation et armé de 8 hommes d'équipage et 12 passagers, déclare être parti de Saint-Pierre et Miquelon le samedi 10 novembre à 2 heures du soir avec un complet chargement de morues à destination de Binic. J'ai quitté le pilote dans la passe et fait route ensuite pour ma destination. Beau temps, brise assez forte de l'ouest au nord-ouest. Largue sur toutes voiles. Du 10 au 27 novembre, je n'ai rien de particulier à signaler, le vent se maintenant de la partie nord au sud par l'ouest et me permettant de faire une route directe excepté deux jours où il m'a fallu prendre la cape, le vent est devenu très fort et la mer démontée. Le 26 novembre, m'estimant assez proche de terre pour avoir à craindre les sous-marins, j'ai fait descendre 4 doris de sur les rances et les ai disposés 2 sur l'avant et 2 sur l'arrière, prêts à mettre à la mer, le matériel, vivres et armement à bord, y compris une petite voile pour chaque embarcation. De plus j'ai désigné un patron et les hommes devant faire l'équipage de chaque doris et l'ordre dans lequel on devait les mettre à l'eau. Le 27 novembre, vers 7 heures du matin, n'ayant pas eu d'observations justes depuis trois jours, je m'estimais à environ 50 milles dans l'ouest-nord-ouest d'Ouessant, lorsque le passager Reux Victor aperçut à l'horizon et dans le nord-est un petit point ressemblant à un rocher pointu et me prévint aussitôt. J'ai monté sur le pont, puis dans les haubans de misaine mais je n'ai pu rien distinguer. L'objet avait disparu. Vers 10 heures, je me trouvais sur le pont lorsque le passager Henry se trouvant à regarder vers l'ouest aperçut quelque chose qui lui parut drôle et me le dit aussitôt. Je pris mes jumelles et je distinguai à environ 4 ou 5 milles de nous, un objet ressemblant à un canot à voile. Du même coup, je dis sans aucun doute que c'était un sous-marin et aussitôt je donnai les ordres pour dessaisir les embarcations et mettre en panne. Avant que cette manoeuvre fut exécutée, 2 ou 3 coups de canon que je suppose chargés à blanc avaient retenti suivis aussitôt de coups chargés à obus. Nous réussîmes à mettre les 4 embarcations à l'eau et dans l'ordre prévu sans être atteints par les obus. Trois des embarcations se laissèrent culer et nagèrent dans la même direction tandis que celle du second nageait vers le sud-est et se trouvait ainsi dans le champ de tir du sous-marin. Après m'être éloigné le plus vite possible pour échapper aux coups de canon, je suis resté ainsi que les deux autres embarcations debout à la lame et regardant si les coups de canon atteignaient le bateau. Après une cinquantaine de coups tirés sans qu'aucun n'ait semblé atteindre la coque du navire, le sous-marin a cessé de tirer et s'est rapproché. Voyant qu'il se dirigeait sur nous, je fis lever les rames de mon embarcation. Lorsqu'il fut tout près de l'embarcation, un jeune officier parlant très bien le français demanda si le capitaine était là. Je répondis : "c'est moi". Alors, il me dit d'accoster et de monter à bord. Je montai et le même officier m'interrogea puis me prit tous mes papiers. Après avoir eu les renseignments qu'il désirait sur le nom du navire et la cargaison, il me dit que j'étais libre et que je pouvais retourner dans mon embarcation. Il me souhaita un bon voyage puis il me dit par deux fois différentes : "Quand vous serez arrivés en France, n'oubliez pas de dire que les Allemands sont des gens très polis." J'embarquai dans mon doris et je rejoignis les deux autres embarcations, tandis que le 4ème, montée par le second, je n'ai pu le revoir. Alors, nous vîmes le sous-marin se diriger vers le bateau et quelques instants après nous entendîmes deux fortes détonations suivies d'environ une quinzaine de coups de canon. Il coulait le bateau. Ne voyant plus rien, je donnais ensuite la route à suivre, chaque embarcation étant munie d'un compas pour atteindre la terre, ainsi que l'ordre de ne pas nous séparer. Mais la mer était très grosse et il était très difficile de ne pas se perdre de vue. Dans la nuit du 27, l'embarcation du maître marchant plus vite que nous s'est éloignée et je ne l'ai plus revue. Nous sommes à deux embarcations naviguant de conserve jusque dans la nuit du 28, vers 2 heures du matin où la dernière embarcation me quitta et l'atmosphère étant très brumeuse, je n'ai pu la revoir. Le 29 vers 10 heures du matin, un point noir s'est montré à l'horizon puis s'est élevé à une certaine hauteur. Je mes suis aperçu alors que c'était un dirigeable. La route que je faisais conduisait vers lui et, vers 11 heures, le dirigeable du capitaine Caussin passa au-dessus de nous faisant des signaux. Quelque temps après, j'ai pu distinguer l'ombre de la terre. J'ai continué ma route jusqu' à 3 heures de l'après-midi lorsque j'ai aperçu la fumée d'un vapeur puis ensuite la coque du navire que j'ai pris pour un patrouilleur. Je me suis dirigé vers lui en faisant des signaux et, vers 5 heures, j'ai été recueilli par ce bateau qui est le chalutier Le Grondin de Lorient et je suis arrivé le à Lorient le 29, vers 8 heures du soir.
En foi de quoi, j'ai rédigé le présent rapport que je certifie sincère et véridique dans tout son contenu, comme d'ailleurs peuvent l'attester les gens recueillis avec moi ainsi que tout le rest de l'équipage."

Les deux autres canots firent terre à l'île de Sein, à Belle-Ille.

Le 30 novembre à 8 heures du matin, à la cale de Kérity à Penmarch, celui du second Yves Bertho (Binic 1512) avec le matelot Ange Hurvoy, matelot, né le 1 er avril 1898 à Pordic, Balcou François, gravier, né le 4 mai 1901 à Pordic, Garlandat Maurice, gravier, né le 26 octobre 1901 à Paris, Guérin Pierre, né le 7 février à Etables, inscrit à Binic 2332 venant de l'hôpital de Saint-Pierre.

Les graviers étaient employés à faire sécher au soleil les morues tranchées sur les graves, grandes grèves de grosses pierres du littoral de Saint-Pierre. Ils devaient les retourner fréquemment et les ramasser en cas de pluie. Travail harassant où le gravier, houspillé, courait sans cesse en sabots. Les graviers étaient toujours de très jeunes garçons, souvent recrutés dans les orphelinats de Bretagne, épuisés, maltraités, mal nourris. Au XIX ème siècle, la mortalité des graviers était effroyable.

Le chargement était de 4 200 quintaux de morue, 260 barils de capelan sec, 79 caisses de homards, 8 fûts d'huile de foie de morue, 1 fût d'huile d'olive et 800 peaux de phoque. La valeur totale de la cargaison était de 1 million de francs.

L'équipage comprenait 8 hommes, dont le capitaine, 12 passagers dont onze graviers et un matelot rapatrié sanitaire.

Le capitaine André Jean, Ignace Le Glatin avait son navire coulé pour la troisième fois comme capitaine, (Eugène Robert, 15 mars 1917, UC 21 ; Léontine, 25 mars 1917, UC 36, 6 morts).
Né le 31 juillet 1879 à Pordic (22), fils de Jean-Marie et de Cocho Jeanne Marie, marié à Marie Joseph Turpin le 26 août 1903, puis à Marie Josèphe Macé le 17 décembre 1917.
Matricule n° 169 au registre des capitaine au long cours et au cabotage du quartier de Binic.
Brevet supérieur de capitaine au cabotage au cours de Saint-Brieuc, le 5 mars 1909.

Commande le caboteur François Charles du 15 mars 1918 au 2 mars 1919.

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, Volume 1 et 2. Association Bretagne 14-18, 2010.

Cordialement.

Memgam
Rutilius
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier.

Message par Memgam »

Bonjour,


Le dirigeable qui a repéré le canot du commandant du Notre-Dame de Rostrenen, était le Chalais Meudon Capitaine Caussin (ex CM-T2), mis en service le 15 juin 1917 et opérant à partir de Paimboeuf.

Le nom est celui du capitaine du Génie René Caussin, mort aux commandes du dirigeable CM-T le 12 mai 1916.

Le 29 novembre 1917, il était commandé par l'EV Albert, J. R. Denielou, né le 25 novembre 1890, entré au service en 1909, aspirant de marine au 5 octobre 1911 (commande le Capitaine Caussin du 13/09/1917 au 11/11/1918).

D'un volume de 9 100 m3, 81 m de long, 14 m de diamètre, 2 moteurs Salmson A9 de 400 hp, 110 km/h (max) ; 5 hommes, 1 canon de 47 mm, 1 mitrailleuse Lewis, 4 bombes H, 4 bombes G.

Il sera cédé à l'US Navy le 23 novembre 1918 et ira aux Etats-Unis ou il sera retiré du service en octobre 1920.

Source : Robert Feuilloy, Les dirigeables de la Marine française (1919-1937), ARDHAN, 2008, photos page 124.
Liste de la Flotte 1911.

Cordialement.
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Memgam
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Re: NOTRE-DAME-DE-ROSTRENEN ― Trois-mâts goélette terre-neuvier.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

NOTRE DAME DE ROSTRENEN


Liste des télégrammes envoyés à Marine Paris, concernant NOTRE DAME DE ROSTRENEN

29/11 13h25 de Brest

Un doris est arrivé à l’île de Sein avec 4 vivants et 1 mort, de la goélette de Binic NOTRE DAME DE ROSTRENEN canonnée le 27 au matin à 200 milles dans l’Ouest d’Ar Men. Trois doris avec 15 hommes sont manquants

30/11 00h35 de Brest

Les 4 naufragés de NOTRE DAME DE ROSTRENEN allaient de Saint Pierre et Miquelon à Binic. Coulé après 76 coups de canon le 27 Novembre à 10h00, mais à 88 milles de terre à ce qui semble. Un second doris a été recueilli avec 5 hommes par un patrouilleur de Lorient au SSW de Groix. Confirme date du 27 Novembre à 10h00 mais indique lieu du sinistre à 60 milles Ouest Belle Ile. Positions indiquées trop différentes pour adopter un point pour avis de guerre. D’après Lorient, sous-marin serait U 47. Paris, Londres, Devonport, Queenstown, zones 1, 1bis, 2, 2 bis prévenus.

30/11 09h45 de Brest

5 naufragés viennent d’atterrir à Penmarch dans un doris le 30 au matin. Ce sont le second, un matelot et trois passagers. Ils donnent comme point du naufrage 50 milles Ouest Ouessant. Le point exact ne pourra être déterminé qu’après interrogatoire. On est encore sans nouvelles d’un doris et de 5 hommes.

30/11 18h20 de Brest

Dernier doris de NOTRE DAME DE ROSTRENEN vient d’arriver à Sauzon (Belle Ile)

30/11 15h20 de Quimper à Marine Paris

Penmarch télégraphie : second, un homme d’équipage et 3 graviers du NOTRE DAME DE ROSTRENEN, ex-LILJA, de Binic, arrivés ce matin à Penmarch à 08h00. Navire venait de Saint Pierre et Miquelon à destination de Binic. A été canonné sans avertissement et coulé le 27 à 10h00 à 50 milles dans l’Ouest d’Ouessant. Equipage comprenait 20 hommes dont 12 passagers. A quitté à bord de 4 doris ayant atterri jusqu’ici un à Lorient, un à Brest et un à Penmarch. Sans nouvelle du 4e.

29/11 23h00 de Lorient à Marine Paris

Chalutier GRONDIN a recueilli 26 naufragés. 21 proviennent du vapeur JEANNE CONSEIL torpillé à 30 milles dans l’WqNW de Belle Ile le 28 à 17h50. 14 hommes ont disparu, probablement noyés. Les 5 autres proviennent du voilier NOTRE DAME DE ROSTRENEN coulé à coups de canon à 60 milles dans l’Ouest de Belle Ile le 27 à 10h00. 15 hommes en 3 doris n’ont pas été recueillis. On les a vus ce matin, faisant route vers la terre.

29/11 23h45 de Lorient à Marine Paris

Les 21 naufragés dans 2 embarcations aperçus par le dirigeable CAPITAINE CAUSSIN aujourd’hui à 13h55 ont été recueillis et ramenés à Lorient par le chalutier GRONDIN. Ils proviennent du vapeur JEANNE CONSEIL torpillé le 28 à 30 milles dans le N80W de Belle Ile. 14 hommes ont disparu.
GRONDIN a également ramené 5 naufragés provenant du voilier NOTRE DAME DE ROSTRENEN coulé à coups de canon le 27 à 10h00 à 60 milles dans l’Ouest de Belle Ile. Un doris de ce bâtiment ayant abordé à l’île de Sein avec 5 hommes, 10 hommes en 2 doris manquent encore. Le sous-marin qui a coulé ce voilier est l’U 47.

30/11 18h45 de Lorient à Marine Paris


Le dernier doris du voilier NOTRE DAME DE ROSTRENEN qui manquait encore est arrivé le 30 à Sauzon (Belle Ile) avec 5 hommes en bonne santé.

Liste des rescapés

Image

Rapport de la commission d’enquête

Celle-ci reprend tous les éléments du rapport du capitaine (Voir posts ci-dessus)

Elle précise :
Le capitaine dit avoir vu le numéro du sous-marin malgré la peinture qui le recouvrait. C’était l’U 47. (Nota : c’était en réalité l’U 101 du Kptlt Karl KOOPMAN, celui-là même qui avait torpillé le grand voilier JACQUELINE le 26 Septembre précédent). Il était armé d’un canon de 100 à l’avant et d’une pièce de 47 à l’arrière, peut-être une mitrailleuse.

Le commandant du sous-marin a tout d’abord proposé ironiquement de remorquer les doris jusqu’à Bordeaux, où il se rendait, a-t-il dit. Puis il a recommandé à deux reprises : « Quand vous serez de retour en France, dites que les Allemands sont des braves gens, qu’ils sont très polis. » Il a finalement dit « Vous êtes libres. Remontez dans votre embarcation » Et il leur a souhaité « Bon voyage » !

Le capitaine Le Glatin et les matelots Le Louet et Le Goff ont déjà été torpillés. Il serait juste d’accorder à ceux qui ont déjà été victimes des sous-marins une indemnité supplémentaire. L’indemnité payée par l’Inscription Maritime ne comprend pas les pertes subies. Or une paire de bottes coûte 70 f et les cirés à l’avenant… Il y a lieu de remarquer que les hommes doivent fournir leur literie, suivant l’usage. C’est un véritable abus à l’heure actuelle et le remplacement de cette literie est très onéreux.

La conduite de tout l’équipage a été très bonne aux dires du capitaine. Celui-ci, Le Glatin, fait très bonne impression, paraît énergique et capable, mérite de commander à nouveau. Un des passagers, Chollet, de Dinan, embarqué déjà très malade à Saint Pierre a succombé en arrivant à l’île de Sein.

Les faits ne comportent ni sanction, ni récompense.

Note de l’Administrateur de l’Inscription Maritime de Quimper envoyée à BERTHO, URVOY, GUERIN et CALANDRA, du doris n° 3 ayant atterri à Penmarch

ORDRE D’APPEL SOUS LES DRAPEAUX
Les inscrits maritimes désignés ci-contre, immatriculés au quartier de Binic, naufragés de la goélette NOTRE DAME DE ROSTRENEN, devront se présenter le 1er Décembre 1917 au 2e dépôt des Equipages de la Flotte à Brest.
Tout retard non justifié entraîne une punition disciplinaire sans préjudice des poursuites judiciaires qui peuvent être intentées en cas d’insoumission.

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Nota : on peut penser qu’il s’agit en réalité d’une simple convocation pour les besoins de l’enquête… Mais le scribe qui a été chargé de cette note, ne disposant sans doute pas d’imprimé adéquat, n’a rien trouvé de mieux que de la rédiger sur un imprimé d’ordre d’appel sous les drapeaux. Les malheureux naufragés ont du ressentir un léger moment d’anxiété en recevant un pareil document alors qu’ils venaient tout juste de retrouver la terre ferme…

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Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


L’armateur du trois-mâts goélette Notre-Dame-de-Rostrenen, ex-Lilja


Le Journal de Paimpol, n° 39, Dimanche 2 octobre 1910, p. 2.

L.J.P. 2-X-1910 - .JPG
L.J.P. 2-X-1910 - .JPG (39.81 Kio) Consulté 833 fois

— CHAUVEL Francisque Pierre Marie, né le 17 octobre 1874 à Rostrenen (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), décédé le 8 novembre 1957 à Rennes (Ille-et-Vilaine) (Registre des actes de naissance de la commune de Rostrenen, Année 1874, f° 27, acte n° 52). Pharmacien et armateur.

• Fils de François Marie CHAUVEL, né le 25 décembre 1839 à Quintin (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), pharmacien, et d’Adèle Marie ROT, née le 17 février 1845 à Rostrenen, « propriétaire » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 2 juin 1869 (Registre des actes de mariage de la commune de Rostrenen, Année 1869, f° 6, acte n° 5).

• Époux de Louise Jeanne Marie Marguerite Hélène COUFFON, née le 18 août 1878 à Gourmenec’h (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), sans profession, avec laquelle il avait contracté mariage à Saint-Brieuc (– d° –), le 2 mai 1900 (Registre des actes de mariage de la ville de Saint-Brieuc, Année 1900, f° 48, acte n° 47).

Fille de Francis Jean Marie COUFFON, vice-président du Conseil de préfecture des Côtes-du-Nord — aujourd’hui Tribunal administratif —, et de Louise Marie LE TRÉVENNEC, « propriétaire », son épouse (Ibid.).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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