Bonjour à tous,
Un complément sur la rencontre du 15 Octobre 1917 avec un sous-marin
Le navire transportait 7953 t de divers : céréales, café, tabac, laine, riz et conserves.
Muni d'un poste TSF principal et d'un poste de secours sur accumulateurs
Rapport du capitaine
Le 15 Octobre 1917, j'ai eu à soutenir un combat contre un sous-marin par 32°11 N et 10°12 W (nota : au large du port marocain de Safi)
A 09h40, le matelot Jean-Baptiste Tanguy, en vigie dans la hune de misaine, signale un bâtiment anormal sur l'avant du travers bâbord. C'est un sous-marin en surface, de fort tonnage, qui suit la même route que nous à 4 milles. Il possède deux canons, un sur l'avant et un sur l'arrière.
Mis la barre toute à droite pour présenter l'arrière et appelé aux postes de combat.
Sous les ordres de Monsieur MAILLARD, 1er lieutenant, officier de tir, qui se rend à son poste avec promptitude et sang froid, le quartier maître canonnier LE GOFF et les canonniers FAVEREAU et HENRY ouvre le feu avec la pièce arrière.
Hausse à 8000 m. L'officier fait ouvrir le feu à 7000 m. Les trois premiers coups sont courts, mais avec le 3e en bonne direction.
Se voyant encadré, le sous-marin cesse le feu à 09h55 après avoir tiré 12 projectiles, tous en bonne direction tant à droite qu'à gauche, mais qui passent au dessus du navire et tombent à environ 500 m sur l'avant. Il plonge peu après et nous n'avons plus à tirer.
Au branle-bas de combat :
Monsieur CHOLET, chef mécanicien, a fait doubler les quarts devant les feux, ouvrir les introductions en grand, augmenter l'allure du ventilateur, fermer les portes étanches. Son sang-froid a entraîné les hommes qui se sont rendus à leurs postes dans le plus grand calme.
Monsieur ROBERT, 2e capitaine, a fait disposer tout le matériel de lutte anti-incendie et préparer les embarcations pour une mise à l'eau rapide.
Monsieur LEPAITRE, médecin, a fait disposer dans le salon tout le matériel de chirurgie et les pansements pour parer à toute éventualité.
Monsieur LECONTE, 2e lieutenant, a assuré le quart passerelle, surveillant la route, calculant les positions, aussitôt transmises par le TSF, Monsieur LE MANACH.
Monsieur CABARDOS, contrôleur des services maritimes postaux a pris toutes dispositions pour immerger les valises diplomatiques si nécessaire et sauver, le cas échéant, les colis valeurs.
Je signale aussi le matelot Victor LE MARCHAND, Saint Malo n° 1476, qui a activement aidé les canonniers de la pièce arrière pour l'approvisionnement en munitions.
Je rends hommage au courage de tous les chefs de service qui ont su entraîner les hommes sous leurs ordres afin d'éviter toute panique et ont contribué au sauvetage du navire.
Conclusions de la commission d'enquête
Il n'y a rien à ajouter au rapport du capitaine. Ses ordres, dont voici copies, étaient affichés dans toutes les parties du navire. Il est indiscutable que l'on est en présence d'un capitaine très au courant du fonctionnement de son navire.
Il avait d'ailleurs déjà été récompensé suite à son action sur AMIRAL TROUDE, le 21 Janvier 1917.
La commission propose un témoignage officiel de satisfaction pour lui et le matelot Le Marchand, ainsi qu'un témoignage de satisfaction pour le navire et son équipage.
Le sous-marin attaquant
N'est pas identifié.
Le fait qu'il soit signalé comme étant de grande taille fait penser à un type U.
Il y avait alors l' U 35, de Lothar von Arnauld de la Périère, qui opérait bien dans l'ouest de Gibraltar. Mais je doute qu'il soit descendu aussi loin vers le sud.
En revanche, l' U 151 du KL Waldemar Kophamel était entré en collision avec le destroyer anglais PARTHIAN, au large de Casablanca le 12 Octobre. Il pourrait donc bien être l'attaquant de l'ANGO.
Cdlt