Bonjour à tous,
MONTREAL
Fiche technique
Montreal (paquebot mixte ) 1905 - 1917
materiau de la coque : ............acier
anciens noms du navire : ..........halifax, minho
type de navire : ..................cargo mixte acier
type du propulseur : ..............1 hélice
année de construction du navire : .1896
nom du chantier de construction : .Napier & Sons
lieu de construction : ............Glasgow
Année d'entrée en flotte : ........1905
Longueur (en mètres) : ............105,15
Largeur (en mètres) : .............13,4
Jauge brute (en tonneaux) : .......3342
Port en lourd (en tonnes) : .......3076
Type de moteur : ..................à pilon, triple expansion 3 cylindres
Puissance du moteur (en chevaux) : 2400
Vitesse en service (en noeuds) : ..13
La perte du MONTREAL
Extraits du rôle
Vapeur MONTREAL construit à Glasgow en 1896. 3763 tx JB 2083 tx JN
Machine à vapeur à triple expansion de 2148 cv
(on notera que les caractéristiques données par le rôle diffèrent un peu de celles données par la base Transat. Sans doute le navire avait-il subi quelques modifications depuis sa construction)
Immatriculé au Havre n° 1257
Armé au long cours au Havre en date du 6 Décembre 1912 par la Compagnie Générale Transatlantique pour des voyages sur les Antilles.
Etat-major au départ de Bordeaux le 23 Mars 1917
Capitaine ARQUE Jean Victor CLC né le 30/10/1875 à Toulouse inscrit à Marseille
Lieutenant de Vaisseau auxiliaire
2e cap. GLOTIN Jean Baptiste CLC né le 30/10/1884 à Montoir inscrit à Saint Nazaire
Lieut. COURTEL Joseph CLC né le 26/01/1888 à Vannes inscrit à Vannes
Lieut. LE GAL Maurice CLC (embarqué le 23 Mars 1917) inscrit à Saint Nazaire
Lieut. CAMARET Estève CLC né le 07/11/1886 à Nantes inscrit au Croisic
Chef mécan. DHEILLY Hippolyte OM1 né le 07/09/1874 à Amiens inscrit à Rouen
2e mécan. DANET Eugène OM1 né le 28/08/1877 au Havre inscrit au Havre
3e mécan. MEZEREY Edmond OM1 né le 16/01/1885 au Havre inscrit au Havre
4e mécan. PIOLE
TSF SAGNES
TSF LAMARCHE
Commissaire LANOIRE
Médecin DEBREZ
« Le navire a été torpillé par un sous-marin allemand le 24 Mars 1917 à 21h00. Cinquante huit rescapés de l’équipage et six passagers sont arrivés à Gijon et à San Esteban de Pravia (Espagne) - pas de date d’arrivée donnée- »
Le décompte effectué sur le rôle donne 17 victimes parmi l’équipage et 5 parmi les passagers, soit 22 disparus.
Equipage disparu et dont on est sans nouvelles :
DANET Eugène second mécanicien
CHARLEMEIN Charles matelot né le 24/06/1879 à Dunkerque inscrit à Dunkerque
Domicilié 9 quai Notre Dame à Dunkerque
BOITARD Jean Victor matelot né le 26/09/1898 à Pléhérel inscrit à Saint Brieuc
Domicilié restaurant Henri 9 rue de l’Ile à Saint Brieuc
PERROT François chauffeur né le 06/04/1879 à Ploumiliau inscrit à Lannion
Domicilié 31 quai Casimir Delavigne
TORZE Armand Graisseur né le 31/03/1876 à Paramé inscrit à Saint Malo
Domicilié 6 Crique
GABRIEL Hilaire Soutier Haïtien
LE BOLLOCH Victor Mtre d’hôtel né le 03/03/1884 à Lorient inscrit au Havre
Domicilié 16 rue de la Gaffe Le Havre
MONNIER Marius Garçon né le 20/05/1900 au Havre inscrit au Havre
Domicilié rue Général Faidherbe
LE POULENEC Ernest Garçon né le 07/09/1901 à Guingamp inscrit au Havre
Domicilié 27 rue d’Edreville Le Havre
RACT-MARQUIS François Garçon né le 22/03/1880 à Albertville inscrit au Havre
Domicilié 16 rue de la Gaffe Le Havre
BOIS Edouard Garçon né le 03/02/1900 au Havre inscrit au Havre
Domicilié 63 rue de Paris Le Havre
CAUSSIN Fernand Aide de cuisine inscrit à Dunkerque
Equipage décédé dans les canots
Canot 2
25 Mars JALOUTON Frédéric Haïtien
25 Mars DMOKOUBEL Salen sujet anglais
Canot 7
24 Mars BOE Albert Garçon 15 ans né le 04/01/1902 à Bordeaux et inscrit provisoire à Bordeaux.
Embarqué le 23 Mars 1917 à Bordeaux. Tombé à la mer et disparu en embarquant
dans le canot n° 7 après le torpillage le 24 Mars 1917.
(nota : c’était son premier embarquement)
25 Mars JOSEPH Jean-Baptiste Haïtien
26 Mars DORELUS Charles Haïtien
Ces indications semblent montrer que les malheureux Haïtiens n’ont sans doute pas résisté au froid. Elles font aussi penser que les canots sont arrivés en Espagne vers le 27 Mars.
Passagers disparus
Madame RIGAULT
Mademoiselle RIGAULT
Monsieur RIGAULT fils (soldat en permission)
Monsieur CHERRIEZ (soldat en permission)
Monsieur PARAVASINI (soldat en permission)
Dès le 5 Avril la Compagnie Générale Transatlantique donne la liste des rescapés en précisant les divers rapatriements.
Equipage
1) rapatriés dans leurs foyers
total 6
ARQUE capitaine 39 place des Carmes à Toulouse
GLOTIN 2e cap. 61 boulevard de Doulon à Nantes
LE GAL lieutenant 18 rue de la Paix Saint Nazaire
CAMARET lieutenant Mesquer (Loire Inférieure)
DHELLY chef mécanicien (n’a pas laissé d’adresse, mais a dû se rendre au Havre)
LANOIRE commissaire ( n’a pas laissé d’adresse mais a dû se rendre à Castelnau (Gironde)
2) rapatriés au Havre le 5 Avril 1917
total 45
DEBREZ médecin Hôtel de Strasbourg au Havre
MEZEREY 3e mécan.
PIOLE 4emécan. (malade) rue Jules Lecesne Le Havre
SAGNES TSF
LAMARCHE TSF
MARIE Commis aux vivres
ALLAIN Maitre d’équipage
CADIC Maitre charpentier
LE GOALEC matelot inscrit à Vannes
CHARLEST matelot
LE TALLEC matelot
CORBOLIOU matelot
GOURIOU matelot de Plouguiel
BEZIEL matelot 18 rue de la Loire Le Havre
DOSAL matelot rue du Général Faidherbe Le Havre
CAMUS Jean-François matelot de Ploëzel inscrit à Paimpol
HAVY matelot
BRIAND novice 22 rue du Général Faidherbe Le Havre
LE TROCQUER mousse 61 rue du Général Faidherbe Le Havre
BROUDIC 1er Chauffeur
LE PENNEC 1er chauffeur
TANGUY 1er chauffeur
VALADE graisseur
LEPINGLEUX-DESHAYES graisseur
ALES chauffeur de Trévou-Tréguignec
HUBERT chauffeur 31 rue Dauphine Le Havre
LE CARRET chauffeur 38 rue du Grand Croissant Le Havre
BOURDONNEC chauffeur
REGIS chauffeur
LEVEQUE soutier
DANIEL soutier chez Mr Le Mouel rue Dauphine Le Havre
BREUGUE chef cuisinier 8 rue Maraine Le Havre
LE BAILLY 2e cuisinier
BERNARD cuisinier équipage
LAIGNIER aide de cuisine 8 quai des casernes Le Havre
BUTEL aide de cuisine
WENTZO écrivain
PERIOU cambusier
TRIBORDEAU infirmier 18 rue de la Loire Le Havre
BOTEAZOU 1er boulanger 3 rue Jacques Gruchet Le Havre
TUDOCE 2e boulanger
LEYZOUT garçon 3 rue Bellot Le Havre
NACRY garçon 81 rue de Paris Le Havre
CHEVASSIER garçon 7 rue Bard Le Havre
TOCQUE garçon
Restés à Bordeaux total 7
COURTEL Joseph Lieutenant
SILVA matelot Espagnol
MARTINEZ matelot Espagnol
BERTIER soutier
GEORGES Daniel Haïtien
TEXIER curé
X … curé
Passagers rescapés total 6
BLANCHARD
LEYS
JOLIVET
SERVON
BOURNE
FERLANDIN
Le sous-marin attaquant
C’était le sous-marin U 46 du KL Leo HILLEBRAND
La position donnée est 45°40 N 07°40 W
Vu le nombre de disparus le navire a dû être torpillé sans avertissement. L’odyssée des canots n’a pas dû être de tout repos .
Cdlt
Olivier
Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
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Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Dernière modification par olivier 12 le dim. mars 25, 2018 9:15 am, modifié 1 fois.
olivier
Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Bonjour Olivier,
Bonjour à tous,
Nota: impossible de mettre l'image du MONTREAL sur le forum. Imageshack répond invariablement "erreur sur la page". Si quelqu'un a une idée sur la marche à suivre ?
Je n'ai pas la solution, mais si tu es embêté avec Imageshack, tu peux m'envoyer la photo par mail, je la posterai. En attendant, voici un cliché du Montréal :
Voici ce qu'écrit L. Trihan dans son ouvrage sur la Transat :
Acheté en janvier 1905 pour être affecté à la ligne de Haïti, le Montréal servit en fait sur celle de New-York. Il fut coulé par le sous-marin U-46 le 22 mars 1917*, au large de Gijon. L'équipage de quatre-vingt-quinze hommes se réfugia à bord de trois canots et de deux radeaux. Après avoir erré pendant deux jours dans des conditions terribles (deux naufragés périrent de froid), les survivants furent recueillis par le patrouilleur Congre. On compta cinq morts et quatorze disparus.
*
Le livre d'or de la CGT 1914-1918 donne la date du 22 mars également (il a quitté Bordeaux le 23)
La D-Base U-Boot donne la date du 24 mars, les Archives de Brest aussi, de même que J. Vichot
Spindler le signale coulé à la date du 26 mars
Bon dimanche à tous,
Franck
Bonjour à tous,
Nota: impossible de mettre l'image du MONTREAL sur le forum. Imageshack répond invariablement "erreur sur la page". Si quelqu'un a une idée sur la marche à suivre ?
Je n'ai pas la solution, mais si tu es embêté avec Imageshack, tu peux m'envoyer la photo par mail, je la posterai. En attendant, voici un cliché du Montréal :
Voici ce qu'écrit L. Trihan dans son ouvrage sur la Transat :
Acheté en janvier 1905 pour être affecté à la ligne de Haïti, le Montréal servit en fait sur celle de New-York. Il fut coulé par le sous-marin U-46 le 22 mars 1917*, au large de Gijon. L'équipage de quatre-vingt-quinze hommes se réfugia à bord de trois canots et de deux radeaux. Après avoir erré pendant deux jours dans des conditions terribles (deux naufragés périrent de froid), les survivants furent recueillis par le patrouilleur Congre. On compta cinq morts et quatorze disparus.
*
Le livre d'or de la CGT 1914-1918 donne la date du 22 mars également (il a quitté Bordeaux le 23)
La D-Base U-Boot donne la date du 24 mars, les Archives de Brest aussi, de même que J. Vichot
Spindler le signale coulé à la date du 26 mars
Bon dimanche à tous,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Bonjour à tous,
Sur le Livre d’Or de la Compagnie Générale Transatlantique Guerre 1914-1918 retranscrit tel quel :
MONTRÉAL
22 mars 1917
3764 tonnes (capitaine Arqué). Attaqué par un sous-marin à 21 heures, dans le golfe de Biscaye, le navire est torpillé sans avertissement ; il avait 95 hommes, équipage et passagers. Le capitaine réussit à placer tout le monde dans trois canots et deux radeaux. On erre pendant deux jours, la mer est grosse. Deux hommes meurent de froid. Un canot coule. Le patrouilleur "Cougie"¹ recueille, le 26, les survivants. 14 disparus, 5 morts dans les canots et à l'hôpital :
†DANET Eugène, mécanicien.
†TOCZE Armand, graisseur.
†CHARLEMAIN Charles, matelot.
†BOITARD Jean, matelot.
†MONNIER Marius, garçon.
†LE POULENNEC Ernest, garçon.
†RACKT Marquis-François, garçon.
†PERROT François, chauffeur.
†LE BERRE Yves, graisseur.
†LE BOLLOCH Victor, maître d'hôtel.
†BOIS Edouard, garçon.
†CAUSSIN Fernand, aide boucher.
†GABRIEL Hilaire, soutier.
†BOE Albert, garçon.
Décédés dans les canots et à l'hôpital :
†JOSEPH Jean-Baptiste, soutier.
†DORELUS Charles, soutier.
†MOKONBEL, soutier.
†JEANNETON Frédéric, aide-cuisinier.
Citation à l'ordre de la brigade :
LE GALL M., capitaine au long cours, premier lieutenant.
CAMARET E., capitaine au long cours.
MÉZERAY E., quatrième mécanicien.
Pour l'initiative et l'énergie dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur navire par un sous-marin.
Témoignage officiel de satisfaction du ministre :
COULIER, inscrit maritime.
Resté seul sur l'épave de son bâtiment torpillé, à bord duquel il a été recueilli après trente-sept heures d'abandon, a fait face à la situation avec beaucoup d'énergie et de sang-froid.
(N'apparait ici que le personnel de la Transat).
¹Il s’agit du Congre
Bien cordialement,
Franck
Sur le Livre d’Or de la Compagnie Générale Transatlantique Guerre 1914-1918 retranscrit tel quel :
MONTRÉAL
22 mars 1917
3764 tonnes (capitaine Arqué). Attaqué par un sous-marin à 21 heures, dans le golfe de Biscaye, le navire est torpillé sans avertissement ; il avait 95 hommes, équipage et passagers. Le capitaine réussit à placer tout le monde dans trois canots et deux radeaux. On erre pendant deux jours, la mer est grosse. Deux hommes meurent de froid. Un canot coule. Le patrouilleur "Cougie"¹ recueille, le 26, les survivants. 14 disparus, 5 morts dans les canots et à l'hôpital :
†DANET Eugène, mécanicien.
†TOCZE Armand, graisseur.
†CHARLEMAIN Charles, matelot.
†BOITARD Jean, matelot.
†MONNIER Marius, garçon.
†LE POULENNEC Ernest, garçon.
†RACKT Marquis-François, garçon.
†PERROT François, chauffeur.
†LE BERRE Yves, graisseur.
†LE BOLLOCH Victor, maître d'hôtel.
†BOIS Edouard, garçon.
†CAUSSIN Fernand, aide boucher.
†GABRIEL Hilaire, soutier.
†BOE Albert, garçon.
Décédés dans les canots et à l'hôpital :
†JOSEPH Jean-Baptiste, soutier.
†DORELUS Charles, soutier.
†MOKONBEL, soutier.
†JEANNETON Frédéric, aide-cuisinier.
Citation à l'ordre de la brigade :
LE GALL M., capitaine au long cours, premier lieutenant.
CAMARET E., capitaine au long cours.
MÉZERAY E., quatrième mécanicien.
Pour l'initiative et l'énergie dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur navire par un sous-marin.
Témoignage officiel de satisfaction du ministre :
COULIER, inscrit maritime.
Resté seul sur l'épave de son bâtiment torpillé, à bord duquel il a été recueilli après trente-sept heures d'abandon, a fait face à la situation avec beaucoup d'énergie et de sang-froid.
(N'apparait ici que le personnel de la Transat).
¹Il s’agit du Congre
Bien cordialement,
Franck
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Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Bonsoir Franck, bonsoir à tous,
Les informations du livre d'Or recoupent bien celles du rôle. La date du torpillage ne peut être que le 24 Mars, donnée à la fois par le rôle et par la dbase U-boot. Des marins ont embarqué sur le MONTREAL à Bordeaux jusqu'au 23 Mars, date de son appareillage.
Les décès dans les canots s'échelonnent entre les 24,25 et 26 Mars ce qui confirme la récupération par le CONGRE le 26, et sans doute le débarquement en Espagne le 27.
Les orthographes des noms sont parfois un peu fantaisistes sur le rôle!
Seule curiosité, le rôle ne mentionne pas l'inscrit maritime CAULIER, resté sur l'épave...De toutes façons, il semble manquer une bonne dizaine de personnes dans le décompte pour atteindre le chiffre de 95, sans doute des passagers non répertoriés.
Enfin, on notera la fin tragique du garçon Albert BOE, 15 ans, embarqué pour la première fois le 23 Mars et tombé à la mer le 24, après le torpillage, en tentant de descendre dans un canot. Le pauvre gosse aura eu une carrière maritime bien courte!
Cdlt
Olivier
Les informations du livre d'Or recoupent bien celles du rôle. La date du torpillage ne peut être que le 24 Mars, donnée à la fois par le rôle et par la dbase U-boot. Des marins ont embarqué sur le MONTREAL à Bordeaux jusqu'au 23 Mars, date de son appareillage.
Les décès dans les canots s'échelonnent entre les 24,25 et 26 Mars ce qui confirme la récupération par le CONGRE le 26, et sans doute le débarquement en Espagne le 27.
Les orthographes des noms sont parfois un peu fantaisistes sur le rôle!
Seule curiosité, le rôle ne mentionne pas l'inscrit maritime CAULIER, resté sur l'épave...De toutes façons, il semble manquer une bonne dizaine de personnes dans le décompte pour atteindre le chiffre de 95, sans doute des passagers non répertoriés.
Enfin, on notera la fin tragique du garçon Albert BOE, 15 ans, embarqué pour la première fois le 23 Mars et tombé à la mer le 24, après le torpillage, en tentant de descendre dans un canot. Le pauvre gosse aura eu une carrière maritime bien courte!
Cdlt
Olivier
Dernière modification par olivier 12 le dim. mars 25, 2018 9:17 am, modifié 1 fois.
olivier
MONTRÉAL ― Compagnie Générale Transatlantique.
Bonsoir à tous,
__________________
Bien à vous,
Daniel.
• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 5.926, Vendredi 8 octobre 1915, p. 4.
« NOUVELLES MARITIMES. — [...] Accident. — Alors que le paquebot Montréal, de la Compagnie Transatlantique, arrivé ces jours derniers au Havre, venant des Antilles, se trouvait à Port-au-Prince, un matelot chauffeur du bord, Nicolas Kerbrant, originaire de Bretagne, fit une chute dans sa chaufferie et se contusionna sur diverses parties du corps. A l’arrivée du Montréal au Havre, Kerbrant, qui est âgé de 39 ans, a été transporté à l’hôpital.»
__________________
Bien à vous,
Daniel.
Dernière modification par Rutilius le dim. mars 25, 2018 8:22 am, modifié 2 fois.
Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Bonjour à tous
J'ai justement le KTB de U46 ce jour là, il va me falloir un peu de temps pour déchiffrer le document, le microfilm n'étant pas de meilleure qualité. Dès que fait, je vous poste la traduction. Dans le KTB la date est bien celle du 24 et l'attaque a eu lieu vers 9h du soir.
A suivre...
Cdlt
Yves
J'ai justement le KTB de U46 ce jour là, il va me falloir un peu de temps pour déchiffrer le document, le microfilm n'étant pas de meilleure qualité. Dès que fait, je vous poste la traduction. Dans le KTB la date est bien celle du 24 et l'attaque a eu lieu vers 9h du soir.
A suivre...
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Suite selon le KTB U 46 du KL Hillebrand :
A 21h, carreau 013 alpha VIII, Vent NE 4, mer 3, brumeux.
Convoi de 4 vapeurs en vue sur bâbord avant. Route au 280. Attaque en surface. Tir tube 3 immersion torpille règlée à 3 m. Dans la nuit très sombre, surestimé la distance, le tir passe à 150m du but et le sillage de la torpille n'est pas remarqué.
Sur le dernier vapeur, tir avec le tube 1, distance 600m. Coup au but à hauteur du mât arrière. Vapeur estimé à 4000 tonnes. Il s'immobilise et fait des signaux optiques rouges. Pas vu le navire couler.
Le convoi s'éloigne en ayant éteint ses feux de poupe. Attaqué le dernier navire.
Tir avec le tube 4. Tir manqué, le bateau ayant été masqué par la mer à l'instant du tir. Torpille passe derrière. Pris en chasse afin d'arrêter ce vapeur avec l'artillerie au lever du jour. Il suit une route en zig zag, une heure vers le sud puis cap à l'ouest. Route moyenne 286...
Le KTB se poursuit à la date du 25 mais il ne s'agit plus du Montreal.
Il est bien le navire touché par la torpille du tube 1 lancée à 600 m. de distance.
Pour mémoire, il existe une heure de décalage entre l'heure F et l'heure D. Quand il est 9h pour l'U 46, il est 8h pour le convoi (heure à laquelle il est repéré par le sous-marin).
Cdlt
Yves
A 21h, carreau 013 alpha VIII, Vent NE 4, mer 3, brumeux.
Convoi de 4 vapeurs en vue sur bâbord avant. Route au 280. Attaque en surface. Tir tube 3 immersion torpille règlée à 3 m. Dans la nuit très sombre, surestimé la distance, le tir passe à 150m du but et le sillage de la torpille n'est pas remarqué.
Sur le dernier vapeur, tir avec le tube 1, distance 600m. Coup au but à hauteur du mât arrière. Vapeur estimé à 4000 tonnes. Il s'immobilise et fait des signaux optiques rouges. Pas vu le navire couler.
Le convoi s'éloigne en ayant éteint ses feux de poupe. Attaqué le dernier navire.
Tir avec le tube 4. Tir manqué, le bateau ayant été masqué par la mer à l'instant du tir. Torpille passe derrière. Pris en chasse afin d'arrêter ce vapeur avec l'artillerie au lever du jour. Il suit une route en zig zag, une heure vers le sud puis cap à l'ouest. Route moyenne 286...
Le KTB se poursuit à la date du 25 mais il ne s'agit plus du Montreal.
Il est bien le navire touché par la torpille du tube 1 lancée à 600 m. de distance.
Pour mémoire, il existe une heure de décalage entre l'heure F et l'heure D. Quand il est 9h pour l'U 46, il est 8h pour le convoi (heure à laquelle il est repéré par le sous-marin).
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MONTRÉAL ― Compagnie Générale Transatlantique.
Bonsoir à tous,
.................................................................................................................................
_______________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Le 26 mars 1917 au petit matin, par 44° 37’ N. et 5° 35’ O., le patrouilleur auxiliaire Congre, alors commandé par l’enseigne de vaisseau de 2e classe Bosch, n'a recueilli en tout et pour tout que 17 des survivants du torpillage du paquebot mixte Montréal, dont le commandant, le premier et le second lieutenant, le médecin du bord et une femme de chambre. Demeurent donc à identifier le ou les autres bâtiments qui prirent à leur bord le reste des rescapés.
Avec les patrouilleurs auxiliaires Dauphin, Sole et Sardine, le Congre, chef d'escorte, convoyait alors à destination de Bordeaux le Saint-André qu'il avait rejoint le 22 mars précédent en rade de Cascaes, en remontant de la côte algérienne.
● Patrouilleur auxiliaire Congre – alors commandé par l’enseigne de vaisseau de 2e classe Bosch – Journal de navigation n° 1 / 1917 - 23 févr. ~ 28 mars 1917 – : Service historique de Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 122, p. num. 257 et 258.
Avec les patrouilleurs auxiliaires Dauphin, Sole et Sardine, le Congre, chef d'escorte, convoyait alors à destination de Bordeaux le Saint-André qu'il avait rejoint le 22 mars précédent en rade de Cascaes, en remontant de la côte algérienne.
● Patrouilleur auxiliaire Congre – alors commandé par l’enseigne de vaisseau de 2e classe Bosch – Journal de navigation n° 1 / 1917 - 23 févr. ~ 28 mars 1917 – : Service historique de Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 122, p. num. 257 et 258.
« De Lisbonne à Bordeaux, le 26 mars 1917.
..................................................................................................................................
6 h. 15 ― Remis en route pour rejoindre le convoi et prendre mon poste.
5 h. 45 ― Aperçu par bâbord une embarcation. Manœuvré pour m’en approcher.
5 h. 55 ― Reconnu des naufragés. Manœuvré pour accoster
6 h. 00 ― Pris à bord 17 naufragés provenant du navire français Montréal torpillé dans la nuit du 24 au 25. Jeté à la mer un cadavre de chauffeur noir contenu dans l’embarcation. Abandonné l’embarcation.
5 h. 55 ― Reconnu des naufragés. Manœuvré pour accoster
6 h. 00 ― Pris à bord 17 naufragés provenant du navire français Montréal torpillé dans la nuit du 24 au 25. Jeté à la mer un cadavre de chauffeur noir contenu dans l’embarcation. Abandonné l’embarcation.
[En marge : « L. 44° 37’ ~ G. 5° 35’ W. Gr. »]
6 h. 15 ― Remis en route pour rejoindre le convoi et prendre mon poste.
Nom et qualité des naufragés :
ARQUÉ Jean, commandant du Montréal ;
LE GALL Maurice, 1er lieutenant ;
CAMARET Estève, 2e lieutenant ;
MÉZEREY Edmond, mécanicien ;
DEBREZ Edmond, médecin ;
SAGNES Louis, opérateur T.S.F. ;
LAMARCHE Jules, opérateur T.S.F. ;
RÉGIS Yves, chauffeur ;
DUBERGÉ René, garçon ;
LAPARCERIE Désiré, garçon ;
TOCQUE Lucien, garçon ;
BOUÉ Fernand, garçon ;
Mme GRAVELOT, femme de chambre ;
FRANKET Logard, soutier (noir) ;
TESSIX François, passager ;
POINSARD Félix, passager ;
ABYVEN Joseph, quartier-maître fusilier.
LE GALL Maurice, 1er lieutenant ;
CAMARET Estève, 2e lieutenant ;
MÉZEREY Edmond, mécanicien ;
DEBREZ Edmond, médecin ;
SAGNES Louis, opérateur T.S.F. ;
LAMARCHE Jules, opérateur T.S.F. ;
RÉGIS Yves, chauffeur ;
DUBERGÉ René, garçon ;
LAPARCERIE Désiré, garçon ;
TOCQUE Lucien, garçon ;
BOUÉ Fernand, garçon ;
Mme GRAVELOT, femme de chambre ;
FRANKET Logard, soutier (noir) ;
TESSIX François, passager ;
POINSARD Félix, passager ;
ABYVEN Joseph, quartier-maître fusilier.
.................................................................................................................................
Le 28 mars.
Minuit – En route pour Bordeaux.
3 h. 00 – Arrivé en rade de Bordeaux.
3 h. 30 – Accosté le Titan. Débarqué les passagers du Montréal. [...] »
3 h. 00 – Arrivé en rade de Bordeaux.
3 h. 30 – Accosté le Titan. Débarqué les passagers du Montréal. [...] »
_______________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Dernière modification par Rutilius le dim. mars 25, 2018 1:25 pm, modifié 3 fois.
Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Bonsoir à tous,
Bien amicalement à vous,
Daniel.
■ Traversées
― 5 ~ 12 novembre 1914 : Transporte de Casablanca (Maroc) à Bordeaux trois compagnies du 2e Bataillon de marche d’infanterie légère d’Afrique, alors placé sous le commandement du chef de bataillon Tronyo, soit 13 officiers, 611 hommes de troupe (43 sous-officiers, 49 caporaux et 519 chasseurs) et huit chevaux.
De façon singulière, dès son arrivée à Bordeaux, cette unité sera immédiatement acheminée par voie ferrée à Marseille, où elle embarquera le 16 novembre à bord de l’Iméréthie pour retourner à Casablanca.
(Journal des marches et opérations du 2e Bataillon de marche d’infanterie légère d’Afrique, Vol. I., – 3 nov. 1914 ~ 30 juin 1918 – : Service historique de Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote 26 N 860/1, p. num. 5 et 6)
_______________________― 5 ~ 12 novembre 1914 : Transporte de Casablanca (Maroc) à Bordeaux trois compagnies du 2e Bataillon de marche d’infanterie légère d’Afrique, alors placé sous le commandement du chef de bataillon Tronyo, soit 13 officiers, 611 hommes de troupe (43 sous-officiers, 49 caporaux et 519 chasseurs) et huit chevaux.
De façon singulière, dès son arrivée à Bordeaux, cette unité sera immédiatement acheminée par voie ferrée à Marseille, où elle embarquera le 16 novembre à bord de l’Iméréthie pour retourner à Casablanca.
(Journal des marches et opérations du 2e Bataillon de marche d’infanterie légère d’Afrique, Vol. I., – 3 nov. 1914 ~ 30 juin 1918 – : Service historique de Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote 26 N 860/1, p. num. 5 et 6)
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Re: MONTREAL Compagnie Générale Transatlantique
Bonjour à tous,
Un complément sur le torpillage du MONTREAL
Note de la Compagnie Générale Transatlantique au Ministre 3 Mai 1917
Après le torpillage de notre vapeur MONTREAL, 21 naufragés du canot 2 du second capitaine ont été rencontrés le 26 Mars à midi à 8 milles des côtes, par gros temps, par le vapeur ANTONIO de Messieurs Leopold Walford and C°, de Londres.
L’échelle du bord fut abaissée, mais les naufragés étaient tellement épuisés qu’ils furent incapables de monter à bord. L’équipage de l’ANTONIO les a aidés sans leur causer de souffrances. Nous tenions à vous signaler la généreuse conduite de cet équipage.
Rapport du capitaine
Quitté Bordeaux le 23 Mars à 06h00 à destination de San Juan de Porto Rico avec 82 hommes d’équipage, 13 passagers et 50 tonnes de marchandises diverses. Mouillé au Verdon à 10h00.
Appareillé à 16h00 et pris la suite d’un convoi formé de GARD, NIEMEN et DROME suivant les instructions du commandant supérieur au Verdon.
Arrivé à la bouée à sifflet à 18h30 et gouverné dans les eaux du matelot avant, suivant la route recommandée.
Le 24, grand frais d’ENE, mer grosse. Navigué tous feux éteints et lumières soigneusement masquées.
A 21h00, nuit très noire. Le navire se trouve par 45°27 N et 05°57 W. Explosion d’une rare violence par le travers tribord qui ébranle le MONTREAL. Nous venons d’être torpillés sans avertissement et sommes atteints dans le compartiment de la machine qui s’arrête net. La lumière s’éteint aussitôt et le navire est plongé dans la plus profonde obscurité. J’étais à la passerelle et je fais actionner le sifflet pour appeler chacun à son poste.
L’équipage et les passagers se rendent auprès des embarcations. Donné l’ordre au second capitaine de faire déborder les canots pour qu’ils soient prêts à être amenés. Effectué une ronde avec Monsieur Camaret, 2e lieutenant, pour me rendre compte de l’importance des avaries. Ordonné de faire des appels TSF. Mais le télégraphiste me prévient que ses appareils sont démolis par l’explosion et que tout appel est impossible.
Nous constatons que la coque et le bordé de pont sont ouverts de bas en haut et que l’eau s’engouffre dans la machine.
Monsieur Le Gall, 1er lieutenant, m’informe que les canots 3 et 5 ont été enlevés par l’explosion. Je l’envoie au canot 1 pour le faire amener et maintenir le long du bord, opération délicate vu la grosse mer qui déferlait de ce côté. Mais quand il arrive, les hommes armant ce canot l’avaient déjà amené et avaient largué la bosse.
Les autres canots s’étaient aussi éloignés.
Je reviens à la passerelle avec Monsieur Camaret et fait brûler 8 feux costons de détresse et actionne à nouveau le sifflet. Les embarcations ne peuvent revenir accoster.
Effectué une ronde dans tous les endroits accessibles pour m’assurer qu’il ne reste personne à bord et trouvé encore 16 hommes et 2 passagers que je réunis à l’arrière où restait le canot 7 sous ses bossoirs. Amené le canot avec quelques personnes, puis je le fais passer sous le vent par l’arrière et je fais embarquer les dernières personnes.
Resté toute la nuit sur les lieux du sinistre avec l’espoir de pouvoir remonter à bord si le navire n’avait pas coulé. Au matin, il avait disparu.
Vers 08h00, rencontré le canot du 2e capitaine qui ne peut m’accoster à cause du gros temps. Fait alors route vers le cap Penas, éloigné de 120 milles. Toute la journée et la nuit, navigué à la voile, avec mer grosse et dans une situation très critique. La mer emplit le canot qu’il faut vider constamment. Le froid glacial provoque la mort de deux hommes.
Le 26 à 06h00, nous sommes recueillis par le patrouilleur CONGRE qui nous prodigue les soins les plus dévoués. Il nous dépose à Bordeaux le 28, après une traversée des plus pénible en raison du mauvais temps.
Je signale le dévouement de messieurs Le Gall et Camaret, lieutenants, et Mezeray, 3e mécanicien, qui, avec des difficultés inouïes, m’ont permis de mettre à la mer le canot 7 et de sauver les personnes qui n’avaient pu prendre place dans les autres canots.
En raison de l’obscurité et du bouleversement causé par l’explosion de la torpille, il a été impossible de sauver les valises diplomatiques, dépêches et papiers du bord. L’ennemi n’aurait de toutes façons pu les découvrir à bord. J’ai pu immerger les documents confidentiels dans un sac lesté.
Rapport du lieutenant de vaisseau André Millet, chargé de l’interrogatoire du mousse CAULIER.
Emile Lucien Caulier, 17 ans, inscrit au Havre n° 4539, né le 31 Janvier 1900, embarqué sur le MONTREAL comme mousse du poste des garçons a été recueilli dans les circonstances suivantes :
C’était son premier voyage, non seulement sur le MONTREAL, mais même en mer.
Le 24 Mars au soir, Caulier s’est couché à 20h00 dans sa cabine qu’il partageait avec trois autres garçons dont il ignore les noms, mais tous âgés de 16 à 18 ans.
Il a appris plus tard, après avoir été recueilli, que l’explosion s’était produite à 21h00 le soir même. Mais cette explosion ne l’a pas réveillé. Il ne s’est réveillé que le 25 Mars, à 05h00 du matin, et a d’abord constaté que la lumière électrique ne fonctionnait plus, puis qu’il était seul dans sa cabine.
Il se leva, parcourut le bâtiment et s’aperçut qu’il était rigoureusement seul à bord. Le navire se tenait droit et s’enfonçait légèrement de l’arrière.
Pendant toute la journée du 25, il ne vit aucun navire. Il passa son temps à parcourir le bord. Il soufflait une petite brise et une légère houle imprimait au paquebot un très léger mouvement de roulis. Bref, il faisait beau temps.
En parcourant le bord, Caulier constata que la salle des machines était entièrement envahie par l’eau et que la mer affleurait le pont dunette. Il n’osa pas redescendre dans sa cabine par crainte de l’obscurité et ayant peur que le bateau ne sombre brusquement. L’eau n’avait pas envahi l’avant du navire qui restait franchement hors de l’eau. Il vit que l’antenne TSF était tombée.
Il monta sur la passerelle pour scruter l’horizon, puis entra dans la chambre de veille où régnait l’ordre le plus parfait. Aucun tiroir n’avait été ouvert.
Caulier se nourrit avec ce qu’il put trouver dans l’office et passa toute la journée du 25, puis la nuit du 25 au 26, persuadé qu’il finirait par être englouti avec le navire qui s’enfonçait tout doucement.
A 10h00 du matin le 26, il aperçut soudain un patrouilleur anglais, le Q 4, qui vint faire le tour de l’épave. Le patrouilleur aperçut le jeune homme qui faisait de grands signes et le recueillit, puis abandonna l’épave pour continuer sa patrouille.
Le 29 Mars à 11h00, le Q4 déposa Caulier à Queenstown d’Irlande où il alla trouver le consul.
Il est hors de doute que ce garçon, qui est encore un enfant, a passé 40 heures angoissantes sur l’épave du MONTREAL. Malgré cette secousse morale, dès son arrivée au Havre il a demandé à l’inscription maritime de lui trouver un autre embarquement. Il n’a même pas voulu aller voir sa mère, qui habite à Rouen, de peur qu’elle ne l’empêche de ré-embarquer.
A mon avis, il y a lieu de récompenser, sous une forme ou sous une autre cette décision courageuse, ainsi que les heures d’angoisse pendant lesquelles ce petit s’est estimé perdu.
En revanche, je signale la lourde responsabilité qui pèse sur le capitaine du MONTREAL qui s’est trop hâté de quitter son navire et qui n’a pas pris la précaution de faire un appel des manquants, ce qui était facile puisque le navire n’a pas sombré immédiatement.
Rapport de l’officier enquêteur
Les hommes interrogés confirment le rapport du capitaine, sauf quelques rectifications.
Tout d’abord, je signale que le MONTREAL n’a pas coulé dans la nuit du 24 au 25, puisqu’il a été rencontré le 26 par un patrouilleur anglais qui a recueilli un enfant nommé Caulier, 13 ans, (correction apportée dans la marge : 17 ans) qui était mousse d’office du poste des garçons de salle.
Dans son rapport, le capitaine Arque dit que passagers et équipage ont gagné les embarcations désignées. Les postes d’évacuation étaient bien affichés dans le poste équipage, mais alors que les embarcations permettaient d’évacuer 300 personnes, on avait donné des radeaux comme poste d’évacuation à certains marins. En fait, les embarquements se sont faits complètement au hasard.
L’ordre de gagner les embarcations a été donné beaucoup trop tôt, ce qui a provoqué cette « panique froide » qui régna à bord. Tout le monde prit cet ordre pour un ordre d’évacuation. De plus, l’ordre donné par le capitaine de laisser les embarcations sur leurs bosses était inapplicable à cause de l’état de la mer à tribord.
Le capitaine dit avoir été averti par Monsieur Mezeray, 4e mécanicien, que les portes étanches avaient été fermées. Mais le 1er chauffeur Le Pennec et le chauffeur Bourdonnec, tous deux de quart, se sont rendus dans la machine par le tunnel qui traverse la soute à charbon. Or la porte étanche de ce tunnel, la seule à fermer, était ouverte. L’eau atteignait 0,20 m dans la machine, et elle a envahi le tunnel et la chaufferie plus tard.
Le chef mécanicien, Monsieur Dheilly, qui était couché, s’est levé et s’est rendu dans la machine avec une lampe électrique. Il s’est tenu sur le parquet en grillage à hauteur des pieds de bielle. Il a vu que l’eau ne montait plus dans la machine et que régnait le silence le plus absolu dans la machine. Seul le compartiment machine, atteint par l’explosion, était envahi. Le navire avait atteint sa position d’équilibre et ne s’enfonçait plus.
Le chauffeur Cloarec, qui s’est sauvé par l’escarbilleur, lui a dit que l’eau avait fait irruption dans la chaufferie. Si la porte étanche a bien été fermée, elle a du céder, bien qu’elle fut une porte à guillotine.
Si le torpillage avait eu lieu à une heure plus tardive, il eut été une catastrophe.
Les précautions étaient mal prises et les embarcations mal entretenues. Il n’y avait pas eu d’exercice d’abandon. L’équipage n’était pas entraîné à amener les canots. Il n’y avait pas de rôle de fermeture des portes étanches. Aucune précaution n’était prévue en cas de non fonctionnement de la dynamo.
La hâte du capitaine à faire amener les embarcations et la nuit noire ont été les premières causes de la « panique froide ».
Si le capitaine Arque avait été mieux secondé, il aurait sans doute pu rétablir le calme. Mais le 2e capitaine ne s’est occupé que de faire pousser les embarcations 2 et 4, ne se considérant plus comme le second du MONTREAL, mais comme un simple patron d’embarcation.
Le chef mécanicien, ayant constaté que l’on n’entendait même pas le bruit d’un robinet dans la machine, que l’eau n’y montait plus, n’a même pas songé à remonter sur le pont pour prévenir le commandant. Il allègue pour sa défense qu’il n’a vu sur le pont qu’un seul canot prêt à pousser et qu’il y a aussitôt embarqué.
Le capitaine Arque a pris cet évènement avec une sorte de fatalisme tranquille qui s’explique par le fait qu’il commandait GUATEMALA, torpillé et perdu, puis SAINT LAURENT, détruit en Méditerranée par une explosion de poudre
Le second Glotin et le chef mécanicien Dheilly ont agi avec une certaine légèreté sans se rendre compte de ce qui était leur devoir.
Les lieutenants Le Gall et Camaret et l’officier mécanicien Mezeray se sont montrés dévoués et ont rempli leur devoir jusqu’au bout.
Récompenses – punitions
Suspension de la faculté de commander pendant 2 mois
ARQUE Jean Victor CLC Capitaine Marseille
« Son navire torpillé, l’a abandonné avec trop de précipitation sans s’assurer qu’il pouvait flotter et a laissé à bord un mousse qui n’a été recueilli qu’au bout de 37 heures. »
Blâme sévère
GLOTIN Jean CLC 2e capitaine Saint Nazaire
DHEILLY Hippolyte OM1 Chef mécanicien Rouen
« Pour le défaut de qualité d’officiers dont ils ont fait preuve lors de l’évacuation de leur bâtiment torpillé par un sous-marin. »
Citation à l’Ordre de la Brigade
LE GAL Maurice CLC 1er lieutenant Saint Nazaire
CAMARET Estève CLC 2e lieutenant Le Croisic
MEZEREY Edmond Officier mécanicien Le Havre
« Pour l’initiative et l’énergie dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur bâtiment par un sous-marin ».
Témoignage officiel de satisfaction
CAULIER Emile Mousse Le Havre
« Resté seul sur l’épave de son bâtiment torpillé, n’a été recueilli qu’au bout de 37 heures. A fait face à cet abandon avec beaucoup d’énergie et de sang froid. »
Pour la petite histoire, signalons que le lieutenant Estève Camaret était le frère du lieutenant Alexandre Camaret, officier sur les grands trois-mâts et quatre-mâts cap-horniers, dont on peut voir la photo sur le pont de l’ANTONIN dans l’ouvrage du capitaine Lacroix « Les derniers grands voiliers ». Grande famille de marins, puisque le fils d’Alexandre fut aussi capitaine au long cours.
Voir aussi fiche de l’ANTONIN.
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Cdlt
Un complément sur le torpillage du MONTREAL
Note de la Compagnie Générale Transatlantique au Ministre 3 Mai 1917
Après le torpillage de notre vapeur MONTREAL, 21 naufragés du canot 2 du second capitaine ont été rencontrés le 26 Mars à midi à 8 milles des côtes, par gros temps, par le vapeur ANTONIO de Messieurs Leopold Walford and C°, de Londres.
L’échelle du bord fut abaissée, mais les naufragés étaient tellement épuisés qu’ils furent incapables de monter à bord. L’équipage de l’ANTONIO les a aidés sans leur causer de souffrances. Nous tenions à vous signaler la généreuse conduite de cet équipage.
Rapport du capitaine
Quitté Bordeaux le 23 Mars à 06h00 à destination de San Juan de Porto Rico avec 82 hommes d’équipage, 13 passagers et 50 tonnes de marchandises diverses. Mouillé au Verdon à 10h00.
Appareillé à 16h00 et pris la suite d’un convoi formé de GARD, NIEMEN et DROME suivant les instructions du commandant supérieur au Verdon.
Arrivé à la bouée à sifflet à 18h30 et gouverné dans les eaux du matelot avant, suivant la route recommandée.
Le 24, grand frais d’ENE, mer grosse. Navigué tous feux éteints et lumières soigneusement masquées.
A 21h00, nuit très noire. Le navire se trouve par 45°27 N et 05°57 W. Explosion d’une rare violence par le travers tribord qui ébranle le MONTREAL. Nous venons d’être torpillés sans avertissement et sommes atteints dans le compartiment de la machine qui s’arrête net. La lumière s’éteint aussitôt et le navire est plongé dans la plus profonde obscurité. J’étais à la passerelle et je fais actionner le sifflet pour appeler chacun à son poste.
L’équipage et les passagers se rendent auprès des embarcations. Donné l’ordre au second capitaine de faire déborder les canots pour qu’ils soient prêts à être amenés. Effectué une ronde avec Monsieur Camaret, 2e lieutenant, pour me rendre compte de l’importance des avaries. Ordonné de faire des appels TSF. Mais le télégraphiste me prévient que ses appareils sont démolis par l’explosion et que tout appel est impossible.
Nous constatons que la coque et le bordé de pont sont ouverts de bas en haut et que l’eau s’engouffre dans la machine.
Monsieur Le Gall, 1er lieutenant, m’informe que les canots 3 et 5 ont été enlevés par l’explosion. Je l’envoie au canot 1 pour le faire amener et maintenir le long du bord, opération délicate vu la grosse mer qui déferlait de ce côté. Mais quand il arrive, les hommes armant ce canot l’avaient déjà amené et avaient largué la bosse.
Les autres canots s’étaient aussi éloignés.
Je reviens à la passerelle avec Monsieur Camaret et fait brûler 8 feux costons de détresse et actionne à nouveau le sifflet. Les embarcations ne peuvent revenir accoster.
Effectué une ronde dans tous les endroits accessibles pour m’assurer qu’il ne reste personne à bord et trouvé encore 16 hommes et 2 passagers que je réunis à l’arrière où restait le canot 7 sous ses bossoirs. Amené le canot avec quelques personnes, puis je le fais passer sous le vent par l’arrière et je fais embarquer les dernières personnes.
Resté toute la nuit sur les lieux du sinistre avec l’espoir de pouvoir remonter à bord si le navire n’avait pas coulé. Au matin, il avait disparu.
Vers 08h00, rencontré le canot du 2e capitaine qui ne peut m’accoster à cause du gros temps. Fait alors route vers le cap Penas, éloigné de 120 milles. Toute la journée et la nuit, navigué à la voile, avec mer grosse et dans une situation très critique. La mer emplit le canot qu’il faut vider constamment. Le froid glacial provoque la mort de deux hommes.
Le 26 à 06h00, nous sommes recueillis par le patrouilleur CONGRE qui nous prodigue les soins les plus dévoués. Il nous dépose à Bordeaux le 28, après une traversée des plus pénible en raison du mauvais temps.
Je signale le dévouement de messieurs Le Gall et Camaret, lieutenants, et Mezeray, 3e mécanicien, qui, avec des difficultés inouïes, m’ont permis de mettre à la mer le canot 7 et de sauver les personnes qui n’avaient pu prendre place dans les autres canots.
En raison de l’obscurité et du bouleversement causé par l’explosion de la torpille, il a été impossible de sauver les valises diplomatiques, dépêches et papiers du bord. L’ennemi n’aurait de toutes façons pu les découvrir à bord. J’ai pu immerger les documents confidentiels dans un sac lesté.
Rapport du lieutenant de vaisseau André Millet, chargé de l’interrogatoire du mousse CAULIER.
Emile Lucien Caulier, 17 ans, inscrit au Havre n° 4539, né le 31 Janvier 1900, embarqué sur le MONTREAL comme mousse du poste des garçons a été recueilli dans les circonstances suivantes :
C’était son premier voyage, non seulement sur le MONTREAL, mais même en mer.
Le 24 Mars au soir, Caulier s’est couché à 20h00 dans sa cabine qu’il partageait avec trois autres garçons dont il ignore les noms, mais tous âgés de 16 à 18 ans.
Il a appris plus tard, après avoir été recueilli, que l’explosion s’était produite à 21h00 le soir même. Mais cette explosion ne l’a pas réveillé. Il ne s’est réveillé que le 25 Mars, à 05h00 du matin, et a d’abord constaté que la lumière électrique ne fonctionnait plus, puis qu’il était seul dans sa cabine.
Il se leva, parcourut le bâtiment et s’aperçut qu’il était rigoureusement seul à bord. Le navire se tenait droit et s’enfonçait légèrement de l’arrière.
Pendant toute la journée du 25, il ne vit aucun navire. Il passa son temps à parcourir le bord. Il soufflait une petite brise et une légère houle imprimait au paquebot un très léger mouvement de roulis. Bref, il faisait beau temps.
En parcourant le bord, Caulier constata que la salle des machines était entièrement envahie par l’eau et que la mer affleurait le pont dunette. Il n’osa pas redescendre dans sa cabine par crainte de l’obscurité et ayant peur que le bateau ne sombre brusquement. L’eau n’avait pas envahi l’avant du navire qui restait franchement hors de l’eau. Il vit que l’antenne TSF était tombée.
Il monta sur la passerelle pour scruter l’horizon, puis entra dans la chambre de veille où régnait l’ordre le plus parfait. Aucun tiroir n’avait été ouvert.
Caulier se nourrit avec ce qu’il put trouver dans l’office et passa toute la journée du 25, puis la nuit du 25 au 26, persuadé qu’il finirait par être englouti avec le navire qui s’enfonçait tout doucement.
A 10h00 du matin le 26, il aperçut soudain un patrouilleur anglais, le Q 4, qui vint faire le tour de l’épave. Le patrouilleur aperçut le jeune homme qui faisait de grands signes et le recueillit, puis abandonna l’épave pour continuer sa patrouille.
Le 29 Mars à 11h00, le Q4 déposa Caulier à Queenstown d’Irlande où il alla trouver le consul.
Il est hors de doute que ce garçon, qui est encore un enfant, a passé 40 heures angoissantes sur l’épave du MONTREAL. Malgré cette secousse morale, dès son arrivée au Havre il a demandé à l’inscription maritime de lui trouver un autre embarquement. Il n’a même pas voulu aller voir sa mère, qui habite à Rouen, de peur qu’elle ne l’empêche de ré-embarquer.
A mon avis, il y a lieu de récompenser, sous une forme ou sous une autre cette décision courageuse, ainsi que les heures d’angoisse pendant lesquelles ce petit s’est estimé perdu.
En revanche, je signale la lourde responsabilité qui pèse sur le capitaine du MONTREAL qui s’est trop hâté de quitter son navire et qui n’a pas pris la précaution de faire un appel des manquants, ce qui était facile puisque le navire n’a pas sombré immédiatement.
Rapport de l’officier enquêteur
Les hommes interrogés confirment le rapport du capitaine, sauf quelques rectifications.
Tout d’abord, je signale que le MONTREAL n’a pas coulé dans la nuit du 24 au 25, puisqu’il a été rencontré le 26 par un patrouilleur anglais qui a recueilli un enfant nommé Caulier, 13 ans, (correction apportée dans la marge : 17 ans) qui était mousse d’office du poste des garçons de salle.
Dans son rapport, le capitaine Arque dit que passagers et équipage ont gagné les embarcations désignées. Les postes d’évacuation étaient bien affichés dans le poste équipage, mais alors que les embarcations permettaient d’évacuer 300 personnes, on avait donné des radeaux comme poste d’évacuation à certains marins. En fait, les embarquements se sont faits complètement au hasard.
L’ordre de gagner les embarcations a été donné beaucoup trop tôt, ce qui a provoqué cette « panique froide » qui régna à bord. Tout le monde prit cet ordre pour un ordre d’évacuation. De plus, l’ordre donné par le capitaine de laisser les embarcations sur leurs bosses était inapplicable à cause de l’état de la mer à tribord.
Le capitaine dit avoir été averti par Monsieur Mezeray, 4e mécanicien, que les portes étanches avaient été fermées. Mais le 1er chauffeur Le Pennec et le chauffeur Bourdonnec, tous deux de quart, se sont rendus dans la machine par le tunnel qui traverse la soute à charbon. Or la porte étanche de ce tunnel, la seule à fermer, était ouverte. L’eau atteignait 0,20 m dans la machine, et elle a envahi le tunnel et la chaufferie plus tard.
Le chef mécanicien, Monsieur Dheilly, qui était couché, s’est levé et s’est rendu dans la machine avec une lampe électrique. Il s’est tenu sur le parquet en grillage à hauteur des pieds de bielle. Il a vu que l’eau ne montait plus dans la machine et que régnait le silence le plus absolu dans la machine. Seul le compartiment machine, atteint par l’explosion, était envahi. Le navire avait atteint sa position d’équilibre et ne s’enfonçait plus.
Le chauffeur Cloarec, qui s’est sauvé par l’escarbilleur, lui a dit que l’eau avait fait irruption dans la chaufferie. Si la porte étanche a bien été fermée, elle a du céder, bien qu’elle fut une porte à guillotine.
Si le torpillage avait eu lieu à une heure plus tardive, il eut été une catastrophe.
Les précautions étaient mal prises et les embarcations mal entretenues. Il n’y avait pas eu d’exercice d’abandon. L’équipage n’était pas entraîné à amener les canots. Il n’y avait pas de rôle de fermeture des portes étanches. Aucune précaution n’était prévue en cas de non fonctionnement de la dynamo.
La hâte du capitaine à faire amener les embarcations et la nuit noire ont été les premières causes de la « panique froide ».
Si le capitaine Arque avait été mieux secondé, il aurait sans doute pu rétablir le calme. Mais le 2e capitaine ne s’est occupé que de faire pousser les embarcations 2 et 4, ne se considérant plus comme le second du MONTREAL, mais comme un simple patron d’embarcation.
Le chef mécanicien, ayant constaté que l’on n’entendait même pas le bruit d’un robinet dans la machine, que l’eau n’y montait plus, n’a même pas songé à remonter sur le pont pour prévenir le commandant. Il allègue pour sa défense qu’il n’a vu sur le pont qu’un seul canot prêt à pousser et qu’il y a aussitôt embarqué.
Le capitaine Arque a pris cet évènement avec une sorte de fatalisme tranquille qui s’explique par le fait qu’il commandait GUATEMALA, torpillé et perdu, puis SAINT LAURENT, détruit en Méditerranée par une explosion de poudre
Le second Glotin et le chef mécanicien Dheilly ont agi avec une certaine légèreté sans se rendre compte de ce qui était leur devoir.
Les lieutenants Le Gall et Camaret et l’officier mécanicien Mezeray se sont montrés dévoués et ont rempli leur devoir jusqu’au bout.
Récompenses – punitions
Suspension de la faculté de commander pendant 2 mois
ARQUE Jean Victor CLC Capitaine Marseille
« Son navire torpillé, l’a abandonné avec trop de précipitation sans s’assurer qu’il pouvait flotter et a laissé à bord un mousse qui n’a été recueilli qu’au bout de 37 heures. »
Blâme sévère
GLOTIN Jean CLC 2e capitaine Saint Nazaire
DHEILLY Hippolyte OM1 Chef mécanicien Rouen
« Pour le défaut de qualité d’officiers dont ils ont fait preuve lors de l’évacuation de leur bâtiment torpillé par un sous-marin. »
Citation à l’Ordre de la Brigade
LE GAL Maurice CLC 1er lieutenant Saint Nazaire
CAMARET Estève CLC 2e lieutenant Le Croisic
MEZEREY Edmond Officier mécanicien Le Havre
« Pour l’initiative et l’énergie dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur bâtiment par un sous-marin ».
Témoignage officiel de satisfaction
CAULIER Emile Mousse Le Havre
« Resté seul sur l’épave de son bâtiment torpillé, n’a été recueilli qu’au bout de 37 heures. A fait face à cet abandon avec beaucoup d’énergie et de sang froid. »
Pour la petite histoire, signalons que le lieutenant Estève Camaret était le frère du lieutenant Alexandre Camaret, officier sur les grands trois-mâts et quatre-mâts cap-horniers, dont on peut voir la photo sur le pont de l’ANTONIN dans l’ouvrage du capitaine Lacroix « Les derniers grands voiliers ». Grande famille de marins, puisque le fils d’Alexandre fut aussi capitaine au long cours.
Voir aussi fiche de l’ANTONIN.
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
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Dernière modification par olivier 12 le dim. mars 25, 2018 9:17 am, modifié 1 fois.
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