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― 10 mars 1916 : Repêche le corps d’une victime du naufrage du paquebot mixte Louisiane, de la Compagnie générale transatlantique, torpillé le 9 par l’UB-18 (Kapitänleutnant Otto STEINBRINCK) à 3 milles du cap de la Hève. Transfère au Havre 30 rescapés recueillis par le bâtiment norvégien Otto ; prend également à la remorque une chaloupe de la Louisiane.

• Torpilleur 278 — alors commandé par le premier maître pilote Auguste Vincent Marie LÉGO, inscrit au quartier de Vannes, n° 789 —, Journal de bord — 26 janv. ~ 31 mai 1916 —, colonne Journal de navigation : Service historique de la Défense, Cote SS Y 514, p. num. 647.

« Vendredi 10 [mars 1916]

Minuit à la mer. Le 276 nous communique que deux navires ont été torpillés dans le Sud du mouillage de La Carosse. Fait route sur les lieux, recueilli un homme auquel nous avons donné les soins néces-saires mais nous n’avons pas pu le ranimer. Continué notre route en faisant très bonne veille. Pa-trouillé aux alentours des épaves. Un vapeur norvégien nous hèle ; il avait à bord trente hommes de la Louisiane. Accosté ce norvégien à 1 h. 30 pour les embarquer à bord ; distribué des effets (cache-nez) ; pris une chaloupe de la Louisiane à la remorque et rentré dans l’avant-port ; accosté le quai du sémaphore ; envoyé tous ces hommes au poste de secours ainsi que le cadavre. Appareillé ; surveil-lance, ligne de file avec le 301. 16 h. 30 — Rentré dans l’avant-port pour faire de l’eau. 2 hommes aux vivres. Appareillé pour la surveillance. 17 h. 00 — Rentré dans le bassin de la Citadelle ; charbonné. Souper. 18 h. 00 — Permissionnaires. Réglé le service de nuit.

Le patron,
Le Commandant,

Signé : Le Provost
Signé : Légo »

• Torpilleur 278 — alors commandé par le premier maître pilote Auguste Vincent Marie LÉGO, inscrit au quartier de Vannes, n° 789 —, Journal de bord — 26 janv. ~ 31 mai 1916 —, Procès verbaux : Service historique de la Défense, Cote SS Y 514, p. num. 607.

« Le 11 mars, ayant recueilli 30 naufragés provenant du vapeur torpillé Louisiane, 9 cache-nez et 3 caleçons leur ont été distribués. De plus, afin de recouvrir le corps non vêtu d’un noyé trouvé à la mer cette même nuit, à 0 h. 45, 2 couvertures de laine ont été laissées à terre au poste de secours avec ledit cadavre.

Le commandant estime que le don de ces objets doit être considéré comme l’équivalent d’une perte, ce qui, par conséquent, justifie le présent procès verbal.

Bord, 11 mars 1916,

Le Commandant
Signé : Légo »

Le Torpilleur 278 fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :

— du 2 août 1914 au 26 janvier 1917 ;
— du 1er juin 1917 au 19 décembre 1918 ;
— du 20 janvier au 24 octobre 1919, date de cessation des hostilités.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 768.].

Torpilleur 278, ex-P. 97 — Torpilleur numéroté de type 201 (1904~1921). « Torpilleur de 1re classe » (1904).

Bâtiment en acier du programme 1900. Numéro de coque : P. 97. Lancé le 8 octobre 1903 au Havre par société anonyme dite « Chantiers et ateliers Augustin Normand », société formée le 29 juin 1892 au Havre [Siège social : Le Havre, 67, rue Perrey].

Date du marché et des actes additionnels : 16 octobre 1901. Date de livraison d’après le marché : 29 janvier 1904. Date de livraison réelle ou probable : Décembre 1903. [Loi du 30 décembre 1903 portant fixation du budget général des dépenses et des recettes de l’exercice 1904 (J.O. 31 déc. 1903, p. 7.817 et s.), État H. « Liste des constructions neuves à continuer ou à entreprendre pendant l’année 1905. » (op. cit., p. 7.864)].

Ingénieur chargé de la surveillance de la coque, des chaudières et des machines : Marie Joseph Victor Paul BAILLY (École polytechnique, promotion 1881), ingénieur en chef de 2e classe du génie maritime (19 avril 1898), chargé au Havre de la surveillance des travaux confiés à l’industrie (Avril 1901) (Ibid.).

Admis en recette le 16 janvier 1904 à Cherbourg.

Avec le cuirassé d’escadre République, le torpilleur d’escadre Tirailleur, le torpilleur Têt, le torpilleur numéroté 288 et le canot à vapeur n° 3, ce bâtiment fut radié de la Liste de la flotte par une décision du Ministre de la Marine en date du 20 juin 1921 (Bull. off. Marine 1921, n° 19, p. 736).

Caractéristiques générales. — Déplacement : 90,634 t. Dimensions : 37,00 x 4,03 m. Tirant d’eau arrière : 2,62 m. Puissance : 1.900 cv. Machine verticale à triple expansion ; chaudières Normand ; une hélice. Vitesse maximale initialement prévue : 26 nd. Contenance des soutes à charbon : 10,5 t. Rayon d’action : 1.800 milles à 10 nd et 200 milles à vitesse maximale. Armement : Deux canons de 37 mm à tir rapide ; deux tubes lance-torpilles aériens. Équipage : Deux officiers ; 21 hommes. (Loi du 30 décembre 1903 précitée, op. cit., p. 7.878 et 7.879).

• Le Journal de Rouen, n° 282, Vendredi 9 octobre 1903, p. 2.