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« Jeudi 1er février 1916 ― De Boulogne à Boulogne

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Étant amarré sur la Rafale, à 13 h. 30, une forte détonation se fait entendre ; elle provient de l’explo-sion de grenades Guiraud à bord de la Rafale qui est défoncée et coule rapidement de l’arrière. Le tor-pilleur subit des avaries considérables et fait eau. Les chauffeurs Lyleire et Le Gonidec (231) sont blessés grièvement et transportés à l’hôpital. Le matelot canonnier Gaubert également blessé plus légèrement va à l’infirmerie. Pris toutes les dispositions de sauvetage et désarmé les torpilles et gre-nades. Laissé culer le bateau rapidement dans la crainte d’autres explosions possibles. Rentré au bassin en vue du passage au dock.

Le commandant : Signé (Illisible) »

« Samedi 3 février 1916 ― Au mouillage à Boulogne

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« […] Le matelot chauffeur Lyleire Jean est décédé à l’hôpital des suites de ses blessures.

Le patron de quart : Signé (Illisible).

Du 3 au 8 février 1917, le Torpilleur 231 fut provisoirement remis en état à Boulogne-sur-Mer par les ouvriers des Ponts-et-chaussées dans le dock de cette administration. Le 12 février, de conserve avec le remorqueur Centaure et le sous-marin Watt, il appareilla de Boulogne-sur-Mer à destination de Cher-bourg où il parvint le 13 au matin.

Du 19 février à la fin mai 1917, il fut réparé, révisé et repeint par le service des constructions navales de l’Arsenal, assisté par l’équipage.

La victime de l’explosion de grenade survenue le 1er février 1917
à bord du torpilleur Rafale dans le port de Boulogne-sur-Mer

— LYLEIRE Jean Auguste Pierre, né le 19 janvier 1889 à Calais (Pas-de-Calais) (Registre des actes de naissance de la ville de Calais, Année 1889, Vol. I., f° 30, acte n° 108) et y domicilié. Décédé le 3 fé-vrier 1917, à 11 h. 45, à l’Hôpital mixte de Boulogne-sur-Mer, sis rue Saint-Louis, des suites de blessures reçues lors de l’explosion accidentelle d'une grenade sous-marine Guiraud à bord du torpilleur de haute mer Rafale (Lieutenant de vaisseau Jules Marie Gaston ERTZBISCHOFF, commandant ― ultérieure-ment décédé des suites de ses blessures) (Registre des actes de décès de la ville de Boulogne-sur-Mer, Année 1917, f° 40, acte n° 205).

Matelot de 2e classe chauffeur, inscrit au quartier de Calais, n° 1.334. Classe 1909, n° 15 au recru-tement de Saint-Omer.

• Fils de Joseph LYLEIRE, né le 23 janvier 1850 à Calais et y décédé, le 1er février 1912 (Registre des actes de décès de la ville de Calais, Année 1912, f° 31, acte n° 118), journalier, et de Marie Catherine CHARRON, née le 9 décembre 1859 à Calais, décédée le ... à ..., sans profession [« Ouvrière en tulle » (1882)]. Époux ayant contracté mariage dans ladite ville, le 7 mars 1882 (Registre des actes de mariage de la ville de Calais, Année 1882, f° 14, acte n° 25).

• Époux de Marie Émélie JOLY, née le 23 avril 1891 à Calais, sans profession, avec laquelle il avait con-tracté mariage dans ladite ville, le 17 août 1912 (Registre des actes de mariage de la ville de Calais, Année 1912, f° 227, acte n° 441).

Fille de Théophile Édouard JOLY, né le 27 juin 1859 à Calais et y décédé, le 8 mars 1906 (Registre des actes de décès de la ville de Calais, Année 1906, f° 69, acte n° 271), charpentier, et de Marie José-phine Léocale DEVIN, née le 3 février 1858 à Seninghem (Pas-de-Calais), décédée le 6 juillet 1912 à Ca-lais (Registre des actes de décès de la ville de Calais, Année 1912, f° 186, acte n° 727), sans profession [Journalière (1885)]. Époux ayant contracté mariage dans ladite ville, le 10 janvier 1885 (Registre des actes de mariage de la ville de Calais, Année 1885, f° 3, acte n° 4).

□ Par décret du 14 septembre 1917 (J.O. 26 sept. 1917, p. 7.621), lui fut accordée une pension de veu-ve de de guerre de 563 fr., avec jouissance au 4 février 1917.

Distinction honorifique posthume

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 15 mars 1922 (art. 2 ; J.O. 18 mars 1922, p. 3.058 et 3.062), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « Lyleire (Jean-Auguste), matelot chauffeur, Calais 1.034 : décédé, le 1er février 1917 [Lire : « 3 février 1917 »], des suites de blessures reçues lors de l’explosion d’une grenade à bord de la Rafale. »