Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes
Publié : jeu. juin 26, 2008 12:49 pm
Bonjour à tous,
COQUIMBO
Trois-mâts carré en acier construit en 1890 au chantier Russel de Glasgow sous le nom de BURMAH.
Racheté en 1907 par la compagnie Bordes.
Navire de 2850 tpl affecté au transport de nitrate sur le Chili. Bon marcheur. Pris en 1907 par le capitaine Edouard Salaun, de Roscoff.
En 1913, sous les ordres du capitaine Louis Bré, de Ploubazlanec, effectuant une traversée Iquique – Nantes avec un chargement de salpêtre, il se trouvait le 2 Août sous le vent des Malouines. Beau temps clair, avec brise fraichissant. Le capitaine ordonna d’appuyer les bras des vergues au vent lorsqu’une rafale d’une extrême violence surprit le navire. Le grand mât de hune cassa net par le milieu entrainant d’importantes avaries aux deux autres mâts.
Il fallut deux jours de travail incessant pour que COQUIMBO puisse continuer sa route sous misaine et artimon, avec sa grande vergue portant une voilure de fortune.
Il entra en Loire 122 jours après son départ d’Iquique, avec une partie de son équipage subissant les premières atteintes du béri-béri.
La perte du COQUIMBO
Le 9 Juillet 1917, COQUIMBO revenait d’Antofagasta qu’il avait quitté en Mars avec une cargaison de salpêtre pour les poudreries de Rochefort. Il comptait 105 jours de mer. Il se présenta dans le SE du plateau de Rochebonne afin de gagner l’entrée du pertuis d’Antioche. Toute la journée du 10 et la matinée du 11 il resta encalminé dans le SE de ce plateau de roches sans apercevoir même un seul pêcheur.
Il était sous le commandement du capitaine Hyacinthe LE SAUX, né le 16 Avril 1879 à Tredenez et inscrit à Saint Malo. Le second était Auguste LEBRET.
Voici le récit du second capitaine Lebret.
« Le navire était encalminé et ne gouvernait pas, mais dérivait sous l’action du courant. Depuis notre passage aux Açores, nous avions constamment plusieurs hommes en vigie, et tout l’équipage non employé à la manœuvre surveillait l’horizon avec toute la vigilance possible.
Vers 13h00 le 11 Juillet, l’homme de vigie Emile DAUPHIN signala une mine par tribord avant, tout près du navire. Le capitaine donna aussitôt l’ordre au timonier de venir sur tribord afin d’éviter le danger si possible. Mais la vitesse du navire étant presque nulle, le mouvement d’abattée ne put se produire, malgré la manœuvre des voiles pour faciliter l’arrivée.
Nos embarcations étaient sous les bossoirs depuis dix jours, prêtes à être descendues. Aussi, dès que nous nous rendîmes compte que le navire dérivait sur la mine, toutes les dispositions furent prises pour sauver l’équipage.
A peine avions-nous mis les mains sur les garants des palans pour descendre les baleinières que l’explosion se produisit vers le milieu du navire avec une telle violence que le COQUIMBO fut détruit en quelques secondes.
Le capitaine se trouvait à ce moment sur la dunette, ayant sous les bras les papiers du bord qu’il désirait sauver et donnant les ordres pour le sauvetage. Mais la destruction du navire fut si rapide que chacun dut chercher à se sauver lui-même par les moyens à sa portée.
Je me trouvai sur la lisse de bâbord et sautai à l’eau où je fus recueilli par les quelques hommes qui avaient réussi à monter dans la seule embarcation restée à flots. Notre navire avait complètement disparu et nous nous trouvions au milieu d’une quantité de débris de toutes sortes. Nous aperçûmes le cadavre de notre pauvre capitaine. Il avait un bras arraché, le crâne fracturé et l’épine dorsale brisée, autant que nous pûmes le constater. »
Selon le 2e lieutenant, Jacques CARON, le capitaine était monté du pont sur la dunette et disait « J’espère… » lorsque la détonation se produisit.
Dix huit survivants furent repêchés par le second capitaine et le maître Laurent QUERE. Il étaient à 40 milles de terre dans un canot surchargé et ébranlé par l’explosion. Il mirent le cap sur le pertuis d’Antioche. Le soir, vers 20h00, ils furent recueillis par le bateau de pêche ALBERT ANDRE qui les déposa le lendemain matin à La Rochelle.
Sept hommes avaient disparu
LE SAUX Hyacinthe Capitaine
CHEVALIER Eugène 1er lieutenant
PICOT Matelot
KERMAREC Matelot
LE GOFF Matelot
ROBIN Matelot
CAMPET Matelot léger
Ces mines étaient larguées aux approches des ports alliés par des sous-marins. Dans le cas du COQUIMBO, il semble que ce soit une mine mouillée par le sous-marin UC 21 de l’Oberleutnant z/s Rheinhold SALTZWEDEL ,au cours des semaines précédentes.
(voir note sur ce commandant dans la fiche goélette LA MARNE)
Cdlt
Olivier
COQUIMBO
Trois-mâts carré en acier construit en 1890 au chantier Russel de Glasgow sous le nom de BURMAH.
Racheté en 1907 par la compagnie Bordes.
Navire de 2850 tpl affecté au transport de nitrate sur le Chili. Bon marcheur. Pris en 1907 par le capitaine Edouard Salaun, de Roscoff.
En 1913, sous les ordres du capitaine Louis Bré, de Ploubazlanec, effectuant une traversée Iquique – Nantes avec un chargement de salpêtre, il se trouvait le 2 Août sous le vent des Malouines. Beau temps clair, avec brise fraichissant. Le capitaine ordonna d’appuyer les bras des vergues au vent lorsqu’une rafale d’une extrême violence surprit le navire. Le grand mât de hune cassa net par le milieu entrainant d’importantes avaries aux deux autres mâts.
Il fallut deux jours de travail incessant pour que COQUIMBO puisse continuer sa route sous misaine et artimon, avec sa grande vergue portant une voilure de fortune.
Il entra en Loire 122 jours après son départ d’Iquique, avec une partie de son équipage subissant les premières atteintes du béri-béri.
La perte du COQUIMBO
Le 9 Juillet 1917, COQUIMBO revenait d’Antofagasta qu’il avait quitté en Mars avec une cargaison de salpêtre pour les poudreries de Rochefort. Il comptait 105 jours de mer. Il se présenta dans le SE du plateau de Rochebonne afin de gagner l’entrée du pertuis d’Antioche. Toute la journée du 10 et la matinée du 11 il resta encalminé dans le SE de ce plateau de roches sans apercevoir même un seul pêcheur.
Il était sous le commandement du capitaine Hyacinthe LE SAUX, né le 16 Avril 1879 à Tredenez et inscrit à Saint Malo. Le second était Auguste LEBRET.
Voici le récit du second capitaine Lebret.
« Le navire était encalminé et ne gouvernait pas, mais dérivait sous l’action du courant. Depuis notre passage aux Açores, nous avions constamment plusieurs hommes en vigie, et tout l’équipage non employé à la manœuvre surveillait l’horizon avec toute la vigilance possible.
Vers 13h00 le 11 Juillet, l’homme de vigie Emile DAUPHIN signala une mine par tribord avant, tout près du navire. Le capitaine donna aussitôt l’ordre au timonier de venir sur tribord afin d’éviter le danger si possible. Mais la vitesse du navire étant presque nulle, le mouvement d’abattée ne put se produire, malgré la manœuvre des voiles pour faciliter l’arrivée.
Nos embarcations étaient sous les bossoirs depuis dix jours, prêtes à être descendues. Aussi, dès que nous nous rendîmes compte que le navire dérivait sur la mine, toutes les dispositions furent prises pour sauver l’équipage.
A peine avions-nous mis les mains sur les garants des palans pour descendre les baleinières que l’explosion se produisit vers le milieu du navire avec une telle violence que le COQUIMBO fut détruit en quelques secondes.
Le capitaine se trouvait à ce moment sur la dunette, ayant sous les bras les papiers du bord qu’il désirait sauver et donnant les ordres pour le sauvetage. Mais la destruction du navire fut si rapide que chacun dut chercher à se sauver lui-même par les moyens à sa portée.
Je me trouvai sur la lisse de bâbord et sautai à l’eau où je fus recueilli par les quelques hommes qui avaient réussi à monter dans la seule embarcation restée à flots. Notre navire avait complètement disparu et nous nous trouvions au milieu d’une quantité de débris de toutes sortes. Nous aperçûmes le cadavre de notre pauvre capitaine. Il avait un bras arraché, le crâne fracturé et l’épine dorsale brisée, autant que nous pûmes le constater. »
Selon le 2e lieutenant, Jacques CARON, le capitaine était monté du pont sur la dunette et disait « J’espère… » lorsque la détonation se produisit.
Dix huit survivants furent repêchés par le second capitaine et le maître Laurent QUERE. Il étaient à 40 milles de terre dans un canot surchargé et ébranlé par l’explosion. Il mirent le cap sur le pertuis d’Antioche. Le soir, vers 20h00, ils furent recueillis par le bateau de pêche ALBERT ANDRE qui les déposa le lendemain matin à La Rochelle.
Sept hommes avaient disparu
LE SAUX Hyacinthe Capitaine
CHEVALIER Eugène 1er lieutenant
PICOT Matelot
KERMAREC Matelot
LE GOFF Matelot
ROBIN Matelot
CAMPET Matelot léger
Ces mines étaient larguées aux approches des ports alliés par des sous-marins. Dans le cas du COQUIMBO, il semble que ce soit une mine mouillée par le sous-marin UC 21 de l’Oberleutnant z/s Rheinhold SALTZWEDEL ,au cours des semaines précédentes.
(voir note sur ce commandant dans la fiche goélette LA MARNE)
Cdlt
Olivier