Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
Publié : mer. mai 28, 2008 12:02 pm
Bonjour à tous,
Trois mâts barque FRANCOIS
Trois-mâts barque type Eugénie Fautrel (type CA), lancé le 25 Août 1900 aux chantiers de la Loire à Saint Nazaire pour l’armateur Ehrenberg, de Paris.
2212 tx JB 1944 tx JN 3110 t tpl
Pris au neuvage par le capitaine Arnaudtison.
En 1902 fait l’une des plus longues traversées San Francisco-Falmouth : 210 jours, ayant rencontré 100 jours de calme plat !
Acheté en 1910 par la Société des Armateurs Nantais.
Extrait du rôle de désarmement
Trois-mâts barque FRANCOIS immatriculé à Nantes n° 716
Armé au long cours à Nantes le 20 Mai 1913 par la Société des Armateurs Nantais
Equipage embarqué à Liverpool le 20 Mai 1913
Capitaine Jean-Marie MORVAN CLC né le 15 Septembre 1884 à Plouezec Inscrit à Paimpol
Second Charles LE ROL LLC né le 16 Janvier 1887 à Malestroit Inscrit à Lorient
Voyage effectué
Liverpool départ 31 Mai 1913
Melbourne (Australie) Novembre 1913 (via Bonne Espérance)
Valparaiso (Chili) Février 1914
Newcastle (Australie) Juillet 1914
Antofagasta (Chili) Octobre à Décembre 1914
Portland (Orégon) Mars 1915 (charge du grain)
puis retour sur l’Europe via le Horn.
Après un voyage de 27 mois, coulé au retour en Europe, à l’entrée de la Manche le 10 Août 1915.
Extrait du rapport de mer établi par le capitaine Morvan le 13 Août 1915 à Dublin
« Le trois-mâts FRANCOIS a été canonné par un sous-marin allemand le 10 Août 1915 à 14h00 à 60 milles environ dans le SSW de Fastnet.
L’équipage s’est sauvé dans les deux baleinières du bord. La baleinière montée par le capitaine et neuf hommes est entrée dans l’anse de Baltimore le 11 Août au matin. Celle montée par le second et dix hommes est arrivée à Crookhaven le 11 Août vers midi. »
Le capitaine Morvan a donc sauvé tout son équipage. Mais il avait appareillé de Portland avec un homme de moins que l’effectif réglementaire et n’a pas présenté la dérogation consulaire ; les services de l’Inscription Maritime s’en étonnent et il doit donc se fendre d’une belle lettre de justification dont l’original est conservé avec le rôle. En voici le texte :
30 Avril 1915 Monsieur l’Administrateur de l’Inscription Maritime de Nantes
« J’ai l’honneur de vous informer que lors du naufrage de mon navire, le trois-mâts FRANCOIS, les papiers du bord ont été intégralement perdus par accident au moment de l’évacuation par l’équipage, ainsi qu’il en est fait mention dans mon rapport de mer déposé au consulat de France à Dublin.
En conséquence, l’attestation consulaire de Portland relative au manque de matelots français dans ce port, ainsi que celle affirmant que le navire devait partir avec un homme de moins que son effectif normal, les matelots français comme étrangers faisant totalement défaut, et qui étaient jointes aux papiers du bord, sont aussi perdues.
J’affirme que je possédais à bord ces deux pièces. Je devais les remettre à mon armateur en même temps que l’extrait du registre des traversées, à mon arrivée au port de destination, ainsi que je l’ai toujours fait auparavant ».
Veuillez agréer, Monsieur l’Administrateur l’assurance de mon profond respect.
Signé Morvan
Que le navire ait été torpillé, que les marins aient ramé toute la nuit pour s’en sortir, qu’ils aient tous été sauvés, c’est une chose, mais pour les hommes des bureaux …la règlementation et les papiers avant tout... c'est important que diable ! Toutefois, l’explication dut satisfaire car aucune réponse à ce courrier ne figure en archive.
Le sous-marin attaquant
Il s’agissait du fameux U 35, alors sous le commandement du KK Waldemar Kophamel et qui, à partir de Novembre 1915 allait s’illustrer sous les ordres de Lothar von Arnauld de la Périère.
La position donnée par le KTB du sous-marin est 50°40 N 10°51 W.
Cdlt
Olivier
Trois mâts barque FRANCOIS
Trois-mâts barque type Eugénie Fautrel (type CA), lancé le 25 Août 1900 aux chantiers de la Loire à Saint Nazaire pour l’armateur Ehrenberg, de Paris.
2212 tx JB 1944 tx JN 3110 t tpl
Pris au neuvage par le capitaine Arnaudtison.
En 1902 fait l’une des plus longues traversées San Francisco-Falmouth : 210 jours, ayant rencontré 100 jours de calme plat !
Acheté en 1910 par la Société des Armateurs Nantais.
Extrait du rôle de désarmement
Trois-mâts barque FRANCOIS immatriculé à Nantes n° 716
Armé au long cours à Nantes le 20 Mai 1913 par la Société des Armateurs Nantais
Equipage embarqué à Liverpool le 20 Mai 1913
Capitaine Jean-Marie MORVAN CLC né le 15 Septembre 1884 à Plouezec Inscrit à Paimpol
Second Charles LE ROL LLC né le 16 Janvier 1887 à Malestroit Inscrit à Lorient
Voyage effectué
Liverpool départ 31 Mai 1913
Melbourne (Australie) Novembre 1913 (via Bonne Espérance)
Valparaiso (Chili) Février 1914
Newcastle (Australie) Juillet 1914
Antofagasta (Chili) Octobre à Décembre 1914
Portland (Orégon) Mars 1915 (charge du grain)
puis retour sur l’Europe via le Horn.
Après un voyage de 27 mois, coulé au retour en Europe, à l’entrée de la Manche le 10 Août 1915.
Extrait du rapport de mer établi par le capitaine Morvan le 13 Août 1915 à Dublin
« Le trois-mâts FRANCOIS a été canonné par un sous-marin allemand le 10 Août 1915 à 14h00 à 60 milles environ dans le SSW de Fastnet.
L’équipage s’est sauvé dans les deux baleinières du bord. La baleinière montée par le capitaine et neuf hommes est entrée dans l’anse de Baltimore le 11 Août au matin. Celle montée par le second et dix hommes est arrivée à Crookhaven le 11 Août vers midi. »
Le capitaine Morvan a donc sauvé tout son équipage. Mais il avait appareillé de Portland avec un homme de moins que l’effectif réglementaire et n’a pas présenté la dérogation consulaire ; les services de l’Inscription Maritime s’en étonnent et il doit donc se fendre d’une belle lettre de justification dont l’original est conservé avec le rôle. En voici le texte :
30 Avril 1915 Monsieur l’Administrateur de l’Inscription Maritime de Nantes
« J’ai l’honneur de vous informer que lors du naufrage de mon navire, le trois-mâts FRANCOIS, les papiers du bord ont été intégralement perdus par accident au moment de l’évacuation par l’équipage, ainsi qu’il en est fait mention dans mon rapport de mer déposé au consulat de France à Dublin.
En conséquence, l’attestation consulaire de Portland relative au manque de matelots français dans ce port, ainsi que celle affirmant que le navire devait partir avec un homme de moins que son effectif normal, les matelots français comme étrangers faisant totalement défaut, et qui étaient jointes aux papiers du bord, sont aussi perdues.
J’affirme que je possédais à bord ces deux pièces. Je devais les remettre à mon armateur en même temps que l’extrait du registre des traversées, à mon arrivée au port de destination, ainsi que je l’ai toujours fait auparavant ».
Veuillez agréer, Monsieur l’Administrateur l’assurance de mon profond respect.
Signé Morvan
Que le navire ait été torpillé, que les marins aient ramé toute la nuit pour s’en sortir, qu’ils aient tous été sauvés, c’est une chose, mais pour les hommes des bureaux …la règlementation et les papiers avant tout... c'est important que diable ! Toutefois, l’explication dut satisfaire car aucune réponse à ce courrier ne figure en archive.
Le sous-marin attaquant
Il s’agissait du fameux U 35, alors sous le commandement du KK Waldemar Kophamel et qui, à partir de Novembre 1915 allait s’illustrer sous les ordres de Lothar von Arnauld de la Périère.
La position donnée par le KTB du sous-marin est 50°40 N 10°51 W.
Cdlt
Olivier