Forum PAGES 14-18

Bonsoir à tous,

FRESNEL Sous-marin de haute mer type Pluviôse (1911 – 1915)

Chantier :

Rochefort.
Commencé : 1906
Mis à flot : 16.06.1908
Terminé : 1911
En service : 22.02.1911
Retiré : 05.12.1915
Caractéristiques : 398 t ; 550 t.pl ; 700 cv ; 51,12 x 4,97 x 3,12 m ; 2 moteurs électriques 225 cv ; 2 chaudières à vapeur 360 cv.
Symbole de coque : FR.
Armement : V TLT de 450 + II TLT de 450 Drzewiecki + I de 37 + VIII torpilleurs. Tube d’étrave débarqué suite accident Fresnel (DM du 18.01.1909)

Observations :

Q 065

26.08.1905 : construction ordonnée
06.10.1908 : échoué et coulé sur la jetée du port de La Pallice au cours des essais
09.11.1908 : renfloué et réparé
22.02.1911 : armé pour la première fois
1914 : patrouilles en Adriatique
26.10.1914 : canonné sans dégâts par une batterie de la pointe d’Ostro
07.1915 : opérations autour de l’ile de Pelagosa
05.12.1915 : échoué à l’entrée de la Bojana, les hommes évacuent et se réfugient à terre, le sous-marin est alors détruit au canon par le contre-torpilleur autrichien Waradisner. Après une brève résistance, (1 tué, 1 blessé), les hommes se rendent et sont fait prisonniers.

Sources :

Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005
http://www.netmarine.net/dico/index.htm
Les marques particulières des navires de guerre français 1900-1950, Jean Guiglini, SHM, 2002
Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003
French Warships of World War I, Jean Labayle-Couhat, Ian Allan Ltd, 1974
Jane’s Fighting Ships 1914, Fred T. Jane, David & Charles Reprints, 1968

Cordialement,
Franck

Bonjour,

Voici une vue du sous marin FRESNEL




A bientot

Bonjour à tous,

Quelques vues du Fresnel ICI, LA, encore ICI ou bien également par LA :

http://francois.delboca.free.fr/fsq65e.html
http://francois.delboca.free.fr/fsq65f.html

Cordialement,
Franck

Bonjour,
Vous pardonnerez ma candeur, mais au vu de la carrière du FRESNEL, je me demande comment on peut voir LA son massif dans les années trente.....
Cordialement
Alain

Bonjour,
Vous pardonnerez ma candeur, mais au vu de la carrière du FRESNEL, je me demande comment on peut voir LA son massif dans les années trente.....
Cordialement
Alain

Bonjour Alain,

Travaillons sans raisonner, dit Martin ; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable.

Euh, Martin, pas l’âne, mais celui du Candide ou l’Optimisme

Erreur de casting, il s’agit du second Fresnel (1932-1942)
Il va falloir penser à investir dans une nouvelle paire de lunettes, ou aller mollo sur la (sous) marinade.

Amicalement,
Franck

Bonjour
Je m'doutais de quelque chose, en attendant, cultivons notre jardin
Cordialement
Alain

05.12.1915 : échoué à l’entrée de la Bojana, les hommes évacuent et se réfugient à terre, le sous-marin est alors détruit au canon par le contre-torpilleur autrichien Warasdiner. Après une brève résistance, (1 tué, 1 blessé), les hommes se rendent et sont fait prisonniers.

Cordialement,
Franck

bonjour
à titre anecdotique je suis un des petit-fils du commandant du Fresnel en 1915 et je serais intéressé de savoir d'où vous tenez les renseignements sur la fin du Fresnel .
J'avais trouvé un document en Hongrois sur le net mais malheureusement je ne parle pas un mot de cette langue.
Cordialement
Marice

Bonsoir Marice,

Soyez le bienvenu à bord. Les renseignements concernant les sous-marins en général sont tirés des ouvrages suivants :

Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, du LV Jean-Michel Roche
L’odyssée technique et humaine du sous-marin en France, Tomes II, III, IV, de Gérard Garier
La Royale, de Jean Randier
Histoire des sous-marins des origines à nos jours, de Jean-Marie Mathey et Alexandre Sheldon-Duplaix
Les sous-marins français, de Claude Huan
Histoire Maritime de la Première Guerre Mondiale, de Paul Chack et Jean Jacques Antier
Les Flottes de Combat en 1917, du Commandant de Balincourt
Les Flottes de Combat pour 1925, du Commandant de Balincourt
Les Flottes de Combat 1929, du Commandant de Balincourt

J'ai dû en omettre quelques-uns, et notamment les contributions de chacun, et si, par bonheur, vous en aviez de nouvelles et disposé à les partager sur ce forum, nous en serions ravis, en particulier documents, photos, récits, etc.

Bien cordialement,
Franck

merci de votre réponse sur les sources.
je n'ai pas beaucoup d'éléments nouveaux par rapport à ceux que vous mettez en ligne, en particulier j'ignorais l'épisode du débarquement à terre.
J'ai assez peu connu mon grand-père, qui s'appelait René Jouen qui est né en 1883 mort en 1965, qui a quitté la marine dans les années 20 puis mené une belle carrière aux Chantiers de l'Atlantique (qui ne s'appelaient peut-être pas comme cela à l'époque).
Autant que je sache il a été acquitté du procès auquel vous faisiez allusion dans un autre sujet, il a été reconnu que les bancs de sables dans la région se déplaçaient de façon aléatoire.
On dit aussi que ce sont ses hommes qui l'ont contraint à quitter son navire.
Mais cela c'est de la tradition familiale, je n'ai pas vérifié par moi-même dans les pièces du procès.
Il a vécu les 20 dernières années de sa vie en Bretagne à Audierne où c'était un notable reconnu et il s'était beaucoup investi dans le bateau de sauvetage des sauveteurs Bretons.
J'ai un élément du Fresnel : la montre de bord, sorte de grosse montre de gousset enchassée dans un cadre en bois confectionné par un marin pendant leur détention en Autriche (il me semble bien que c'était l'Autriche).
Je pourrais mettre sa photo en ligne.
Je dispose également d'une maquette en bois du Fresnel, probablement faite par un ancien marin du bord. A ma connaissance il y en a eu 3, une pour chacun des fils de mon grand-père. Elle est un peu abimée, mais facilement réparable : je réserve cela pour mes loisirs ultérieurs .
Ps : désolé mais j'ai mal orthographié mon prénom qui est Maurice
Cordialement
Maurice

merci de votre réponse sur les sources.
je n'ai pas beaucoup d'éléments nouveaux par rapport à ceux que vous mettez en ligne, en particulier j'ignorais l'épisode du débarquement à terre.
Cordialement
Maurice

Bonjour à tous,
Bonjour Maurice,

J'espère que ce qui suit vous sera utile :

La perte du sous-marin Fresnel telle que relatée dans l’ouvrage de Gérard Garier, l’Odyssée technique et humaine du sous-marin en France, Tome III,
A l’épreuve de la Grande Guerre :

Les 4 et 5 décembre 1915, le Fresnel (lieutenant de vaisseau Jouen, commandant) appareille de Brindisi à 16 heures pour relever le Gay Lussac à Saint Jean de Médua. Le 5, à 5 heures le bâtiment se trouvant sur la côte albanaise et cherchant à rallier le point jugé favorable pour prendre la plongée, s’échoue à l’embouchure de la Bojana sur le tiers de sa longueur à partir de l’avant.
Au cours de manœuvres faites pour tenter le déséchouage, 2 petits torpilleurs ennemis viennent stopper à 2 000 mètres du Fresnel vers 7h30. A 7h45, le sous-marin est survolé par un avion qu’il canonne.
Les tentatives de déséchouages sont poursuivies, mais la mer baisse visiblement. A 8h30, le contre-torpilleur autrichien Waradisner rallie et stoppe à 1 000 m. Le commandant du Fresnel, après avoir fait ouvrir toutes les prises d’eau, ordonne l’évacuation sur un îlot de sable très proche où il compte faire quelques résistances, les hommes étant armés de mousquetons. Il espère que la flottille alliée qu’il sait dans les parages puisse intervenir. Puis il envoie 4 hommes dans un Berthon pour prévenir la terre et tenter de faire télégraphier la situation à Brindisi.
Le Waradisner envoie une embarcation vers l’îlot. Un officier autrichien demande à l’équipage du Fresnel de se rendre. En réponse, celui-ci manifeste son intention de riposter s’il est attaqué. L’embarcation s’éloigne. Le Waradisner ouvre alors le feu sur le Berthon, de même qu’un hydravion avec sa mitrailleuse. Un occupant du Berthon est tué, un autre, blessé, meurt peu après.
Le Waradisner fait alors feu sur la petite troupe du Fresnel, à 500 m de distance, avec des fusils et une mitrailleuse, tandis qu’il canonne le Fresnel dont les torpilles explosent. L’avion fait également éclater une bombe sur le sous-marin, puis le feu est dirigé sur les occupants de l’îlot. Un croiseur léger et une douzaine de torpilleurs sont au large, le commandant du Fresnel juge la résistance impossible et se rend. Deux hommes sont blessés. Les deux officiers de l’équipage du Fresnel sont recueillis par les embarcations du croiseur Novara* et du Waradisner. Celui-ci tire encore une centaine de coups de canon sur la coque du Fresnel, puis la flottille autrichienne rentre sur Cattaro**.
Le 13 décembre, Podgoritza télégraphie que le détachement français envoyé au Fresnel l’a trouvé criblé de projectiles et en a rapporté le canon de 37 mm et 7 mousquetons.

* Novara : croiseur léger tout neuf, frère de l’Helgoland qui a éperonné le Monge, type de navire éclaireur ou "Scout" qui nous faisait cruellement défaut. Au moment du partage de la flotte de la double monarchie, nous hériterons de ce croiseur, que nous allons baptiser Thionville. De la même façon nous récupérerons un de ces excellents destroyers, du type Tatra, le Dukla que nous appellerons Matelot Leblanc et qui finira sa carrière en 1935.

** Le compte-rendu autrichien porte qu’une batterie à terre canonne longuement le Waradisner sans l’atteindre.

Bien cordialement,
Franck