FOUCAULT - Sous-marin

Rutilius
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FOUCAULT — Sous-marin de haute mer de type Brumaire (1910~1915).

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Bonsoir à tous,

Citations à l'ordre de l'armée

Journal officiel du 16 mars 1916, p. 1.921.

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Dernière modification par Rutilius le ven. mars 24, 2023 8:58 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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GENEAMAR
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

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Bonjour à tous...

LEMARESQUIER Joseph Henri Edouard

Né le 9 octobre 1877 à SÈTE (Hérault) - Décédé.
Frère de Pierre Henri, Commissaire principal (voir p. 49). Entre dans la Marine en 1895, Aspirant le 5 octobre 1898; port CHERBOURG. Au 1er janvier 1899, sur le cuirassé "AMIRAL-DUPERRÉ", Escadre du Nord (Cdt Frédéric PISSÈRE). Au 1er janvier 1900, sur le croiseur "CÉCILLE", Division navale de l'Atlantique (Cdt Zephirin JUHEL). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1900. Au 1er janvier 1901, Second sur le torpilleur "CAPITAINE-CUNY", Défense mobile de la CORSE (Cdt Rémi JOMBERT). Le 11 mars 1901, Second sur le torpilleur "CAPITAINE-MEHL", Défense mobile de la CORSE (Cdt Victor VOITOUX). Aux 1er janvier 1903, 1904, sur le contre-torpilleur "CONDOR", Escadre de Méditerranée (Cdt Marie ESCANDE). Le 6 octobre 1905, Second des sous-marins "ALÔSE" et "TRUITE", 1ère Flottille de sous-marins de la Méditerranée (Cdt Léon PAMARD). Au 1er janvier 1908, port CHERBOURG. Lieutenant de vaisseau le 12 octobre 1908. Aux 1er janvier 1909, 1911, port CHERBOURG. Le 1er novembre 1911, Commandant un groupe de torpilleurs armés, Station des torpilleurs de TOULON. Le 20 décembre 1912, Commandant le sous-marin "FOUCAULT", Station des sous-marins de CHERBOURG. Chevalier de la Légion d'Honneur. Idem au 1er janvier 1914, et de la mobilisation au 23 juin 1916, Commandant le même sous-marin "FOUCAULT", 3ème escadrille de sous-marins de la 2ème Escadre légère à CHERBOURG. En mars 1916, il est cité à l'ordre de l'Armée navale : " Commandant un sous-marin. A attaqué résolument un croiseur ennemi qui a peut être été atteint, mais a été, en tous cas, certainement obligé de rentrer au port.". Officier de la Légion d'Honneur. Croix de guerre. Au 1er janvier 1918, port CHERBOURG. Capitaine de corvette le 9 juillet 1918. --- Versé dans le cadre de réserve le 1er octobre 1920; port CHERBOURG.
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Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

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Bonjour à tous...

BUCAILLE Jean Émile Henri

Né le 16 février 1887 à VANVES (Hauts-de-Seine) - Décédé le 26 juin 1944 à PARIS VIIIème (Seine).
Entre dans la Marine en 1904, Aspirant le 5 octobre 1907; port CHERBOURG. Aux 1er janvier 1908, 1909, sur le cuirassé "CHARLEMAGNE", Escadre de Méditerranée (Cdt Henri CALLOCH de KÉRILLIS). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1909. Au 1er janvier 1911, sur le croiseur "FORBIN", Division navale du MAROC (Cdt Auguste FOUGEROUSSE). Au 1er janvier 1912, port CHERBOURG. En février 1912, il passe sur le "MIRABEAU" puis du 16 février 1912 au 10 mars 1913, sur le "JULES-FERRY". Le 20 mars 1913, Second du sous-marin "FOUCAULT", Station des sous-marins de CHERBOURG (Cdt Joseph LEMARESQUIER). Le 2 mars 1916, sur le même bâtiment, il est cité à l'ordre de l'Armée navale en mars 1916 : " A contribué par son exemple et par sa direction au succès d'une attaque de son bâtiment contre un croiseur ennemi qui a peut être été atteint, et en tout cas, certainement obligé de rentrer au port.". Croix de Guerre. Du 3 mars 1916 au 25 mars 1918, en service à la Station des torpilleurs de TOULON. Lieutenant de vaisseau le 12 avril 1917. Du 7 mai au 4 décembre 1918, sur le "D'IBERVILLE". De janvier à novembre 1919 sur le "JULES-FERRY". Chevalier de la Légion d'Honneur le 15 janvier 1920, alors Aide de camp du Contre-Amiral commandant la Marine à MARSEILLE. Le 24 juillet 1920, Commandant le sous-marin "FRANKLIN", Escadrille de sous-marins de TUNISIE. --- Domicilié au Cap Brun à TOULON, il décède à PARIS, 60 avenue Montaigne.
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Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

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Bonjour à tous...

DEVIN Léon Henri

Né le 27 décembre 1879 à PARIS (Seine) - Décédé le 7 février 1973 à PARIS (Seine).
Entre dans la Marine en 1897, Aspirant le 5 octobre 1900; port TOULON. Au 1er janvier 1901, sur le cuirassé "REDOUTABLE", Escadre d'Extrême-Orient (Cdt Jules NÉNY). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1902. En 1903, sur le contre-torpilleur "FAUCONNEAU", Escadre du Nord (Cdt Marcel TIRARD). Le 26 juillet 1903, Défense mobile de TUNISIE. Le 28 juin 1905, Second sur le torpilleur autonome submersible "CIGOGNE", 1ère Flottille de sous-marins de Méditerranée (Cdt Edmond MORILLON). Au 1er janvier 1908, port TOULON. Au 1er janvier 1909 (affectation du 31 mai 1908), Second sur un torpilleur armé de la 3ème Flottille de torpilleurs de Méditerranée à BIZERTE (Cdt Pierre ZAHM). En 1910, sur le croiseur "GUICHEN", en mission en ARGENTINE. Lieutenant de vaisseau le 1er juin 1910. Au 1er janvier 1911, port TOULON. Au 1er janvier 1912, sur le cuirassé "MIRABEAU", 1ère Escadre (Cdt Ernest PAPAÏX). Du 1er janvier 1914 au 8 juin 1916, Commandant le sous-marin "AMPÈRE", 1ère escadrille de sous-marins de la 1ère Armée navale, Station de TOULON. Du 28 avril 1915 au 2 mai 1915, afin d'attaquer l'ennemie, il tente à 21 reprises de pénétrer dans les bouches de Cattaro malgré l'étroitesse des passes très encaissées et de la surveillance de l'ennemie. Les 6 et 8 juillet 1915, en patrouille à l'est de Viesti avec le sous-marin 'PAPIN", il découvre 3 lignes de mines en surface mouillées dans la nuit du 6 au 7 juillet par la flottille de Sebenico. Le 18 mars 1916, il torpille le bâtiment ELEKTRA. Cité à à l'ordre de l'Armée navale en novembre 1915 : " S'est distingué, depuis l'ouverture des hostilités par son entrain et son courage dans de nombreuses et périlleuses opérations dans l'Adriatique, au cours desquelles il a toujours parfaitement manoeuvré, conservant un grand sang-froid dans les circonstances les plus difficiles.". Chevalier de la Légion d'Honneur. Croix de Guerre. Du 23 juin au 17 septembre 1916, Commandant le sous-marin "FOUCAULT", touché par une bombe aérienne et grenadé devant CATTARO. Fait prisonnier avec son équipage, il est libéré en novembre 1918. --- Capitaine de corvette le 25 mars 1919, Attaché naval adjoint à ROME. Officier breveté de L'École Supérieure de la Marine, promotion 1920. Au 1er janvier 1921, inscrit au tableau d'avancement; port TOULON. --- Contre-Amiral en octobre 1932. Vice-Amiral en octobre 1936. Il quitte le service actif en août 1940.
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Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

CHAT Gaston Paul Eugène

Né le 5 avril 1887 - Décédé.
Entre dans la Marine en 1905, Aspirant le 5 octobre 1908; port TOULON. Au 1er janvier 1909, sur le croiseur "CATINAT", Division navale de l'Océan Pacifique (Cdt Henri BÛCHARD). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1910. Aux 1er janvier 1911, 1912, sur le croiseur cuirassé "DUPLEIX", Division navale de l'Extrême-Orient (Cdts Roger MORIN de la RIVIÈRE puis Edouard VERGOS). Le 1er avril 1913, Officier en instruction à l'École des Officiers Canonniers de TOULON. Officier breveté Canonnier en 1914. Le 15 septembre 1916, Second du sous-marin "FOUCAULT", touché par une bombe aérienne et grenadé devant CATTARO (Cdt Léon DEVIN), il est cité à l'ordre de l'Armée navale : " Officier en second du FOUCAULT : son sous-marin ayant été atteint par des bombes d'avions, le 15 septembre 1916, a fait preuve de beaucoup d'énergie et de sang-froid en luttant contre les avaries. N'a quitté le bâtiment que lorsque celui-ci a coulé sous ses pieds ; une fois à la mer a donné son propre collet de sauvetage à un homme en danger de se noyer.". Chevalier de la Légion d'Honneur. Croix de Guerre. Lieutenant de vaisseau le 13 juillet 1917. Au 1er janvier 1918, port TOULON. --- Versé dans le cadre de réserve le 17 août 1919.
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Cordialement. Malou
INTERGEN
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

Message par INTERGEN »

Bonsoir,

pour en savoir plus sur les mésaventures du Foucault, je recommande la lecture du livre de Sokol sur l'action de la marine austro-hongroise durant la Grande Guerre (en allemand pour les puristes, ou en italien vu que l'ouvrage a été récemment réédité), Thomazi en parle lui aussi. Une bonne ame aurait-elle une photographie de ce sous-marin ? J'ai récemment fait l'acquisition d'une carte postale autrichienne représentant la fin de ce sous-marin, il m'est venu l'envie d'écrire quelque chose sur ce sous-marin. Désolé de ne pas mettre la carte postale en ligne, j'ai cassé pour la deuxième fois mon ordi en un mois et j'écris depuis un de secours...

Cordialement

f-xavier

Bonsoir,

Vos messages comme ceux de "GENEAMAR" m'interessent au plus haut point! Mon grand-père faisait partie de l'équipage du Foucault lorsqu'il a été attaqué par les hydravions autrichiens. Je suis donc très interesse par la carte postale autrichienne dont vous parlez et serait très heureux si vous arriviez à la diffuser.
J'ai en projet de réaliser un jour un site personel à la mémoire de mon grand-père et de son sous-marin.
Merci pour votre participation, grace a ce forum et internet, tout redevient possible!
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Ar Brav
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Au sujet des marins retenus prisonniers :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 1942_1.htm

Cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
olivier 12
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

FOUCAULT

La perte du FOUCAULT

Rapport du lieutenant de vaisseau DEVIN, commandant du FOUCAULT

"Le sous-marin FOUCAULT a été coulé devant Cattaro le 15 Septembre 1916 par des hydravions autrichiens dans les circonstances suivantes :

Nous avions quitté Brindisi le 14 Septembre pour faire devant Cattaro deux journées de veille en plongée.
Le 15 Septembre vers 07h00, ayant plongé une heure avant le lever du soleil et après immersion d’essai à 15 m nous sommes à notre poste sur la ligne de croisière préparée. Moteur à 100A. Tenue de plongée facile.
Au lever du jour, très bonne visibilité. Rien en vue. Mer très belle. Quelques moutons. Léger sillage malgré notre faible vitesse. Pour diminuer le risque d’être vus dans cette croisière près des côtes, les ordres sont de rentrer le périscope après deux tours d’horizon.
Nous étions en plongée à 10m à 19’ dans le NNE de Xovica. Barre de direction manœuvrée à bras, barre de plongée électriquement. Officier en second au périscope. Il effectuait un tour d’horizon et constatait que nous étions arrivés à l’extrême avant du parcours que j’avais indiqué. Il ordonnait à l’homme de barre de venir à gauche, en même temps qu’il appuyait sur la commande électrique de descente du périscope lorsque deux bombes éclataient coup sur coup au dessus du pont arrière. Il était 14h00.

J’ordonnai aussitôt les deux moteurs en avant 400 tours et immersion 25m, puis 35m.
La secousse ressentie fut très forte. Un coup de feu se déclare dans les résistances des auxiliaires ce qui bloque le périscope et les barres de plongée. Plusieurs lampes sont brisées et d’autres petites avaries du même genre se produisent, mais on ne remarque aucune fuite d’eau.
La barre arrière étant bloquée à monter, j’envoyai le second à l’arrière pour s’assurer qu’elle fonctionnait à bras et remettre en état les auxiliaires. Tandis qu’on embrayait les barres et qu’on descendait le périscope à bras, je fis observer que ces bombes ne nous avaient rien fait de sérieux. L’équipage était d’ailleurs très calme.
Nous atteignions une immersion voisine de 29 à 35m lorsque nous reçumes une autre bombe, moins forte que les précédentes. Le SM Lagadec, qui était à mes côtés, m’en fit la réflexion au moment où elle éclata.
Je note également qu’au cours de l’interrogatoire que mon second et moi subîmes sur le bateau-amiral, le chef d’Etat-Major autrichien nous demanda séparément quelles bombes nous avaient avariés, les premières ou les suivantes.

Une voie d’eau se déclara aussitôt au plafond du compartiment des moteurs électriques, autour de la tige de manœuvre du silencieux bâbord et prit tout de suite une grosse importance. La boite d’étoupe sur la coque avait sauté. L’eau jaillissait directement sur le disjoncteur et le collecteur du moteur Td et sur les relais du moteur Bd .
Il fallut stopper Td qui prenait feu. Je fis augmenter Bd, mais nous descendions rapidement tout en ayant une forte pointe avant, due au fait que les diesels se remplissaient d’eau. Pour contrer la descente, je fus obligé de chasser aux centraux. Nous descendîmes jusqu’à 50m environ, puis nous remontâmes.
On avait apporté des toiles pour protéger le moteur Bd, le seul en état de marcher, et la turbine était en route pour vider l’eau qui remplissait la cale. J’espérais protéger le moteur Bd, puis faire route avec lui en plongée quelque temps et échapper ainsi aux avisos et torpilleurs du port.
Aussi, arrivé à 20m, je fis décoller puis fermer les purges des centraux. La montée s’arrêta alors aux environs de 18m. Mais à ce moment, le feu prit dans les relais du moteur Bd. Il fallut le stopper aussi.

Nous coulâmes rapidement. Je fis chasser partout. Nous eûmes du mal à remonter. Nous avons atteint 65m avant d’être maîtres de la descente. L’aiguille du grand manomètre, après un tour complet, était verticale en bas.

L’incendie, malgré les extincteurs apportés des autres compartiments, avait pris de l’extension. Le feu partait de toutes les parties mouillées, même après que le circuit eût été ouvert aux batteries. Les moteurs étaient dans l’impossibilité absolue de fonctionner. Les indicateurs inférieurs baignaient dans l’eau qui affleurait le parquet de la cale. Enfin, notre dernière chance de nous éloigner au diésel, quelque illusoire qu’elle pût être, nous était refusée, ceux-ci ne pouvant être lancés qu’avec l’aide des moteurs électriques. Nous étions stoppés avec une assiette haute en raison de l’eau embarquée à l’arrière.

Le second maître de timonerie Jézéquel sortit la mitrailleuse et envisagea de tirer sur les deux avions qui nous avaient attaqués et volaient non loin de nous.

Ayant jugé la situation désespérée, et après l’avoir exposée au second et au patron (nota : on appelle souvent « patron » le chef mécanicien) je n’eût qu’une pensée, faire couler le bâtiment avant que l’incendie localisé dans les moteurs n’ait gagné le pétrole, nous empêchant de détruire le sous-marin.
Je fis ouvrir les aspirations du drain aux cales, les refoulements des turbines et les purges des ballasts. La grenade Guiraud fut disposée pour son fonctionnement (nota : engin permettant le sabordage rapide). Je fis évacuer l’équipage. L’officier en second manoeuvra lui-même les commandes de l’avant et s’assura que mes ordres étaient partout exécutés.

L’officier en second et l’équipage étant montés sur le pont, je restai un moment seul à bord. Je détruisis les deux seuls ordres confidentiels que j’avais sur moi. Quand je montai, l’incendie continuait dans le compartiment des moteurs. La fumée avait un peu diminué depuis l’ouverture des panneaux.
Le tir de la mitrailleuse gênait les avions qui n’approchaient pas de très près. Les hommes avaient jetés ce qui pouvait servir de bouée (pliants, avirons…) et ayant quitté leurs vêtements, se mettaient à l’eau.

Un des avions lança alors deux bombes qui tombèrent à une trentaine de mètres du sous-marin, près des hommes qui nageaient. Le sous-marin s’enfonça par l’arrière. Jusqu’au dernier moment, le second-maître Jézéquel tira avec la mitrailleuse sur les avions.

Je me trouvai sur le pont, près de la passerelle lorsque le FOUCAULT coula. L’équipage cria « Vive la France ! Vive le commandant ! » Il était 14h50.

Peu après, on entendit l’explosion de la grenade et une grande tache d’huile et de pétrole remonta à la surface. Les deux avions amerrirent. Un troisième sortit de Cattaro, mais n’amerrit pas. Les deux hydravions vinrent près des hommes et prirent sur leurs flotteurs quelques uns qui étaient en passe de se noyer. Peu après, j’aperçus une fumée venant de Rondoni. Quand le torpilleur fut sur nous, il mit ses embarcations à la mer pour recueillir les marins, dont quelques uns étaient juchés sur les avions. (Ceux-ci ne s’envolèrent jamais avec eux) Le plus grand nombre nageait.

L’officier en second et moi, qui nagieons, fûmes pris par un youyou et conduits à bord du torpilleur. A 15h20, nous étions au carré et le torpilleur faisait route sur Cattaro où nous fûmes conduits à bord du SANKT-GEORG, bâtiment amiral.

Un officier dit à certains de mes hommes que nous avions été découverts dans la matinée, vers 09h00, puis recherchés vers midi par des avions qui nous ont découverts vers 14h30.

Je ne puis terminer ce rapport sans signaler la conduite digne d’éloges des hommes du FOUCAULT qui, dans des circonstances difficiles, ont rempli tout leur devoir avec la plus grande abnégation et la plus grande foi patriotique et je les propose pour une citation.
Je signale particulièrement l’officier en second, le lieutenant de vaisseau CHAT, que je propose pour la Légion d’Honneur, le maître mécanicien FLOCH, que je propose pour la médaille militaire, le maître de timonerie JEZEQUEL que je propose pour la médaille militaire, les quartiers-maîtres mécaniciens LAGADEC et FRUCHON, enfin le quartier-maître mécanicien ROUAULT et le torpilleur OLLIVIERI.
Pour ces deux derniers, déjà cités suite à leur évasion, et dont le sang-froid et le courage ont permis la destruction de leur sous-marin mis hors de combat par l’ennemi avant que celui-ci ne s’en empare, je propose 80 points exceptionnels.

Je désire enfin faire connaître la conduite exceptionnelle du maître de timonerie JEZEQUEL pendant sa captivité au camp de Deutsch Gabel. Nommé président du comité des prisonniers, il n’a cessé de lutter pour défendre les intérêts et la dignité des prisonniers français. Malgré les vexations, la mauvaise volonté et les abus d’autorité dont il a été victime de la part des autorités autrichiennes, il a cependant donné l’exemple du moral le plus élevé. Je le propose pour le grade de premier maître.

La partie du rapport concernant le FOUCAULT a été rédigée fin Septembre 1916 à Graetz, après concertation avec l’officier en second.
La partie concernant la belle conduite du maître de timonerie Jézéquel a été recueillie auprès du lieutenant d’infanterie Segull (ou Seguin ?), interné dans ce camp pour quatre tentatives d’évasion."

Signé DEVIN

Cdlt
olivier
Rutilius
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FOUCAULT — Sous-marin de haute mer de type Brumaire (1910~1915).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Le retour en France des rescapés du naufrage du sous-marin Foucault

L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes — n° 7.053, Vendredi 23 novembre 1918, p. 2.

« Le retour des rescapés du Foucault, du Fresnel, du Curie et du Monge

TOULON, 22 novembre. ― Les rescapés des sous-marins Foucault, Fresnel, Curie et Monge, qui avaient été internés en Autriche, sont arrivés à Toulon.
Ces marins quittèrent l’Autriche le jour même de l’armistice. Ils avaient été internés au camp de Deutsch-Gabel, en Bohême. »
Dernière modification par Rutilius le ven. mars 24, 2023 8:59 am, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
dbu55
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Re: FOUCAULT - Sous-marin

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

Un article du Nouvelliste du Morbihan N°13 du 18 janvier 1916 :

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Article du Nouvelliste du Morbihan N°29 du 04 février 1916 :

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Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
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