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Les 28 premières vedettes de patrouille à moteur de type M.L. portant les symboles de coque V. 1 à V. 28 — et donc la vedette de patrouille V. 21 — furent inscrites sur la Liste de la flotte au début du mois de Novembre 1916 (J.O. 15 nov. 1916, p . 9.858).

La vedette de patrouille V. 21, qui appartenait à la Division des patrouilles d’Algérie et de Tunisie, fut administrativement considérée comme bâtiment armé en guerre du 15 novembre 1916 au... « 3 octobre 1917 » !

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 771.]

En réalité, ce modeste bâtiment fut détruit par une explosion suivi d’un incendie le 28 avril 1917 dans le port d’Alger. Il était alors commandé par l’enseigne de vaisseau de 1re classe Marcel Paul Jacques DERAMOND, sous l’autorité duquel était en outre placée une section de vedettes attachées au port d’Alger.

• L’Écho d’Alger, n° 1.862, Lundi 30 avril 1917, p. 2.

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 18 juillet 1917 (J.O. 21 juill. 1917, p. 5.652), l’en-seigne de vaisseau de 1re classe Marcel Paul Jacques DERAMOND fut inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants : « M. l’enseigne de vaisseau de 1re classe Deramond (Marcel-Paul-Jacques) : commandant d’une section de vedettes, a montré les plus belles qualités de décision et de mépris du danger en combattant un incendie sur le pont en flam-mes d’une vedette et en évacuant lui-même une caisse de grenades. A quitté son bâtiment le dernier et sur ordre réitéré des chefs. Brûlures à la face. Déjà titulaire de la croix de guerre avec palme et étoile d’argent. »

[— DERAMOND Marcel Paul Jacques, né le 22 novembre 1893 à Angerville (Seine-et-Oise — aujourd’hui Essonne), décédé le 10 juillet 1971 à Montgeron (– d° –). Admis à l’École navale le 30 septembre 1912, ayant été classé 34e sur une liste de 66 élèves (Déc. min. 26 août. 1912, p. 7.694).]

□ Par un arrêté du Ministre de la Marine en date du 18 juillet 1917 (J.O. 21 juill. 1917, p. 5.652), le matelot de 2e classe mécanicien Rémond Fernand Gabriel LAMBERT, matricule n° 27.873 – 3, griève-ment brûlé à la suite de l'incendie, fut inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « Lambert (Raymond), matelot mécanicien, 28.827 – 1 [27.873 - 3] : se trouvant dans la chambre des moteurs d’une vedette incendiée, a montré le plus bel esprit de décision et de sang-froid en essayant, au milieu des flammes, de manœuvrer un extincteur ; renversé par l’explosion, a pu sortir par une brèche dans la coque. Blessures très graves sur toute la partie inférieure du corps, les mains et la tête. »

□ Par une décision du Ministre de la Marine en date du 18 juillet 1917 (J.O. 20 juill. 1917, p. 5.624), le matelot de 2e classe gabier breveté (13 août 1915) Joseph Marie FOÉZON, également grièvement brûlé à la suite de l' incendie, fut promu d’office au grade de quartier-maître de manœuvre.

[Né le 31 mars 1893 à Pontrieux (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes d’Armor). Fils de Jean-Marie FOÉZON et d’Anne-Marie PERROT. Inscrit le 8 février 1912 au quartier de Paimpol, n° 26.825 ; radié d’office le 22 octobre 1931. Classe 1913, n° 1.524 au recrutement de Guingamp.]

□ Par une décision du Ministre de la Marine en date du 18 juillet 1917 (J.O. 21 juill. 1917, p. 5.653), une médaille pour faits de sauvetage de 2e classe en argent fut décernée par le Ministre de la Marine à l’ap-prenti marin Alexandre Ernest DUMAS, matricule 61.954 – 5, embarqué sur la Vedette 21, qui, lors de l’incendie, s’était « jeté à l’eau pour porter secours à un camarade qui ne savait pas nager et se tenant accroché à la coque en flammes, [et ayant réussi] à le sauver. »

[Né le 2 mai 1899 à Mustapha (Département d’Alger, Algérie), décédé le 1er avril 1929 à Birmandreïs — au-jourd’hui Bir Mourad Raïs (Wilaya d’Alger, Algérie). Fils de Jules Henri DUMAS et de Clémentine BAUDROT. Classe 1919, n° 1.714 au recrutement d’Alger. Nommé matelot de 2e classe électricien le 2 juillet 1918.]

Victime a posteriori de l'incendie

— LAMBERT Rémond Fernand Gabriel, né le 22 juillet 1897 à Gondenans-Montby (Doubs) (Registre des actes de naissance de la commune de Gondenans-Montby, Année 1897, f° 4, acte n° 9) et y domicilié. Décédé le 11 mai 1917, à 11 h. 00, à l’Hôpital Maillot d’Alger (Algérie) des suites de brûlures reçues le 28 avril 1917 dans le port d’Alger, lors de l’explosion, suivie d’un incendie, de la Vedette 21 à bord de laquelle il était embarqué (Enseigne de vaisseau de 1re classe Marcel Paul Jacques DERAMOND, com-mandant) (Registre des actes de décès de la ville d’Alger, Année 1917, f° 241, acte n° 955). Matelot de 2e classe mécanicien, matricule n° 27.873 – 3 au 3e Dépôt des équipages de la flotte, à Lorient ; classe 1917, n° 3.005 au recrutement de Belfort.

• Fils de Charles Alfred LAMBERT, né le 6 février 1862 à Gondenans-Montby, cultivateur, et de Marie Eulalie PÉGEOT, née le 4 décembre 1871 à Fontaine-lès-Clerval (Doubs) (Registre des actes de nais-sance de la commune de Fontaine-lès-Clerval, Année 1871, f° 4, acte n° 13), cultivatrice, avec laquelle il avait contracté mariage à Gondenans-Montby, le 10 avril 1891 (Registre des actes de décès de la com-mune de Gondenans-Montby, Année 1891, f° 5, acte n° 5).

□ Par un arrêté du Ministre de la Marine en date du 18 juillet 1917 (J.O. 21 juill. 1917, p. 5.652), inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « Lambert (Raymond), matelot mécanicien, 28.827 – 1 [Lire : n° 27.873 – 3] : se trouvant dans la chambre des moteurs d’une vedette incendiée, a montré le plus bel esprit de décision et de sang-froid en essayant, au milieu des flammes, de manœuvrer un extincteur ; renversé par l’explosion, a pu sortir par une brèche dans la coque. Bles-sures très graves sur toute la partie inférieure du corps, les mains et la tête. »

• Registre des actes de décès de la ville d’Alger, Année 1917, f° 241, acte n° 955.