Bonjour à tous,
MAINE (SGTM)
Rencontre avec un sous-marin le 16 Décembre 1917. Rapport du capitaine
Le 16 au matin, fait route pour passer dans le chenal du Four afin de gagner Brest. Temps à grains, forte brise de NNE. Au moment de m’engager dans le Four, un violent grain de pluie et de vent survient, masquant complètement les marques du passage. N’ayant aucune vue pour la sécurité de ma navigation, viré de bord et fait route au N38W pour me dégager des dangers de l’entrée.
A ce cap, aperçu vers 08h00, à bâbord arrière, le dôme d’un sous-marin paraissant faire route, autant qu’il m’est possible de l’apprécier, vers le SE. J’estime la position du sous-marin à 3,5 milles environ dans le SSW d la tourelle du Four. Mis immédiatement aux postes de combat, pièces chargées, canonniers à leur poste. Je n’ai cependant pas eu le temps d’ouvrir le feu, le sous-marin n’étant resté visible qu’une durée de temps très faible, une minute trente à deux minutes. Les canonniers sont restés à leur poste, parés à toute éventualité. Je n’ai plus rien aperçu ensuite. Continué ma route en passant par le Fromveur. A 11h30, informé l’arraisonneur de Brest par le travers de la rade de Bertheaume, de ma rencontre.
Voici la signature du capitaine Gadais
Rapport de la commission d’enquête
Le vapeur MAINE se disposait à entrer dans le Four quand le temps bouché l’obligea à faire demi-tour. Parvenu à 2 milles au NNW des Plâtresses, il aperçut le kiosque d’un sous-marin à environ 1800 m par bâbord. Le capitaine donna aussitôt l’alerte et les canonniers étaient prêts à tirer lorsque le sous-marin disparut après être resté visible 1 minute 30 à 2 minutes. Le bâtiment continua sa route et se rendit à Brest en passant par le Fromveur.
Le capitaine semble avoir pris assez rapidement ses dispositions, mais il a eu le grand tort de ne pas signaler par TSF la présence du sous-marin, comme le lui prescrit l’article 61 des Instructions générales. Ce n’est qu’à midi trente qu’il a fait connaître la nouvelle au patrouilleur de service venu pour l’arraisonner à Bertheaume.
Il règne dans l’esprit de bien des capitaines, de l’indécision au sujet d la conduite à tenir en cas de rencontre avec un sous-marin. Dernièrement le capitaine du COLONIA n’a pas tiré sur un sous-marin qui s’est révélé être un Français, DIANE, sous prétexte qu’il devait attendre d’être attaqué lui-même. Au cours de son interrogatoire, le capitaine de MAINE a aussi montré de l’hésitation à ce sujet.
Bien que l’article 28 soit formel : « Commencez le feu avec la pièce dès que le sous-marin se trouve dans sa zone de battage et à portée », il serait bon de renforcer ce texte de façon à faire disparaître toutes les incertitudes.
Les capitaines, d’une façon générale, connaissent assez mal leurs instructions. Il serait bon qu’à chacune de leurs visites obligatoires à l’AMBC on leur fasse subir un petit examen portant sur les points principaux et qu’on s’assure qu’ils connaissent les changements les plus récents apportés aux Instructions Générales.
Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié. Plusieurs sous-marins allemands opéraient alors entre Lizard et Start Point et peuvent avoir fait une incursion vers Ouessant.
Cdlt