Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous,

EUGENE GROSOS Navire auxiliaire (1915 - 1916)

Chantier :

Ateliers & Chantiers de France, Dunkerque sous le n°56
Commencé : N.C.
Mis à flot : 26.12.1908
Terminé : 1909
En service : 03.04.1909 (MM)
En service : 11.03.1915 (MN)
Retiré : 05.07.1916 (MN)
Retiré : 1935 (MM)
Caractéristiques : 4 838 tjb ; 3 014 tjn ; 6 350 tpl ; 1 650 cv ; 106,42 (pp) x 14,08 x 8,54 m ; TE 7,95 m ; 1 machine à vapeur à triple expansion ; 3 chaudières tubulaires à tirage forcé timbrées à 13 kg/cm² ; 1 hélice ; 1 cheminée ; 10,5 nœuds ; 4 cales ; mâture type goélette à 2 mâts ; TSF de 500 watts ; construction en acier riveté ; état-major – équipage : 38 ; 20 passagers en premières classes.
Armement : N.C.

Observations :

Cargo charbonnier de la Compagnie Havraise Péninsulaire (CHP) en tous points semblables à Ile de la Réunion
11.03.1909 : assure la ligne Méditerranée – Océan Indien au départ du Havre
11.03.1915 – 05.07.1916 : réquisitionné à Marseille
1916 – 1917 : rattaché à la Direction du Port de Toulon
03.1921 : en escale à Port Louis (Ile Maurice), immobilisé jusqu’au 12.05.1921 suite à des dégâts importants consécutifs à un cyclone
09.08.1926 : en avaries de machines, il relâche à Dakar pour réparations
31.05.1930 : quitte Le Havre avec comme chargement 1 vedette à moteur de 30 cv et 2 chalands de 15 t à destination de Tamatave (Madagascar)
1935 : vendu à des démolisseurs hollandais
25.03.1935 : quitte Le Havre pour Rotterdam remorqué par le hollandais Ganges pour y être démoli.

Cordialement,
Franck

Bonjour

Bonsoir

Sur le site http://www.ambafrance-mt.org/ (Ambassade de France à Malte), il y a un relevé des marins et soldats enterrés à MALTE

...

SOLDATS ENTERRES AU CIMETIERE DE L’ADOLARATA

...

N’GO VAN PHUC, tirailleur du 4ème Régiment tonkinois, venant de « l’EUGENEGROSOS » , décédé le 9 novembre 1917

...


SOLDATS ENTERRES AU CIMETIERE DE TA BRAXIA

...

LAIOLO, soldat du 7ème bataillon de tirailleurs malgaches, décédé le 13 juin 1917 sur « l’EUGENE GROSOS »

...


A bientot

Bonsoir à tous,

■ Un passager militaire décédé à bord du cargo Eugène-Grosos, ... et qui, apparemment, voyageait sous une double identité !

― RABEZATO, né en 1897 à Manganimamo (Madagascar), décédé le 19 mai 1917 « à bord du vapeur Eugène-Grosos dans l’Océan Indien » (cause inconnue), Soldat de … classe, Section coloniale d’infirmiers, Matricule n° 622, classe, n° et lieu de recrutement inconnus.

― RANDRIASY, né en 1897 à Manganimamo (Madagascar), décédé le 19 mai 1917 « à bord du vapeur Eugène-Grosos dans l’Océan Indien » (cause inconnue), Soldat de … classe, Section coloniale d’infirmiers, Matricule n° 622, classe, n° et lieu de recrutement inconnus.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.

Bonjour

A noter, le navire est dénommé EUGENE GROSSO dans l'ouvrage de JM ROCHE

A bientot

PELLE Guillaume
Matelot du ''Eugene GROSOS''

Mort des suites de maladie
Ferryville (Tunisie?), le 20/08/1915

Il est noté sur la fiche MdH que le cargo n'était pas militarisé
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2664791647

Bonjour à tous,

Le 10 Juin 1915, le chef d’état major de l’Amiral commandant en Tunisie fait suivre la lettre suivante au Ministre. Cette lettre a été envoyée à l’Amiral par le commandant de l’EUGENE GROSOS lors de son escale à Baie Ponty.

« J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le 29 Mai à 16h00, me trouvant à 60 milles dans l’WNW d’Ouessant par 49°00N et 08°46 W j’ai aperçu 7 embarcations contenant du monde.

Nous avons causé à l’une d’elle et l’officier a déclaré que son navire DIXIANA avait été coulé par un sous-marin allemand le même jour à midi et dans les mêmes parages. J’ai offert à l’équipage de cette baleinière de le prendre à bord mais, craignant d’être à nouveau torpillé, il a refusé et a continué sa route en direction du NE, c'est-à-dire vers la Manche ainsi que le faisaient les autres embarcations. Le temps était beau. Je crois qu’elles appartenaient à trois navires différents étant assez éloignées les unes des autres. Je ne suis pas allé vers les autres groupes car selon les hommes de cette baleinière, le sous-marin était toujours dans les parages.

A 14h00, nous avions croisé un grand vapeur anglais faisant route en Manche. Il était chargé de troupes (Canadiens sans doute) et escortés par deux torpilleurs anglais. Il est très probable que le sous-marin averti de son passage, sera venu dans les parages pour le torpiller. Mais ce transport étant passé plus au nord lui a échappé."

Signé : P. Lissanger (nom incertain car très difficilement lisible)

Commentaire

Le sous-marin en question était l’U 41 du KL Claus Hansen.
Il avait effectivement coulé ce jour là, à environ 50 milles dans l’WNW d’Ouessant :
- CYSNE (Portugais) 623 t allant de Porto à New port
- DIXIANA (Anglais) 3329 t allant de Savannah au Havre avec un chargement de coton
- GLENLEE (Anglais) 4140 t allant de Barry Dock à Aden avec du charbon.

U 41 sera coulé le 24 Septembre 1915, canonné par le Q-Ship BARALONG par 40°10 N et 07°23 W donc tout près de l'endroit où était passé l'EUGENE GROSOS au mois de Mai précédent.

La perte de l’U 41

Le 24 Septembre à 09h00 du matin, le bateau piège BARALONG, commandé par le capitaine de corvette Wilmot-Smith, aperçut le vapeur anglais URBINO, 6651 t, capitaine Allanson-Hick, qui allait de New York à Hull, en feu à 8 milles sur son avant. L’équipage l’avait abandonné, contraint de se réfugier dans les canots. Un sous-marin avait alors tiré 5 obus à moins de 200m.

A 5 milles du BARALONG qui continuait sa route, le sous-marin plongea. BARALONG vint alors route au sud pour inciter le sous-marin à faire route en surface avec ses moteurs Diesel. Cette ruse réussit et le commandant Claus Hansen, car il s’agissait de l’U 41, vint en surface, courut à toute vitesse à la poursuite du BARALONG et signala « Stoppez immédiatement ». Le vapeur parut obéir et le sous-marin ordonna d’envoyer les papiers alors que les deux navires étaient à 2,5 milles l’un de l’autre. BARALONG remit en avant lente, arbora un pavillon américain et changea très lentement de route, venant vers l’ennemi en débordant un canot du côté visible depuis le sous-marin. Sur celui-ci, on voyait l’équipe du canon avant, placée sous les ordres de l’enseigne de vaisseau Crompton, déjà à son poste, prête à ouvrir le feu. Ayant mis le sous-marin à deux quarts sur tribord de son avant, Wilmot-Smith mit alors la barre à gauche pour faire croire qu’il tournait pour abriter son canot sous le vent, manœuvre parfaitement naturelle pour un bon marin. Sur le vapeur, on ne faisait pas un mouvement pouvant alerter l’ennemi et Hansen était persuadé d'être en présence d'un neutre.

Mais quand BARALONG eut ses canons tribord et arrière en bonne position, il hissa le pavillon de la marine de guerre britannique et ouvrit un violent feu d’artillerie à 450 m, accompagné d’un feu de mousqueterie exécuté par les fusiliers marins disposés sur le pont arrière. Les Allemands furent si surpris que Crompton ne put tirer qu’un seul coup de canon beaucoup trop long. Le 2e coup de canon anglais toucha le kiosque et d’autres obus frappèrent le sous-marin avec une mortelle précision. Un obus toucha à nouveau le kiosque tuant Hansen et six hommes. L’U 41 s’inclina fortement, puis plongea. Mais il avait de graves voies d’eau et la pompe de cale cessa de fonctionner. Le sous-marin descendit à une profondeur terrifiante. Les survivants parvinrent alors à chasser les ballasts qui furent presque instantanément vidés à l’air comprimé et le sous-marin remonta comme une bulle, à leur grand soulagement. L’avant émergea en premier, puis le kiosque d’où s’échappa quantité de fumée et de vapeur. Presque aussitôt, le sous-marin disparut définitivement dans les flots tandis que de larges bulles d’air et d’huile crevaient la surface. Les cloisons étanches du sous-marin avaient apparemment cédé. Seuls l’EV Crompton et le timonier étaient parvenus à s’extirper du bâtiment par un panneau ouvert. Ils furent les deux seuls survivants. Tous les autres, 5 officiers et une trentaine d’hommes furent tués ou noyés.

Voici un croquis montrant les phases de la rencontre.



Source : "Les bateaux-pièges" de Kebble Chatterton Payot Paris 1928

On peut voir la photo du KL Hansen sur le site uboat.net
http://www.uboat.net/wwi/men/commanders/111.html

Cdlt

Bonjour à tous,


■ Historique (complément).

— 12 novembre 1915 : S’échoue sur une roche en rade de Brest, ayant chassé sur ses ancres par suite de la tempête.


• L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 5.998, Dimanche 14 novembre 1915, p. 1.





• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.000, Mardi 17 novembre 1915, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes. ».





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Bien amicalement à vous,
Daniel.