VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

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Ar Brav
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

VILLE DE BORDEAUX Navire auxiliaire (1916 – 1917)

Chantier :

Forges & Chantiers de la Méditerranée, Graville
Commencé : N.C.
Mis à flot : 29.05.1911
Terminé : 1911
En service : 06.10.1911 (MM)
En service : 12.01.1916 (MN)
Retiré : 21.02.1917 (MN)
Caractéristiques : 4 857 tjb ; 3 004 tjn ; 6 680 tpl ; 106,70 (pp) x 14,20 x 8,54 m ; TE 7,96 ; TSF de 500 watts ; mâture type goélette à 2 mâts ; 1 cheminée ; 4 cales ; machine à vapeur à triple expansion ; 3 chaudières cylindriques timbrées à 13 kg/cm² ; 2 250 cv ; 1 hélice ; 10,5 nds ; état-major – équipage : 39 ; 20 passagers en 1ères classe.
Armement : N.C.

Observations :

Paquebot de la Compagnie Havraise Péninsulaire
06.10.1911 : assure la ligne Méditerranée – Océan Indien au départ du Havre
12.01.1916 – 21.02.1917 : réquisitionné à Marseille
18.01.1918 : venant de Port Saïd, Alexandrie et Bizerte vers Marseille en convoi sous escorte, torpillé à 11h25 par le sous-marin allemand U 63 (KL Kurt Hartwig) en Méditerranée dans l’ouest de la Sardaigne (Cdt Masson) dans les parages du cap Caccia, à environ 65 milles dans son SW. Il coule par 40°29N et 006°49E. Le Cdt et 58 hommes rescapés, 8 disparus.

Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Ar Brav
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

De la part de Michel, un complément sur la perte du Ville de Bordeaux et la disparition du LV Charles Augustin BAULE :

Bonjour,
Complément sur Charles Augustin BAULE
En début 1916 Augustin BAULE, quitte sa base de Saïgon, pour la Méditerranée. Sa triste fin lors du naufrage de « La Ville de Bordeaux » :

Il reste sur la Fronde, basé sur Bizerte, jusqu’en Juin 1917, puis il est chargé d’envoyer son bateau aux Dardanelles.
Puis le 1er janvier 1918 il prend du service sur le croiseur cuirassé Waldeck Rousseau, avant de trouver la mort, lors d’un déplacement sur un bateau de commerce, La Ville de Bordeaux , entre Bizerte et Marseille.

Naufrage de La ville de Bordeaux, le 19 Janvier 1918, torpillé par le sous-marin allemand UC 63 à 11H 25 : La triste et héroïque fin d’Augustin BAULE :

En janvier 1918, on lui accorde une permission pour revenir en France : Il embarque le 16 janvier à 16 h. sur le cargo La Ville de Bordeaux, destination Marseille. Ce navire avait été mal entretenu : les conduits de fumées n’avaient pas été ramonés correctement ; les tubes étaient bouchés par le sel car le chef-mécanicien avait alimenté les chaudières à l’eau de mer au lieu de l’eau douce. Tout ceci eu pour conséquence de d’entraîner une perte de vitesse considérable du navire et de le rendre plus vulnérable à l’ennemi.

Le bateau est au large de la Sicile, à 180 milles de Marseille. Il est 11h.25, heure de Greenwich. Le matelot de veille sur la passerelle bâbord, crie « 90 une torpille ». Augustin Baule, passager était dans la chambre de veille avec le Commandant Masson. Le bâtiment atteint par le milieu, par le travers de la cale soute placée sous la passerelle, s’enfonça immédiatement de l’avant et si rapidement que le capitaine dût donner l’ordre d’évacuation et d’abandon presque aussitôt après l’explosion.

Augustin BAULE avec le plus grand sang-froid veille à l’embarquement dans les canots, il refuse de quitter le bord, avant de s’être assuré que tout le monde était parti. (L’évacuation s’était effectuée dans l’ordre le plus parfait, deux minutes après l’ordre, tout le monde était dans les canots). Il s’est occupé auprès du Quartier Maître T.S.F. de savoir si les signaux réglementaires avaient été faits et ne s’est embarqué dans sa baleinière, qu’après en avoir presque reçu l’ordre du Capitaine du bord, qui tenait à quitter son bâtiment le dernier.

Le lieutenant BAULE est dans sa baleinière, elle n’arrive pas à se dégager du bord du navire qui sombre l’aspirant par les remous. Quatre hommes se jettent à la mer, ce qui les sauvera. L’embarcation pique du nez, pivote deux ou trois fois sur elle-même avant de disparaître. Un panneau des machines du cargo s’ouvre : les passagers de la baleinière sont aspirés et précipités dans ce compartiment au moment où il a est envahi par l’eau.
Selon le Capitaine au long cours Carré « si le Lieutenant de Vaisseau Baule avait voulu se jeter à l’eau, il se serait sûrement sauvé …Il a craint sans doute de donner le mauvais exemple et de créer une panique et a disparu, victime de son devoir ».

Entre l’impact de la torpille et le naufrage il ne s’est déroulé que quatre minutes. Grâce au sang froid du Commandant et du Lieutenant Baule il n’y a eu dans ce naufrage « que neuf victimes …».

Le 2 mars 1918 Augustin BAULE est cité à l’ordre de l’Armée : « A fait preuve d’un beau dévouement et d’un haut esprit de devoir, lors du torpillage d’un navire sur lequel il était passager. Disparu avec le bâtiment ». Son nom figure sur le monument au Mort de La Rochelle. Jugement déclaratif de décès le 5 juin 1919 à MARSEILLE.

le 3 Octobre 1918 le commandant Kurt HARTWIG du sous-marin U-63 qui torpilla La Ville de Bordeaux est décoré "Pour le Mérite" (appelé aussi Blue Max) était la plus haute et la plus prestigieuse décoration qui puisse être attribuée dans l'Allemagne Impériale !

Sources :

-Service historique de la Marine, Vincennes : dossier militaire de Charles Marie Augustin Baule.
- Rapport de la commission d’enquête sur le naufrage de la « Ville de Bordeaux ».
- Claude Farrère et Paul Chack : Combats et batailles sur mer.1925.
- Lettres d’Augustin Baule à son épouse Marthe (1914-1915).


Bien cordialement Michel

Cordialement,
Franck
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Terraillon Marc
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

De quel quartier dépendait le CLC CARRE ?

Merci d'avance
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Dr Michel
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Dr Michel »

Bonjour,

Lors du naufrage de La VILLE de BORDEAUX le capitaine au long cours CARRE était 1er lieutenant au 115- Dinan.

Il était sur la baleinière tribord AR. Grace à une direction habile de son embarcation il a pu sauver 4 hommes de la baleinière qui avait été entrainée par les remous: le matelot LE ROY, le mousse Marcel TEISSER et deux matelots permissionnaires qui s'étaient jetés à la mer avant que l'embarcation ne disparaisse.

Il a été receuilli avec tous les hommes par le chalutier AUGUSTE LEBLOND.

Source: Rapport de la Commission d' Enquête sur le naufrage de la Ville de Bordeaux ( archives de Vincennes).

Bonne journée.

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Terraillon Marc
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Terraillon Marc »

Bonjour et merci pour les informations

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

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Dr Michel
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Dr Michel »

Bonjour à tous,

J'ai fait une "coquille" dans mon récit sur le Naufrage de la Ville de Bordeaux: il a eu lieu le 18 janvier 1918 et non le 19 janvier comme je l'avais écrit.

Je profite de ce mot pour signaler que cet événement a été totalement censuré à l'époque dans la presse où l'on parlait plus facilement des pertes allemandes que des pertes françaises.

Bien cordialement à tous.

Michel
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Ar Brav
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,
Bonjour Michel,

Une vue du Ville de Bordeaux :

Image

Cordialement,
Franck
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Ar Brav
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,
Bonjour Michel,

Si vous ne l'avez pas, la lettre du Ministère de la Marine notifiant à la direction de la Havraise la perte du Ville de Bordeaux :

Image

Sources :
Archives Comité Central des Armateurs de France (CCAF), les 110 ans de la Havraise Péninsulaire, Histoire de la flotte, de Charles Limonier


Cordialement,
Franck
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Dr Michel
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Dr Michel »

Merci beaucoup Franck,
Ces deux documents me touchent beaucoup car La Ville de Bordeaux est la dernière demeure de mon grand-père!

Cordialement

Michel
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Ar Brav
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Re: VILLE DE BORDEAUX - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Ar Brav »

Bonjour Michel,

Content d'avoir pu vous être utile. Voici un extrait du registre des pertes du Service Historique de la Marine avec le passage relatif au Ville de Bordeaux. Il est noté 2 disparus, car il s'agit uniquement du personnel de la Marine Nationale, ce qui laisse à penser que votre grand-père voyageait avec un autre marin de l'Etat qui a lui aussi péri lors du torpillage du navire.

Image

Bien cordialement,
Franck
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