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J'ai ouvert par ailleurs un sujet intitulé : « COLBERT — Trois-mâts », à partir de cette brève, relevée dans le journal L’Ouest-Éclair — éd. de Caen — n° 5.621 du 24 décembre 1917, page 4 :

PARIS, 21 décembre. — Trois fois attaqué au canon par un sous-marin pendant la matinée du 27 septembre [1917], dans la Manche, le trois-mâts Colbert, armateur Mme Lebor, lui riposta énergique-ment, malgré les difficultés de manœuvres dues à une brise faible. Durant les périodes de plongée du sous-marin, entre deux attaques, les hommes de l’armement des canons restaient à leur pièces, tandis que les autres matelots s’efforçaient de réparer les avaries du gréement. Bien que son navire eût été atteint plusieurs fois et qu’il eût à bord des blessés, le capitaine au cabotage Lebouteiller accepta chaque fois le combat et obligea l’ennemi à s’éloigner définitivement. Il vient d’obtenir la Croix de guerre, ainsi que plusieurs des marins du Colbert. Ce trois-mâts reçoit un témoignage de satisfaction du ministre de la Marine. »

Il me semble, en effet, qu'il s'agissait d'un voilier caboteur et non d'un voilier de pêche. S'il se révélait, au contraire, que cette information se rapporte à un seul et même bâtiment, j'effacerais, bien enten-du, le sujet intitulé : « COLBERT — Trois-mâts »

□ En 1917, au moins trois voiliers dénommés Colbert arboraient le pavillon français :

— Un trois-mâts goélette terre-neuvier de 385 tx jb, construit en 1897 par le chantier Gautier Père, de Saint-Malo. En 1914, propriété de l’armement Veuve Anthime Ladiray et Caron, de Fécamp. A la fin de la campagne de pêche 1916, cédé à Saint-Malo à l’armement Emma Leber & Stanislas Jeanne, de Fécamp. Immatriculé audit quartier F. 1619. Signal distinctif : H.R.W.G.

Alors qu’il allait sur lest de Fécamp à Swansea (Pays de Galles, Royaume-Uni), abordé et coupé en deux, le 10 novembre 1919, par le cargo britannique Duneric ; coule en deux minutes.

V. ici —˃ viewtopic.php?f=29&t=44189

— Un bâtiment de 185 tx jb, construit en 1903 par le chantier Capon & Fils, de Fécamp. En 1917, propriété de l’armement E. Lethuillier & Fils, de Fécamp. Immatriculé audit quartier. Signal distinctif : H.R.W.K.

— Un bâtiment de 143 tx jb, construit en 1901 par le chantier A. Baheux, de Boulogne-sur-Mer. En 1917, propriété de l’armement Th. Huret, de Boulogne-sur-Mer. Immatriculé audit quartier. Signal distinctif : H.R.T.F. Capitaine L. Malfroy.

En 1922, sous le nom de Général Gouraud, propriété de l’armement Ch. Prentout, de Fécamp. Immatri-culé audit quartier. Signal distinctif : O.H.Z.W. Naufragé en 1923.

□ Il pourrait certes s’agir de ce dernier navire. Toutefois, si la circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et s.) mentionne bien un « voilier de pêche » dénommé Colbert, les dates d’entrée en service et de retrait du service dudit voilier qui s’y trouvent indiquées ne correspondent aucunement avec celles autrefois relevées par Frank.

En effet, il fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :

— du 26 juin au 7 octobre 1916 ;
— du 27 janvier au 21 février 1917.