Re: STELLA, trois-mâts goélette
Publié : jeu. janv. 10, 2008 11:25 am
Bonjour, voici le récit de la fin du terre-neuvier Stella de Saint-Malo. 3 octobre 1917
TROIS-MATS GOELETTE STELLA
Immatriculé à Saint-Malo et armé à la grande pêche à la morue à Terre-Neuve.
Construit en 1909 à La Richardais
Jauge brute 218 tx, jauge nette 167 tx
Armateur : Perrigault Saint-Malo.
Pour la campagne de 1917, le trois-mâts appareille le 6 avril de Saint-Malo, sous escorte, commandé par le capitaine Joseph Poilpré de Saint-Cast et 27 hommes d’équipage en majorité du quartier de Saint-Brieuc. Première escale Lisbonne pour y embarquer le sel nécessaire à la conservation des morues et du vin, puis le Stella gagne les bancs de Terre-Neuve où il pêche jusqu’au 2 août. Livraison de la morue à Saint-Pierre et Miquelon, débarquement d’un matelot malade et retour en pêche jusqu’au 16 septembre, le capitaine décidant alors de rentrer sur Saint-Malo avec un joli quota de morues et d’huile dans sa cale.
Le mercredi 3 octobre 1917, à 3 h de l’après-midi, par 14 ouest et 46.48 N, (300 milles S77W de Penmarc’h selon une autre source), un sous-marin surgit à proximité du voilier. Sous la menace de son canon, le capitaine allemand fait venir à son bord en doris, les deux plus jeunes marins du Stella pour les interroger sur la nationalité, la cargaison et la route du navire. Puis il ordonne au capitaine Poilpré d’évacuer son bateau qui va être coulé. Ce dernier fait mettre à la mer cinq doris, ayant chacun sa voile et une provision de vivres pour une dizaine de jours et y répartit son équipage par groupes de 5 ou 6. Dès que les marins bretons s’éloignent, (les deux « otages » du sous-marin ayant été libérés), le commandant allemand canonne le Stella qui coule en une vingtaine de minutes. La nuit et la mauvaise mer vont séparer les frêles embarcations. Cependant le lendemain, un voilier français l’Etoile Polaire, découvre par hasard deux doris, prend les 11 hommes qui les montent à son bord et les ramène à Saint-Nazaire, but de son voyage. Le 3e doris avec ses 6 hommes, atterrit le 9 octobre à Groix, après 7 jours et 7 nuits d’un temps affreux. Le second capitaine du Stella, Jules Cléret patron de cette embarcation, déclare qu’il a navigué de conserve jusqu’au 8 octobre à 8h ½ du soir avec Poilpré, mais qu’à ce moment-là, ses marins et lui entendirent des cris « Au secours ! » le doris du capitaine et de ses quatre compagnons chavirait devant eux, sans qu’ils ne puissent rien faire pour les sauver. Le drame s’est joué à une vingtaine de milles de Penmarc’h.
Quant au 5e doris et ses 5 hommes d’équipage, sans aucune nouvelle, il fut porté disparu corps et biens.
Ce résumé a été rédigé à partir de documents fournis à l’association « Aux Marins » par la petite nièce et l’arrière-petite nièce de Joseph Marie Serin, (ou Serain selon les documents), de Matignon (Côtes du Nord), marin du terre-neuvier Stella disparu avec le 5e doris et dont le décès a été déclaré constant par jugement du Tribunal Civil de Saint-Malo le 28 juin 1918.
Joseph Serin recevra à titre posthume la médaille militaire.
Pièces :
-Extrait du rôle du Stella
-Rapport de mer de Jules Cléret second-capitaine, Hai Augustin, second-maître, Leprince Henri, patron de doris.
-Procès verbal de disparition du doris du capitaine, par Jules Cléret
-Copie d’article de presse de l’hebdomadaire « Le Salut », reprenant un article de « La Vigie », bulletin paroissial de Saint-Cast.
-Jugement de décès de Joseph « Serain ».
-La photo du marin est sur le site www.auxmarins.com et au cénotaphe de la pointe Saint-Mathieu.
L’action du sous-marin contre le trois-mâts malouin aura finalement causé la mort de 10 hommes.
Marins des 2 doris récupérés par l’Etoile Polaire : Hai Augustin, Le Lay Joseph, Lemasson Jean Marie, Denis Jean, Renault Adolphe, Josset Pierre, Leclerc ? Marie, Baudran Aimé, Seguin Emile, Jehan Hervé, Fenouillère Auguste
Doris du second capitaine, arrivé à Groix : Cléret Jules, Leprince Henri, Hamoniaux Joseph, Béguin Emile, Moisan Françis, Guillaume Joseph
Doris du capitaine, chaviré, pas de survivant : Poilpré Joseph, Robert Joseph (lieutenant), Foucauld Emile (saleur), Lefebvre Joseph (avant de doris), Sorgnard Alexis (mousse)
Dernier doris perdu corps et biens : Serin Joseph, Leguennec Frédéric, Billy Eugène, Renault Henri, Hai Emile.
Question : quel est le sous-marin auteur de cet arraisonnement « meurtrier » ?, existe-t-il des photos du trois-mâts goélette Stella ? JP C
TROIS-MATS GOELETTE STELLA
Immatriculé à Saint-Malo et armé à la grande pêche à la morue à Terre-Neuve.
Construit en 1909 à La Richardais
Jauge brute 218 tx, jauge nette 167 tx
Armateur : Perrigault Saint-Malo.
Pour la campagne de 1917, le trois-mâts appareille le 6 avril de Saint-Malo, sous escorte, commandé par le capitaine Joseph Poilpré de Saint-Cast et 27 hommes d’équipage en majorité du quartier de Saint-Brieuc. Première escale Lisbonne pour y embarquer le sel nécessaire à la conservation des morues et du vin, puis le Stella gagne les bancs de Terre-Neuve où il pêche jusqu’au 2 août. Livraison de la morue à Saint-Pierre et Miquelon, débarquement d’un matelot malade et retour en pêche jusqu’au 16 septembre, le capitaine décidant alors de rentrer sur Saint-Malo avec un joli quota de morues et d’huile dans sa cale.
Le mercredi 3 octobre 1917, à 3 h de l’après-midi, par 14 ouest et 46.48 N, (300 milles S77W de Penmarc’h selon une autre source), un sous-marin surgit à proximité du voilier. Sous la menace de son canon, le capitaine allemand fait venir à son bord en doris, les deux plus jeunes marins du Stella pour les interroger sur la nationalité, la cargaison et la route du navire. Puis il ordonne au capitaine Poilpré d’évacuer son bateau qui va être coulé. Ce dernier fait mettre à la mer cinq doris, ayant chacun sa voile et une provision de vivres pour une dizaine de jours et y répartit son équipage par groupes de 5 ou 6. Dès que les marins bretons s’éloignent, (les deux « otages » du sous-marin ayant été libérés), le commandant allemand canonne le Stella qui coule en une vingtaine de minutes. La nuit et la mauvaise mer vont séparer les frêles embarcations. Cependant le lendemain, un voilier français l’Etoile Polaire, découvre par hasard deux doris, prend les 11 hommes qui les montent à son bord et les ramène à Saint-Nazaire, but de son voyage. Le 3e doris avec ses 6 hommes, atterrit le 9 octobre à Groix, après 7 jours et 7 nuits d’un temps affreux. Le second capitaine du Stella, Jules Cléret patron de cette embarcation, déclare qu’il a navigué de conserve jusqu’au 8 octobre à 8h ½ du soir avec Poilpré, mais qu’à ce moment-là, ses marins et lui entendirent des cris « Au secours ! » le doris du capitaine et de ses quatre compagnons chavirait devant eux, sans qu’ils ne puissent rien faire pour les sauver. Le drame s’est joué à une vingtaine de milles de Penmarc’h.
Quant au 5e doris et ses 5 hommes d’équipage, sans aucune nouvelle, il fut porté disparu corps et biens.
Ce résumé a été rédigé à partir de documents fournis à l’association « Aux Marins » par la petite nièce et l’arrière-petite nièce de Joseph Marie Serin, (ou Serain selon les documents), de Matignon (Côtes du Nord), marin du terre-neuvier Stella disparu avec le 5e doris et dont le décès a été déclaré constant par jugement du Tribunal Civil de Saint-Malo le 28 juin 1918.
Joseph Serin recevra à titre posthume la médaille militaire.
Pièces :
-Extrait du rôle du Stella
-Rapport de mer de Jules Cléret second-capitaine, Hai Augustin, second-maître, Leprince Henri, patron de doris.
-Procès verbal de disparition du doris du capitaine, par Jules Cléret
-Copie d’article de presse de l’hebdomadaire « Le Salut », reprenant un article de « La Vigie », bulletin paroissial de Saint-Cast.
-Jugement de décès de Joseph « Serain ».
-La photo du marin est sur le site www.auxmarins.com et au cénotaphe de la pointe Saint-Mathieu.
L’action du sous-marin contre le trois-mâts malouin aura finalement causé la mort de 10 hommes.
Marins des 2 doris récupérés par l’Etoile Polaire : Hai Augustin, Le Lay Joseph, Lemasson Jean Marie, Denis Jean, Renault Adolphe, Josset Pierre, Leclerc ? Marie, Baudran Aimé, Seguin Emile, Jehan Hervé, Fenouillère Auguste
Doris du second capitaine, arrivé à Groix : Cléret Jules, Leprince Henri, Hamoniaux Joseph, Béguin Emile, Moisan Françis, Guillaume Joseph
Doris du capitaine, chaviré, pas de survivant : Poilpré Joseph, Robert Joseph (lieutenant), Foucauld Emile (saleur), Lefebvre Joseph (avant de doris), Sorgnard Alexis (mousse)
Dernier doris perdu corps et biens : Serin Joseph, Leguennec Frédéric, Billy Eugène, Renault Henri, Hai Emile.
Question : quel est le sous-marin auteur de cet arraisonnement « meurtrier » ?, existe-t-il des photos du trois-mâts goélette Stella ? JP C