Remorqueur « Atlas »
1/Base Palissy
Commanditaire : Marine Nationale
Date du marché : 27 octobre 1910
Chantier : Chantiers de Normandie Grand-Quévilly, Seine-Inférieure
Pose de la quille sur cale 4 avril 1911
Lancement 7 décembre 1911
Date des essais 24 février 1912
Matériau : acier
Déplacement 600 t
Longueur 49,35 m, largeur 9,25 m
Equipements : 2 treuils à vapeur symétriques, effort de traction de 8 000 kg pour une vitesse d’enroulement de 0,40 m/s
Motorisation : 1 machine à vapeur 1 850 Cv, 4 chaudières Niclausse
Armement : 4 canons de 47 mm, modèle 1885 T.R et 1 canon de 37 mm
Après son lancement, le 7 décembre 1911, la remorque de l’Atlas se rompt et le bateau est entraîné par le courant et le vent contre l’île Sainte-Barbe. Il bute par l’arrière contre des arbres, son gouvernail est rabattu sur tribord sans dommages, une aile d’hélice est éraflée sans gravité.
Le remorqueur admis au service actif début 1912 est attaché au port de Brest.
2/ Dictionnaire Marine nationale (Roche TII)
A noter :
Du 5 au 12 septembre 1915, il remorque avec le Vigoureux de Bizerte à Moudros le cuirassé Masséna qui sera coulé comme brise-lames aux Dardanelles
3/ Résumé de l'abordage :
Atlas
Remorqueur a coulé le 30 octobre 1917
Cause du naufrage : Remorqueur de 600 tx, l'Atlas avait quitté Brest le 30 octobre à 19h30, avec à bord son équipage de la DP, plus quelques marins des équipages de la Flotte pour le service radiotélégraphique et le maniement des canons dont était pourvu le navire. Sa mission était de rechercher un navire présumé torpillé aux abords de Brest et de le ramener au port.
La nuit était bretonne, c'est à dire boucailleuse, l'Atlas tous feux masqués venait de doubler les Pierres-Noires quand la collision avec un vapeur aperçu trop tard se produisit. L'anglais Merredio venait de couper en deux par bâbord le remorqueur qui coula en quelques minutes. Les baleinières de l'Engageante recueillirent plus tard dans la nuit, survivants, morts et blessés. Sur 51 hommes à bord de l'Atlas, seulement 19 survécurent. Le récit du naufrage est raconté dans "Les Cahiers de l'Iroise de janvier/mars 1984" par Laurent Le Guillou qui avait cinq ans quand son père disparut avec le remorqueur brestois.
4/ Les victimes : extraits de la presse locale les jours suivants le naufrage.
REMORQUEUR ATLAS DE LA DIRECTION DES MOUVEMENTS DU PORT DE BREST
Abordé aux Pierres Noires dans la nuit du 30 au 31 octobre au large des Pierres Noires par un vapeur anglais, il a coulé en moins de deux minutes
Liste des disparus
Lieutenant de vaisseau de réserve Mahéas A-T-M
1er maître de la direction du port Jules Forces
1er maître de la direction du port Eugène Caradec
1er maître pilote Yves Hélary
Les 2nd maîtres de la direction du port Jean Rolland, Eugène Léost, François Le Gall
Le 2nd maître mécanicien Jacques Edern
Les trois quartier-maîtres de la direction du port François Le Guillou, François Le Roux, François Bourvès
Le quartier-maître fusilier Louis Le Lann
Le quartier-maître canonnier Joseph Even
Les six matelots de la direction du port Alexandre Le Corre, Victor Roudaut, Yves Rosec, Pierre Postic, Joseph Drévillon, François Raguénès, Jean Le Roux (celui-ci décédé à l’hôpital des suites de ses blessures,
Le matelot canonnier breveté Auguste Corbie dont le corps a été retrouvé au Conquet
Le matelot charpentier Gaston Quellier
Le matelot fusilier breveté Jean Kerdoncuff
Le matelot timonier Camille Bonnin
Le matelot boulanger Jean Mesguen
Le matelot infirmier Jean Berrou
Les cinq matelots chauffeurs Jean Costiou, Pierre Marchand, François Pezennec, Jean Marhic, François Riou (corps retrouvé au Conquet),
Le matelot chauffeur Jules Daniel, décédé à l’hôpital des suites de ses blessures.
Total 31 victimes
Toutes les familles ont été prévenues
Parmi les rescapés, trois d’entre eux le quartier-maître de la direction du port François Kermaïdic et les matelots Alain Perrot et Alain Quentrec blessés au cours de la catastrophe sont en traitement salle 5 à l’hôpital maritime.
Hier matin, ont eu lieu les obsèques d’une des victimes de l’Atlas, le 2nd maître de la direction du port Jean Rolland âgé de 48 ans. La levée du corps a été faite à 10h, dans l’amphithéâtre de la Marine. Sur le cercueil recouvert du drapeau tricolore avaient été déposées de nombreuses gerbes de fleurs.
5/ Biographie résumée du commandant Mahéas
Armand Théodore Mahéas
est né le 20 décembre 1859 à Etables (Côtes d'Armor)
Lorsqu'il prend sa retraite d'officier de Marine, comme lieutenant de vaisseau 1906, Armand Mahéas qui a commencé sa carrière comme mousse au commerce a déjà derrière lui de brillants états de service, tant à la mer sur différents navires de guerre, qu'à terre en Afrique ou en Extrême-Orient. Il est chevalier de la Légion d'Honneur, chevalier de la couronne royale d'Italie, titulaire de la médaille de Chine.
Retraité de la "Royale" il continue sa carrière de marin comme capitaine au long-cours, à bord du Saint-François d'Assise puis de la Sainte-Jehanne, navires hôpitaux des Oeuvres de Mer".
En 1915, lieutenant de vaisseau de réserve, il commande toujours la Sainte Jehanne, armée en guerre. Il n'hésite pas à foncer sur un sous-marin ennemi et à l'éperonner lui occasionnant de graves avaries, exploit qui lui valut une citation et la croix de guerre. En 1917, il est nommé officier en second de la DP, et commandant du remorqueur Atlas. Lors de l'accident, après avoir confié la direction du navire au premier-maître pilote Hélary, il était descendu dans la cabine de TSF, pour faire expédier un télégramme à l 'Engageante qui devait se trouver en Iroise. Quand les chaudières du remorqueur explosèrent après l'abordage, Mahéas était sur sa passerelle, il fut englouti avec les débris du navire.
5/ Au cénotaphe "Aux Marins", j'ai également Eugène Caradec, J.P Le Roux, Victor Roudaut, François Riou
(voir le site
www.auxmarins.com)
J'invite les descendants des marins disparus ou morts à l'occasion de ce naufrage, et qui le souhaitent, à prendre contact avec "Aux Marins" pour que leur parent trouve sa place dans le monument dédié aux marins MPLF.
Dernière note : je crois que l'écriture du navire anglais en collision s'écrit : "Merredio".
Bonne soirée. JP C
