Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous,

DUMBEA Transport auxiliaire type Néra (1915 - 1917)

Chantier :

Forges et Chantiers de la Méditerranée, La Seyne sur Mer
Mis à flot : 07.11.1888
En service : 23.02.1915
Retiré : 31.01.1917
Caractéristiques : 5 800 t ; 146,2 x 14 m ; plans de Risbec

Observations :

1888 : paquebot BRESIL des Messageries Maritimes construit pour la ligne d'Amérique du Sud
05.08.1889 : premier départ de Bordeaux pour La Plata
05.01.1890 : perd son hélice devant le phare de Cordouan ; remorqué à Bordeaux pour passer en cale sèche
1903 : transformé pour être mis en service sur la ligne d'Australie en alternance avec l'Extrême Orient sous le nom de DUMBEA : suppression des vergues et du mât d'artimon, 142 passagers en 1ère classe, 73 en 2ème, 95 en 3ème et 1200 en entrepont
1905 : équipé en télégraphie sans fil.
23.02.1915 : réquisitionné à Marseille
03.1915 : Dardanelles
02.08.1915 : tentative de torpillage par un sous-marin
1916 : avec cinq autres paquebots des M.M. (MELBOURNE, NATAL, NERA, CHILI, AUSTRALIEN) aux 25 voyages pour le transport de 50 000 soldats serbes de Corfou à Salonique
31.01.1917 : déréquisitionné
10.10.1919 : chavire en cale sèche à Marseille
23.10.1919 : remis à flot, réparé, suppression du mât d'artimon, coque repeinte en noir. Transféré aux Services Contractuels dans le cadre de la Convention du 1er avril 1921
1922 : affecté à partir de 1922 à la ligne de l'Océan Indien
1924 : bloqué pendant deux mois à La Pointe des Galets après un raz de marée qui a bouché le chenal
09.1928 : vendu en Italie pour démolition après 40 années de service.

Bien cordialement,
Franck

Bonjour

Voici une vue du DUMBEA de la Compagnie des Messageries Maritimes





A bientot

Bonjour,

je cherche un rôle d'équipage de ce navire (1909 pour être précis).
Son port d'attache étant Marseille, ai je une chance de le trouver aux archives départementales du 13 ?

cordialement

Bonjour à tous,

DUMBEA



Attaque par un sous-marin.

Rapport du capitaine

Quitté Marseille le 31 Juillet 1915 pour Alger avec 39 hommes de troupe dont 4 officiers.
Arrivé devant Alger le 2 Août à 07h00 du matin après avoir doublé le cap Matifou à 4 milles. Amarré au môle Djafna à 08h22.

Quitté Alger à destination de Bizerte, puis Moudros, le 2 Août à 19h00 après avoir embarqué un sous-officier et du matériel. Route libre à 19h30.

Beau temps brumeux, faible brise de sud, mer belle et phosphorescente.
Doublé cap Matifou à 4 milles et continué route jusqu’à être à 7 milles N/S du feu du cap Matifou. Fait alors route au N60E pour passer à 15 milles du cap Bengut.

Pendant mon séjour à Alger, j’avais fait prendre toutes les précautions contre une attaque de sous-marin : rations dans les canots, ceintures de sauvetage, cloisons étanches…

A 21h10, à 13 milles au N21E du feu de Matifou, j’entends, depuis la passerelle inférieure l’ordre « A gauche toute ». L’officier de quart, Monsieur Antoine Tramoni et le timonier Laurent Poggi, de veille sur la passerelle supérieure crient « Nous sommes torpillés par tribord ».

Monté aussitôt sur la passerelle supérieure et aperçu sillage d’une torpille lancée obliquement sur l’avant, depuis le côté tribord. La mer est tellement phosphorescente que le sillage est bien marqué à la surface calme de l’eau et ne laisse aucun doute sur l’engin qui nous est destiné.

Le sous-marin avait du tabler sur une vitesse plus grande, mais le DUMBEA ne marchait qu’à 10 nœuds à l’allure de 51 tours. Sept mois sans carénage avaient sali la coque. La barre ayant été mise aussitôt à gauche toute, la torpille passe sur l’avant à effleurer l’étrave.

Poussé les feux au maximum et doublé les quarts de chauffe pour faire monter la pression. En explorant l’horizon, aperçu un sous-marin en surface à deux quarts environ sur l’arrière tribord. Pris chasse devant le sous-marin en présentant l’arrière. La phosphorescence du sillage révélait l’endroit où il était, ainsi qu’une lueur blafarde qui disparut bientôt. Le sous-marin nous a chassé pendant une heure, tantôt sur bâbord, tantôt sur tribord.
Si nous avions eu une pièce de petit calibre, nous aurions pu canonner et couler ce sous-marin.
Les hommes de veille à la cale 3 m’ont dit qu’ils avaient vu une deuxième torpille passer sur notre côté bâbord.

A 22h00, mis cap au nord et parcouru 40 milles. Puis fait route sur Bizerte en passant à 26 milles au nord de La Galite. Deux torpilleurs m’ont ensuite escorté jusqu’à Bizerte.

Sang-froid et bon esprit d’abnégation de tout l’équipage et des passagers militaires. Je signale tout spécialement le lieutenant Antoine Tramoni et le timonier Laurent Poggi qui ont les premiers aperçu la torpille et le sous-marin qui l’avait lancée.

Lettre du capitaine JOSEPH à son armateur

… « Deux torpilles ont été tirées sur le DUMBEA et nous avons très bien vu le sous-marin qui nous a pourchassé pendant plus d’une heure. Les autres navires aux alentours n’ont pas été inquiétés.

Le service d’espionnage est tellement bien fait par nos ennemis qu’ils savaient que le DUMBEA devait prendre des troupes à Alger pour les Dardanelles. Ils se tenaient à l’affût pour nous couler.
Mais à la suite d’un contre temps, les troupes ont été acheminées sur Bizerte où nous avons embarqué 1200 hommes.

J’ai demandé au commandant de la Marine d’être escorté après le cap Bon. »

Rapport de la commission d’enquête

Curieusement, l’officier enquêteur, le Lieutenant de Vaisseau de RUFFI de PONTEVES, se montre quelque peu dubitatif.

Il écrit :

« Le 2 Août, DUMBEA aurait été torpillé sans succès par un sous-marin qui l’aurait chassé pendant une heure.

J’ai eu un entretien avec le commandant de ce transport, l’officier de quart et quelques hommes. Mon impression est qu’il y a des présomptions pour qu’une torpille soit passée à quelques mètres sur l’avant du DUMBEA, mais que la chasse est plus que douteuse.

Tout le monde savait, sur le DUMBEA, que le LIAMONE avait été attaqué la veille au large d’Alger, par un sous-marin.

L’officier de quart et le veilleur ont vu un sillage phosphorescent se propager de façon uniforme, qui est resté visible pendant un certain temps puisque le capitaine, arrivé à la passerelle, l’a aussi vu. Ces divers témoignages font penser qu’une torpille a peut-être été lancée par un sous-marin.
Mais concernant la vue d’une masse noire de sous-marin au milieu de cette blancheur, les témoignages sont si contradictoires que je ne saurais les retenir.

La vitesse relativement faible pour un transport peut expliquer que la torpille soit passée sur l’avant du DUMBEA. Mais que le sous-marin ait ensuite pris chasse sans tirer au canon paraît difficile à croire. Les témoignages sur la 2e torpille sont trop divergents. Ni le commandant ni les officiers ne l’ont vue. Les témoins disent qu’elle est « morte » le long de la coque. »

Le sous-marin attaquant

N’est bien sûr pas identifié, d’autant plus que l’on sait maintenant qu’aucun sous-marin ne se trouvait sur cette zone à cette époque. (Voir fiche LIAMONE)

En revanche deux choses intriguent dans les déclarations des capitaines : tous deux disent que la mer était particulièrement phosphorescente et la nuit très noire.
Surtout, le capitaine du LIAMONE signale qu’après l’attaque de la veille par un sous-marin, il a croisé des bancs de marsouins.

L’explication la plus plausible serait que ces deux navires ont confondu le sillage laissé par un marsouin avec celui d’une torpille. D’autant plus que lorsque la vitesse est faible, ces animaux se précipitent pour jouer dans la vague d’étrave….

La tentative de torpillage du 2 Août 1915 n'aurait donc pas existé, pas plus que celle du 1er Août concernant le LIAMONE.

Cdlt

Bonsoir,

no german or austrian submarine operational on that date in the mediterranean !

Oliver

Bonsoir à tous,











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Bonjour à tous,

Bonjour à tous,

Une vue du DUMBEA alors qu'il s'appelait encore BRESIL



On notera qu'en Juillet 1915, l'officier TSF du DUMBEA était Prosper DIJOU, que l'on retrouvera à bord du SONTAY lors de son torpillage en Avril 1917.
(Voir ce lien pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas)

Cdlt

Bonjour,

Comme signalé ci-dessus en début de sujet par feu Ar Brav, Dumbea a connu la mésaventure de chavirer au moment de sortir de cale séche à Marseille. Deux morts et une quarantaine de blessés.

Petite correction : il s'agit du 10 septembre 1919 et non du 10 octobre, dans le post d'Ar Brav.

Source : L'Illustration n° 3994 du 20 septembre 1919, page 233.

Cordialement.

Bonsoir,
Concernant le Dumbea, il quitte Marseille le 8 octobre 1915 vers 1h pour Salonique, emportant -notamment ?- la compagnie 28/1 du 28e Bataillon du Génie. Arrivée le 14 .
Source : JMO
Cordialement
Alain