Bonjour à toutes et à tous,
Perso, je lis :
- partie inférieure du cachet :LE MEDECIN-CHEF
La carte photo et le document ne correspondraient donc pas au même lieu.
Si vous validez, ,il s'agirait donc d'une annexe de l'hôpital RUFFI à Nîmes, située sur la route d'Uzès : l'
Hospice d'Humanité.
Le médecin-major de 1re classe VIALLE était le médecin chef de la place de Nîmes. Je n'ai pas pu identifier avec certitude celui-ci, mais mes soupçons se portent sur Jacques Julien VIALLE. Vous trouverez sa signature sur le site Léonore. Ne ressemble t'elle pas à la signature de votre document à la date du 26 août 1916 ???
Le HDC en question ne serait-il pas le HDC 44 situé à Nîmes, école normale d'instituteurs ?
Voici ce que j'ai dans ma documentation sur ces établissements.
Républicain du Gard du 9 janvier 1916 (n°3910) - article de Jean VALMONT
HÔPITAL RUFFI et HOSPICE D'HUMANITE
C'est en 1313 que Raymond Ruffi, touché par la misère des pauvres de la ville, légua par testament, sa maison et une partie de ses biens pour la fondation d'un hôpital de 12 lits. Il en compte aujourd'hui plus de 400 en y comprenant ceux occupés par le personnel.
L'hôpital mixte Ruffi qui, à travers les siècles, a abrité tant de misère et tant de souffrance et qui a offert si souvent à la cité et à l'autorité militaire les ressources de son organisation, se devait d'apporter à l'œuvre patriotique commune, sa précieuse collaboration.
Disons tout de suite qu'il n'a pas failli à sa noble mission, qu'il s'est adapté admirablement aux nécessités impérieuses du moment, grâce à la compétence et au dévouement des membres de la Commission administrative des hôpitaux, familiarisés depuis longtemps avec les questions d'assistance et qui ne ménagent ni leur temps ni leur peine quand il s'agit du bien public, grâce aussi à la direction intelligente et réfléchie de M. Perrier, dont la modestie n'a d'égal que le mérite. Cette commission comprend : MM. Castan, maire président ; Claude Gignoux, vice-président ; Domjean, adjoint au maire, ordonnateur ; Granier, conseriller à la cour ; Velay, ancien receveur municipal ; Coste, conseiller municipal, membre.
Aux termes de la convention passée avec le Service de Santé avant la guerre, l'hôpital Ruffi était tenu de mettre au service de l'armée pour les militaires malades 94 lits. Dès la mobilisation, la Commission administrative mit à la disposition de la guerre – en plus des 94 lits obligatoires – les salles Reynaud Génas, Prade-Foulc et De Seynes, augmentant aussi les disponibilités dans les salles militaires et portant dès lors le chiffre des lits à 140.
Dans les premiers jours de septembre 1914, deux salles de 30 lits furent aménagées à l'Hospice d'Humanité et le 1er octobre la commission terminait – dans le local de l'école primaire supérieure de filles transférée depuis à la Bourse du Travail – l'organisation de l'annexe Jean Reboul qui comprend 81 lits.
Dans le courant de novembre, par suite du nombre élevé de blessés, la Commission aménagea trois salles nouvelles ainsi que les chambres d'isolement pour les contagieux et, sur sa demande, la baraque Decker, dans la cour du Pavillon Ducret, fut réédifiée par l'autorité militaire. 80 lits furent nécessaires pour l'organisation de ce service.
Le nombre de lits fournis par la Commission dans les premiers mois de la guerre a donc été de 361.
L'effort a été, comme on le voit, considérable ; il est d'autant plus méritoire que la Commission a dû faire face en même temps aux besoins de la population civile, augmentée des réfugiés, et qu'elle s'est trouvée dans la nécessité d'augmenter le nombre des lits des salles de civils en raison du nombre élevé de réfugiés qu'elle a dû hospitaliser.
Mais là ne s'est pas bornée l'action féconde de la Commission ; elle a apporté dans les divers services des améliorations sensibles, et procédé à des créations intéressantes.
C'est ainsi que, dans le courant de décembre 1914, grâce à une subvention municipale de 1000 francs, grâce aux dons de certaines associations, grâce au concours bienveillant de l'Ecole professionnelle de notre ville, la Commission a organisé sous la direction de MM. Manfredi, médecin principal, Etienne, professeur agrégé à la faculté de Montpellier et de M. Valmalette, professeur de Sciences appliquées à Alais, un cabinet de radiographie qui selon le mot du Dr Landouzy, directeur du service de santé du XVe corps, "n'est pas luxueux mais donne des résultats merveilleux". 1800 radiographies environ y ont été pratiquées jusqu'à ce jour
C'est ainsi également que la Commission administrative a accordé une subvention pour la création d'une salle d'opérations organisée sur l'initiative de M. Vialle, médecin-chef de la Place. Cette salle, luxueusement aménagée, a été inaugurée en septembre 1915.
Le service médical et chirurgical placé sous la direction de M. Vialle, médecin-major de première classe, est assuré, à l'hôpital Ruffi, par M. Vialle ; à Jean Reboul, et gracieusement, par le Dr Gilly, chirurgien en chef des hôpitaux de Nîmes ; et à l'hospice d'Humanité, par le Dr Mazel. Jusqu'à ces derniers temps, c'est Mm Dr Colomb qui a assuré, avec beaucoup de dévouement, le service de laryngologie, qui est confié aujourd'hui au Dr Goldenschuch.
Le service des malades et des blessés est fait par le personnel diplômé de l'Ecole départementale des infirmières qui fut créée ,en 1904, par le Conseil général, sur la proposition de l'honorable M. Cazelles, conseiller général de Saint-Gilles. C'est dire combien les blessés sont entourés de soins minutieux et éclairés. A ces infirmières diplômées sont venues se joindre des dames généreuses et charitables de la ville qui , depuis la guerre, se consacrent à leur noble mission avec beaucoup de courage et de dévouement.
C'est ainsi que nous remarquons, à Ruffi : Mme Sagnier, la veuve du capitaine Sagnier tué à la guerre ; Mlle Pagès, Mme et Mlle Bedos, Mlle Bordage ; à Jean Reboul : Mme Marcelin, Mme Estassi, Mlle Martin, Mme Bernasseau, Mme Courtiol, Mlle Liron, Mlle Thorigny, Mlle Pélissier.
La besogne ne manque pas, je vous l'assure. Ruffi est, en effet, l'hôpital de la ville qui a reçu le plus de malades. C'est le 19 août 1914 que sont arrivés les premiers blessés venant du front. Avant cette date, de nombreux militaires malades ou blessés par accident pendant la mobilisation, avaient été hospitalisés dans cet établissement. Du 2 août 1914 au 1er janvier 1915 le nombre des entrées a été de 769. Du 1er janvier 1915 au 1er janvier 1916 il s'est élevé à 2367. Le chiffre total des blessés reçus par cet hôpital depuis le début de la guerre jusqu'au 1er janvier 1916, a donc été de 3136.
Le nombre de blessé soignés actuellement est de 190.
C'est la Commission administrative des hôpitaux qui assure l'administration de l'hôpital militaire. Le prix de la journée payé par lit est de 2 fr 25 pour toutes charges. Dans les cinq premiers mois des hostilités, du 2 août au 31 décembre 1914, en raison du grand nombre des blessés et de l'élévation du prix de tous les produits, la Commission administrative ne put faire face aux dépenses que grâce à ses reliquats antérieurs ; elle a soldé cependant son exercice sans déficit. Quoique les calculs ne soient pas encore établis de façon définitive, il est à prévoir – d'après les indications qu'à bien voulu nous fournir M. Domjean, adjoint au maire, et ordonnateur des hôpitaux – il est à prévoir, dis-je, que l'exercice de l'année 1915 se soldera également sans déficit. C'est là un résultat qui honore la Commission administrative et qui montre avec quelles sagesse et quelle intelligence elle assure la gestion de cet établissement hospitalier.
Le public nîmois qui a fai preuve de tant de générosité en faveur des diverses formations sanitaires de notre ville, a négligé l'hôpital Ruffi. A l'exception des retenues que s'impose le personnel sur son traitement et qui s'élèvent à 2,400 francs, les dons en argent des particuliers n'ont atteint, en effet, que la somme dérisoire de 1,845 francs. Ce n'est pas sans quelques tristesse que nous soulignons cette négligence regrettable. Beaucoup de nos concitoyens ont pensé, bien à tort, qu'il n'était pas nécessaire de secourir les blessés soignés à Ruffi puisque la Ville, prenait leurs soins à sa charge, et qu'il était préférable d'exercer leur générosité en faveur de ceux qui étaient hospitalisés dans les formations crées par l'initiative privée. Ils n'ont pas songé que si la Ville donne largement à ses malades le nécessaire, elle ne peut, hélas ! leur procurer ces mille gâteries qui sont douces au cœur de ceux qui ont lutté et qui souffrent. Ils ont besoin de tant de sympathie et d'affection ! Peut-être aussi que la Commission administrative n'a pas plaidé suffisamment auprès du public la cause de ces "grands enfants" qu'elle entourait de soins !… Mais à quoi bon récriminer . il faut que notre population se montre pour eux, à l'avenir, plus généreuse. Il faut aussi que l'administration civile et militaire se montre pour eux si bienveillante, si paternelle qu'ils n'en soient pas à regretter que le hasard ne les ait pas conduits dans d'autres formations sanitaires de notre ville où des compagnons de lutte et d'infortune, plus favorisés, vivent des jours réconfortants dans une atmosphère de calme et de bonté.
Républicain du Gard du 16 janvier 1916 (n°3917) - article de Jean VALMONT
HDC 44
L'Hôpital-Dépôt des Convalescents numéro 44 n'est pas à proprement parler un hôpital ; c'est plutôt un "dépôt de triage" où passent, sans exception, tous les militaires, officiers, gradés ou soldats, qui sortent des hôpitaux de la ville : Ceux qui sont susceptibles de reprendre du service sont dirigés immédiatement sur le dépôt de leur régiment ; ceux dont l'indisponibilité paraît devoir être de longue durée reçoivent, après examen d'une commission, un congé de convalescence ; enfin ceux qui semblent par suite de leur blessure ne plus pouvoir reprendre du service, sont proposés pour la réforme ou la retraite. Les militaires des deux dernières catégories sont dirigés par les soins de l'autorité militaire soit dans leurs famille, soit dans les établissements institués par "l'œuvre de l'Assistance aux Convalescents", fondée par la comtesse Greffülhe, s'ils appartiennent au régions envahies où s'ils sont orphelins.
A l'origine, l'Hôpital-Dépôt des convalescents était installé au 19e d'artillerie et son fonctionnement était assuré par un Comité de dames que dirigeait Madame la Générale Falque et Madame la Colonelle Vincent. Ce n'est que le 17 décembre 1914 que l'autorité militaire, en présence des inconvénients que présentait la promiscuité dans les casernes des hommes de troupe et des convalescents, demanda à l'administration académique qui accéda à son désir avec empressement, de céder à l'armée les locaux de l'Ecole normale d'instituteurs. Le choix du local était excellent. Avec ses grands dortoirs, son infirmerie, son réfectoire, ses cuisines et son vaste jardin l'Ecole normale était prédisposée à sa nouvelle destination.
Le nombre des entrées et sorties, pendant les premiers mois de la guerre, a été assez élevé. L'Hôpital-Dépôt recevait, en effet, en dehors des militaires sortant des hôpitaux du secteur de Nîmes ainsi que les militaires évacués par les trains sanitaires venant de l'arrière de la zone des armées. Ce nombre s'est accru par suite de la création , dans notre ville, de nouvelles formations sanitaires. Il s'élève, à l'heure actuelle, à environ 1,200 par mois. L'Hôpital-Dépôt compte 300 lits réparties de la façon suivant : 200 à l'Ecole normale, 100 à la Maison Prophète.
En raison de l'intensité croissante du mouvement d'évacuation, l'autorité militaire a créé une annexe au Prophète, siège du patronage laïque, mis gracieusement à sa disposition par M. le Préfet du Gard et par M. Claude Gignoux, président du Cercle Nîmois de la Ligue d'Enseignement. Par sa situation exceptionnelle, sa merveilleuse exposition, ses locaux spacieux et sa belle terrasse le Prophète convient admirablement aux soldats malades ou convalescents qui ont besoin de grand air et de soleil.
Rappelons que le Prophète, grâce aux dons consentis par M. le Préfet, va devenir un véritable institut de mécanothérapie placé sous la direction intelligente du Dr Goldenschuh, médecin aide-major, institut qui sera réservé aux malades et blessés du 1er secteur chirurgical de la 15e Région.
C'est M. le docteur Chopard, médecin major de 1re classe – brave homme s'il en fut et qui a laissé de son passage à Nîmes un excellent souvenir – qui a dirigé l'Hôpital-Dépôt depuis sa création jusqu'au 26 juin 1915, date à laquelle il a été envoyé à Avignon pour diriger, en qualité de médecin-chef l'Hôpital-Dépôt de cette ville. Il a été remplacé par M. Maturié, médecin major de 1re classe, un brave homme aussi, ferme mais bienveillant, et d'une compétence indiscutable. Il est admirablement secondé dans sa tâche par le docteur Goldenschuh et M. Gilibert, pharmacien aide-major de 1re classe. L'administration de l'Hôpital-Dépôt est confiée à M. Sandoz, officier d'administration de 3e classe, homme de méthode et d'initiative, dont l'activité est toujours en éveil et chez qui la volonté la plus ferme s'allie à la plus claire intelligence.
En dehors du logement confortable et de la nourriture saine et variée, des effets sont distribués aux militaires réformés, mutilés ou convalescents par les soins de l'officier gestionnaire, M. Sandoz, qui a eu l'heureuse idée d'aménager, dans une des salles de classe de l'école, un magasin d'habillement abondamment pourvu.
Un comité de dames s'est constitué qui entoure les soldats convalescents d'attentions délicates et de sollicitude touchante. C'est Mme Bouzanquet de Balestrier qui remplit avec beaucoup de dévouement les fonctions de secrétaires du Comité. En dehors des services de la couture et de la lingerie, le Comité s'occupe des recherches des familles des soldats originaires des régions envahies, calmant ainsi de légitimes inquiétudes et apportant à ces infortunés l'espoir et le réconfort. Il s'occupe également de la répartition des secours de l'Assistance coloniale, l'œuvre si intéressante du sénateur Henry Bérenger, qui vient en aide aux soldats nécessiteux appartenant à l'armée coloniale.
Enfin, sous la direction éclairée de Mme Bousquet, dont le dévouement inlassable est au-dessus de tout éloge, un ouvroir confectionne du linge et des trousseaux destinés aux soldats malheureux.
Il nous est agréable de constater que la générosité publique s'exerce de façon constante en faveur des militaires de l'Hôpital-Dépôt des convalescents. Des dons en argent sont souscrits qui sont consacrés à l'achat de linge et de vêtements pour les soldats et qui permettent de leur donner pendant leur court séjour au dépôt, un peu de joie et de bien-être.
Que les généreux donateurs en soient remerciés ! Ils font œuvre utile et patriotique.
Amicalement
Guilhem