Re: A propos des infirmers et brancardiers.
Publié : jeu. oct. 30, 2014 7:16 pm
Bonjour à tous,
Les demandes de renseignements concernant les infirmiers, brancardiers et Sections d'Infirmiers Militaires reviennent régulièrement ici ou là sur le Forum. Aussi pour essayer de fixer les idées je me propose de faire un point qui, je l'espère, aidera nos lecteurs. Pour ce je m'appuierai très fortement sur l'ouvrage du Docteur Marc MORILLON récemment paru en librairie: "Le Service de Santé 1914-1918", Bernard Giovanangéli Editeur. Ouvrage que je me permets de recommander à toutes celles et tous ceux qui s'intéressent au Service de Santé de la Grande Guerre. L'iconographie est abondante, riche et ce qui ne gâte rien de qualité.
Au début des hostilités, la profession d'infirmier (civil ou militaire) n'est pas définie, codifiée comme aujourd'hui. A cette époque un infirmier militaire (ou civil) est plus un auxiliaire sanitaire qu'un véritable soignant. Cette acception correspond à une partie des soldats et sous-officiers du Service de Santé; les autres sont des brancardiers.
Une distinction doit être faite entre les infirmiers des régiments et les infirmiers des Sections d'Infirmiers Militaires (SIM).
Les infirmiers des régiments sont des soldats du régiment mis à disposition du médecin-chef (4 par bataillon dans l'infanterie). Ce sont souvent des soldats ne pouvant pas servir en unité de combat (inaptitudes physiques). Le médecin-chef est responsable de leur formation; ils peuvent être employés au service des malades légers soignés à l'infirmerie de l'unité; ils peuvent aussi suivre des stages de perfectionnement en hôpitaux. Ils sont commandés par un sergent infirmier ou brancardier. Ils portent l'uniforme du régiment.
Les infirmiers des SIM sont de deux types: 1- les infirmiers de visite habilités à faire des pansements, des gestes de petite chirurgie et à relever les prescriptions des médecins. Ils ont suivi un stage de formation (2 mois en hôpital). Leur qualification leur interdit de combattre. Ils ont droit au port d'un caducée sur leur col. 2- les infirmiers d'exploitation sont des auxiliaires employés à de multiples tâches logistiques: transport, nettoyage, alimentation, gardiennage... ou administratives (écritures). Ils n'ont pas droit au caducée et portent le numéro de leur section en rouge sur fond bleu.
Les infirmiers des hôpitaux sont eux aussi administrés par les SIM et constituent l'ossature du Service de Santé de l'époque. La plupart d'entre eux appartiennent au cadre auxiliaire et sont des étudiants en médecine.
A la veille de la mobilisation il y a 25 SIM (une par CA) soit 8870 infirmiers dont la moitié environ proviennent de la conscription. Chaque section est commandée par un officier d'administration. Les SIM emploient également des médecins et pharmaciens auxiliaires qui sont des étudiants qui ne sont plus sursitaires ou qui n'ont pas validé suffisamment d'inscriptions pour être aides-majors.
(à suivre)
Cordialement,
Jean RIOTTE
Les demandes de renseignements concernant les infirmiers, brancardiers et Sections d'Infirmiers Militaires reviennent régulièrement ici ou là sur le Forum. Aussi pour essayer de fixer les idées je me propose de faire un point qui, je l'espère, aidera nos lecteurs. Pour ce je m'appuierai très fortement sur l'ouvrage du Docteur Marc MORILLON récemment paru en librairie: "Le Service de Santé 1914-1918", Bernard Giovanangéli Editeur. Ouvrage que je me permets de recommander à toutes celles et tous ceux qui s'intéressent au Service de Santé de la Grande Guerre. L'iconographie est abondante, riche et ce qui ne gâte rien de qualité.
Au début des hostilités, la profession d'infirmier (civil ou militaire) n'est pas définie, codifiée comme aujourd'hui. A cette époque un infirmier militaire (ou civil) est plus un auxiliaire sanitaire qu'un véritable soignant. Cette acception correspond à une partie des soldats et sous-officiers du Service de Santé; les autres sont des brancardiers.
Une distinction doit être faite entre les infirmiers des régiments et les infirmiers des Sections d'Infirmiers Militaires (SIM).
Les infirmiers des régiments sont des soldats du régiment mis à disposition du médecin-chef (4 par bataillon dans l'infanterie). Ce sont souvent des soldats ne pouvant pas servir en unité de combat (inaptitudes physiques). Le médecin-chef est responsable de leur formation; ils peuvent être employés au service des malades légers soignés à l'infirmerie de l'unité; ils peuvent aussi suivre des stages de perfectionnement en hôpitaux. Ils sont commandés par un sergent infirmier ou brancardier. Ils portent l'uniforme du régiment.
Les infirmiers des SIM sont de deux types: 1- les infirmiers de visite habilités à faire des pansements, des gestes de petite chirurgie et à relever les prescriptions des médecins. Ils ont suivi un stage de formation (2 mois en hôpital). Leur qualification leur interdit de combattre. Ils ont droit au port d'un caducée sur leur col. 2- les infirmiers d'exploitation sont des auxiliaires employés à de multiples tâches logistiques: transport, nettoyage, alimentation, gardiennage... ou administratives (écritures). Ils n'ont pas droit au caducée et portent le numéro de leur section en rouge sur fond bleu.
Les infirmiers des hôpitaux sont eux aussi administrés par les SIM et constituent l'ossature du Service de Santé de l'époque. La plupart d'entre eux appartiennent au cadre auxiliaire et sont des étudiants en médecine.
A la veille de la mobilisation il y a 25 SIM (une par CA) soit 8870 infirmiers dont la moitié environ proviennent de la conscription. Chaque section est commandée par un officier d'administration. Les SIM emploient également des médecins et pharmaciens auxiliaires qui sont des étudiants qui ne sont plus sursitaires ou qui n'ont pas validé suffisamment d'inscriptions pour être aides-majors.
(à suivre)
Cordialement,
Jean RIOTTE