Re: Blessé intrépide
Publié : dim. sept. 01, 2013 8:34 pm
Bonsoir à toutes et à tous,
Pour changer un peu, un peu de poésie dans ce monde de brutes………….
(Article trouvé dans « Le journal de Cette » à la date du 9 janvier 1915.)
Un jeune sergent -fourrier de zouaves, qui à son passage à Cette en septembre dernier, fut reçu chez un de nos compatriotes, ami se son père, vient d’adresser à la demoiselle de la maison la lettre suivante :
Mademoiselle,
Je vous écris de l’ambulance où je me trouve depuis ce matin, et c’est ma foi, le seul moment que j’ai de libre depuis mon départ de Cette.
Je vous avais promis des fleurs en voici trois ou quatre dans cette lettre. Je sais très bien qu’elles sont ordinaires, mais j’espère que vous me pardonnerez d’avoir osé vous les envoyer. Si je vous avoue sincèrement que je n’en ai pas trouvé de plus belles à vous offrir. Dans ces champs dévastés, les fleurs deviennent rares.
J’en avais trouvé deux, une blanche et une bleue, lorsque hier dans une charge à la baïonnette je suis tombé frappé par une balle boche. C’est alors que près de moi, j’ai cueilli la troisième, mais était comme elle blanche aussi, je l’ai teinté de mon sang, afin de vous offrir la bleue, la blanche et la rouge.
Ne vous alarmez pas pour moi, Mademoiselle, car ma blessure n’est pas mortelle et j’espère bien sous peu rejoindre mes compagnons sur le front.
Cette fois mes fleurs seront plus belles, car elles viendront d’Alsace où je les cueillerai pour vous le jour où nos entrerons dans Strasbourg et où sous toutes ses cloches flotterons pour toujours les trois couleurs françaises.
Je vous baise la main.
Jolie lettre, mais il est intrépide……………
Bonne soirée
Pour changer un peu, un peu de poésie dans ce monde de brutes………….
(Article trouvé dans « Le journal de Cette » à la date du 9 janvier 1915.)
Un jeune sergent -fourrier de zouaves, qui à son passage à Cette en septembre dernier, fut reçu chez un de nos compatriotes, ami se son père, vient d’adresser à la demoiselle de la maison la lettre suivante :
Mademoiselle,
Je vous écris de l’ambulance où je me trouve depuis ce matin, et c’est ma foi, le seul moment que j’ai de libre depuis mon départ de Cette.
Je vous avais promis des fleurs en voici trois ou quatre dans cette lettre. Je sais très bien qu’elles sont ordinaires, mais j’espère que vous me pardonnerez d’avoir osé vous les envoyer. Si je vous avoue sincèrement que je n’en ai pas trouvé de plus belles à vous offrir. Dans ces champs dévastés, les fleurs deviennent rares.
J’en avais trouvé deux, une blanche et une bleue, lorsque hier dans une charge à la baïonnette je suis tombé frappé par une balle boche. C’est alors que près de moi, j’ai cueilli la troisième, mais était comme elle blanche aussi, je l’ai teinté de mon sang, afin de vous offrir la bleue, la blanche et la rouge.
Ne vous alarmez pas pour moi, Mademoiselle, car ma blessure n’est pas mortelle et j’espère bien sous peu rejoindre mes compagnons sur le front.
Cette fois mes fleurs seront plus belles, car elles viendront d’Alsace où je les cueillerai pour vous le jour où nos entrerons dans Strasbourg et où sous toutes ses cloches flotterons pour toujours les trois couleurs françaises.
Je vous baise la main.
Jolie lettre, mais il est intrépide……………
Bonne soirée