Bonjour,
Je voudrais savoir à quoi correspond le terme de "blessé" dans les J.M.O., c'est à dire si c'est relatif à un retrait de la zone de combat (combien de jours ?) et donc en relation avec la gravité de la blessure, ou est-ce à des fins de statistiques par exemple.
J'ai retrouvé dans un J.M.O. le nom (pas le prénom) d'un membre de ma famille qui figure parmi les blessés d'une attaque, or j'ai demandé au SAMHA des informations le concernant : il y a bien un document, mais pour une blessure antérieure. Peut-être que c'est une autre personne.
Je voudrais donc savoir si on peut être marqué blessé dans un J.M.O. et rester au front, sans passer par un hôpital (et donc laisser des traces écrites d'entré/sortie).
Je ne sais pas si je suis très clair...
Merci d'avance,
Arnaud
Bonsoir zigzag, bonsoir à tous,
Je vais essayer moi aussi d'être aussi clair que possible mais quelquefois c'est difficile tant les sujets sont vastes ou compliqués à expliquer.
Pour un combattant, je ne connais que les situations ou états suivants:
-apte au service,
-malade,
-blessé,
-mort,
-disparu,
Donc un blessé, recueilli ou qui se rend de lui-même au PS de son unité, est enregistré immédiatement comme blessé et traité comme tel et reçoit les soins urgents dont il a besoin. De là, il est conduit OBLIGATOIREMENT au triage.
A partir de là, il peut être classé:
-blessé assis,
-blessé couché,
-intransportable,
-éventuellement éclopé, c'est à dire que le triage considère qu'après 4 à 5 semaines de soins et de repos, notre homme peut rejoindre son unité directement sans passer par la case ZI.
Les 2 premières catégories de blessés sont uniquement à usage du choix de la manière dont doit s'exécuter le transport à tous les stades ultérieurs (TS notamment).
Donc, si un soldat est considéré comme blessé, malade ou éclopé, il a forcément été admis et enregistré au minimun dans 2 FS: l'amb. affectée au triage désignée par l'ordre du jour, par où il a forcément transité (étiquetage, réfection de son pansement, injection anti-ténanique, pose d'une attelle, point de suture, ... et ensuite, à l'amb. ou l'HOE qui a été désigné par le triage en fonction de la pathologie rencontrée.
Chacune de ces FS tient au minimum un Registre des Entrées et la partie administrative est la première étape que franchit le blessé ou le malade à son arrivée en entrant dans les locaux.
Cette manière de faire se répétera à tous les stades ultérieurs éventuels selon son cursus.
En fin de traitement, le médecin qui examinera le blessé délivrera le billet de sortie avec les mentions qui conviennent, guéri, convalescence, séjour pour "prendre les eaux", etc. La dite FS enregistrera la sortie et le moyen utilisé (TS n° par exemple) et l'adresse s'il s'agit d'une permission en ZI ...
Au niveau des JMO, comme celui-ci n'est pas tenu par un médecin, mais par un scribe souvent après coup, on s'en tient à la qualification qui aura été retenue par le PS et on peut admettre sans difficulté qu'un blessé présente suffisamment de marques pour que son état ne puisse être mis en doute (je mets de côté le cas des blessés volontaires, mutilés ou simulateurs). Je rappelle qu'au PS, le soldat est vu par un médecin de bataillon ou un de ses adjoints (MAM1 ou MA) qui sont présents, interviennent, assistent les infirmiers, ...
Un blessé est donc enregistré comme blessé avec inscription sur sa fiche individuel sans autre considération que l'avis médical constaté (avec des erreurs certes possible, cela s'est vu) et à ce stade il n'est pas question de définir un délai pour la reprise de service.
Si la blessure est suffisamment grave, l'homme subira vraisemblablement une intervention chirurgicale en ZA; S'il est qualifié d'intransportable, je ne m'étend pas, il sera naturellement traité au plus près et au plus rapide.
Votre hypothèse d'un blessé, répertorié dans un JMO, retourné au front sans passer par une FS quelconque me paraît peu vraisemblable. Je pense qu'en réalité le JMO dit vrai mais les archives du SAMHA peuvent être et sont lacunaires !!! et effectivement on peut aboutir à retrouver trace d'une blessure antérieure mais pas de celle que l'on cherche. Encore faut-il voir de près la question des dates, du nom de l'unité car un soldat blessé plusieurs fois peut changer d'affectation à son retour en ZA surtout s'il a été absent plusieurs mois.
Je crois que ce sujet à déjà été évoqué ici, dans le passé à plusieurs reprises.
Malgré toute leur bonne volonté, il faut bien comprendre que ces archives, pour importantes qu'elles soient, ne permettent pas de retrouver systématiquement toutes les traces que l'on souhaiterait: absence de documents, tenue manuelle jusqu'à un passé tout récent. Enfin et surtout, il faut s'enlever de la tête que chacun va trouver là un dossier individuel épais dans lequel il puisera tout son bonheur et aussi, autre aspect, que l'on ne peut pas passer 3 heures dans recherches tous azimuts à partir de fragments d'informations plus ou moins mélangées, d'approximations, voire de suppositions ...
Bon week-end,
Cordialement,