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Re: Trajet train semi permament

Publié : mar. juil. 06, 2010 6:15 pm
par Laurent59
Bonjour à tous, durant l'étude d'un dossier de soldat, une information indique qu'à la suite d'une blessure il est embarqué dans un train semi permanent n°1 midi: départ de Troyes (le 25 mars) pour une arrivée à Rodez 2 jours plus tard.

Question: est ce que le blessé restait dans le train (la nuit) durant les jours de trajet dépassant 1 journée ?

merci

Laurent :hello:

Re: Trajet train semi permament

Publié : mer. juil. 07, 2010 9:51 pm
par Laurent59
Personne ???

merci

Laurent :hello:

Re: Trajet train semi permament

Publié : mer. juil. 07, 2010 10:15 pm
par marcel clement
Bonsoir,

Tout va dépendre du type de blessure. Si c'est un blessé léger pourquoi ne pas le faire descendre en cas de nécessité.
Si c'est un blessé grave, il faudra éviter de le mobiliser sans un motif impérieux .



Amicalement,


Alain MC

Re: Trajet train semi permament

Publié : ven. juil. 16, 2010 11:04 pm
par LABARBE Bernard
Bonjour,
Train semi-permanent, improvisé, vu également ça dans les listes du SAMHA 57ème R.I. que j'épluche (dur dur !!!!). Midi, Est, il s'agit du nom des Cies de chemins de fer à l'époque. Cela dit je pense que durant le transport les blessés restaient dans ces trains sanitaires qui étaient donc équipés pour... Aucune raison sauf décès, de les débarquer aux escales.
Cordialement,
Bernard

Re: Trajet train semi permament

Publié : ven. juil. 16, 2010 11:11 pm
par Laurent59
Bonjour,
Train semi-permanent, improvisé, vu également ça dans les listes du SAMHA 57ème R.I. que j'épluche (dur dur !!!!). Midi, Est, il s'agit du nom des Cies de chemins de fer à l'époque. Cela dit je pense que durant le transport les blessés restaient dans ces trains sanitaires qui étaient donc équipés pour... Aucune raison sauf décès, de les débarquer aux escales.
Cordialement,
Bernard
Merci, j'avais déjà trouvé une partie de la réponse dans l'excellent ouvrage de Larcan >>> ICI

Laurent :hello:

Re: Trajet train semi permament

Publié : ven. juil. 16, 2010 11:19 pm
par LABARBE Bernard
Re,
Répondu à chaud suite mes fouilles, mais il se trouve que j'ai cet ouvrage, gros pavé à recommander.
Cordialement,
Bernard

Re: Trajet train semi permament

Publié : sam. juil. 17, 2010 6:45 pm
par FrOLIER
Bonjour

j'apporte quelques éléments de réponse à votre question.

La réponse est OUI - Le blessé pouvait rester dans le train de nuit. Il n'était débarqué exceptionnellement que dans le cas d'une révision générale ou ponctuelle de voitures sanitaires opérée (vers 1918) sur le quai, par un organisme dédié du service de santé appelé "régulatrice sanitaire" et plus généralement lorsque sa blessure qui avait évoluée nécessitait son débarquement pour traitement opératoire ou hospitalisation d'urgence. Il était généralement laissé aux soins des infirmeries de gare de la Société de secours aux blessés militaires qui étaient réparties sur tous les axes d'évacuation et qui se chargeaient de lui trouver une place dans l'un des hôpitaux de la ville traversée.

Quant à la durée du voyage. Rien de plus "normal"... La marche des trains sanitaires sur l'ensemble du réseau pour la durée de la guerre n'excédait pas 20/25Kms-heure - à l'instar des trains de troupes - Deux exceptions :
- A compter de 1915, l'organisation de marches dites "express", exemples : Besançon/Lyon (5h10 au lieu de 11h28); Iss-sur-Till/Montpellier (12h42 au lieu de 27h47), etc.
- à compter de 1917, systématisation des trains dits "rouges" à marche express pour les blessés non opérés (évacuations primaires).

Quelques infos concernant le TSSP Midi n°1 : Organisation des trains sanitaires semi-permanents,à compter d'octobre 1914, en remplacement des trains sanitaires improvisés (TSI) qui avaient été décriés en août-septembre 1914. Initialement les types Midi accueillaient 150 blessés couchés et 500 assis, avec comme garage Chaumont (Haute Marne). En décembre 1914,jugés trop lourds ils furent dédoublés (avec numérotation bis pour les nouveaux). Ce type Midi était sans intercirculation entre les voitures et son service était très difficile... On le trouve au 25/4/1916, à 70 couchés et 275 assis.

Les JMO des trains sanitaires sont détenus par les archives du Musée du service de santé au Val-de-Grâce à Paris. Il est possible que celui du Midi n°1 y soit ? Pour ma part j'y passe prochainement et je vous tiendrai au courant - à moins que l'un de nos passionnés forumeurs ne me devance...

Quand on traite d'évacuations sanitaires par voie ferrée il est essentiel de connaître l'année du transport, compte tenu de l'évolution des moyens...

Dans le cas où les évacuations sanitaires par voie ferrée et les trains sanitaires vous intéressent ... je vous "recommande" la lecture du dossier thématique (p. 26-46) qui figure dans le tome 2 des Hôpitaux militaires dans la Guerre de 1914-1918, éd.Ysec, Louviers de Quénec'hdu et votre serviteur. Une version remaniée du Précis d'organisation et de fonctionnement du service de santé, qui figurera dans le tome 3, prendra en compte une trentaine de nouvelles "entrées" sur les évacuations sanitaires VF et les trains sanitaires.

cordialement


Re: Trajet train semi permament

Publié : sam. juil. 17, 2010 7:15 pm
par Laurent59
Merci pour cette réponse ! je possède le tome 2 de cette série très riche en infos...

"Evacué par train sanitaire le 25 mars 1915 depuis Troyes sur le SP1 MIDI vers Montpellier. Puis débarque à Rodez le 27 mars 1915" voici pourquoi j'ai posé la question concernant le parcours de ce soldat, 2 jours de trajet pour aller de Troyes à Montpellier.

Si vous pouvez obtenir des infos sur ce train sanitaire tenez moi au courant.

merci

Laurent :hello:

Re: Trajet train semi permament

Publié : sam. juil. 24, 2010 5:57 pm
par FrOLIER
Bonjour

J'ai consulté cette semaine les JMO des trains sanitaires au Val de Grâce... et pas de JMO pour le TSSP Midi 1 en mars 1915...

Le seul JMO disponible concernant le Midi 1, donne les dates suivantes : 19/5/15 au 2/07/16.
Pour son double (dédoublé en décembre 1914) le Midi 1bis : JMO du 28/01/15 au 26/01/19.

Des dizaines de voyages sont détaillés... à titre d'exemple, trouvez quelques vues de pages du Midi 1bis, à la même époque...

cordialement

ImageImageImage

Re: Trajet train semi permament

Publié : sam. juil. 24, 2010 8:48 pm
par MP 92
Bonjour à tous, durant l'étude d'un dossier de soldat, une information indique qu'à la suite d'une blessure il est embarqué dans un train semi permanent n°1 midi: départ de Troyes (le 25 mars) pour une arrivée à Rodez 2 jours plus tard.

Question: est ce que le blessé restait dans le train (la nuit) durant les jours de trajet dépassant 1 journée ?

merci

Laurent :hello:
Bonjour à tous,

Pour compléter les réponses très fouillées déjà apportées par FrOlier, je voudrais rappeler un certain nombre de considérations de nature à éclairer la question des transports par TS.

1°) un train sanitaire est d’abord une formation sanitaire, dirigée par un médecin-chef avec une équipe de médecins soit aide-major, soit auxiliaire, pharmacien, infirmiers qui s’occupent des évacués tout au long du voyage et qui sont sous leur responsabilité comme dans toute FS immobilisée. Si donc un état s’aggrave, après décision du médecin, le blessé sera débarqué au premier arrêt en coordination avec le SS local (au minimum infirmerie en gare) et/ou la régulatrice sanitaire.

2°) C’est une évidence que de le dire mais un TS transporte des blessés ou des malades de toutes sortes, de gravités différentes, théoriquement en état de supporter un long voyage sans « nuire ou hypothéquer » leurs états futurs. La destination en est connue à l’avance et dépend de la région affectée à la date en question, à telle ou telle armée. Vu les temps de voyage déjà très longs, un TS roule nuit et jour !

3°) Les gares durant la guerre sont sous la surveillance étroite et permanente de « contrôleurs » qui exercent une véritable police des quais et des abords, très stricte. Ils sont en rapport constant avec le commissaire-régulateur de la gare régulatrice la plus proche et/ou avec la prévôté qui n’est jamais très loin. Dans certains cas, selon les circonstances et le contexte local, les TS ont pu stationner en pleine voie, loin des quais, ce qui ne facilitait pas les déchargements ou chargements éventuels.
Un TS a un plan de marche et est annoncé et n’arrive pas à l’improviste dans telle ou telle gare, même s’il y a du retard.

A ce jour, nous n’avons pas souvenir d’exemples d’évacués transbordés à terre pour la nuit ou qui décideraient de « déserter » un convoi pour des raisons personnelles.
Sauf dans les quelques cas lamentables de 1914 où des trains de marchandises ont été affrétés à la hâte et livrés quasi à eux-mêmes (pseudos TS), le transport par voie ferrée n’a cessé de s’améliorer.

Cordialement,