Re: Grippe : revue de presse 42, 43 et voisins
Publié : mar. août 11, 2009 5:25 pm
Bonjour en tous,
Dans le cadre des recherches effectuées sur les Poilus de ma commune (Villars 42), j'en ai profité pour lire la presse locale de l'époque (journal La Tribune.
J'ai notamment effectué des relevés concernant tout ce qui touchait à l'épidémie de grippe. On y parle en priorité des départements 42 et 43 mais aussi du 38, 07, 69, 03...
Il y a quelques "perles" comme le général gouverneur de Lyon qui interdit la vente et le jet de confetti ceux-ci étant « les véhicules les plus nocifs de tous les microbes ».
D'une manière générale on y relève une première vague octobre/novembre, puis une autre en décembre et une troisième en février.
Plus étonnant pour le néophyte que je suis, l'article du 29 mai 1918 qui laisse présager la pandémie qui s'en suivit.
A noter aussi les découvertes successives de vaccins...sans suite a priori..
Cordialement
Pierre
Le 29 mai 1918 : l’épidémie de grippe qui sévit depuis quelques jours continue à faire beaucoup de victimes. A Madrid on enregistre plus de 120 000 cas. L’épidémie sévit même chez les animaux. On croit dans le public que l’affection vient des microbes apportés par les sous marins allemands.
Le 9 juillet 1918 : le journal annonce que le Kaiser serait gravement atteint par la grippe.
Le 22 juillet 1918 : les Municipalités de Berne et de Fribourg (Suisse) interdisent tous les spectacles et représentations.
Le 13 septembre 1918 : l’épidémie de grippe sévit à nouveau en Espagne.
Le 13 septembre 1918 : ravages annoncés dans la population civile de Gap. On envisage la fermeture de tous les cafés.
Le 15 septembre 1918 : des cas de grippe espagnole constatés à la caserne de Toulon.
Le 16 septembre 1918 : l’influenza espagnole est particulièrement violente dans le Norland en Suède.
Le 19 septembre 1918 : un cas de décès annoncé à Thizy (69).
Le 25 septembre 1918 : la grippe espagnole règne dans toute la Suède.
Le 28 septembre 1918 : rentrée des classes retardée au 14 octobre dans le Rhône par mesure préventive.
Le 29 septembre 1918 : rentrée des classes ajournée au 14 octobre dans l’arrondissement de Saint-Etienne (42) par mesure de précaution.
Le 2 octobre 1918 : la grippe sévit toujours fortement à Lyon.
Le 3 octobre 1918 : la grippe espagnole sévit en Haute Loire.
Le 6 octobre 1918 : mesures contre la grippe données par le service d’hygiène de Saint-Etienne (42).
Le 6 octobre 1918 : nombreux cas annoncé à Saint-Jean-Soleymieux (42).
Le 7 octobre 1918 : grippe en décroissance en Saône et Loire ; nombreux cas et plusieurs victimes à L’Arbresle dans le Rhône.
Le 8 octobre 1918 : 50 personnes alitées et plusieurs décès à Saint-Just-en-Chevalet (42).
Le 8 octobre 1918 : le général Joffre est grippé. Des centaines de morts à Tanger.
Le 9 octobre 1918 : mesures prises dans les écoles de Saint-Etienne (42), visites suspendues dans les hôpitaux. Ecole normale fermée en Ardèche. Terribles ravages à Langeac en Haute Loire.
Le 11 octobre 1918 : la grippe espagnole sévit avec intensité à Montbrison (42), la liste des décès s’allonge. Fermeture des écoles au Puy (43) jusqu’au 3 novembre.
Le 13 octobre 1918 : rappel des précautions d’hygiène à Saint-Etienne (42) et bilans comparés avec l’année précédente.
Le 13 octobre 1918 : le virus de la grippe est identifié par deux savants français. L’épidémie est en décroissance dans le Var. L’épidémie en extension au Danemark, l’enseignement est suspendu.
Le 13 octobre 1918 : liste de l’attribution de la médaille des épidémies aux infirmières méritantes. Création d’un corps d’infirmières à Lyon.
Le 14 octobre 1918 : la découverte du microbe de la grippe parait sérieuse. 487 décès en un jour à Barcelone.
Le 15 octobre 1918 : précaution dans les usines de Saint-Etienne. Fermeture des écoles à Saint-Romain-le-Puy (42). Décès à La Ricamarie (42). Fermeture des spectacles à Grenoble et à Clermont-Ferrand.
Le 16 octobre 1918 : l’épidémie frappe Marcilly le Chatel (42). A Givors (69), le maire interdit les spectacles et fait désinfecter les locaux publics. A Macon les médecins militaires soignent les civils. A Chalons sur Saône distribution de sulfate de quinine dans les pharmacies. A Chauffailles (71) de nombreuses familles touchées. Fermeture des écoles jusqu’au 3 novembre dans les arrondissements de Clermont-Ferrand et de Thiers.
Le 18 octobre 1918 : la grippe fait plusieurs victimes à Bussières (42). A Vienne (38) les cérémonies religieuses sont supprimées dans les églises et les temples. Les lieux publics sont lavés chaque jour avec une solution antiseptique. Néanmoins l’épidémie parait en décroissance.
Le 20 octobre 1918 : les cafés, théâtres, lieux publics de Budapest sont fermés jusqu’au 4 novembre.
Le 20 octobre 1918 : fermeture des spectacles à Saint-Etienne et suppression des messes d’enterrement. Fermeture des écoles à Saint-Just sur Loire (42). La grippe continue à sévir à Montbrison (42).
Le 21 octobre 1918 : interrogation des députés concernant la pénurie de médicaments.
Arrêté du préfet de la Loire visant à : 1) fermer les salles de spectacles, cinémas et réunions ; 2) déclarer les décès dus à la grippe ; 3) tous les véhicules de transport en commun devront être désinfectés chaque jour ; 4) mêmes dispositions pour les gares, postes, banques, usines et locaux de séjour en commune ; 5) les planchers des salles des cafés et restaurants devront être lavés chaque jour avec une solution antiseptique.
Rappel aux voyageurs de tramways interdiction de cracher et aux receveuses conseil de détacher les billets sans les humecter.
Suppression des trains 3 et 4 entre Saint-Etienne et Maclas (42) en raison de l’épidémie sui sévit sur le personnel de la société des chemins de fer du centre.
L’épidémie de grippe sévit au Puy (43) avec une intensité inquiétante.
L’évêque de Clermont-Ferrand décidé que jusqu’au 4 novembre les offices seraient abrégés et que les messes d’enterrement pourraient être supprimées.
A Moulins licenciement des écoles élémentaires et maternelles jusqu’au 4 novembre et fermeture des salles de concertes, théâtres et tous spectacles cinématographiques ou autres. Fermeture temporaires des lycées et écoles normales.
A Marcoux (42) : cas de grippe infectieuse sans avoir provoqué des cas mortels.
Le 22 octobre 1918 : à Saint-Etienne, suppression des cérémonies funéraires. Les convois funéraires se rendront au cimetière sans passer par l’église. L’absoute sera donnée au domicile des personnes décédées.
A Montceau les Mines, état des décès dont 16 sont dus à la grippe.
Au Creusot, en raison de l’épidémie, fermeture des bureaux des postes et télégrammes.
Nombreux malades à Véranne (42), usines et écoles fermées. Néanmoins aucun cas mortel signalé à ce jour.
Rappel des mesures contre la grippe : port d’un voile, lavage des mains, lavage du linge des malades.
A l’institut Pasteur, un médecin expérimente la grippe sur lui-même.
Le 23 octobre 1918 : le ministère de l’instruction publique annonce une session spéciale de baccalauréat mi novembre pour les malades.
Annonce du décès à Paris du champion cycliste Parent décédé de la grippe à 33 ans.
Le transport des militaires grippés dans la zone de l’intérieur en question.
Conseils prophylactiques pour lutter contre la grippe.
En raison des nombreux cas de grippe la session des assises de la Loire pourrait être retardée.
L’école des Mutilés de la Loire est transférée.
Un vaccin préventif de la grippe découvert à Toronto, 7000 doses ont déjà été distribuées.
Le 24 octobre 1918 : à Tournon, suppression de la cérémonie de la Toussaint afin d’éviter les attroupements.
Une femme décède dans l’express Marseille-Dijon.
A Roanne (42) , l’épidémie de grippe est en décroissance. Un arrêté municipal prescrit des mesures prophylactiques.
La Clayette (Saône et Loire) la grippe espagnole sévit de façon très intense, bureau des postes est resté fermé.
Le 25 octobre 1918 : à Lyon la grippe parait en décroissance. Les directeurs des salles des spectacles ont nettoyé et désinfecté leurs établissements, la réouverture sera ré-autorisée le 4 novembre.
A Saint-Etienne l’épidémie reste stationnaire, la mortalité est en décroissance.
Les lycées de Paris sont fermés. La rentrée aura lieu le lundi 4 novembre.
La grippe continue à faire des ravages dans la région grenobloise. Par manque de cercueils, des corps sont restés 8 jours sans être inhumés.
Le cardinal de Lyon dispense de jeun et d’abstinence les catholiques.
A Lyon réouverture des salles de spectacle.
A Annonay (07), la maladie d’abord bénigne, fait des ravages avec 37 décès la semaine dernière, les docteurs sont sur les dents.
A Langogne (Lozère) l’épidémie sévit, on signale de nombreux morts.
Le 26 octobre 1918 : à Annonay (07), atteint de la grippe il se jette par la fenêtre.
A Chauffailles (71) la grippe continue à sévir.
Au Puy (43), 66 décès enregistrés la semaine dernière dont 24 causés par la grippe.
A Vienne, 14 déclarations de décès vendredi. La grippe atteint son point culminant. La garnison est consignée.
Fermeture des classes et des spectacles dans le Loiret.
Le maire de Montceau-les-Mines ferme les églises, tous les rassemblements publics sont interdits. Des mesures énergiques de désinfections sont engagées.
Le 28 octobre 1918 : à Riom la grippe fait encore des victimes.
Les écoles resteront fermées à Vienne. Fermeture des écoles à Gap.
A Annonay (07), le pèlerinage de la Toussaint n’aura pas lieu.
Interrogation de M.Merlin, député de la Loire au Ministère des Travaux publics concernant les transports de voyageurs.
Le 29 octobre 1918 : la rentrée des écoles publiques et privées est reportée et fixée au 18 novembre.
A Montceau les Mines ouverture d’une station sanitaire servant d’hôpital pour l’isolement des malades.
A Cluny (Saône et Loire) la grippe continue à sévir. Demande que des médecins mobilisés soient mis en sursis.
Les écoles restent fermées dans l’Ardèche jusqu’au 21 novembre inclus.
L’état sanitaire s’améliore à Lyon, néanmoins les écoles resteront fermées au moins jusqu’au 11 novembre.
Le 31 octobre 1918 : l’épidémie de grippe s’est accentuée à Andrézieux (42) avec 5 décès en 5 jours. Plusieurs usines n’ont pas le quart de leur personnel valide.
A Grenoble, les cérémonies funéraires ne se font plus dans les églises. La réouverture des établissements scolaires n’aura pas lieu le 4 novembre.
Les médecins et pharmaciens militaires à la disposition de la population civile.
Echos d’un remède efficace contre la grippe mis au point par injection par un docteur de Vienne (Autriche).
Le 1er novembre 1918 : un nouveau sérum mis au point par les bactériologistes suédois.
Deux mille décès en Norvège pour le mois de septembre.
Nécrologie de Mlle Chautard de Montbrison (42).
Le 2 novembre 1918 : la grippe continue à sévir avec 2166 décès à Paris cette semaine contre 721 en période normale. Néanmoins on enregistre une tendance à l’atténuation.
A Unieux (42), le mari, père de 4 enfants, meurt de la grippe, sa femme se jette dans un puits et décède.
A Saint-Paul-en-Cornillon (42) nécrologie d’une jeune institutrice réfugiée particulièrement dévouée.
Le 3 novembre 1918 : fermeture des écoles dans l’Ardèche jusqu’au 21 novembre inclus. Les écoles de Tournon sont licenciées jusqu’au 1er décembre inclus.
La grippe est en décroissance à Lyon, les décès sont beaucoup moins nombreux, hier à eu lieu la réouverture des spectacles. Néanmoins interdiction formelle aux soldats de fréquenter les spectacles quels qu’ils soient.
A Montbrison (42), la revue a été remise pour cause d’épidémie de grippe.
Le 4 novembre 1918 : à Saint-Just-sur-Loire (42), l’épidémie semble s’accentuer. On enregistre chaque jour plusieurs décès.
Les écoles du département de la Haute Loire resteront fermées par suite de la grippe qui sévit encore.
Le 5 novembre 1918 : à Gap, réflexion en cours concernant la réouverture des écoles.
A Bully (42) les écoles resteront licenciées jusqu’au 18 novembre par décision du Préfet.
Le 6 novembre 1918 : au Puy (43) le concours en vue de l’attribution des bourses départementales est reporté. Au Puy, un pharmacien meurt de la grippe.
A Grenoble (38) l’épidémie est en phase décroissante, réouverture des spectacles à partir du 9 novembre.
Consigne médicale : ne pas prendre trop de quinine ni d’aspirine qui font tomber la fièvre mais n’empêchent pas l’infection de se produire.
Le 7 novembre 1918 : à Grenoble (38) la rentrée des classes est fixée au lundi 11 novembre, les locaux scolaires devant être au préalable désinfectés.
Le 8 novembre 1918 : la ville de Geugnon (71) avait été épargnée jusque là, mais plusieurs cas de grippe se sont manifestés et 2 décès sont attribués à cette maladie.
A Chazelles sur Lyon (42) l’épidémie est en décroissance, le nombre de malades est moindre et cette semaine il n’y eut que quelques décès à enregistrer.
Les classes commenceront le 18 novembre à l’école professionnelle de Montbrison (42).
A Lyon la rentrée scolaire est fixée au 11 novembre.
A Vienne (38) la rentrée de l’école supérieure de filles est fixée au dimanche 17 novembre pour les internes et au 18 novembre pour les externes.
Dans l’Allier, l’épidémie de grippe sévit toujours. Le Préfet a décidé que toutes les écoles de l’enseignement primaire, public ou privé, serait de nouveau fermées du 10 au 17 novembre. Les théâtres, cinémas, concerts et autres spectacles sont interdits jusqu’à nouvel ordre dans toute le département de l’Allier.
Le 9 novembre 1918 : l’épidémie de grippe semblant décroitre légèrement dans la Loire, la commission d’hygiène a décidé d’autoriser la réouverture des écoles et des spectacles le lundi 18 novembre.
Le 10 novembre 1918 : à Allègre (43) décès d’une jeune femme de 25 ans par rechute de la grippe.
Le 15 novembre 1918 : à Saint-Etienne (42), la réouverture des spectacles est autorisée à compter du samedi 16 novembre.
Le 15 novembre 1918 : à Firminy, après une légère accalmie la terrible épidémie croit en intensité. Le maire Ernest Laffont prend un arrêté municipal visant à supprimer les messes de funérailles et à réglementer les enterrements.
A Lyon on annonce la fin de la grippe. Les convois funéraires sont rétablis à compter du 20 novembre. Le général Ebener gouverneur de Lyon, prend un arrêté visant à interdire la vente et le jet de confetti ceux-ci étant « les véhicules les plus nocifs de tous les microbes ».
Le 20 novembre 1918 : au Cheylard (07) en raison de la persistance de la grippe, la rentrée des élèves qui devait avoir lieu le 22 novembre est reportée à une date ultérieure.
A Allègre (43), depuis la foire de la Saint-Martin l’épidémie est en recrudescence. Les écoles sont fermées à nouveau jusqu’à nouvel ordre.
A Firminy (42) la réouverture des écoles aura lieu le 25 novembre. Les cours professionnels reprendront à la même date à l’école pratique d’industrie de garçons.
Le 27 novembre 1918 : à Lyon le chiffre officiel des décès pour le mois d’octobre s’est élevé à 2545 contre 852 en 1917 et 638 en 1916. La moyenne des décès fut donc de 82 par jour. Ce fut le mois de la grippe.
A Vienne (38) apparition d’un nouveau foyer de grippe au pensionnat des sœurs Saint-Charles où 27 cas ont été constatés.
Le 29 novembre 1918 : la grippe semble entrer dans une période de recrudescence à Saint-Etienne. Elle fait de nouvelles victimes.
A Gap, la femme et la fille du maire M.Caillat sont emportées en même temps par la grippe.
A Céaux d’Allègre (43) recrudescence de la grippe avec 5 décès enregistrés entre le 23 et le 28 novembre.
A Vienne (38) on signale un retour offensif de l’épidémie.
Le 2 décembre 1918 : le journal fait état du décès d’Edmond Rostand qui a succombé à la grippe.
Le 3 décembre 1918 : à Vals les Bains (07) l’épidémie a sévi avec une rare intensité « faisant autant de victimes sinon plus que la guerre ». Après une accalmie, une recrudescence de cas a été enregistrée.
A Lyon, la grippe est entrée dans une période de recrudescence. On signale de nombreux nouveaux cas et les décès sont ces jours ci beaucoup plus fréquents.
Le 4 décembre 1918 : à Souternon (42) la grippe a pris depuis une semaine une grande extension, presque tous les ménages sont atteints et des familles entières sont alitées. Il y a quelques décès. Les écoles ont été licenciées du 28 novembre au 19 décembre.
Le 7 décembre 1918 : l’école supérieure de Vienne (38) vient d’être fermée par suite de la grippe. La mairie a prescrit une enquête dans toutes les écoles.
Le 9 décembre 1918 : à Véranne (42) l’épidémie de grippe qui semblait enrayée a refait son apparition. De nombreux cas sont signalés mais pas de décès à ce jour.
A Valprivas (43) depuis une semaine la grippe redouble d’intensité, presque toutes les familles sont atteintes. Cette semaine il y a eu 3 décès. Les écoles ont été licenciées du 4 décembre jusqu’à nouvel ordre.
Le 10 décembre 1918 : à Saint-Etienne, le bureau des allocations militaires ayant plus de la moitié de son personnel malade sera fermé jusqu’à nouvel ordre.
A Gap, pour la troisième fois nous assistons à une recrudescence de la grippe. Les décès sont nombreux. C’est la jeunesse surtout qui est frappée.
Le 11 décembre 1918 : par suite d’une recrudescence de l’épidémie les écoles sont à nouveau fermées dans les communes de Saint Pierre la Palud et Sourcieux sur l’Arbresle (69).
Le 12 décembre 1918 : l’institut suisse des vaccins et sérums travaille à la mise au point d’un vaccin contre la grippe.
Le 13 décembre 1918 : à Vienne (38) l’école supérieure de filles est fermée jusqu’au 3 janvier.
Le 14 décembre 1918 : en Ardèche, après une période d’accalmie, la grippe sévit de nouveau avec violence dans certaines régions du département où les malades sont nombreux.
Le 17 décembre 1918 : La grippe sévit avec une intensité nouvelle à Saint-Etienne. Le nombre de décès augmente. A Saint-Priest, Villars et L’Etrat (42) elle a fait de nouvelles victimes. Aurec (43) a particulièrement souffert de la redoutable épidémie. Les Alsaciens Lorrains qui y ont cantonnés sont particulièrement éprouvés.
A Vals (43), on signale une recrudescence de la grippe. Les mesures de propreté recommandées par l’hygiène ne sont guère observées. Il n’y a que par la propreté qu’on arrivera à combattre l’épidémie.
Le 19 décembre 1918 : une dépêche de Londres évalue à 6 millions le nombre de personnes mortes de la grippe dans le monde lors du dernier trimestre.
Le 21 décembre 1918 : à Vienne (38) nécrologie de 3 personnes de la même famille décédées de la grippe.
Le 25 décembre 1918 : à Malrevers (43) après une période d’accalmie, la grippe semble prendre une nouvelle intensité. De nombreuses personnes sont gravement fatiguées.
Du 26 décembre 1918 au 17 février 1919, le journal ne fait plus cas de l’épidémie de grippe.
Le 18 février 1919 : de nombreux cas dont certains ont été suivis de mort foudroyante ont été signalés à Paris. On constate une notable augmentation des cas de grippe. Le mode de transmission a à ce jour échappé à toutes les recherches de la science. Dans plusieurs départements on constate une augmentation de cas.
Le 26 février 1919 : à Saint-Etienne on signale une certaine recrudescence de la grippe. Les formes en sont heureusement bénignes. On a pourtant enregistré quelques cas mortels. A Saint-Genest-Lerpt (42), Antoine Bonhomme, garde champêtre et fils du maire a été enlevé en quelques jours par cette redoutable maladie.
Dans le cadre des recherches effectuées sur les Poilus de ma commune (Villars 42), j'en ai profité pour lire la presse locale de l'époque (journal La Tribune.
J'ai notamment effectué des relevés concernant tout ce qui touchait à l'épidémie de grippe. On y parle en priorité des départements 42 et 43 mais aussi du 38, 07, 69, 03...
Il y a quelques "perles" comme le général gouverneur de Lyon qui interdit la vente et le jet de confetti ceux-ci étant « les véhicules les plus nocifs de tous les microbes ».

D'une manière générale on y relève une première vague octobre/novembre, puis une autre en décembre et une troisième en février.
Plus étonnant pour le néophyte que je suis, l'article du 29 mai 1918 qui laisse présager la pandémie qui s'en suivit.
A noter aussi les découvertes successives de vaccins...sans suite a priori..
Cordialement
Pierre
Le 29 mai 1918 : l’épidémie de grippe qui sévit depuis quelques jours continue à faire beaucoup de victimes. A Madrid on enregistre plus de 120 000 cas. L’épidémie sévit même chez les animaux. On croit dans le public que l’affection vient des microbes apportés par les sous marins allemands.
Le 9 juillet 1918 : le journal annonce que le Kaiser serait gravement atteint par la grippe.
Le 22 juillet 1918 : les Municipalités de Berne et de Fribourg (Suisse) interdisent tous les spectacles et représentations.
Le 13 septembre 1918 : l’épidémie de grippe sévit à nouveau en Espagne.
Le 13 septembre 1918 : ravages annoncés dans la population civile de Gap. On envisage la fermeture de tous les cafés.
Le 15 septembre 1918 : des cas de grippe espagnole constatés à la caserne de Toulon.
Le 16 septembre 1918 : l’influenza espagnole est particulièrement violente dans le Norland en Suède.
Le 19 septembre 1918 : un cas de décès annoncé à Thizy (69).
Le 25 septembre 1918 : la grippe espagnole règne dans toute la Suède.
Le 28 septembre 1918 : rentrée des classes retardée au 14 octobre dans le Rhône par mesure préventive.
Le 29 septembre 1918 : rentrée des classes ajournée au 14 octobre dans l’arrondissement de Saint-Etienne (42) par mesure de précaution.
Le 2 octobre 1918 : la grippe sévit toujours fortement à Lyon.
Le 3 octobre 1918 : la grippe espagnole sévit en Haute Loire.
Le 6 octobre 1918 : mesures contre la grippe données par le service d’hygiène de Saint-Etienne (42).
Le 6 octobre 1918 : nombreux cas annoncé à Saint-Jean-Soleymieux (42).
Le 7 octobre 1918 : grippe en décroissance en Saône et Loire ; nombreux cas et plusieurs victimes à L’Arbresle dans le Rhône.
Le 8 octobre 1918 : 50 personnes alitées et plusieurs décès à Saint-Just-en-Chevalet (42).
Le 8 octobre 1918 : le général Joffre est grippé. Des centaines de morts à Tanger.
Le 9 octobre 1918 : mesures prises dans les écoles de Saint-Etienne (42), visites suspendues dans les hôpitaux. Ecole normale fermée en Ardèche. Terribles ravages à Langeac en Haute Loire.
Le 11 octobre 1918 : la grippe espagnole sévit avec intensité à Montbrison (42), la liste des décès s’allonge. Fermeture des écoles au Puy (43) jusqu’au 3 novembre.
Le 13 octobre 1918 : rappel des précautions d’hygiène à Saint-Etienne (42) et bilans comparés avec l’année précédente.
Le 13 octobre 1918 : le virus de la grippe est identifié par deux savants français. L’épidémie est en décroissance dans le Var. L’épidémie en extension au Danemark, l’enseignement est suspendu.
Le 13 octobre 1918 : liste de l’attribution de la médaille des épidémies aux infirmières méritantes. Création d’un corps d’infirmières à Lyon.
Le 14 octobre 1918 : la découverte du microbe de la grippe parait sérieuse. 487 décès en un jour à Barcelone.
Le 15 octobre 1918 : précaution dans les usines de Saint-Etienne. Fermeture des écoles à Saint-Romain-le-Puy (42). Décès à La Ricamarie (42). Fermeture des spectacles à Grenoble et à Clermont-Ferrand.
Le 16 octobre 1918 : l’épidémie frappe Marcilly le Chatel (42). A Givors (69), le maire interdit les spectacles et fait désinfecter les locaux publics. A Macon les médecins militaires soignent les civils. A Chalons sur Saône distribution de sulfate de quinine dans les pharmacies. A Chauffailles (71) de nombreuses familles touchées. Fermeture des écoles jusqu’au 3 novembre dans les arrondissements de Clermont-Ferrand et de Thiers.
Le 18 octobre 1918 : la grippe fait plusieurs victimes à Bussières (42). A Vienne (38) les cérémonies religieuses sont supprimées dans les églises et les temples. Les lieux publics sont lavés chaque jour avec une solution antiseptique. Néanmoins l’épidémie parait en décroissance.
Le 20 octobre 1918 : les cafés, théâtres, lieux publics de Budapest sont fermés jusqu’au 4 novembre.
Le 20 octobre 1918 : fermeture des spectacles à Saint-Etienne et suppression des messes d’enterrement. Fermeture des écoles à Saint-Just sur Loire (42). La grippe continue à sévir à Montbrison (42).
Le 21 octobre 1918 : interrogation des députés concernant la pénurie de médicaments.
Arrêté du préfet de la Loire visant à : 1) fermer les salles de spectacles, cinémas et réunions ; 2) déclarer les décès dus à la grippe ; 3) tous les véhicules de transport en commun devront être désinfectés chaque jour ; 4) mêmes dispositions pour les gares, postes, banques, usines et locaux de séjour en commune ; 5) les planchers des salles des cafés et restaurants devront être lavés chaque jour avec une solution antiseptique.
Rappel aux voyageurs de tramways interdiction de cracher et aux receveuses conseil de détacher les billets sans les humecter.
Suppression des trains 3 et 4 entre Saint-Etienne et Maclas (42) en raison de l’épidémie sui sévit sur le personnel de la société des chemins de fer du centre.
L’épidémie de grippe sévit au Puy (43) avec une intensité inquiétante.
L’évêque de Clermont-Ferrand décidé que jusqu’au 4 novembre les offices seraient abrégés et que les messes d’enterrement pourraient être supprimées.
A Moulins licenciement des écoles élémentaires et maternelles jusqu’au 4 novembre et fermeture des salles de concertes, théâtres et tous spectacles cinématographiques ou autres. Fermeture temporaires des lycées et écoles normales.
A Marcoux (42) : cas de grippe infectieuse sans avoir provoqué des cas mortels.
Le 22 octobre 1918 : à Saint-Etienne, suppression des cérémonies funéraires. Les convois funéraires se rendront au cimetière sans passer par l’église. L’absoute sera donnée au domicile des personnes décédées.
A Montceau les Mines, état des décès dont 16 sont dus à la grippe.
Au Creusot, en raison de l’épidémie, fermeture des bureaux des postes et télégrammes.
Nombreux malades à Véranne (42), usines et écoles fermées. Néanmoins aucun cas mortel signalé à ce jour.
Rappel des mesures contre la grippe : port d’un voile, lavage des mains, lavage du linge des malades.
A l’institut Pasteur, un médecin expérimente la grippe sur lui-même.
Le 23 octobre 1918 : le ministère de l’instruction publique annonce une session spéciale de baccalauréat mi novembre pour les malades.
Annonce du décès à Paris du champion cycliste Parent décédé de la grippe à 33 ans.
Le transport des militaires grippés dans la zone de l’intérieur en question.
Conseils prophylactiques pour lutter contre la grippe.
En raison des nombreux cas de grippe la session des assises de la Loire pourrait être retardée.
L’école des Mutilés de la Loire est transférée.
Un vaccin préventif de la grippe découvert à Toronto, 7000 doses ont déjà été distribuées.
Le 24 octobre 1918 : à Tournon, suppression de la cérémonie de la Toussaint afin d’éviter les attroupements.
Une femme décède dans l’express Marseille-Dijon.
A Roanne (42) , l’épidémie de grippe est en décroissance. Un arrêté municipal prescrit des mesures prophylactiques.
La Clayette (Saône et Loire) la grippe espagnole sévit de façon très intense, bureau des postes est resté fermé.
Le 25 octobre 1918 : à Lyon la grippe parait en décroissance. Les directeurs des salles des spectacles ont nettoyé et désinfecté leurs établissements, la réouverture sera ré-autorisée le 4 novembre.
A Saint-Etienne l’épidémie reste stationnaire, la mortalité est en décroissance.
Les lycées de Paris sont fermés. La rentrée aura lieu le lundi 4 novembre.
La grippe continue à faire des ravages dans la région grenobloise. Par manque de cercueils, des corps sont restés 8 jours sans être inhumés.
Le cardinal de Lyon dispense de jeun et d’abstinence les catholiques.
A Lyon réouverture des salles de spectacle.
A Annonay (07), la maladie d’abord bénigne, fait des ravages avec 37 décès la semaine dernière, les docteurs sont sur les dents.
A Langogne (Lozère) l’épidémie sévit, on signale de nombreux morts.
Le 26 octobre 1918 : à Annonay (07), atteint de la grippe il se jette par la fenêtre.
A Chauffailles (71) la grippe continue à sévir.
Au Puy (43), 66 décès enregistrés la semaine dernière dont 24 causés par la grippe.
A Vienne, 14 déclarations de décès vendredi. La grippe atteint son point culminant. La garnison est consignée.
Fermeture des classes et des spectacles dans le Loiret.
Le maire de Montceau-les-Mines ferme les églises, tous les rassemblements publics sont interdits. Des mesures énergiques de désinfections sont engagées.
Le 28 octobre 1918 : à Riom la grippe fait encore des victimes.
Les écoles resteront fermées à Vienne. Fermeture des écoles à Gap.
A Annonay (07), le pèlerinage de la Toussaint n’aura pas lieu.
Interrogation de M.Merlin, député de la Loire au Ministère des Travaux publics concernant les transports de voyageurs.
Le 29 octobre 1918 : la rentrée des écoles publiques et privées est reportée et fixée au 18 novembre.
A Montceau les Mines ouverture d’une station sanitaire servant d’hôpital pour l’isolement des malades.
A Cluny (Saône et Loire) la grippe continue à sévir. Demande que des médecins mobilisés soient mis en sursis.
Les écoles restent fermées dans l’Ardèche jusqu’au 21 novembre inclus.
L’état sanitaire s’améliore à Lyon, néanmoins les écoles resteront fermées au moins jusqu’au 11 novembre.
Le 31 octobre 1918 : l’épidémie de grippe s’est accentuée à Andrézieux (42) avec 5 décès en 5 jours. Plusieurs usines n’ont pas le quart de leur personnel valide.
A Grenoble, les cérémonies funéraires ne se font plus dans les églises. La réouverture des établissements scolaires n’aura pas lieu le 4 novembre.
Les médecins et pharmaciens militaires à la disposition de la population civile.
Echos d’un remède efficace contre la grippe mis au point par injection par un docteur de Vienne (Autriche).
Le 1er novembre 1918 : un nouveau sérum mis au point par les bactériologistes suédois.
Deux mille décès en Norvège pour le mois de septembre.
Nécrologie de Mlle Chautard de Montbrison (42).
Le 2 novembre 1918 : la grippe continue à sévir avec 2166 décès à Paris cette semaine contre 721 en période normale. Néanmoins on enregistre une tendance à l’atténuation.
A Unieux (42), le mari, père de 4 enfants, meurt de la grippe, sa femme se jette dans un puits et décède.
A Saint-Paul-en-Cornillon (42) nécrologie d’une jeune institutrice réfugiée particulièrement dévouée.
Le 3 novembre 1918 : fermeture des écoles dans l’Ardèche jusqu’au 21 novembre inclus. Les écoles de Tournon sont licenciées jusqu’au 1er décembre inclus.
La grippe est en décroissance à Lyon, les décès sont beaucoup moins nombreux, hier à eu lieu la réouverture des spectacles. Néanmoins interdiction formelle aux soldats de fréquenter les spectacles quels qu’ils soient.
A Montbrison (42), la revue a été remise pour cause d’épidémie de grippe.
Le 4 novembre 1918 : à Saint-Just-sur-Loire (42), l’épidémie semble s’accentuer. On enregistre chaque jour plusieurs décès.
Les écoles du département de la Haute Loire resteront fermées par suite de la grippe qui sévit encore.
Le 5 novembre 1918 : à Gap, réflexion en cours concernant la réouverture des écoles.
A Bully (42) les écoles resteront licenciées jusqu’au 18 novembre par décision du Préfet.
Le 6 novembre 1918 : au Puy (43) le concours en vue de l’attribution des bourses départementales est reporté. Au Puy, un pharmacien meurt de la grippe.
A Grenoble (38) l’épidémie est en phase décroissante, réouverture des spectacles à partir du 9 novembre.
Consigne médicale : ne pas prendre trop de quinine ni d’aspirine qui font tomber la fièvre mais n’empêchent pas l’infection de se produire.
Le 7 novembre 1918 : à Grenoble (38) la rentrée des classes est fixée au lundi 11 novembre, les locaux scolaires devant être au préalable désinfectés.
Le 8 novembre 1918 : la ville de Geugnon (71) avait été épargnée jusque là, mais plusieurs cas de grippe se sont manifestés et 2 décès sont attribués à cette maladie.
A Chazelles sur Lyon (42) l’épidémie est en décroissance, le nombre de malades est moindre et cette semaine il n’y eut que quelques décès à enregistrer.
Les classes commenceront le 18 novembre à l’école professionnelle de Montbrison (42).
A Lyon la rentrée scolaire est fixée au 11 novembre.
A Vienne (38) la rentrée de l’école supérieure de filles est fixée au dimanche 17 novembre pour les internes et au 18 novembre pour les externes.
Dans l’Allier, l’épidémie de grippe sévit toujours. Le Préfet a décidé que toutes les écoles de l’enseignement primaire, public ou privé, serait de nouveau fermées du 10 au 17 novembre. Les théâtres, cinémas, concerts et autres spectacles sont interdits jusqu’à nouvel ordre dans toute le département de l’Allier.
Le 9 novembre 1918 : l’épidémie de grippe semblant décroitre légèrement dans la Loire, la commission d’hygiène a décidé d’autoriser la réouverture des écoles et des spectacles le lundi 18 novembre.
Le 10 novembre 1918 : à Allègre (43) décès d’une jeune femme de 25 ans par rechute de la grippe.
Le 15 novembre 1918 : à Saint-Etienne (42), la réouverture des spectacles est autorisée à compter du samedi 16 novembre.
Le 15 novembre 1918 : à Firminy, après une légère accalmie la terrible épidémie croit en intensité. Le maire Ernest Laffont prend un arrêté municipal visant à supprimer les messes de funérailles et à réglementer les enterrements.
A Lyon on annonce la fin de la grippe. Les convois funéraires sont rétablis à compter du 20 novembre. Le général Ebener gouverneur de Lyon, prend un arrêté visant à interdire la vente et le jet de confetti ceux-ci étant « les véhicules les plus nocifs de tous les microbes ».
Le 20 novembre 1918 : au Cheylard (07) en raison de la persistance de la grippe, la rentrée des élèves qui devait avoir lieu le 22 novembre est reportée à une date ultérieure.
A Allègre (43), depuis la foire de la Saint-Martin l’épidémie est en recrudescence. Les écoles sont fermées à nouveau jusqu’à nouvel ordre.
A Firminy (42) la réouverture des écoles aura lieu le 25 novembre. Les cours professionnels reprendront à la même date à l’école pratique d’industrie de garçons.
Le 27 novembre 1918 : à Lyon le chiffre officiel des décès pour le mois d’octobre s’est élevé à 2545 contre 852 en 1917 et 638 en 1916. La moyenne des décès fut donc de 82 par jour. Ce fut le mois de la grippe.
A Vienne (38) apparition d’un nouveau foyer de grippe au pensionnat des sœurs Saint-Charles où 27 cas ont été constatés.
Le 29 novembre 1918 : la grippe semble entrer dans une période de recrudescence à Saint-Etienne. Elle fait de nouvelles victimes.
A Gap, la femme et la fille du maire M.Caillat sont emportées en même temps par la grippe.
A Céaux d’Allègre (43) recrudescence de la grippe avec 5 décès enregistrés entre le 23 et le 28 novembre.
A Vienne (38) on signale un retour offensif de l’épidémie.
Le 2 décembre 1918 : le journal fait état du décès d’Edmond Rostand qui a succombé à la grippe.
Le 3 décembre 1918 : à Vals les Bains (07) l’épidémie a sévi avec une rare intensité « faisant autant de victimes sinon plus que la guerre ». Après une accalmie, une recrudescence de cas a été enregistrée.
A Lyon, la grippe est entrée dans une période de recrudescence. On signale de nombreux nouveaux cas et les décès sont ces jours ci beaucoup plus fréquents.
Le 4 décembre 1918 : à Souternon (42) la grippe a pris depuis une semaine une grande extension, presque tous les ménages sont atteints et des familles entières sont alitées. Il y a quelques décès. Les écoles ont été licenciées du 28 novembre au 19 décembre.
Le 7 décembre 1918 : l’école supérieure de Vienne (38) vient d’être fermée par suite de la grippe. La mairie a prescrit une enquête dans toutes les écoles.
Le 9 décembre 1918 : à Véranne (42) l’épidémie de grippe qui semblait enrayée a refait son apparition. De nombreux cas sont signalés mais pas de décès à ce jour.
A Valprivas (43) depuis une semaine la grippe redouble d’intensité, presque toutes les familles sont atteintes. Cette semaine il y a eu 3 décès. Les écoles ont été licenciées du 4 décembre jusqu’à nouvel ordre.
Le 10 décembre 1918 : à Saint-Etienne, le bureau des allocations militaires ayant plus de la moitié de son personnel malade sera fermé jusqu’à nouvel ordre.
A Gap, pour la troisième fois nous assistons à une recrudescence de la grippe. Les décès sont nombreux. C’est la jeunesse surtout qui est frappée.
Le 11 décembre 1918 : par suite d’une recrudescence de l’épidémie les écoles sont à nouveau fermées dans les communes de Saint Pierre la Palud et Sourcieux sur l’Arbresle (69).
Le 12 décembre 1918 : l’institut suisse des vaccins et sérums travaille à la mise au point d’un vaccin contre la grippe.
Le 13 décembre 1918 : à Vienne (38) l’école supérieure de filles est fermée jusqu’au 3 janvier.
Le 14 décembre 1918 : en Ardèche, après une période d’accalmie, la grippe sévit de nouveau avec violence dans certaines régions du département où les malades sont nombreux.
Le 17 décembre 1918 : La grippe sévit avec une intensité nouvelle à Saint-Etienne. Le nombre de décès augmente. A Saint-Priest, Villars et L’Etrat (42) elle a fait de nouvelles victimes. Aurec (43) a particulièrement souffert de la redoutable épidémie. Les Alsaciens Lorrains qui y ont cantonnés sont particulièrement éprouvés.
A Vals (43), on signale une recrudescence de la grippe. Les mesures de propreté recommandées par l’hygiène ne sont guère observées. Il n’y a que par la propreté qu’on arrivera à combattre l’épidémie.
Le 19 décembre 1918 : une dépêche de Londres évalue à 6 millions le nombre de personnes mortes de la grippe dans le monde lors du dernier trimestre.
Le 21 décembre 1918 : à Vienne (38) nécrologie de 3 personnes de la même famille décédées de la grippe.
Le 25 décembre 1918 : à Malrevers (43) après une période d’accalmie, la grippe semble prendre une nouvelle intensité. De nombreuses personnes sont gravement fatiguées.
Du 26 décembre 1918 au 17 février 1919, le journal ne fait plus cas de l’épidémie de grippe.
Le 18 février 1919 : de nombreux cas dont certains ont été suivis de mort foudroyante ont été signalés à Paris. On constate une notable augmentation des cas de grippe. Le mode de transmission a à ce jour échappé à toutes les recherches de la science. Dans plusieurs départements on constate une augmentation de cas.
Le 26 février 1919 : à Saint-Etienne on signale une certaine recrudescence de la grippe. Les formes en sont heureusement bénignes. On a pourtant enregistré quelques cas mortels. A Saint-Genest-Lerpt (42), Antoine Bonhomme, garde champêtre et fils du maire a été enlevé en quelques jours par cette redoutable maladie.