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Re: Une auto. chir..pour opérations au voisinage du front (dr abadie)

Publié : ven. févr. 20, 2009 6:48 pm
par laurent provost
Bonjour,

Le Concept des autochir " A la Marcille" , lourdes, complexes etc sera débattu avant même que les premiers "resultats" furent publié par Hallopeau.
J'ai retrouvé dans la presse de Février soit au moins un mois la publication citée, une article du AU Dr Abadie dont je vous cite l'introduction, vous pourrez télécharger le texte complet a cette adresse

Etude pour une automobile chirurgicale pour opérations au voisinage du front
Par le dr Abadie (Oran
Médecin major de 2 eme classe
Chirurgien consultant
Riom-chatelguyon
Bon nombre de blessés de guerre, trop grièvement blessés pour être évacués sur l'arrière, cependant tireraient bénéfice d'opération chirurgicale,: certain seraient sauvés par elle, presque tous seraient mis dans des conditions infiniment meilleures pour une guérison ultérieure. Pour que ces intervention puissent être salutaires, trois conditions paraissent nécessaire: intervention précoce, -chirurgien entraîné aux opérations d'urgence, -outillage opératoire suffisant.
On ne peut songer à multiplier sur un front de bataille aussi étendu que le sont nos lignes actuelles, le nombre des ambulances susceptibles de satisfaire aux conditions que nous venons d'énoncer.
Mais ce que l'on peut concevoir comme pratique, c'est la création de secteurs chirurgicaux, dans chacun desquels un chirurgien volant, avec une équipe constamment la même, sera doué d'une mobilité suffisante pour que lui, son équipe, et son outillage puissent répondre aux appels des formations sanitaire de l'avant, au service desquels ils sont mis. et l'on en vient aussitôt à envisager l'utilisation de l'automobile, seule susceptible d'apporter le facteur de mobilité essentiel à la solution du problème pratique.
L'emploi de l'automobile peut être envisagé de deux façon différente;
L'une consistera à vouloir transporter toute une installation chirurgicale, c'est à dire avant toute chose , une salle d'opérations et une salle de stérilisation avec leur matériel complet, pui le chirurgien ,ses aides,, le personnel nécessaire non seulement a l'acte chirurgical , mais aussi au fonctionnement de ce véritable train; enfin une ou plusieurs auto pour le transport des blessés. Ce programme a l'essai pratique duquel procède à l'heure actuelle M Marcille auquel en revient l'initiative paraît des plus séduisant. Il est cependant passible de quelque objection a priori: complexité de l'outillage, personnel nombreux, mobilité réduite du fait de l'emploi de camion à poids lourd et surtout frais considérables à l'achat et à l'entretien d'une semblable formation qui ne saurait être multiplié et devra rester « un organe d'armée ». Mais ces objection seraient, somme toute de peu de poids en regard du nombres des existences sauvées: on doit donc attendre pour porter un jugement équitable, les résultats obtenus par le Dr Marcille
L'on peut se proposer un autre programme. Il ne s'agit plus de transporter toute une formation chirurgicale, y compris les locaux opératoires, mais plus simplement de rendre mobile ce qui est essentiel : le chirurgien avec ce qui constitue son « ambiance opératoire immédiate », c'est à dire son aide, son infirmier, ses instruments, son matériel strictement opératoire.
Avant d'entrer dans les détails, rien ne saurait mieux préciser ce programme que la comparaison suivante : tout chirurgien (de province tout au moins) est fréquemment appelé à opérer d'urgence, loin de sa clinique, chez son malade; en auto, il accourt avec son assistant, son matériel, et, sur place, dans une chambre, une masure, un gourbi, il exécute et réussit,n'importe quelle intervention. Ce que ce chirurgien fait pour une opération, il faut que le chrurgien d'armée, en temps de guerre, puisse le faire dix fois, vingt fois par jour.
Dès lors, si pour une intervention, le chirurgien part avec son aide, son infirmier, ses instruments, sa table d'opérations, sa table à instruments, son nécessaire à anesthésie, enfin ses gants et ses matériaux stérilisés, il ne lui faudra ici qu'une chose de plus: de quoi renouveler ses matériaux stérilisés: bref; 1° des provisions; 2° un matériel de stérilisation.
Tout le reste, c'est à dire une seule chose: le local où aura lieu l'intervention sera variable et emprunté au lieux mêmes où auront évacués, centralisés le ou les blessés à opérer. Ambulance, ferme, château, il importe peu : on peut partout faire de la chirurgie propre, aseptique (encore faut il se souvenir qu'en chirurgie de guerre, sur des sujets presque tous déjà infectés», l'asepsie rigoureuse est exceptionnellement de mise alors que l'antisepsie doit être largement utilisé et réalise des miracles).
Mais ce qui est essentiel, ce qui importe avant toute chose au chirurgien, non seulement pour bine opérer, mais encore pour évaluer en toute liberté d'esprit, le bénéfice réel de l'intervention dont il pèse le pour et le contre, pour poser sans appréhensions gênantes les indications opératoires dans les cas délicats, ce qui est essentiel, dis-je, c'est « l'ambiance opératoire immédiate ». Avoir toujours son même aide, avoir toujours son même infirmier (bref, composer une équipe homogène invariable, avoir sa même table d'opérations, ses mêmes instruments semblablement disposés sur un table où la main va automatiquement les cueillir, savoir que tout est là, que rien ne manquera pour parer aux éventualités imprévues, cela seul importe. C'est à cela que tend l'automobile chirurgicale qu nous proposons.

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Re: Une auto. chir..pour opérations au voisinage du front (dr abadie)

Publié : ven. févr. 20, 2009 7:40 pm
par marcel clement
Bonsoir à tous et à Laurent, :hello:


Très intéressant article, certains principes considérés comme absolument nouveaux en 1915 nous semblent maintenant des évidences absolues.
La médecine et la chirurgie ont vraiment été considérablement changés par cette guerre 14-18.

Amicalement,


Alain MC

Re: Une auto. chir..pour opérations au voisinage du front (dr abadie)

Publié : ven. févr. 20, 2009 9:34 pm
par MP 92
Bonjour,

Le Concept des autochir " A la Marcille" , lourdes, complexes etc sera débattu avant même que les premiers "resultats" furent publié par Hallopeau.
J'ai retrouvé dans la presse de Février soit au moins un mois la publication citée, une article du AU Dr Abadie dont je vous cite l'introduction, vous pourrez télécharger le texte complet a cette adresse

Etude pour une automobile chirurgicale pour opérations au voisinage du front
Par le dr Abadie (Oran
Médecin major de 2 eme classe
Chirurgien consultant
Riom-chatelguyon
Bon nombre de blessés de guerre, trop grièvement blessés pour être évacués sur l'arrière, cependant tireraient bénéfice d'opération chirurgicale,: certain seraient sauvés par elle, presque tous seraient mis dans des conditions infiniment meilleures pour une guérison ultérieure. Pour que ces intervention puissent être salutaires, trois conditions paraissent nécessaire: intervention précoce, -chirurgien entraîné aux opérations d'urgence, -outillage opératoire suffisant.
On ne peut songer à multiplier sur un front de bataille aussi étendu que le sont nos lignes actuelles, le nombre des ambulances susceptibles de satisfaire aux conditions que nous venons d'énoncer.
Mais ce que l'on peut concevoir comme pratique, c'est la création de secteurs chirurgicaux, dans chacun desquels un chirurgien volant, avec une équipe constamment la même, sera doué d'une mobilité suffisante pour que lui, son équipe, et son outillage puissent répondre aux appels des formations sanitaire de l'avant, au service desquels ils sont mis. et l'on en vient aussitôt à envisager l'utilisation de l'automobile, seule susceptible d'apporter le facteur de mobilité essentiel à la solution du problème pratique.
L'emploi de l'automobile peut être envisagé de deux façon différente;
L'une consistera à vouloir transporter toute une installation chirurgicale, c'est à dire avant toute chose , une salle d'opérations et une salle de stérilisation avec leur matériel complet, pui le chirurgien ,ses aides,, le personnel nécessaire non seulement a l'acte chirurgical , mais aussi au fonctionnement de ce véritable train; enfin une ou plusieurs auto pour le transport des blessés. Ce programme a l'essai pratique duquel procède à l'heure actuelle M Marcille auquel en revient l'initiative paraît des plus séduisant. Il est cependant passible de quelque objection a priori: complexité de l'outillage, personnel nombreux, mobilité réduite du fait de l'emploi de camion à poids lourd et surtout frais considérables à l'achat et à l'entretien d'une semblable formation qui ne saurait être multiplié et devra rester « un organe d'armée ». Mais ces objection seraient, somme toute de peu de poids en regard du nombres des existences sauvées: on doit donc attendre pour porter un jugement équitable, les résultats obtenus par le Dr Marcille
L'on peut se proposer un autre programme. Il ne s'agit plus de transporter toute une formation chirurgicale, y compris les locaux opératoires, mais plus simplement de rendre mobile ce qui est essentiel : le chirurgien avec ce qui constitue son « ambiance opératoire immédiate », c'est à dire son aide, son infirmier, ses instruments, son matériel strictement opératoire.
Avant d'entrer dans les détails, rien ne saurait mieux préciser ce programme que la comparaison suivante : tout chirurgien (de province tout au moins) est fréquemment appelé à opérer d'urgence, loin de sa clinique, chez son malade; en auto, il accourt avec son assistant, son matériel, et, sur place, dans une chambre, une masure, un gourbi, il exécute et réussit,n'importe quelle intervention. Ce que ce chirurgien fait pour une opération, il faut que le chrurgien d'armée, en temps de guerre, puisse le faire dix fois, vingt fois par jour.
Dès lors, si pour une intervention, le chirurgien part avec son aide, son infirmier, ses instruments, sa table d'opérations, sa table à instruments, son nécessaire à anesthésie, enfin ses gants et ses matériaux stérilisés, il ne lui faudra ici qu'une chose de plus: de quoi renouveler ses matériaux stérilisés: bref; 1° des provisions; 2° un matériel de stérilisation.
Tout le reste, c'est à dire une seule chose: le local où aura lieu l'intervention sera variable et emprunté au lieux mêmes où auront évacués, centralisés le ou les blessés à opérer. Ambulance, ferme, château, il importe peu : on peut partout faire de la chirurgie propre, aseptique (encore faut il se souvenir qu'en chirurgie de guerre, sur des sujets presque tous déjà infectés», l'asepsie rigoureuse est exceptionnellement de mise alors que l'antisepsie doit être largement utilisé et réalise des miracles).
Mais ce qui est essentiel, ce qui importe avant toute chose au chirurgien, non seulement pour bine opérer, mais encore pour évaluer en toute liberté d'esprit, le bénéfice réel de l'intervention dont il pèse le pour et le contre, pour poser sans appréhensions gênantes les indications opératoires dans les cas délicats, ce qui est essentiel, dis-je, c'est « l'ambiance opératoire immédiate ». Avoir toujours son même aide, avoir toujours son même infirmier (bref, composer une équipe homogène invariable, avoir sa même table d'opérations, ses mêmes instruments semblablement disposés sur un table où la main va automatiquement les cueillir, savoir que tout est là, que rien ne manquera pour parer aux éventualités imprévues, cela seul importe. C'est à cela que tend l'automobile chirurgicale qu nous proposons.

[url]http://images.imagehotel.net/rx60xunduo.jpg[/url]

[url]http://imgs.imagup.com/member5/1235168889_AutoChirAbF02.jpg[/URL]

[url]http://imgs.imagup.com/member5/1235169014_AutoChirAbF03.jpg[/URL]
Bonsoir Laurent,

Encore une belle trouvaille ces documents !!!
Oui, l'ACA modèle 15, version GOSSET/MARCILLE, est d'entrée critiquée par sa lourdeur, le nombre de camions nécessaires et aussi son côté luxueux ... C'est presque PINDER en déplacement, avec tous les risques de s'embourber au moindre passage un peu délicat.
Tout le monde va fourbir ses armes et les idées vont exploser de tous côtés.
Au 5/7/16, il y en aura quand même 22 de construites dont 17 opérationnelles avec équipage complet et 5 en stock.
Mais en octobre 17, coucou nous y voilà, avec le modèle 17 dit "allègé" confié au MM1 Lucien PLISSON ...
Affaire à suivre,

Bonne soirée,