Re: Entre les lignes...
Publié : sam. déc. 23, 2006 12:49 am
16ème corps d’armée
23ème Division
64ème Bde D’infanterie
Le 18 avril 1916
Le Colonel Marc albert commandant la 64ème Bde d’Infanterie au Général commandant la 32ème Division.
J’ai l’honneur de vous rendre compte qu’il existe à Soissons d’anciens colombiers pour pigeons-voyageurs, dans lesquels les pigeons militaires se réfugient. Le fait s’est produit le 15 avril, pour un pigeon du 15ème d’Infanterie.
De l’enquête à laquelle je me suis livré, il ressort ceci :
Madame Marc Coquisart, dont le mari est mobilisé, habite depuis plus de quatre ans à Soissons, 7 rue de Villeneuve près de la gare. Son mari se livrait avant la guerre à l’élevage et au dressage des pigeons voyageurs et possédait alors une autorisation. Depuis cette époque, cette autorisation n’a pas été renouvelée, mais, en vertu d’un arrêté ministériel, le colombier a été ouvert et les pigeons sont mis en liberté constante. Ils ont donc perdu toutes leurs qualités et un nouveau dressage, court d’ailleurs, serait nécessaire pour le sutiliser à nouveau. Madame Coquisart possède encore 21 pigeons dont les plus jeunes sont nés en 1914.
Bien qu’on ne puisse soupçonner cette dame d’utiliser ses pigeons, son pigeonnier, situé sur le trajet le plus court entre le 15ème et les colombiers militaires, attire les nôtres.
Dans ces conditions, je crois qu’il serait utile de lui faire interdire ce genre d’élevage, ainsi qu’à tout autre habitant pouvant se trouver dans le même cas. Cette dame est d’ailleurs disposée à se conformer à une défense qui lui sera faite, car elle ne conserve ses pigeons que pour faire plaisir à son mari.
A la sous-préfecture, où j’ai fait prendre des renseignements, il m’a été répondu qu’aucun pigeon pouvant être vraiment considéré comme voyageur n’existait actuellement dans la localité; l’Autorité municipale et préfectorale exerçant une surveillance à ce sujet.
Signé : Marc Albert
Vu et transmis
Il semble qu’il y ait intérêt à réquisitionner ces pigeons.
18 avril 1916, la 32ème d.I.
Signé : Boucnez.
16ème C.A. le 18 avril 1916
E.M. Transmis au Général commandant la Vème armée avec avis conforme à celui du Général de division. Il est nécessaire que le service de nos P.V. ne soit pas troublé par la présence des pigeons dans les colombiers civils à Soissons.
D’autre part il peut y avoir intérêt à réquisitionner ces pigeons pour renforcer nos effectifs de P.V.
P.O. le chef d’E.M.
Signé : Lavigne.
23ème Division
64ème Bde D’infanterie
Le 18 avril 1916
Le Colonel Marc albert commandant la 64ème Bde d’Infanterie au Général commandant la 32ème Division.
J’ai l’honneur de vous rendre compte qu’il existe à Soissons d’anciens colombiers pour pigeons-voyageurs, dans lesquels les pigeons militaires se réfugient. Le fait s’est produit le 15 avril, pour un pigeon du 15ème d’Infanterie.
De l’enquête à laquelle je me suis livré, il ressort ceci :
Madame Marc Coquisart, dont le mari est mobilisé, habite depuis plus de quatre ans à Soissons, 7 rue de Villeneuve près de la gare. Son mari se livrait avant la guerre à l’élevage et au dressage des pigeons voyageurs et possédait alors une autorisation. Depuis cette époque, cette autorisation n’a pas été renouvelée, mais, en vertu d’un arrêté ministériel, le colombier a été ouvert et les pigeons sont mis en liberté constante. Ils ont donc perdu toutes leurs qualités et un nouveau dressage, court d’ailleurs, serait nécessaire pour le sutiliser à nouveau. Madame Coquisart possède encore 21 pigeons dont les plus jeunes sont nés en 1914.
Bien qu’on ne puisse soupçonner cette dame d’utiliser ses pigeons, son pigeonnier, situé sur le trajet le plus court entre le 15ème et les colombiers militaires, attire les nôtres.
Dans ces conditions, je crois qu’il serait utile de lui faire interdire ce genre d’élevage, ainsi qu’à tout autre habitant pouvant se trouver dans le même cas. Cette dame est d’ailleurs disposée à se conformer à une défense qui lui sera faite, car elle ne conserve ses pigeons que pour faire plaisir à son mari.
A la sous-préfecture, où j’ai fait prendre des renseignements, il m’a été répondu qu’aucun pigeon pouvant être vraiment considéré comme voyageur n’existait actuellement dans la localité; l’Autorité municipale et préfectorale exerçant une surveillance à ce sujet.
Signé : Marc Albert
Vu et transmis
Il semble qu’il y ait intérêt à réquisitionner ces pigeons.
18 avril 1916, la 32ème d.I.
Signé : Boucnez.
16ème C.A. le 18 avril 1916
E.M. Transmis au Général commandant la Vème armée avec avis conforme à celui du Général de division. Il est nécessaire que le service de nos P.V. ne soit pas troublé par la présence des pigeons dans les colombiers civils à Soissons.
D’autre part il peut y avoir intérêt à réquisitionner ces pigeons pour renforcer nos effectifs de P.V.
P.O. le chef d’E.M.
Signé : Lavigne.