Re: déces medecins militaires le 14/12/1914 à vandenbusch
Publié : dim. sept. 28, 2008 10:56 pm
bonjour à tous
bonjour jean RIOTTE
je vous livre ci dessous , la retranscription d un texte écrit dans ses carnet de guerre par un prétre brancardier aveyronnais.
Ce texte m a été adressé par eric , (que je remercie encore )faisant suite à ma demande de renseignements sur Evariste Cyprien CHANCEL médecin auxilliaire a la 16eme section d infirmiers militaires de perpignan.je le fais passer sur le forum santé car on y fait mention d 'ambulance et de médecins blessés et tués
ce texte pourra peut etre aider quelqu' un dans ses recherches.
VANDENBUSCH – DICKELBUSCH
[…]
« A Dickelbusch (Dikkebus ?), on nous fait arrêter dans la cour de l’ambulance, où nous trouvons déjà arrivés les brancardiers de la 31e. On se salue et on cause…
La soirée ne devait pas se terminer sans un malheur plus sensible pour nous que tous les autres. Tout à coup un cycliste arrive et apporte la triste nouvelle que nos majors partis en promenade ont été atteints par un obus meurtrier. Vite 2 autos anglaises partent avec plusieurs brancardiers. L’accident est arrivé à l’ancienne division ( ?), près de Wystchaete, où ceux-ci invités par notre médecin chef, allaient prendre la goutte et rendre visite au commandant de la 32e : quittant la route ils passent pour arriver sous un hangar quand un obus tombe au milieu d’eux ; le médecin-chef, notre commandant, est couvert de terre, de paille et de p.. ( ?) mais n’a aucun mal ; le major lieutenant Coste est déchiqueté et tué sur le coup ; un médecin auxiliaire Chancel a les 2 jambes brisées ; un autre est atteint gravement au ventre ; 2 autres sont blessés, l’un à la tête et au bras, l’autre aux jambes mais moins gravement. Un artilleur a été partagé en deux et une partie du corps est suspendue à un arbre ; un autre artilleur est blessé légèrement. C’est dans cet état que nos brancardiers accourus trouvent nos malheureux médecins et un spectacle navrant s’offre à leurs yeux. On les a relevés et on les place dans les autos.
Nous sommes tous impressionnés quand les autos entrent dans la cour de l’ambulance et qu’on descend les blessés et le mort. Notre médecin-chef est à côté du premier chauffeur et descend seul. Celui qui est atteint aux deux jambes gravement demande boire et de la morphine, il souffre. Le mort est mis de côté dans une salle. Les blessés sont mis dans la salle des blessés et on leur fait les pansements et on leur donne les soins que demande leur état. A travers les vitres de la salle nous assistons à tout cela. On voit les pâles figures de ces malheureux. Bientôt le bon M. Chancel expire. C’était avec M. Coste les 2 plus aimés et estimés de nos chefs. On craint que M. Delacarte ne survive pas à ses blessures. On les emporte tous en auto à Reninghelst.
Quant à nous, c’est pour ne rien faire que nous sommes venus à Dickelbusch. A 2h ½ nous reprenons le chemin de Vandenbusch, le cœur gros des tristes événements. Nous avons cette fois été atteints nous-mêmes et payé notre dette à la patrie. Les coups sont toujours plus pénibles. »
Cordialement
CORINNE
bonjour jean RIOTTE
je vous livre ci dessous , la retranscription d un texte écrit dans ses carnet de guerre par un prétre brancardier aveyronnais.
Ce texte m a été adressé par eric , (que je remercie encore )faisant suite à ma demande de renseignements sur Evariste Cyprien CHANCEL médecin auxilliaire a la 16eme section d infirmiers militaires de perpignan.je le fais passer sur le forum santé car on y fait mention d 'ambulance et de médecins blessés et tués
ce texte pourra peut etre aider quelqu' un dans ses recherches.
VANDENBUSCH – DICKELBUSCH
[…]
« A Dickelbusch (Dikkebus ?), on nous fait arrêter dans la cour de l’ambulance, où nous trouvons déjà arrivés les brancardiers de la 31e. On se salue et on cause…
La soirée ne devait pas se terminer sans un malheur plus sensible pour nous que tous les autres. Tout à coup un cycliste arrive et apporte la triste nouvelle que nos majors partis en promenade ont été atteints par un obus meurtrier. Vite 2 autos anglaises partent avec plusieurs brancardiers. L’accident est arrivé à l’ancienne division ( ?), près de Wystchaete, où ceux-ci invités par notre médecin chef, allaient prendre la goutte et rendre visite au commandant de la 32e : quittant la route ils passent pour arriver sous un hangar quand un obus tombe au milieu d’eux ; le médecin-chef, notre commandant, est couvert de terre, de paille et de p.. ( ?) mais n’a aucun mal ; le major lieutenant Coste est déchiqueté et tué sur le coup ; un médecin auxiliaire Chancel a les 2 jambes brisées ; un autre est atteint gravement au ventre ; 2 autres sont blessés, l’un à la tête et au bras, l’autre aux jambes mais moins gravement. Un artilleur a été partagé en deux et une partie du corps est suspendue à un arbre ; un autre artilleur est blessé légèrement. C’est dans cet état que nos brancardiers accourus trouvent nos malheureux médecins et un spectacle navrant s’offre à leurs yeux. On les a relevés et on les place dans les autos.
Nous sommes tous impressionnés quand les autos entrent dans la cour de l’ambulance et qu’on descend les blessés et le mort. Notre médecin-chef est à côté du premier chauffeur et descend seul. Celui qui est atteint aux deux jambes gravement demande boire et de la morphine, il souffre. Le mort est mis de côté dans une salle. Les blessés sont mis dans la salle des blessés et on leur fait les pansements et on leur donne les soins que demande leur état. A travers les vitres de la salle nous assistons à tout cela. On voit les pâles figures de ces malheureux. Bientôt le bon M. Chancel expire. C’était avec M. Coste les 2 plus aimés et estimés de nos chefs. On craint que M. Delacarte ne survive pas à ses blessures. On les emporte tous en auto à Reninghelst.
Quant à nous, c’est pour ne rien faire que nous sommes venus à Dickelbusch. A 2h ½ nous reprenons le chemin de Vandenbusch, le cœur gros des tristes événements. Nous avons cette fois été atteints nous-mêmes et payé notre dette à la patrie. Les coups sont toujours plus pénibles. »
Cordialement
CORINNE