Page 1 sur 1

Re: Hôpital Sanitaire - Station Sanitaire.

Publié : ven. juin 06, 2008 4:50 pm
par Jean RIOTTE
Bonjour à toutes et à tous,
Préoccupés par le traitement des blessures et l'éradication des infections collectives, les médecins militaires s'intéressèrent peu, au début du conflit, aux autres affections dont pouvaient souffrir les combattants.
En outre, ni les soldats, ni le commandement ne portaient une grande attention aux maladies de la peau ou même aux grandes maladies épidémiques qui affectèrent peu ou prou les combattants de la ligne des tranchées: tuberculose, dysenterie, fièvre typhoïde...
Ce n'est que vers la fin de 1915-début 1916, devant l'accroissement du nombre de soldats atteints que des mesures efficaces sont prises.
C'est ainsi que pour la tuberculose 2 types de formations sanitaires furent mises en place:
Hôpital Sanitaire:
Formation sanitaire militaire spécialisée dans les soins aux militaires sous les drapeaux reconnus atteints de tuberculose. Ces formations ont été créées en janvier 1916.
Station Sanitaire:
Formation sanitaire civile dépendant du Ministère de l'Intérieur dans lesquels les militaires atteints de tuberculose étaient envoyés pour une durée de 3 mois afin d'y recevoir des soins et une éducation hygiénique, avant d'être réformés.

S'il en est parmi vous qui possèdent des renseignements complémentaires (implantation, organisation, traitement,
résultats...) ne pas hésiter à nous en faire part ! D'avance, merci.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

Re: Hôpital Sanitaire - Station Sanitaire.

Publié : ven. juin 06, 2008 5:58 pm
par GEGE6
Bonjour,
Vous connaissez probablement cet article de Pierre Darmon intitulé : La Grande guerre des soldats tuberculeux, diffusé par le site cairn. A défaut, je peux vous en faire passer une copie.
Sachez que dans le cadre de l'exposition que nous préparons sur le thème de l'accueil des blessés dans la Loire, nous avons connaissance d'une station sanitaire sise à Saint-Jodard, nous avons retrouvés des documents et des photos concernant cette station. Nous savons, par ailleurs, qu'il existait des dispensaires destinés aux militaires tuberculeux, nous en avons recensés 11 dans le département.
Bien cordialement
Gérard

Re: Hôpital Sanitaire - Station Sanitaire.

Publié : mar. juin 17, 2008 4:01 pm
par Jean RIOTTE
Bonjour Gérard,
Je vous prie de m'excuser de répondre si tardivement.
Oui, je suis intéressé par l'article de P. Darmon que je ne connais pas. :o
Auriez-vous quelques précisions complémentaires sur l'exposition que vous préparez: dates, durée, où?...
N'hésitez pas à nous préciser tout cela sur le Forum (à la rubrique ad-hoc) quand ce sera le moment.
Merci d'avance.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

Re: Hôpital Sanitaire - Station Sanitaire.

Publié : mer. juin 25, 2008 1:32 pm
par Rutilius

Bonjour à tous et à chacun,


Pour contribuer à éclairer ce sujet, il me semble nécessaire d'évoquer les dispositions la loi du 15 avril 1916 instituant des dispensaires d'hygiène sociale et de préservation antituberculeuse (JO, 18 avr. 1916 ; Bull. des lois, Nlle série, n° 175, p. 618, Texte n° 9789), dispositions issues d'une proposition de loi de M. Léon Bourgeois et de plusieurs de ses collègues, déposée au Sénat le 25 juillet 1913.

Ce texte prévoyait d'abord l'institution de dispensaires publics d'hygiène sociale et de préservation antituberculeuse, établissements publics " spécialement chargés de faire l'éducation antituberculeuse, de donner des conseils de prophylaxie et d'hygiène, d'assurer et de faciliter aux malades atteints de maladies tranmissibles l'admission dans les hospices, sanatoria, maisons de cure ou de convalescence, etc., et, le cas échéant, de mettre à la portée du public des services de désinfection du linge, du matériel, des locaux et des habitations rendus insalubres par les malades " (art. 1er, al. 1). En outre, il leur imposait d'organiser " pour les malades privés de ressources, d'accord avec les services locaux ou régionaux d'hygiène et d'assistance, des consultations gratuites et des distributions de médicaments " (art. 1er, al. 2). Ces dispensaires devaient être créés par décret, pris après enquête et avis du Conseil général et des conseils municipaux des communes comprises dans leur territoire d'intervention (art. 3, al. 1) ; ils ne pouvaient fonctionner qu'en vertu d'une autorisation préfectorale, délivrée après inspection des locaux et vérification de l'aptitude du personnel par le Conseil départemental d'hygiène (art. 3, al. 2).

La loi du 15 avril 1916 autorisait ensuite les sociétés de secours mutuels et leurs unions, qui créent ou administrent un dispensaire, à en étendre l'action à des personnes autres que leurs membres, sous réserve, d'une part, d'y avoir été autorisées par l'autorité préfectorale, et, d'autre part, de se conformer au tarif de droit commun applicable dans le département (art. 8).

Enfin, la loi permettait, à compter du 15 avril 1919, de rendre obligatoire la création d'un dispensaire d'hygiène sociale et de préservation antituberculeuse " lorsque, pendant cinq années consécutives, le nombre des décès sur le territoire d'une ou de plusieurs communes [dépassait] la moyenne de la mortalité en France " (art. 11, al. 1) ; une telle création devait intervenir par décret, les conseils municipaux entendus, sur l'avis conforme du Conseil supérieur d'hygiène publique, après enquête et après consultation du Conseil départemental d'hygiène et du Conseil général (ibid.). Dans le délai d'un mois à compter de la publication de cet acte règlementaire, les conseils municipaux devaient être mis en demeure de procéder à l'ouverture de l'établissement considéré ; en cas de refus de leur part, ou d'absence de délibération dans le délai de trois mois, il pouvait y être pourvu d'office par le préfet (art. 11, al. 3).

Bien à vous,

Daniel.