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J'ai estimé qu'il était utile de condenser en une seule instruction les diverse et multiple particularité relatives au traitement des militaires blessés ou malades dans nos établissements. a cet effet, j'ai résumé en une sorte de tableau énumératif et en une forme tés simple, les communications qui m'ont été faite par le service de santé du Gouvernement militaire de Paris en les classant dans un ordre méthodique. Il est possible toutefois, que ce travail n'ait pas un caractère définitif, des modifications ou adjonctions pouvant m'être encore signalées; j'aurais dans cette hypothèse, à vous en donner successivement connaissance.

1° A l'entrée

Les malades ou blessés militaires sont inscrits sur le registre général des entrées et aussi sur le registre spécial (modèle du service de santé militaire) en se conformant aux instructions figurant ne tête de ce dernier registre. En outre, le carnet particulier déjà prescrit pour notre propre compte, et où ne figurent que les militaires, doit être tenu régulièrement. Ce carnet a notamment pour objet de faciliter l'établissement et le règlement de nos demandes de remboursement.
Un bulletin d'admission( modèle N°46) est adressé au commandant du dépôt du corps. Ce bulletin est individuel ou tout au moins établi par unité militaire (compagnie, batterie, escadron).
Des états nominatifs journaliers d'entrées et de décès sont envoyés au ministères de la Guerre, 7 e Direction , à Bordeaux; Ils sont établis d'après le modèle donné par la circulaire du 24 octobre qui vous a été communiquée le 31; ils doivent être distincts en cas d'entrants de différentes nationalités.
Le jour même de l'entrée du malade ou du blessé:
- a) envoi de la fiche individuelle Jaune à la direction du service de santé militaire de Paris , 16 bvd Pasteur;
- b) envoi à la personne désignée par l'intéresse de la carte postale sanitaire au moyen de laquelle le destinataire est informé du jour de l'entrée, du lie de traitement, de l'état de santé et des désirs exprimés par le malade ou le blessé. Cette carte doit être envoyée ensuite périodiquement cahque semaine pendant toute la durée du séjour;
- c) établissement de la feuille d'observation dont vous avez reçu récemment le modèle.
L'argent, les valeurs et les bijoux dont les hommes de troupe sont porteurs doivent être déposés à leur entrée entre les mains de l'économe et inscrits sur le registre des dépôts (modèle service de santé).
Il doit être recommandé à l'économe de déclamer ces dépôts dès l'arrivée: ils seront remis à la sortie. Toutefois, les officiers peuvent conserver dans les salles les effets qu'ils désirent garder et leur valeurs dont ils sont porteurs.
Les effets d'habillement militaires et les effets personnels sont conservé au vestiaire de l'établissement après avoir été nettoyé, désinfectes, et raccommodés.
Si l'on manque de boutons on peut prendre d'abords ceux des effets des décédés, on en demandera ensuite au magasin d'habillement installé à l'ancien Bal Bullier (Bvd st Michel).
Lorsque les effets militaires sont hors d'usage il y a lieu d'en demander en remplacement à l'Officier principal gestionnaire du Val de Grâce pour les hôpitaux de la rive gauche et de l'hôpital Villemin pour les hôpitaux de la rive droite ainsi que pour l'hôtel dieu. Cet officier remettra des effets neufs ne échange de ceux qui sont hors d'usage, sur bon signé du Directeur de l'établissement et mentionnant en outre des numéro matricule, nom, prénom, grade et corps, la nature des effets à remplacer et les dimensions principales de la taille de l'intéresse.
Les armes, cartouches, objets de campement et de grand équipement dont les militaires seraient porteurs doivent être remis au major de cantonnement de la circonscription. En avisant cet officier de l'existence desdits objets à l'hôpital il y aura lieu de lui demander de les faire prendre. A ce propos je vous indique que les circonscriptions de cantonnement à Paris sont au nombre de Cinq avec siège aux emplacements suivants:la première à l'école militaire, la deuxième à la caserne de Lourcine, la troisième à la caserne de Reuilly, la quatrième à la caserne de la Nouvelle-France et la cinquième à la caserne de la Pépiniere. Il conviendra de vous informer de la circonscription à laquelle vous êtes rattaché, bien qu'il soit vraisemblable que c'est à la plus rapprochée de votre établissement

2° Pendant la durée du séjour

Chaque jour une situation numérique des blessés ou malades, ainsi qu'un relevé nominatif de décédés, doivent être adressés ne double exemplaire à l'administration centrale (service de hôpitaux), avant 15 heures; l'un des exemplaire est transmis par mes soins à la direction du service de santé/
La "feuille d'observations" de chaque malade est tenue à jour autant que de besoins.
La carte postale sanitaire doit être envoyée tout les huit jours.
Tous les cinq jours (les 1er,6,11,16,21,et26 de chaque mois) un état nominatif des mutations (entrées, sorties, décès) doit être envoyé par vous vous à la direction du service de santé '16 bv Pasteur); le double de cet état est également transmis au major du cantonnement.

Trois catégories de malades ou de blessés militaires peuvent sortir sur avis du chef de service: les guéris, les convalescents et enfin les blessés non encore convalescents mais n'ayant plus besoin d'intervention chirurgicale et pouvant sans inconvénients êtres transférés dans une autre formation sanitaire; L'autorité militaire comprend ces derniers sous la désignation de "petits blessés".
-A) Les guéris et les convalescents doivent tous êtres envoyés à l'un des deux deux dépôts de convalescents, assignés par le service de santé militaire, savoir : le dépôt de Lourcines (caserne bv port royal) pour les hôpitaux de la rive gauche; le dépôt de Clignancourt (caserne Bv Ney) pour les hôpitaux de la rive droite et l'Hôtel Dieu. La veille de leur sortie, un état nominatif de ces militaires guéris ou convalescents devra être envoyé à l'Officier gestionnaire du Dépôt sur lequel ils devront être dirigé le lendemain. Cet état sera établi conformément au modèle qui vous a été donné par la circulaire du 20 octobre signée du général Galopin, commandant de la place.
Les sortants seront munis du billet d'hôpital portant la date et l'heure de la sortie, et la "feuille d'observation" mise sous enveloppe; ils devront se rendre directement et immédiatement au Dépôt désigné.
Dans le cas où plusieurs sortants seraient évacués simultanément, ils seront conduits en bon ordre sous le commandement du plus gradé ou du plus ancien d'entre eux. S'ils ne sont pas assurés d'un commandement suffisant, ils devront être accompagné d'un surveillant de l'hôpital. Je vous rappelle, à cette occasion, qu'aucun médecin ou chirurgien traitant n'a qualité pour accorder directement un congé de convalescence : l'appréciation de ces cas est exclusivement réservée à une Commission spéciale.
B) Les "petits blessés" ne doivent êtres évacués qu'en cas d'encombrement et s'il y a intérêt à faire de la place à d'autres plus gravement atteint. D'autre part, il faut qu'il soient ne état d'être transportés assis. Le service de santé militaire, qui les fera prendre par automobiles les Mardi et vendredi pour les conduire vers les établissements de son choix, devra être informé plusieurs jours à l'avance. Un état nominatif de ces sortants sera remis avec les billets d'hôpital et les feuilles d'observation (sous enveloppe) à la personne qui accompagnera la voiture de transport.
Les dispositions ci-dessus ne s'appliquent pas à ceux des sortants qui, pour des motifs particulier, doivent être transférés dans une formation sanitaire sur réquisition de l'autorité militaire.
Les dépôts des corps doivent être informés des sortie par l'envoi du bulletin modèle n°46, comme ils l'on été à l'entrée par le même bulletin qui est à deux fins.Enfin la fiche rose de sortie doit être envoyée immédiatement au service de santé (13 bv Pasteur.

4° Décès

En cas d'état grave, un avis télégraphique doit être adressé au maire de la commune où est domiciliée la famille.
Lorsqu'un décès se produit, l'avis télégraphique doit être également adressé au maire.
Avis du décès est donné immédiatement au dépôt du corps et à la place de Paris en utilisant le modèle n° 66 du service de santé et en se conformant aux indications supplémentaires mentionnées audit modèle. Cette déclaration est, comme à l'ordinaire, certifiée par le médecin traitant et par le directeur.
Si le décédé est mort des suites de blessures reçues ou de maladie contractée sur le champ de bataille, ou dans un service commandé il en est fait mention spéciale sur la déclaration ainsi que sur le registre des décès.
Avis du décès, avec indication de l'heure des obsèques, doit être donné par téléphone ou par pneumatique à la Préfecture de Police, à la société du"Souvenir Français", 229 rue du Faubourg saint Honoré, et à celle des "Anciens Combattants" (M. Chartier. 35 rue Bourg Tibourg).
Le décès est ensuite mentionné au registre spécial (modèle du service de santé), et deux extraits (modèle n° 68 en sont établis : l'un, qui n'indique pas la cause du décès est transmis au maire du dernier domicile, et l'autre, portant la cause du décès Au service de Santé du Gouvernement Militaire de Paris.
pour les militaires nés à l'étranger (et l'on entend pas par là les originaires des Colonies qui sont territoire français ou des protectorats) et pour ceux dont les familles résident à l'étranger les deux bulletins sont envoyé au service de Santé.
Un convoi est réglè comme un convoi ordinaire et dans les conditions indiquées précédemment, savoir: la 6e classe pour les officiers supérieurs, la 7e classe pour les officiers subalternes et la 9e pour les hommes de troupe. Vous êtes autorisé à faire l'avance du prix de ces convois d'après le tarif municipal, et vous en tiendrez compte spécial pour remboursement ultérieur par l'administration militaire. Au point de vue des obsèques religieuse les instructions suivante viennent d'être notifiées: Aux termes de la circulaire ministérielle du 18 novembre, à défaut de volonté exprimée par le défunt, comme dans le cas ou il n'existerait pas de famille ou si la famille ne faisait pas connaître ses intentions, les obsèques doivent être célébrées conformément au culte auquel appartenait le militaire décédé."
Vous vous assurez que la tombe de chaque militaire décédé sera marquée d'une croix ou d'une planchette portant le nom, l'âge et le corps auquel appartenait le défunt. La fourniture de ce signe est remboursée jusqu'à concurrence de 2 francs par l'administration de la guerre.

5° Successions

Les effets militaires seront remis au magasins annexe d'habillement du Bal Bullier.
Quant aux effets et objets personnels, deniers, bijoux et valeurs, ils peuvent être remis aux parents les plus proches, dans la forme ordinaire et sur justifications des qualités héréditaires.
M. le Ministre de la guerre m'a fait connaître que , d'accord avec son collégue des finances, les certificats d'hérédité et les procurations seraient, pendant la durée des hostilités, dispensées du timbre de 3fr 60c. et pouvaient être établis sur papier libre.
Lorsqu'une succession 'est pas remise par vous directement aux ayants droits, les objets qui la composent doivent êtres confiés par vous à l'officier gestionnaire de l'un des deux hôpitaux militaires permanents. Nos hôpitaux de la rive gauche seront rattachés pour cette opération au Val de Grâce, ceux de la rive droite , ainsi que l'hôtel dieu à l'hôpital Villemin (Saint Martin). IUl conviendra de s'entendre avant tout versement avec l'officier gestionnaire dont il s'agit. Ces versement pourront être faits périodiquement, par exemple tous les mois. Les plaques d'identité, ainsi que les livrets militaires de tous les décédés doivent être transmis à l'administration centrale accompagnés d'un duplicata du bulletin n° 46.

Registres a tenir à l'Economat

1° Registre des dépôts en argent et valeurs (modèle N° 48) ; un récépissé modèle n° 47 doit être délivré au déposant. Les blessés ou malades qui déclarent n'avoir rien à déposer doivent signer cette déclaration sur le registres des entrées dans la colonne disposée a cet effet.
2° Registre des effets, objets et armes déposées par les blessés ou malades (modèle n° 49)
3° Carnet des inventaires après décès (modèle n° 100).
Il est entendu, en outre, qu'un compte sera rigoureusement tenu de toutes les dépenses accessoires effectuées pour le compte des militaires.

La tenue des différents écritures ci-dessus définies n'empêche pas l'accomplissement de vos formalités administratives ordinaires, car il convient de le pas perdre de vue que les livres du service de santé seront versés par nous , à la fin de la guerre, entre les mains des autorités compétentes.
Je vous signale, comme un exemple a suivre, que dans certain établissements on emploie l'encre rouge pour les écriture concernant les militaires. Ce procédé facilitera grandement les recherches qui pourraient être demandée par la suite. .

Je rappelle, à ce propos, le livre de Henry de Gohen [Henry Commengé], "Les scandales médicaux pendant la guerre". Certainement, l'auteur y force un peu le trait ; cependant, je subodore qu'il témoigne aussi d'une réalité moins idyllique qui coexistait parfaitement avec l'application scrupuleuse des régles prescrites.

Type : texte imprimé, monographie
Auteur(s) : Golen, Henry de
Titre(s) : Scandales médicaux pendant la guerre [Texte imprimé] / Henry de Golen
Publication : Paris : Maurice d'Hartoy, 1933 (15 mai)
Suresnes : Impr. Imprimor
Description matérielle : 1 vol. (XII-239 p.) : couv. ill. ; 18 cm
Collection : Enquêtes et pamphlets ; n° 3
Lien à la collection : Enquêtes et pamphlets
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