Forum PAGES 14-18

Bonjour à tou-te-s,

La PGM marque un tournant dans l'approche psychiatrique et psychologique de l'individu. Non seulement l'époque s'y prête (l'école freudienne commence à être entendue), mais l'apparition soudaine de pathologies brutales favorise les clivages qui étaient jusque là latents dans les différentes sociétés ou écoles psychologiques.

Ainsi, dès 1915, l'Etat-Major français fait-il appel aux aliénistes pour différencier les malades des simulateurs. Comme nous le rappelle Céline, après qu'il fut devenu "fou par la peur", les perspectives sont assez sommaires suite au diagnostic : "soit vers l'asiles d'aliénés, soit au front, soit encore assez souvent au poteau". Nous trouvons quelques pages plus loin le face-à-face entre Bardamu et le médecin-chef Bestombes, véritable traité de psychiatrie de guerre.

Voivenel nous renseigne aussi à ce sujet : http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/ ... strade.pdf

sur le rôle de la Société Médico Psychologique : article de Françoise Jacob in "Recherches contemporaines" n°3, 1995-96

sur la querelle freudienne : Frédéric Rousseau, "la guerre censurée" points histoire, 1999, pp 213-19

travaux d'Hubert Bieser : http://these-grande-guerre.ifrance.com/


Et quelques questions pour ces cher-e-s forumeux-euses :
- Existe-t-il, selon vous, une spécificité française de l'approche des troubles psychiatriques (à la différence des britanniques, par exemple, adoptant vite le concept de "shell shock") ?
- possédez-vous dans vos archives des témoignages de poilus écrits dans les maisons de repos ou les asiles d'aliénés ?
- Avez-vous des statistiques relatives à ces maladies particulières ainsi qu'au taux de guérison ?


Par avance, merci !

Ubi

bonsoir Ubi,

je connais les liens que vous donnez puisqu'il s'agit de sujets qui m'intéressent au plus haut point;

quant à vos questions,elles sont un peu ardues....(on n'est pas des spécialistes à ce point!)

avez-vous lu le livre de Jean-Yves Le Naour "le soldat inconnu vivant"...?...on a là une bonne approche de la prise en charge d'un soldat amnésique et dément .
avez-vous vu le film "les fragments d'Antonin"..?
avez-vous regardé tous les liens fournis par Laurent sur le fil "chirurgie et médecine de guerre" ?

de mon côté,il me semble que j'ai quelques infos d'époque sur les troubles psychiatriques en temps de guerre (vision française),
j'essayerai de scanner tout ça demain ou le week-end

....juste un peu de patience

amicalement,
Mireille

chère Mireille,

Moi qui croyais tomber sur les plus grands spécialistes of the world de la PGM...

merci pour Le Naour, je ne connaissais pas et note les références que j'encadre même en rouge ! S'agit-il d'un roman ou d'une étude ?

J'ai effectivement vu "les fragments d'Antonin" qui m'a laissé sur ma faim.

Quant au liens de Laurent, je les garde sous le coude, n'ayant encore eu le temps de m'attarder la matrice de recherche (y a beaucoup trop de numéro pour un littéraire comme moi !!!). Vivement ce week-end...

merci pour tout !

Ubi

dans la revue rose, j'ai trouvé ce texte avec le lien
pour les pages compte rendu de l'académie des sciences et revue rose, je vous recommande la recherche par formulaire en tapant une portion d'un mot comme "simul", ou "psy". cela sera plus lisible. il vous suffit ensuite de cliquer sur le lien l'article pour arriver sur gallica et ses pages numérisées
les cr de l'academie des sciences
la revue scientifique dite Rose

Bonjour Laurent,

Merci, c'est effectivement beaucoup plus pratique que ce que je faisais jusqu'ici !

Cordialement

BL

Bonjour à tous,

On oublie les maladies psycho. des prisonniers de guerre ou civils dans les camps. Cette maladie fut baptisée "la psychose du barbelé" et a été très étendue.
Une autre maladie (que les médecins ont assimilé aux maladies psycho.) les aménorhées chez les déportées civiles de 14-18.
Eh oui chers amis n'oublions pas les PG et les déportés de cette guerre que l'on a dit grande.
cordialement. J.Claude.

cher stcypre,

Tu aiguises ma curiosité avec cette "psychose des barbelés". Peux-tu en dire plus (symptômes, témoignages, etc...) ?
Pour les aménorhées, il me semble avoir lu que c'était fréquent chez les déportées des camps de concentration/extermination de 39-45, mais je l'ignorais pour 14.

merci d'avance !

Le SAMHA, à Limoges, conserve de nombreux registres d'observations de psychatrie. Certains hôpitaux avaient en effet des services spécialisés, mais je ne me souviens plus lesquels.
Je me rappelle de cas "folkloriques", notamment d'un soldat blessé embauché comme interprète et devenu d'un coup furieux lorsqu'il constata que les prisonniers allemands blessés recevait du vin au même titre que les Français. On pourrait y voir un signe que la haine de l'ennemi avait bien cours chez les combattants... A coté de celà, on voit beaucoup de cas de prostrations ou de confusions mentales.

A consulter, muni des dérogations ad hoc...

cher stcypre,

Tu aiguises ma curiosité avec cette "psychose des barbelés". Peux-tu en dire plus (symptômes, témoignages, etc...) ?
Pour les aménorhées, il me semble avoir lu que c'était fréquent chez les déportées des camps de concentration/extermination de 39-45, mais je l'ignorais pour 14.

merci d'avance !

Bonjour,

effectivement dans mon premier livre j'ai développé les maladies psychologiques dans les camps.
La médecine de Paris a dans un rapport, révélé que de nombreux cas d'épilepsie, affection entrainant la mort des PG suite aux coups de tête que se donnaient ces malheureux contre les murs ou parois des baraques. Des cas de folie sont dénombrés suite aux persécutions physiques ou morales subies dans les camps. On a compté environ 2 000 suicides dans ces lieux de supplices: suicides par pendaison ou le PG se jetait sur les fils de fer barbelés électrifiés entourant le camp.
La psychose du barbelé était très courante et d'ailleurs la psychasthénie fut reconnue comme une maladie psychologique des camps. Cette maladie est décrite comme démoralisante ayant de pernicieux effets sur le système nerveux. Elle fut officiellement reconnue par le Kriegsministérium en avril 1917.
Maladie spécifique à l'internement que l'on retrouvera au cours du 2ème conflit.
En allemagne on parlait de Stacheldrahtpsychose, en Angleterre de barbed wire disease. En Allemagne une récente exposition sur les camps de PG (à laquelle j'ai participé activement) faisait mention du terme de "prisonnite".
Concernant les femmes les privations, les persécution furent à l'origine des ces aménhorées, mais et il ne faut pas l'oublier les expériences médicales ont existé en 14-18. Dans certains camps les femmes étaient soumises aux essais de géméllité, et de suppression des règles (annuler la procréation de certaines...).
A votre disposition. J.Claude

bonsoir à tous,

tout arrive,et même plus:vous allez avoir de la lecture
(fallait pas demander... )

voici d'abord ce que le corps médical pensait en novembre 1915:








ensuite....