Re: Entre les Lignes...
Publié : ven. déc. 08, 2006 11:28 pm
71ème Division d’infanterie
Arrivée le 21/12/1915
N° du répertoire 4312
remise au 2ème bureau
Note.
Guerre sociale
Le Caporal Raymond Leroux, du 39ème Territorial D.A.L. S.P. 56. se trouvait à Paris le dimanche 14 novembre 1915 et fut interpellé dans la rue par un civil, qui, sur sa réponse qu’il retournait au front, l’invita à se présenter à la caisse du journal “La Guerre Social” pour y toucher cinq francs.
Là on lui donna l’adresse du “Comité de la Guerre Sociale de Meurthe et Moselle” pour s’y rendre et y toucher encore cinq francs.
Le civil s’est vanté d’avoir ainsi déjà fait plus de 200 recrues dans les hommes du front.
Le Caporal Leroux rejoignait le soir même et n’a pas déféré à l’invitation, mais très surpris a conté la chose à un ami qui, de suite l’a notée.
71ème Division
Etat-Major
2ème bureau
N°4029 F
Transmis en communication à Monsieur le Lieutenant colonel commandant le 39ème régiment territorial à Monsieur le colonel commandant la 141ème brigade pour enquête.
D.A.L.
71ème Division
141ème Brigade
Objet : “Guerre Sociale”
Exécution de la note de la Division N°4023 F
Aux Armées, le
Lieutenant colonel Remy commandant le 39ème Régiment Territorial d’infanterie à Monsieur le général commandant la 71ème division.
D’après les déclarations du caporal Leroux Raymond, il fut abordé dans la soirée du samedi 13 novembre 1915 dans la rue près l’église Notre-Dame à Paris, alors qu’il se promenait avec sa femme, par un inconnu paraissant un ouvrier endimanché qui lui demanda s’il était au front.
Sur la réponse affirmative de Leroux, cet individu l’engagea à se présenter de sa part aux bureaux du journal “la Guerre Sociale”. “Là, ajouta-t-il, on vous remettra 5 francs. De plus vous demanderez l’adresse du “Comité de la Guerre Sociale de Meurthe-et Moselle; à votre passage au comité il vous sera à nouveau remis 5 francs. Pas mal de soldats comme vous ont suivi mes indications et en ont été contents.”
Le caporal Leroux a affirmé n’avoir pas indiqué la région du front où il se trouve et il n’a pas expliqué comment son interlocuteur a été amené à lui parler précisément du comité de “Meurthe et Moselle”.
Par curiosité, le lendemain 14 novembre et sur le conseil d’un ami, médecin major dans un hôpital mixte, à qui il avait fait part de sa rencontre et qui comme lui était désireux de savoir ce que l’on “demandait” en échange des 5 francs, il se rendit au siège social du journal , rue Montmartre.
Là, il vit deux ou trois soldats accompagnés de leurs femmes. après leur départ, une femme employée demanda à Leroux ce qu’il désirait. Il répondit qu’envoyé par une personne rencontrée, il venait, comme soldat du front, chercher la somme de 5 francs. Cette femme lui déclara que les bureaux étaient fermés le dimanche et l’invita à repasser le lendemain.
La permission de Leroux arrivait à expiration, il partit le 15 novembre à 14 heures sans renouveler sa visite.
Le caporal Leroux ne connaît en aucune façon l’individu rencontré et déclare n’avoir pas eu de relation avec “la Guerre Sociale”. Il est convaincu qu’on s’est adressé à lui à tout hasard. Il voit dans la démarche tentée auprès de lui un moyen de propagande en faveur du journal et des idées qu’il défend et “peut-être aussi une tentative pour obtenir des militaires des critiques quelconques ou des paroles imprudentes”. C’est en ces termes du moins qu’il formule ses impressions.
La manière de servir du caporal Leroux donne toute satisfaction.
Signé : Remy.
Transmis
Le Lieutenant-Colonel commandant provisoirement la brigade.
P.O. le chef d’Etat-Major
Signé : ? (illisible)
CCM 21/11/2006
Arrivée le 21/12/1915
N° du répertoire 4312
remise au 2ème bureau
Note.
Guerre sociale
Le Caporal Raymond Leroux, du 39ème Territorial D.A.L. S.P. 56. se trouvait à Paris le dimanche 14 novembre 1915 et fut interpellé dans la rue par un civil, qui, sur sa réponse qu’il retournait au front, l’invita à se présenter à la caisse du journal “La Guerre Social” pour y toucher cinq francs.
Là on lui donna l’adresse du “Comité de la Guerre Sociale de Meurthe et Moselle” pour s’y rendre et y toucher encore cinq francs.
Le civil s’est vanté d’avoir ainsi déjà fait plus de 200 recrues dans les hommes du front.
Le Caporal Leroux rejoignait le soir même et n’a pas déféré à l’invitation, mais très surpris a conté la chose à un ami qui, de suite l’a notée.
71ème Division
Etat-Major
2ème bureau
N°4029 F
Transmis en communication à Monsieur le Lieutenant colonel commandant le 39ème régiment territorial à Monsieur le colonel commandant la 141ème brigade pour enquête.
D.A.L.
71ème Division
141ème Brigade
Objet : “Guerre Sociale”
Exécution de la note de la Division N°4023 F
Aux Armées, le
Lieutenant colonel Remy commandant le 39ème Régiment Territorial d’infanterie à Monsieur le général commandant la 71ème division.
D’après les déclarations du caporal Leroux Raymond, il fut abordé dans la soirée du samedi 13 novembre 1915 dans la rue près l’église Notre-Dame à Paris, alors qu’il se promenait avec sa femme, par un inconnu paraissant un ouvrier endimanché qui lui demanda s’il était au front.
Sur la réponse affirmative de Leroux, cet individu l’engagea à se présenter de sa part aux bureaux du journal “la Guerre Sociale”. “Là, ajouta-t-il, on vous remettra 5 francs. De plus vous demanderez l’adresse du “Comité de la Guerre Sociale de Meurthe-et Moselle; à votre passage au comité il vous sera à nouveau remis 5 francs. Pas mal de soldats comme vous ont suivi mes indications et en ont été contents.”
Le caporal Leroux a affirmé n’avoir pas indiqué la région du front où il se trouve et il n’a pas expliqué comment son interlocuteur a été amené à lui parler précisément du comité de “Meurthe et Moselle”.
Par curiosité, le lendemain 14 novembre et sur le conseil d’un ami, médecin major dans un hôpital mixte, à qui il avait fait part de sa rencontre et qui comme lui était désireux de savoir ce que l’on “demandait” en échange des 5 francs, il se rendit au siège social du journal , rue Montmartre.
Là, il vit deux ou trois soldats accompagnés de leurs femmes. après leur départ, une femme employée demanda à Leroux ce qu’il désirait. Il répondit qu’envoyé par une personne rencontrée, il venait, comme soldat du front, chercher la somme de 5 francs. Cette femme lui déclara que les bureaux étaient fermés le dimanche et l’invita à repasser le lendemain.
La permission de Leroux arrivait à expiration, il partit le 15 novembre à 14 heures sans renouveler sa visite.
Le caporal Leroux ne connaît en aucune façon l’individu rencontré et déclare n’avoir pas eu de relation avec “la Guerre Sociale”. Il est convaincu qu’on s’est adressé à lui à tout hasard. Il voit dans la démarche tentée auprès de lui un moyen de propagande en faveur du journal et des idées qu’il défend et “peut-être aussi une tentative pour obtenir des militaires des critiques quelconques ou des paroles imprudentes”. C’est en ces termes du moins qu’il formule ses impressions.
La manière de servir du caporal Leroux donne toute satisfaction.
Signé : Remy.
Transmis
Le Lieutenant-Colonel commandant provisoirement la brigade.
P.O. le chef d’Etat-Major
Signé : ? (illisible)
CCM 21/11/2006