bonjour à tous,
voici un document très complet sur ce fléau qui guettait toutes blessures contractées sur le champ de bataille
(merci Astrid!)
http://www.cairn.be/article.php?ID_REVU ... H_103_0051
amicalement,
Mireille
(p.s:si la page ne s'affiche pas,cliquer sur la touche "actualiser" ou sur F5 de votre ordinateur)
La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
- mireille salvini
- Messages : 1099
- Inscription : jeu. déc. 15, 2005 1:00 am
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
Bonjour
Merci Mireille ( et à votre amie) pour ces liens.
Comme je n'arrive pas lire très longtemps sur écran, j'ai imprimé ces articles remarquablement documentés.
Il ne me reste plus qu'à aller acheter une nouvelle cartouche d'encre.. pour ceux que vous trouverez sur la scarlatine et les affections gastro-intestinales (en lisant les témoignages, je constate que les auteurs se plaignaient souvent de troubles digestifs).
Bonne journée
JLK
Merci Mireille ( et à votre amie) pour ces liens.
Comme je n'arrive pas lire très longtemps sur écran, j'ai imprimé ces articles remarquablement documentés.
Il ne me reste plus qu'à aller acheter une nouvelle cartouche d'encre.. pour ceux que vous trouverez sur la scarlatine et les affections gastro-intestinales (en lisant les témoignages, je constate que les auteurs se plaignaient souvent de troubles digestifs).
Bonne journée
JLK
- mireille salvini
- Messages : 1099
- Inscription : jeu. déc. 15, 2005 1:00 am
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
bonjour Jean-Luc
je doute que je puisse me targuer d'être l'amie d'Astrid (Astrud) puisque nous ne nous connaissons pas;
mais j'aime rendre à César ce qui lui appartient
et sans le lien qu'elle a fourni pour un autre thème (les conscrits de 14),jamais je ne serais tombée sur ces documents importants mis en ligne;
et pour tout vous dire,c'est Jean qui m'a alertée sur ces 3 sujets,je n'ai fait que de les lire et de créer les messages correspondants.
quant aux "petites" maladies que vous citez,ça m'a fait penser que j'ai quelques articles sur d'autres "bobos" du Poilu,ainsi que sur des blessures de guerre,articles d'époque
il va falloir que j'aille relire tout ça
amicalement,
Mireille
(p.s:merci beaucoup pour les références des livres "médecin et photographe")
je doute que je puisse me targuer d'être l'amie d'Astrid (Astrud) puisque nous ne nous connaissons pas;
mais j'aime rendre à César ce qui lui appartient
et sans le lien qu'elle a fourni pour un autre thème (les conscrits de 14),jamais je ne serais tombée sur ces documents importants mis en ligne;
et pour tout vous dire,c'est Jean qui m'a alertée sur ces 3 sujets,je n'ai fait que de les lire et de créer les messages correspondants.
quant aux "petites" maladies que vous citez,ça m'a fait penser que j'ai quelques articles sur d'autres "bobos" du Poilu,ainsi que sur des blessures de guerre,articles d'époque
il va falloir que j'aille relire tout ça

amicalement,
Mireille
(p.s:merci beaucoup pour les références des livres "médecin et photographe")
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
Bonjour à toutes et à tous,
Je prends le relais d'Astrid et de Mireille pour vous communiquer ce que j'ai trouvé à ce propos dans l'ouvrage du Dr J-J SCHNEIDER "Le Service de Santé de l'Armée Française - Verdun 1916" (voir rubrique Pages du Bibliophile).
"Données médicales.
La gangrène gazeuse survient à la suite de la contamination d'une blessure par des germes anaérobies telluriques, c'est-à-dire ne nécessitant pas un besoin en oxygène, qui se développent et séjournent dans le sol. La porte d'entrée se situe au niveau des plaies souillées de terre, particulièrement au niveau des membres inférieurs. Les germes commencent à proliférer 8 à 12 heures après la survenue de la blessure. L'infection, rapidement extensive détruit les tissus en formant des bulles de gaz de putréfaction et s'accompagne d'un syndrome toxique souvent mortel."
Cordialement.
Jan RIOTTE.
Je prends le relais d'Astrid et de Mireille pour vous communiquer ce que j'ai trouvé à ce propos dans l'ouvrage du Dr J-J SCHNEIDER "Le Service de Santé de l'Armée Française - Verdun 1916" (voir rubrique Pages du Bibliophile).
"Données médicales.
La gangrène gazeuse survient à la suite de la contamination d'une blessure par des germes anaérobies telluriques, c'est-à-dire ne nécessitant pas un besoin en oxygène, qui se développent et séjournent dans le sol. La porte d'entrée se situe au niveau des plaies souillées de terre, particulièrement au niveau des membres inférieurs. Les germes commencent à proliférer 8 à 12 heures après la survenue de la blessure. L'infection, rapidement extensive détruit les tissus en formant des bulles de gaz de putréfaction et s'accompagne d'un syndrome toxique souvent mortel."
Cordialement.
Jan RIOTTE.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
A propos de la gangrène gazeuse.
Mêmes sources que ci-dessue (Dr J-J SCHNEIDER).
"L'infection était particulièrement fréquente chez les soldats présentant des délabrements de la cuisse. Elle pouvait apparaître dès la huitième heure suivant la blessure. Le diagnostic était porté par l'examen et l'aspect cliniques de la plaie, boursouflée et violacée, semblant prête à éclater, émettant des "sifflements de gaz", alors que la palpation entraînait une sensation de crépitement sous-cutané sous les doigts de l'examinateur. Un signe simple suffisait au diagnostic: l'odeur dégagée, très caractéristique, "une odeur très tenace, fade, de pourriture."
Le moyen de prévenir cette atteinte aurait consisté en un levage précoce sur le terrain et une évacuation rapide des blessés, en un débridement et un parage de toutes les plaies contuses du membre avec excision des tissus nécrosés, suivis d'un large drainage avec désinfection. Trop souvent, face à l'affluence tardive des blessés, l'amputation préventive du membre se révèlera l'unique moyen d'éviter l'infection généralisée que l'on savait toujours mortelle.
A Verdun malheureusement, le levage des blessés, possible uniquement de nuit, entraînera des retards importants dans les évacuations, les premiers soins sérieux n'ayant parfois lieu que 15 à 20 heures après la survenue de la blessure. Certains blessés demeureront 3 ou 4 jours sur le terrain avant d'être secourus. Dans ces conditions, le vibrion septique avait largement le temps de proliférer. On estime que les cas de gangrène gazeuse frappèrent 4 à 5% des blessés de Verdun. Lors des offensives françaises d'octobre et décembre 1916, qui laissèrent les Français maîtres du champ de bataille, le levage, l'évacuation et les soins chirurgicaux des blessés furent rapides et les cas de gangrènes gazeuses insignifiants. Sur 6236 blessés graves des membres triés à l'H.O.E. de Souilly le 24 octobre et les jours suivants, seuls 4 cas de gangrène gazeuse furent dénombrés.
Au stade du phlegmon gazeux, la chirurgie était capable d'arrêter l'évolution de la gangrène dans un tiers des cas par l'amputation. Aux stades plus avancés, les chirurgien ne pouvaient qu'offrir une euthanasie douce par injections de morphine. Le traitement par la sérothérapie de cette maladie ne sera mis au point qu'à la fin de 1918, par l'Institut Pasteur; grâce aux travaux des Professeurs VEILLON, WEINBERG, Pierre DUVAL et à son expérimentation aux Armées par le Professeur ROUX. La sérothérapie curative, devenue systématique durant les derniers mois de la guerre, réduira la mortalité induite des trois quarts. Quant à son utilisation préventive en cas de lésions suspectes ou débutantes, elle permet d'abaisser les décés de 16 à 4%. Suite à cette sérothérapie systématique les amputations de membres chutèrent à 2%."
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Mêmes sources que ci-dessue (Dr J-J SCHNEIDER).
"L'infection était particulièrement fréquente chez les soldats présentant des délabrements de la cuisse. Elle pouvait apparaître dès la huitième heure suivant la blessure. Le diagnostic était porté par l'examen et l'aspect cliniques de la plaie, boursouflée et violacée, semblant prête à éclater, émettant des "sifflements de gaz", alors que la palpation entraînait une sensation de crépitement sous-cutané sous les doigts de l'examinateur. Un signe simple suffisait au diagnostic: l'odeur dégagée, très caractéristique, "une odeur très tenace, fade, de pourriture."
Le moyen de prévenir cette atteinte aurait consisté en un levage précoce sur le terrain et une évacuation rapide des blessés, en un débridement et un parage de toutes les plaies contuses du membre avec excision des tissus nécrosés, suivis d'un large drainage avec désinfection. Trop souvent, face à l'affluence tardive des blessés, l'amputation préventive du membre se révèlera l'unique moyen d'éviter l'infection généralisée que l'on savait toujours mortelle.
A Verdun malheureusement, le levage des blessés, possible uniquement de nuit, entraînera des retards importants dans les évacuations, les premiers soins sérieux n'ayant parfois lieu que 15 à 20 heures après la survenue de la blessure. Certains blessés demeureront 3 ou 4 jours sur le terrain avant d'être secourus. Dans ces conditions, le vibrion septique avait largement le temps de proliférer. On estime que les cas de gangrène gazeuse frappèrent 4 à 5% des blessés de Verdun. Lors des offensives françaises d'octobre et décembre 1916, qui laissèrent les Français maîtres du champ de bataille, le levage, l'évacuation et les soins chirurgicaux des blessés furent rapides et les cas de gangrènes gazeuses insignifiants. Sur 6236 blessés graves des membres triés à l'H.O.E. de Souilly le 24 octobre et les jours suivants, seuls 4 cas de gangrène gazeuse furent dénombrés.
Au stade du phlegmon gazeux, la chirurgie était capable d'arrêter l'évolution de la gangrène dans un tiers des cas par l'amputation. Aux stades plus avancés, les chirurgien ne pouvaient qu'offrir une euthanasie douce par injections de morphine. Le traitement par la sérothérapie de cette maladie ne sera mis au point qu'à la fin de 1918, par l'Institut Pasteur; grâce aux travaux des Professeurs VEILLON, WEINBERG, Pierre DUVAL et à son expérimentation aux Armées par le Professeur ROUX. La sérothérapie curative, devenue systématique durant les derniers mois de la guerre, réduira la mortalité induite des trois quarts. Quant à son utilisation préventive en cas de lésions suspectes ou débutantes, elle permet d'abaisser les décés de 16 à 4%. Suite à cette sérothérapie systématique les amputations de membres chutèrent à 2%."
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- marcel clement
- Messages : 1862
- Inscription : mar. janv. 08, 2008 1:00 am
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
Bonsoir à tous,
J'ai eu l'occasion de diagnostiquer une fois une gangrène gazeuse chez un patient qui avait eu un accident de la circulation et une abominable fracture ouverte du bras.C'était il y a 25 ans mais je me souviens encore de la perception des petites bulles d'air sous cette peau tendue et tuméfiée, le fameux crépitement.
Je me souviens bien aussi de l'expression stupéfaite du patron de chirurgie à qui j'ai fait part de ma découverte. Le patient a été réopéré immédiatement , toutes les loges musculaires ont été ouvertes et le bras a été placé non recousu dans une tente à oxygène et bien sur avec un fort traitement antibiotique. Heureusement le malade a guérit et l'amputation a été évitée. Il a d'ailleurs après récupéré une fonction normale...
Merci à vous pour ces documents sur la gangrène gazeuse qui m'ont fait me souvenir de ce patient.
Une information complémentaire : Dans son livre sur les gueules cassées S DELAPORTE signale qu'il n'y a eu curieusement aucun cas de gangrène gazeuse pour l'ensemble des blessés de la face pendant toute la première guerre mondiale. Ceci étant du à la très importante vascularisation de cette région.
Bien cordialement à tous,
MC
J'ai eu l'occasion de diagnostiquer une fois une gangrène gazeuse chez un patient qui avait eu un accident de la circulation et une abominable fracture ouverte du bras.C'était il y a 25 ans mais je me souviens encore de la perception des petites bulles d'air sous cette peau tendue et tuméfiée, le fameux crépitement.
Je me souviens bien aussi de l'expression stupéfaite du patron de chirurgie à qui j'ai fait part de ma découverte. Le patient a été réopéré immédiatement , toutes les loges musculaires ont été ouvertes et le bras a été placé non recousu dans une tente à oxygène et bien sur avec un fort traitement antibiotique. Heureusement le malade a guérit et l'amputation a été évitée. Il a d'ailleurs après récupéré une fonction normale...
Merci à vous pour ces documents sur la gangrène gazeuse qui m'ont fait me souvenir de ce patient.
Une information complémentaire : Dans son livre sur les gueules cassées S DELAPORTE signale qu'il n'y a eu curieusement aucun cas de gangrène gazeuse pour l'ensemble des blessés de la face pendant toute la première guerre mondiale. Ceci étant du à la très importante vascularisation de cette région.
Bien cordialement à tous,
MC
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
Bonjour Toubib,
Merci de cette information complémentaire concernant les "gueules cassées".
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Merci de cette information complémentaire concernant les "gueules cassées".
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
Bonjour. Avant toute chose, je m'excuse d'invoquer ce sujet d'outre-tombe, mort depuis 10 ans.
Je me demandais simplement si certains d'entre vous ici avaient à disposition l'ouvrage de J-J Schneider, "Le Service de Santé de l'Armée Française - Verdun 1916" pour voir quelles sont les références de l'auteur sur la gangrène gazeuse, notamment pour ses chiffres, car je sais qu'il faut toujours vérifier les données médicales de cette guerre.
Et aussi, est-ce que quelqu'un se souvient de l'article posté tout au début du sujet ? Le lien ne fonctionne, hélas, plus ...
Merci d'avance
Je me demandais simplement si certains d'entre vous ici avaient à disposition l'ouvrage de J-J Schneider, "Le Service de Santé de l'Armée Française - Verdun 1916" pour voir quelles sont les références de l'auteur sur la gangrène gazeuse, notamment pour ses chiffres, car je sais qu'il faut toujours vérifier les données médicales de cette guerre.
Et aussi, est-ce que quelqu'un se souvient de l'article posté tout au début du sujet ? Le lien ne fonctionne, hélas, plus ...
Merci d'avance
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
Bonsoir,
Je suppose qu'il s'agit de cet article :
https://www.cairn.info/revue-annales-de ... age-51.htm
Yves
PS : Je ne dirais pas que les vieux sujets du forum sont « morts ». La preuve ici-même.
Je suppose qu'il s'agit de cet article :
https://www.cairn.info/revue-annales-de ... age-51.htm
Yves
PS : Je ne dirais pas que les vieux sujets du forum sont « morts ». La preuve ici-même.
Re: La gangrène gazeuse pendant la Grande Guerre
Vous avez raison, c'est l'un des meilleurs textes - hors publications strictement médicales - consacré à ce sujet. Bibliographie très intéressante.