Re: A propos des HOE...
Publié : mar. mars 06, 2007 12:40 pm
Bonjour à toutes et à tous,
La lecture de toutes les interventions traitant des HOE m'ont amené, en y joignant mes propres lectures, réflexions et connaissances, à tenter une synthèse pour y voir un peu plus clair à leur propos.
N'ayant pas la prétention de tout savoir, tout connaître ou d'avoir tout compris, ma présente intervention, je le répète, n'est qu'une tentative de synthèse qui, je l'espère, suscitera critiques (constructives) et discussions qui devraient permettre à toutes et à tous de partager nos connaissances et de progresser vers une meilleure compréhension de notre passion commune: la Grande Guerre.
Premier point: HOE? signification de ce sigle? certes il s'agit bien d'un hôpital d'évacuation. Mais le "O"? pour les uns, Hôpital d'Origine des Etapes, pour d'autres (dont moi), Hôpital d'Orientation des Etapes. Qui peut trancher de manière ferme et définitive avec de préférence un texte officiel non équivoque? Merci.
Second point: Les HOE ont beaucoup évolué tout au long du conflit; aussi je crois qu'il est nécessaire de connaître et suivre cette évolution si nous voulons mieux orienter nos recherches selon l'époque du HOE auquel nous nous intéressons.
Au début du conflit le médecin-inspecteur général (ou inspecteur = général de brigade) responsable du service de santé d'une armée dispose d'autant d'hôpitaux d'évacuation que l'armée comporte de corps d'armée, c'est à dire de 3 ou 4. Ces HOE sont désignés par le numéro du corps d'armée auxquels ils sont adaptés et implantés dans des gares régulatrices. Ils peuvent s'adjoindre des centres hospitaliers annexes. Dans chaque gare régulatrice un médecin-chef de service est chargé des évacuations sur l'intérieur.
A partir de 1915, et de façon plus systématique en 1916, une certaine spécialisation intervient:
- hôpitaux pour petits blessés, réservés aux blessés légers,
- hôpitaux de contagieux, de vénériens...,
- dépôts d'éclopés recevant des indisponibles à la suite de fatigues, d'affections médicales bénignes, d'accidents etc... admis pour une durée inférieure à 5 semaines.
Les grandes batailles de 1916 provoquent un afflux de blessés, surtout des petits blessés. Aussi à partir de la bataille de la Somme sont construits à proximité d'une station de chemin de fer de nouveaux HOE centralisant réception, hôspitalisation et évacuation des blessés. Toujours en 1916, pendant les batailles de Verdun et de
la Somme, sont créés des "Groupements avancés d'Ambulances" destinés à alléger la tâche des hôpitaux d'évacuation puisque placés en amont des HOE dans la filière d'évacuation. Détachés de l'armée au profit des corps d'armée, ces Groupements assurent à 10 km des lignes, un tri des blessés, retenant et opérant les intransportables.
En 1917 les moyens chirurgie des HOE sont encore renforcés par des équipes chirurgicales mobiles. Chaque HOE reçoit 2 ambulances chirurgicales automobiles comprenant 8 équipes et 8 équipes de complément, spécialisées dans la chirurgie d'urgence des grands blessés.
Enfin en 1918 les HOE sont dédoublés en HOE primaires (près du front, à une dizaine de km) et HOE secondaires (à 100 km à l'arrière vers lesquels sont envoyés les petits blessés transportables).
Ainsi en 1918 l'organisation du Service de Santé de l'avant trouve enfin la solution la plus adaptée aux problèmes se posant à lui:
-groupements avancés d'ambulances pour les blessés intransportables et les soins urgents;
-HOE primaires pour les blessés sérieux ou moyens; en cas d'affluence leur rôle est de réviser ou refaire les pansements et de constituer des trains d'évacuation vers l'arrière;
-HOE secondaires pour les blessés évacuables sans danger à 100 voire 200 km, ce qui supprime aux HOE primaires l'obligation d'operer tous les blessés.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
La lecture de toutes les interventions traitant des HOE m'ont amené, en y joignant mes propres lectures, réflexions et connaissances, à tenter une synthèse pour y voir un peu plus clair à leur propos.
N'ayant pas la prétention de tout savoir, tout connaître ou d'avoir tout compris, ma présente intervention, je le répète, n'est qu'une tentative de synthèse qui, je l'espère, suscitera critiques (constructives) et discussions qui devraient permettre à toutes et à tous de partager nos connaissances et de progresser vers une meilleure compréhension de notre passion commune: la Grande Guerre.
Premier point: HOE? signification de ce sigle? certes il s'agit bien d'un hôpital d'évacuation. Mais le "O"? pour les uns, Hôpital d'Origine des Etapes, pour d'autres (dont moi), Hôpital d'Orientation des Etapes. Qui peut trancher de manière ferme et définitive avec de préférence un texte officiel non équivoque? Merci.
Second point: Les HOE ont beaucoup évolué tout au long du conflit; aussi je crois qu'il est nécessaire de connaître et suivre cette évolution si nous voulons mieux orienter nos recherches selon l'époque du HOE auquel nous nous intéressons.
Au début du conflit le médecin-inspecteur général (ou inspecteur = général de brigade) responsable du service de santé d'une armée dispose d'autant d'hôpitaux d'évacuation que l'armée comporte de corps d'armée, c'est à dire de 3 ou 4. Ces HOE sont désignés par le numéro du corps d'armée auxquels ils sont adaptés et implantés dans des gares régulatrices. Ils peuvent s'adjoindre des centres hospitaliers annexes. Dans chaque gare régulatrice un médecin-chef de service est chargé des évacuations sur l'intérieur.
A partir de 1915, et de façon plus systématique en 1916, une certaine spécialisation intervient:
- hôpitaux pour petits blessés, réservés aux blessés légers,
- hôpitaux de contagieux, de vénériens...,
- dépôts d'éclopés recevant des indisponibles à la suite de fatigues, d'affections médicales bénignes, d'accidents etc... admis pour une durée inférieure à 5 semaines.
Les grandes batailles de 1916 provoquent un afflux de blessés, surtout des petits blessés. Aussi à partir de la bataille de la Somme sont construits à proximité d'une station de chemin de fer de nouveaux HOE centralisant réception, hôspitalisation et évacuation des blessés. Toujours en 1916, pendant les batailles de Verdun et de
la Somme, sont créés des "Groupements avancés d'Ambulances" destinés à alléger la tâche des hôpitaux d'évacuation puisque placés en amont des HOE dans la filière d'évacuation. Détachés de l'armée au profit des corps d'armée, ces Groupements assurent à 10 km des lignes, un tri des blessés, retenant et opérant les intransportables.
En 1917 les moyens chirurgie des HOE sont encore renforcés par des équipes chirurgicales mobiles. Chaque HOE reçoit 2 ambulances chirurgicales automobiles comprenant 8 équipes et 8 équipes de complément, spécialisées dans la chirurgie d'urgence des grands blessés.
Enfin en 1918 les HOE sont dédoublés en HOE primaires (près du front, à une dizaine de km) et HOE secondaires (à 100 km à l'arrière vers lesquels sont envoyés les petits blessés transportables).
Ainsi en 1918 l'organisation du Service de Santé de l'avant trouve enfin la solution la plus adaptée aux problèmes se posant à lui:
-groupements avancés d'ambulances pour les blessés intransportables et les soins urgents;
-HOE primaires pour les blessés sérieux ou moyens; en cas d'affluence leur rôle est de réviser ou refaire les pansements et de constituer des trains d'évacuation vers l'arrière;
-HOE secondaires pour les blessés évacuables sans danger à 100 voire 200 km, ce qui supprime aux HOE primaires l'obligation d'operer tous les blessés.
Cordialement.
Jean RIOTTE.