Bonjour
Si je dois reconnaitre quelque chose à la Mission du Centenaire, bien au delà de la simple organisation, c'est d'avoir servi de révélateur et au final de point de centralisation pour l'accès aux données.
En faisant l'ancien combattant, il fut un temps où, sur le forum, nous étions bien seuls.
S'il n'y avait pas eu le Centenaire, pensez à toutes les données auxquelles nous n'aurions pas accès aussi facilement que maintenant: Fiches matricules, JMO , Mémoires des Hommes, CICR, ...
Franchement, les grand-messes mémorielles style ce que l'on nous à fait subir à Verdun me laissent plus que circonspect, je reconnais n'avoir pas compris et aimer. Nous ne sommes pas dans l'Histoire mais dans l'utilisation de l'histoire à des fins de Mémoire. Et oui, il y a une différence entre Histoire et Mémoire.
Je ne vais pas argumenter sur le niveau national, je vais simplement parler au niveau de mon département, celui d'un département loin du front où la période 1914/1918 était loin des préoccupations, tant des édiles, que des associations historiennes locales et des particuliers.
En effet, alors que le conflit n'avait jamais réellement fait l'objet d'étude dans le département, j'ai pu constaté que les communes, les habitants se sont appropriés l'histoire du conflit, le souvenir des aieux.
Pour cela, nul besoin de quémander une subvention, ce qui compte à mes yeux, c'est juste l'élan de partage où l'on voit de simple citoyens amener les souvenirs du "Pépé", ces documents qui jusque là restaient dans les tiroirs, dans un oubli bien souvent complet.
Préférant les expositions de petits villages à celles des grandes villes, plus organisées mais moins spontanées, j'ai eu cette agréable surprise (J'étais pessimiste au départ) de voir les gens participer, modestement, à leur niveau, mais avec leur passion. J'observe ainsi avec satisfaction que la période 1er novembre-11 novembre est devenu un semaine du "Souvenir", vais-je m'en plaindre? Certes non.
Le volume des publications départementales sur le conflit (Et je ne suis pas au courant de tout ce qui est produit), en 2 ans, dépasse celui des 98 années précédentes. On y voit de tout et de toutes qualités, mais c'est une mine d'informations.
Au départ membre du comité départemental du centenaire, que j'ai depuis abandonné, celui-ci ayant très rapidement servi uniquement de chambre d'enregistrement des demandes de subventions, j'en ai pas moins été surpris par cet engouement que rien ne laissait présager, tant l'histoire du conflit avant se limitait aux sempiternelles cérémonies patriotiques, qui ont leur utilité, mais ne peuvent remplacer le travail direct par les citoyens eux-mêmes.
Un exemple parmi d'autres, la grande collecte permit de sortir de nombreux documents de l'oubli, même si on peut critiquer (et je ne m'en prive pas) le traitement qui en est fait ensuite. Autre exemple, jamais je n'ai vu tant de travaux scolaires autour du conflit et finalement, à mes yeux, c'est ce qui est le plus important.
Voir un élève vous apportez des documents, un objet. Lui donner des explications autour de cet objet, et ensuite le voir rediffuser cette information vis à vis de ses parents, de sa famille, au final, vous vous dites que ce n'est pas vain.
Au delà du simple comité du Centenaire qui sera dissous en 2018, la réelle question est que se passera-t-il ensuite?
Cordialement
Jérôme Charraud