Re: Entre les lignes...
Publié : ven. nov. 24, 2006 11:17 pm
Gendarmerie nationale
Légion
Prévôté de la 3ème Division
Cejourd’hui vingt février 1915 à 14 heures, nous, soussignés Charrier Paul, maréchal des logis et Allaire Marc, gendarme à cheval à la Prévôté de la 3ème division d’infanterie, aux ordres de nos chefs, étant en service dans le cantonnement de Dommartin/Yèvre, avons reçu la déclaration suivante de madame Bourgain, née Augustine Vadelle, âgée de 48 ans, sans profession, demeurant audit lieu :
“Hier soir, 19 courant, j’ai constaté qu’il manquait une certaine quantité de bois au tas qui est disposé dans ma grange qui abrite actuellement les chevaux du service postal de la 3ème division d’infanterie. Rien ne m’autorisant à porter mes soupçons sur le s militaires de ce détachement, je ne sais sur qui faire peser les responsabilités de cette disparition de bois. Avant l’arrivée des occupants actuels, ma grange avait abrité un détachement d’artilleurs, mais j’ai la certitude que le tas de bois était intact au départ de ces derniers. Je puis certifier également que cette disparition ne remonte pas à plus de 1 jours. J’évalue à un mètre cube et demi la quantité de bois soustraite et j’estime à 20 francs le préjudice que j’éprouve. Je ne désire pas que les auteurs de ce fait soient inquiétés, je demande seulement s’il est possible, une indemnité correspondant au préjudice qui m’est causé.”
Lecture faite à Madame Bourgain de sa déclaration, l’a reconnue exacte, a déclaré y persister et a signé avec nous.
La grange de madame Bourgain est située dans la rue principale de Dommartin/Yèvre en face de sa maison d’habitation qui occupe le numéro 24. Dans la partie droite de cette grange qui abrite sept chevaux du service postal de la 3ème division d’infanterie, se trouve un tas de bois, essence hêtre, en partie recouvert de paille et dont l’extrémité droite a été entamée. L’évaluation de la quantité de bois qui a été distraite du tas ne semble pas exagéré, elle peut être en effet de un mètre cube 1/2 environ.
A la suite de cette déclaration nous avons effectué des recherches dans le cantonnement et plus particulièrement dans le voisinage de la grange de Madame Bourgain où se trouvent encore les cuisines du détachement de la sous-intendance du service des postes de la 3ème division d’infanterie. Nous avons constaté que dans la première de ces cuisines il n’était fait usage que de bois de sapin et dans la deuxième, de bois de sapin et de chêne. Le maréchal des logis Friant, Henry-Auguste, commandant ce dernier détachement, nous a déclaré ce qui suit :
“Les chevaux de mon détachement sont dans la grange de Madame Bourgain, mais je vous donne l’assurance formelle qu’aucun de mes hommes n’a touché au tas de bois qui se trouve dans cette grange. Le bois que nous employons pour la cuisine provient de l’ordinaire; il y a une huitaine de jours Monsieur le Payeur en a aussi acheté une stère pour l’usage des bureaux et de notre popote. Je n’avais même pas remarqué l’existence d’un tas de bois dans cette grange et ne puis donc de ce fait, vous fournir aucune indication vous permettant d’orienter vos recherches.”
Lecture faite du maréchal des logis Friant de sa déclaration, l’a reconnue exacte, a déclaré y persister et a signé avec nous.
De nos investigations il résulte que le bataillon du 51ème régiment d’infanterie qui a séjourné à Dommartin/Yèvre du 10 au 18 courant n’avait aucune cuisine établie dans le voisinage de la grange appartenant à madame Bourgain; seul le deuxième bataillon du 87ème régiment qui a séjourné dans cette localité du 8 au 10 courant avait établi une cuisine dans une maison en ruines située près de cette grange, mais nous n’avons relevé aucun indice permettant d’imputer à ces militaires le fait que motive la plainte. Dans l’élément civil, nous n’avons recueilli aucun renseignement de nature à orienter nos recherches. Monsieur le Payeur particulièrement nous a confirmé la déclaration du maréchal des logis Friant, à savoir que depuis son arrivée à Dommartin il avait effectivement fourni à ce sous-officier une stère 1/3 de bois pour l’usage de la popote de son personnel. Monsieur Peyral, officier d’administration nous a fait une confirmation analogue en ce qui concerne son personnel. Aucun militaire ou civil n’a vu enlever du bois appartenant à la plaignante et toutes nos recherches faites à ce sujet sont restées vaines.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent destiné au général commandant la 3ème division d’infanterie.
Fait et clos à Dommartin/Yèvre, les jours, mois et an que dessus.
Signés: Allaire et Charrier.
CCM 06/11/2006
Légion
Prévôté de la 3ème Division
Cejourd’hui vingt février 1915 à 14 heures, nous, soussignés Charrier Paul, maréchal des logis et Allaire Marc, gendarme à cheval à la Prévôté de la 3ème division d’infanterie, aux ordres de nos chefs, étant en service dans le cantonnement de Dommartin/Yèvre, avons reçu la déclaration suivante de madame Bourgain, née Augustine Vadelle, âgée de 48 ans, sans profession, demeurant audit lieu :
“Hier soir, 19 courant, j’ai constaté qu’il manquait une certaine quantité de bois au tas qui est disposé dans ma grange qui abrite actuellement les chevaux du service postal de la 3ème division d’infanterie. Rien ne m’autorisant à porter mes soupçons sur le s militaires de ce détachement, je ne sais sur qui faire peser les responsabilités de cette disparition de bois. Avant l’arrivée des occupants actuels, ma grange avait abrité un détachement d’artilleurs, mais j’ai la certitude que le tas de bois était intact au départ de ces derniers. Je puis certifier également que cette disparition ne remonte pas à plus de 1 jours. J’évalue à un mètre cube et demi la quantité de bois soustraite et j’estime à 20 francs le préjudice que j’éprouve. Je ne désire pas que les auteurs de ce fait soient inquiétés, je demande seulement s’il est possible, une indemnité correspondant au préjudice qui m’est causé.”
Lecture faite à Madame Bourgain de sa déclaration, l’a reconnue exacte, a déclaré y persister et a signé avec nous.
La grange de madame Bourgain est située dans la rue principale de Dommartin/Yèvre en face de sa maison d’habitation qui occupe le numéro 24. Dans la partie droite de cette grange qui abrite sept chevaux du service postal de la 3ème division d’infanterie, se trouve un tas de bois, essence hêtre, en partie recouvert de paille et dont l’extrémité droite a été entamée. L’évaluation de la quantité de bois qui a été distraite du tas ne semble pas exagéré, elle peut être en effet de un mètre cube 1/2 environ.
A la suite de cette déclaration nous avons effectué des recherches dans le cantonnement et plus particulièrement dans le voisinage de la grange de Madame Bourgain où se trouvent encore les cuisines du détachement de la sous-intendance du service des postes de la 3ème division d’infanterie. Nous avons constaté que dans la première de ces cuisines il n’était fait usage que de bois de sapin et dans la deuxième, de bois de sapin et de chêne. Le maréchal des logis Friant, Henry-Auguste, commandant ce dernier détachement, nous a déclaré ce qui suit :
“Les chevaux de mon détachement sont dans la grange de Madame Bourgain, mais je vous donne l’assurance formelle qu’aucun de mes hommes n’a touché au tas de bois qui se trouve dans cette grange. Le bois que nous employons pour la cuisine provient de l’ordinaire; il y a une huitaine de jours Monsieur le Payeur en a aussi acheté une stère pour l’usage des bureaux et de notre popote. Je n’avais même pas remarqué l’existence d’un tas de bois dans cette grange et ne puis donc de ce fait, vous fournir aucune indication vous permettant d’orienter vos recherches.”
Lecture faite du maréchal des logis Friant de sa déclaration, l’a reconnue exacte, a déclaré y persister et a signé avec nous.
De nos investigations il résulte que le bataillon du 51ème régiment d’infanterie qui a séjourné à Dommartin/Yèvre du 10 au 18 courant n’avait aucune cuisine établie dans le voisinage de la grange appartenant à madame Bourgain; seul le deuxième bataillon du 87ème régiment qui a séjourné dans cette localité du 8 au 10 courant avait établi une cuisine dans une maison en ruines située près de cette grange, mais nous n’avons relevé aucun indice permettant d’imputer à ces militaires le fait que motive la plainte. Dans l’élément civil, nous n’avons recueilli aucun renseignement de nature à orienter nos recherches. Monsieur le Payeur particulièrement nous a confirmé la déclaration du maréchal des logis Friant, à savoir que depuis son arrivée à Dommartin il avait effectivement fourni à ce sous-officier une stère 1/3 de bois pour l’usage de la popote de son personnel. Monsieur Peyral, officier d’administration nous a fait une confirmation analogue en ce qui concerne son personnel. Aucun militaire ou civil n’a vu enlever du bois appartenant à la plaignante et toutes nos recherches faites à ce sujet sont restées vaines.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent destiné au général commandant la 3ème division d’infanterie.
Fait et clos à Dommartin/Yèvre, les jours, mois et an que dessus.
Signés: Allaire et Charrier.
CCM 06/11/2006