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Re: Robert Thumerel, mort pour la France mais oublié sur le monument ..

Publié : mar. juin 14, 2011 9:09 pm
par genealogie-baert
Robert Thumerel, mort pour la France mais oublié sur le monument aux morts

http://www.nordeclair.fr/Locales/Bethun ... mais.shtml
Lors de sa récente visite, Gérard Thumerel a cherché en vain le nom de son père sur le monument.
FacebookDiggDel.icio.usMa.gnoliaGoogleLiveIl manque un nom sur le monument aux morts. Celui d'un soldat, Robert Thumerel. Un oubli dû à un concours de circonstances mais qui devrait être vite réparé. Du moins le fils de cet homme mort pour la France l'espère-t-il.

PAR ISABELLE MASTIN
[email protected] Ce n'est pas toutes les semaines que Gérard Thumerel remonte dans le Pas-de-Calais. 77 ans, une santé qui le trahit, il vit à Lourdes mais n'oublie pas d'où il vient. « Mon grand-père Victor avait une fabrique de galoches à Laventie, qu'il a transférée à Watten puis à Hesdin, où mon père a connu ma mère. » Son père, il s'appelait Robert. L'extrait de naissance raconte qu'il est né à Laventie, le 1er décembre 1898 au domicile de ses parents, rue des Clinques, « à trois heures trente minutes du soir ». Victor était cordonnier et la mère de Gérard, Maria-Flore, native de Merville, marchande en épicerie.
Son père, Gérard Thumerel ne l'a que trop peu connu. « Quand il a eu 18 ans, il s'est engagé. » En pleine Première Guerre mondiale. « Il a été gazé en 1916, à Ypres, en service commandé. » Il y a survécu mais après ça, sa vie n'a plus jamais été la même. « Il avait les poumons brûlés et n'a retrouvé ni le goût, ni l'odorat. » Robert se marie en 1923 mais ses difficultés respiratoires conditionnent la vie du jeune couple. « Il a fait le tour des hôpitaux, 14 en tout, jusqu'en Charente. » Le climat du Nord ne lui vaut rien : Robert et son épouse partent s'établir à Grasse, où Gérard voit le jour le 18 septembre 1934 ; de là-bas, d'ailleurs, il a pris l'accent. Son père décède dix ans plus tard, le 25 février 1945. Un jugement du tribunal civil de Grasse déclare son fils « adopté par la Nation » mais de ces années-là, Gérard garde une mémoire fragmentée. « Mon père ne parlait qu'un peu de la guerre mais j'ai posé des questions à mon grand-père et à ma mère.
J'avais envie d'en savoir plus sur eux. » Il finit par se lancer dans des recherches. Commence par compulser un livre consacré aux galochiers de l'Alloeu. En vient à contacter la mairie de Laventie... et découvre avec stupeur l'absence du nom de son père sur le monument aux morts. Et que son père « ne s'était jamais marié et n'était pas décédé » : les mentions manquaient sur les registres. Mars 1994 : il se fend d'un courrier à Roger Douez, relève ces incohérences. La colère et l'émotion percent dans le ton : « Je souhaiterais que vous me fassiez savoir ce que je dois faire pour que, sur le documents d'état civil, mon père n'apparaisse plus comme un célibataire de 96 ans ? » En 1994, le maire lui répond. L'informe que les registres ont été mis à jour. En revanche, poursuit-il, « en ce qui concerne la mention " Mort pour la France", le ministère des Anciens combattants, saisi par mes soins de cette affaire, n'a pas encore statué. » Et d'ajouter : « Dès que la dernière rectification sera ordonnée, je ne manquerai pas de vous en informer ». Les choses en étaient restées là, Gérard Thumerel attendant une réponse qui n'était pas venue. Sa santé lui a joué des tours, il avoue qu'il a eu d'autres préoccupations.
Roger Douez se rappelle de drames personnels, et du temps qui a filé.
Il y a deux semaines pourtant, Gérard Thumerel est venu voir la famille, à Hesdin. « Je suis allé à Laventie, j'espérais voir le nom de mon père gravé sur le monument. » Il n'y était pas... mais cet oubli tragique ne devrait enfin plus tarder à être rectifié. Car Gérard a entre-temps remis la main sur le certificat délivré par le ministère... en 1949. Des caractères dactylographiés confirmant que Robert Thumerel est « mort pour la France ». D'autres, manuscrits, en belles rondes, certifiant que « l'ex-brigadier Thumerel Robert Léon Joseph est décédé des suites de maladie contractée en service commandé ».
Ne reste qu'à rajouter une ligne sur le monument aux morts et Roger Douez promet de faire au plus vite. « Les noms avaient été gravés dans la pierre mais ils s'étaient effacés. Il y a 3 ou 4 ans, nous les avons fait réécrire sur une plaque plastifiée. » Une centaine de noms, les soldats de 14-18, ceux de 39-45, sans oublier les civils. « On va retrouver le nom de l'entreprise qui s'est chargée de la gravure - elle est en métropole.
Puis on démontera la plaque pour faire ajouter le nom de M. Thumerel. » Gérard Thumerel espère « voir ça avant ma mort. C'est important pour moi, vis-à-vis de mon père. Je veux que son nom soit inscrit. »