Re: Pourquoi Verdun est devenu un mythe
Publié : mer. juin 08, 2016 11:57 pm
Bonsoir,
En cette année de célébration du centenaire de Verdun, je soumets à vous tous une réflexion sur un article publié le dimanche 29 mai dans un grand quotidien de ma région.
Il s’agit d’un entretien avec Antoine PROST
Historien spécialiste de la Première Guerre Mondiale (1914-1918)
Le normalien et historien Antoine Prost a été nommé en avril 2013, président du Conseil scientifique de la Mission du Centenaire de la Première Guerre Mondiale.
« Pourquoi Verdun est devenu un mythe »
Pourquoi cette bataille a-t-elle dans nos mémoires un statut aussi fort, au point qu’on n’hésite pas à parler d’un mythe de Verdun ?
Un faisceau de causes converge sur Verdun pour lui donner ce statut exceptionnel.
Déjà, il faut mettre dans la peau des Français, qu’en 1914, la défaite de 1870 n’était pas si loin.
Elle était même beaucoup plus proche que peut l’être aujourd’hui pour nous mai 1968.
La honte de 1870 et la perte de l’Alsace-Lorraine restaient comme un souvenir cuisant dans la mémoire collective. Il s’agissait bien cette fois de ne pas être battus.
Si Verdun est lourd de symboles, c’est aussi parce que depuis septembre 1914 et la bataille de la Marne, c’est toujours les Allemands qui sont passés à l’offensive.
Le 21 février 1916, les Français attaquent pour la première fois. La première semaine, ils ont frôlé la catastrophe, ce que les historiens ont souvent oublié de rappeler, étant proches des états-majors.
Il ne fallait surtout pas dire que la bataille de Verdun n’était pas préparée. Nous avons été sauvés par le fait que les Allemands avaient retardé leur attaque de dix jours, du 12 au 21 février, en raison d’une mauvaise météo. Ce retard, qui a sans doute évité une défaite aux Français, a laissé le temps à nos soldats de se préparer en prenant des mesures conservatoires essentielles comme la règlementation de la circulation sur ce qui deviendra ensuite « La Voie Sacrée ». Par ailleurs, l’Allemand Erich Georg Anton von Falkenhayn. avait conduit une bataille avec la volonté d’économiser ses troupes pour parer à tout danger qui viendrait de l’Est.
( Erich Georg Anton von Falkenhayn fut chef de l'État-Major général allemand de septembre 1914 à août 1916, à ce titre un des concepteurs de l'offensive de Verdun ).
Je souhaiterais connaître vos avis… Merci !
A vous lire…
Cordialement,
Roger
En cette année de célébration du centenaire de Verdun, je soumets à vous tous une réflexion sur un article publié le dimanche 29 mai dans un grand quotidien de ma région.
Il s’agit d’un entretien avec Antoine PROST
Historien spécialiste de la Première Guerre Mondiale (1914-1918)
Le normalien et historien Antoine Prost a été nommé en avril 2013, président du Conseil scientifique de la Mission du Centenaire de la Première Guerre Mondiale.
« Pourquoi Verdun est devenu un mythe »
Pourquoi cette bataille a-t-elle dans nos mémoires un statut aussi fort, au point qu’on n’hésite pas à parler d’un mythe de Verdun ?
Un faisceau de causes converge sur Verdun pour lui donner ce statut exceptionnel.
Déjà, il faut mettre dans la peau des Français, qu’en 1914, la défaite de 1870 n’était pas si loin.
Elle était même beaucoup plus proche que peut l’être aujourd’hui pour nous mai 1968.
La honte de 1870 et la perte de l’Alsace-Lorraine restaient comme un souvenir cuisant dans la mémoire collective. Il s’agissait bien cette fois de ne pas être battus.
Si Verdun est lourd de symboles, c’est aussi parce que depuis septembre 1914 et la bataille de la Marne, c’est toujours les Allemands qui sont passés à l’offensive.
Le 21 février 1916, les Français attaquent pour la première fois. La première semaine, ils ont frôlé la catastrophe, ce que les historiens ont souvent oublié de rappeler, étant proches des états-majors.
Il ne fallait surtout pas dire que la bataille de Verdun n’était pas préparée. Nous avons été sauvés par le fait que les Allemands avaient retardé leur attaque de dix jours, du 12 au 21 février, en raison d’une mauvaise météo. Ce retard, qui a sans doute évité une défaite aux Français, a laissé le temps à nos soldats de se préparer en prenant des mesures conservatoires essentielles comme la règlementation de la circulation sur ce qui deviendra ensuite « La Voie Sacrée ». Par ailleurs, l’Allemand Erich Georg Anton von Falkenhayn. avait conduit une bataille avec la volonté d’économiser ses troupes pour parer à tout danger qui viendrait de l’Est.
( Erich Georg Anton von Falkenhayn fut chef de l'État-Major général allemand de septembre 1914 à août 1916, à ce titre un des concepteurs de l'offensive de Verdun ).
Je souhaiterais connaître vos avis… Merci !
A vous lire…
Cordialement,
Roger