Forum PAGES 14-18

Bonjour
Une nouvelle livraison du Prisme1418: "La Justice au quotidien dans le corps de troupe : le 134e RI"
http://prisme1418.blogspot.fr/2016/01/l ... ps_16.html

Cordialement
Jérôme Charraud

Bonjour à tous

Le Prisme 14/18 s'est attelé à l'étude de la justice militaire au niveau d'un régiment, c'est long à traiter mais les résultats bousculent les "à priori" même pour nous. Résultat:un article de plus de 65 pages.

Pour "décortiquer" tous ces jugements, il faut les passer en revue un par un mais c'est la seule manière de baser des résultats sur des faits et non sur des "on-dits"




Cordialement

yves

Bonjour,

pour illustrer cet article approfondi, un extrait du JMO du 56e RI (26 N 645/10) qui donne la mesure du phénomène vu du régiment voisin :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F page 124 et suivantes.

Félicitations pour votre travail.
Bien cordialement.

Bonjour dominique


"Illustrer" est bien le terme adéquat, c'est un beau document qui appuie notre article.

Quand j'ai photographié et relevé tous les dossiers de CDG de la 15e DI. Je savais déjà que quelque soit le régiment de la 15e DI, la justice militaire était loin de l'image présentée par certains, loin des " à priori" , loin des "on-dits".

Mais pour présenter quelle était cette justice militaire au quotidien dans une unité, le Prisme 14/18 s'est attelé à une fastidieuse et longue décomposition de tous ces jugements. Sans cela, pas moyen de montrer comment se comportait ces juges, le commissaire-rapporteur, le général commandant la division.

Maintenant nous en savons plus sur le fonctionnement de cette justice militaire au quotidien, on découvre que par exemple souvent les juges et suivant les périodes ont tout fait pour empêcher les peines les plus graves en fonction de l'évolution des règles de fonctionnement de la justice militaire. Cela ne va pas plaire à certains mais c'est ainsi. Évidemment, avant de généraliser cette étude à toutes les divisions, il faut rester prudent, la 15e DI n'a été ni la moins rigoriste, ni la plus rigoristes de toutes les DI.

Quant on voit le nombre de suspensions, sursis, circonstances atténuantes, ça interpelle.

La leçon de tout cela, reste la même dans tous les cas, avant de lancer des "anathèmes", il faut les démontrer.

Nous avons utilisé, par moment, un peu de l'histoire du 56e dans cet article.

Bien cordialement

yves

Bonsoir Yves, bonsoir à tous,

Je lis très attentivement les travaux du Prisme et je suis un peu surpris de ceci:

Maintenant nous en savons plus sur le fonctionnement de cette justice militaire au quotidien, on découvre que par exemple souvent les juges et suivant les périodes ont tout fait pour empêcher les peines les plus graves en fonction de l'évolution des règles de fonctionnement de la justice militaire.

Il me semble que dans l'Etat actuel des travaux de recherches, du Prisme et d'autres entités de recherches, cette phrase ne peut s'appliquer qu'au "secteur défriché" qui n'est pas, à mon avis, représentatif de l'ensemble des unités concernées par la Justice militaire, ne serait ce que par le nombre des condamnations à mort suivie d'exécution.
Je relève, dans votre analyse les termes suivants:
[...] l’on constate que la 15e DI n’est pas fortement atypique, mais qu’il y a tout de même de fortes disparités en ce qui concerne la propension à condamner à mort et à exécuter. Du travail en perspective [...]
Ce travail peut donc encore modifier vos provisoires conclusions. On pourrait, par exemple, faire le même travail d'analyse profonde sur un régiment pas beaucoup plus atypique mais pour lequel il y a manifestement " une sévérité un peu plus prononcée " Il y a des régiments où pour la période août 14 janvier 15 la main de la justice a été beaucoup plus lourde.
Il me semble donc que, puisque vous manifestez la précaution :" avant de généraliser cette étude à toutes les divisions, il faut rester prudent" il serait tout aussi prudent de ne pas affirmer : " [que l' ] on découvre [que] par exemple souvent les juges et suivant les périodes ont tout fait pour empêcher les peines les plus graves.
Cette affirmation, prématurée me semble-t-il, ne me semble pas correspondre tout à fait à la rigueur scientifique que vous manifestez dans l'analyse fine des données, à moins de bien préciser que ce que vous avancez ne s'applique, pour l'instant, qu'au seul régiment étudié.
Au-delà de cette critique de forme le travail du Prisme est absolument passionnant.
Par ailleurs, vous signalez le rôle qu'a joué [...] le commissaire rapporteur n’est pas à sous-estimer. Dans cette fonction, la 15e DI a eu pour presque quasiment toute la durée de la guerre, du 6 juin 1914 au 15 mars 1918, le Lt Jean Vermeil, avocat dans le civil.
Il me semble qu'il y a là une piste prometteuse, à savoir le rôle qu'ont joué "les hommes de la justice" dans cette implacables machine. Je le formule ainsi:
à chaque moment, quelles que soient les pressions venues de la hiérarchie et leur place dans la pyramide de commandement, il s'est, probablement, trouvé des hommes pour glisser habilement le grain de sable qui ralentirait ou enrayerait la répression.
On appelle cela résister, au sens que l'histoire plus contemporaine lui a donné.
Cordialement
CC

Bonjour,

Je trouve votre étude très intéressante et très détaillée.

Félicitations pour ce travail très instructif.

Bien cordialement,

Nicolas

Bonjour à tous, bonjour nicolas, bonjour claude

Claude:

Comme je l’ai indiqué, cette étude nous a demandé beaucoup de temps, plusieurs milliers de photos donc pas très facile à refaire plusieurs fois. Avec les autres sujets à traiter, il faudra attendre un peu.....

Elle montre le rôle joué par certains acteurs de cette justice, rôle qui contredit pour la 15e DI, les « à priori » généralement véhiculés.

Ce que nous avons constaté pour la 15e DI, se retrouve également dans le 8e corps. Au-delà, il serait bien évidemment intéressant d’étudier, comme nous l’avons indiqué, les unités moins clémentes pour déceler les facteurs « aggravants ».

Par contre, je vois que personne n’a remarqué que nous avons mentionné le nom d’un fusillé qui n’est ni sur MDH, ni sur dans le livre de mathieu (ce n’est pas le seul)

Nicolas

Dans cet article, le 56e régiment avait sa place, les condamnés changeant souvent d'une unité à l'autre

Cordialement

yves

Bonjour Yves,

j'avais noté le nom du soldat Deschamps dans ce tableau des fusillés (est-ce bien de lui que vous parlez?) sans en effet le retrouver dans le livre de Frédéric Mathieu ; j'ai bien sûr fait le rapprochement avec ces dossiers manquants dans les archives dont on parle souvent. Eventuellement, dites-nous en un peu plus sur lui, dans la mesure ou cela n'est pas tenu secret.
Vos dossiers sont tellement denses, les infos et explications si détaillées, qu'on a trop peu, ou trop, d'explications à demander.
Merci en tout cas pour ce que nous délivre Prisme.
Cordialement
Alain

Bonjour Alain,


Vos dossiers sont tellement denses, les infos et explications si détaillées, qu'on a trop peu, ou trop, d'explications à demander.

Pourtant, si le nombre de pages est assez important pour cet article, on a été obligé de réduire le volume du dossier pour ne pas en faire un roman en remplaçant par exemple des graphiques par des petits tableaux, peu de place sur la rotation des juges, ...... La difficulté est d'arriver à présenter des résultats qui semblent intéressants en listant toute une série de données qui peuvent être à la longue, fastidieuses au lecteur mais qui si on ne les montrent pas, pourraient suggérer à certains que ces conclusions ont été imaginées. Il y avait d'autres choses à dire, cela sera explicité dans un autre article.

Pour le soldat Deschamps, n'ayant pas comme le SHD une autorisation de la CNIL, nous allons essayer de fournir quelques informations. C'est un soldat condamné par le CdGS du 27e RI pour abandon de poste en présence de l'ennemi le 09/11/1914 et fusillé le lendemain. Soldat de la classe 1901, condamné 19 fois par les tribunaux civils avant guerre pour beaucoup de délits mineurs, condamné par le CdG permanent de la 6e RM en 1904 pour désertion à l'intérieur en temps de paix.

Ces faits se sont déroulés dans la plus mauvaise période : pas de circonstances atténuantes, pas de recours possible en révision, exceptionnalité du recours en grâce et CdGS



Cordialement

yves

Bonsoir et merci Yves pour ce complément d'informations.
Cordialement
Alain