Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous, ci joint un extrait d'un carnet de santé d'un régiment en Argonne, secteur La Harazée fin octobre début novembre 1914.
"De nombreux cas d'embarras gastriques sont constatés dès les premières visites, particulièrement fréquent chez les réservistes d'un contingent de 300 hommes de renfort venu du dépôt du 62ème régiment d'infanterie à Lorient. Ces hommes se font remarquer par des habitudes de malpropreté invétéré contre lesquelles il est très difficile de réagir (...). L'eau d'alimentation ne peut etre puisée que dans deux sources voisines mais on dit qu'elles sont polluées par quelques cadavres !"

Laurent

Bonsoir à tous, bonsoir Laurent.

Eh bien... quelle réputation !! Je ferai toutefois remarquer que c'est le 62e de Lorient (je profite de l'absence de Nico) et non le 116e de Vannes qui est mis en cause...

Bonne soirée à tous.
Sans rancune.
Jean-Yves

Bonsoir à tous,
Bonsoir Laurent et Jean Yves,

Peuh ! Je ne ferai même pas de commentaires. A partir d'aujourd'hui, je ne me lave plus, par solidarité.
Kenavo,
Amicalement,
Franck

Bonsoir à tous,
Hi hi hi... Les bretons y zétaient saleuuu ! Nananèreuuu !!
Bon !
Je n'ai pas étudié spécialement l'hygiène corporelle dans la France de 1914, que cette France soit rurale ou citadine, mais je pense (et suis même certain) que cette hygiène "laissait à désirer" dans toutes les régions de France et de Navarre ! Le rédacteur était peut-être anti-breton, ("des habitudes de malpropreté invétéré contre lesquelles il est très difficile de réagir") il y a bien eu des anti-"sudistes", donc ça ne m'étonnerait pas que les bretons aient été sur la liste de certains. Le racisme que l'on connait aujourd'hui vis à vis de populations étrangères existait bel et bien sous une autre forme à cette époque. (On est toujours "l'arabe" de quelqu'un qui s'en trouve rehaussé, alors que bien souvent... Bref !). Je pourrais en raconter des tonnes sur ce sujet et il s'agirait de souvenirs des années 50... Alors, 1914,
A part ça, Nico (qui se lave j'espère), vous avez des nouvelles ? Il a déserté ? il risque gros ! ("Déserté la tranchée" j'entends...)

Bernard

Salut Bernard,
Déjà que Barthas dans ses carnets laisse penser que les Bretons ont un penchant pour le gwin ru (alors qu'il est de notoriété publique que les Bretons sont d'une sobriété exemplaire, qui confine au sacerdoce), alors maintenant, le savon !
Nico, pas de nouvelle, mais il doit être très pris.
"C'est le pinard qui nous fait vivre,
Il nous apporte la gaité, oui la gaité
Un marin saoûl, çà ne se voit que par hasard
Ran, ran, ran,
Quand un marin vient de quitter sa mère,
Et pour noyer son immense chagrin,
Le pinard, le pinard, le pinard !
Ran, ran, ran"
Bon, j'ai pas la musique, et j'ai oublié les paroles, mais la chanson vaut son pesant de cacahouettes.
Amicalement,
Franck

J'en ai une bien bonne, source "souvenirs d'enfance des histoires de mon pépé" (Pourtant j'en ai peu) . Il y a eu un sujet sur les fraternisations ici... Hors mon GP disait (je ne sais plus où, secteur peinard sans doute) qu'il y avait des échanges par dessus les tranchées des postes avancés du régiment, les allemands étant très près (c'est pour ça que je dis "postes avancés", de guetteurs je suppose), ils se lançaient des trucs... Ce que recevaient les français je ne me souviens plus, mais ils lançaient aux allemands du savon en échange ! Il prétendait qu'ils étaient demandeurs de savon. Chacun son truc... Pour finir, "des officiers sont venus et ont arrêté ça..."
Je préfère un kilo de gwin ru à un kilo de savon mais aujourd'hui on a tout. On peut boire propres !

Bernard

Sur le JMO du 120° Ri ( en majorité des Ardennais ) à la date du 22sept 14, pendant les combats pour Binarville dans les bois de la Gruerie, avec des temps de repos à la Harazée et à la Placardelle, il est signalé plusieurs cas de diahrée. Ci-join extrait :
22 septembre

Dès 8 h, le Rgt occupe les mêmes emplacements, rassemblés, articulés comme le 21. Il n’est pas engagé et regagne dans la soirée les cantonnements des jours précédents. Aucun incident notable. Toutefois, le rafraîchissement de la température occasionne de nombreux cas de diarhée et quelques cas de rhumatisme.

Bonjour

J'ignorais que des Ardennais, ch...ieux ou pas, avaient combattu dans l'Argonne !
Ce sujet m'intéresse... Pas la ch...e , les Ardennais !
Pour en revenir à la saleté de "l'autre" et aux jugements sur les habitants des autres régions, je crois me souvenir que Delvert, qui évoque la saleté des villages lorrains, n'est pas tendre non plus avec les troupes du midi.

Quand au sens de tout cela, il est limpide, mais je me garderai de faire de la psycho-sociologie de sous-préfecture ou de la psychanalyse à 10 balles...
Cordialement,
JPG

Bonsoir,

Pour en revenir à la saleté de "l'autre" et aux jugements sur les habitants des autres régions, je crois me souvenir que Delvert, qui évoque la saleté des villages lorrains, n'est pas tendre non plus avec les troupes du midi.

Cette appréciation portée sur les villages lorrains se retrouve, telle un leitmotiv, dans bien des récits de combattants. Il faut croire que l'aspect de ces villages avait certainement quelque chose de "dépaysant" pour ces soldats qui n'étaient encore jamais passés par la Lorraine avec leur godillots !

Amicalement,

Stéphan, né sur un tas de fumier de Nancy !

P.S. Jean-Pierre, as-tu reçu le tube ?

Bonsoir à tous,

Voici Frank, les paroles de la Madelon du marin, qui se chante bien sur sur l'air de....la Madelon

Tout le monde sait où se trouve la cambuse
Ou le marin vient chercher son pinard
Tout le monde en boit mais personne n'en abuse
Un marin saoul ça ne se voit que par hasard
C'est le pinard qui nous fait vivre
Qui nous redonne la santé
On peut nous supprimer les vivres
Mais au pinard faut pas toucher
Adieu les permissions
Il n'y a plus d'amour
Ce qu'il faut au marin
C'est ses trois litres par jour.

Refrain
Si le maître commis voulait nous servir à boire
A la cambuse nous ferions tous la queue
Mais cela nous ferait des histoires
Et le pinard ne serait pas vieux.
Ne serait pas vieux
Pour qu'un marin oublit jusqu'à sa mère
Et pour noyer som immense cafard
Il n'y a qu'une chose sur terre
Le pinard, le pinard, le pinard

Nous avons tous au pays une payse
Que nous trompons à chaque escale maintes fois
Mais dans le courrier pour rassurer la promise
On dit "je t'aime et je ne pense qu'à toi"
Mais la petite pas bête en somme
Répond par le courrier suivant
Ne t'en fait pas mon p'tit bonhomme
Je pense à toi à chaque instant
Ton bateau reviendra
Peut-être demain
Mais ne t'en fais donc pas
Je sais que tu es marin.

Refrain

Chanté des dizaines de fois en bordée avec les copains, toujours de bons souvenirs.

Amicalement.
Michel