Casernes de CHAUVONCOURT 27 septembre 1914

[mariac invite]

En souvenir de mon grand-oncle Jean Raymond Marius BONNET,originaire de Mariac (Ardèche)soldat au 38ème RIC porté disparu le 27 septembre 1914 à Chauvoncourt (Meuse), au cours d'une des premières tentatives de réduction du saillant de St Mihiel (ou plus exactement de la tête de pont de Chauvoncourt), l'extrait du JMO du 38ème Colonial pour cette journée:

"Départ à 4 heures. Le régiment doit placer deux compagnies aux avant-postes sur la lisière est du Bois des Paroches où sont des éléments de la 129ème brigade.
Contre-ordre à 4h45. Mission nouvelle: occuper le slisières est du bois de la haute Charrière et de Malinbois. Une attaque doit être tentée par la brigade avec objectif les casernes de Chauvoncourt puis la passerelle de St Mihiel.
A 7 heures le 5ème bataillon estplacé; d"eux compagnies sont à la pointe de la Haute Charrière avec des observateurs dans les tranchées de la lisière est; deux Cies en réserve en arrière.
A 8h le 4ème Bon est placé de la même manière à Malinbois.
8h30. reçu pordre d'envoyer des patrouilles en avant pour reconnaître le terrain jusqu'aux casernes.
Celles du 4ème Bon ne donnent que des résultats incertains. Celles du 5ème Bon conduites par le S-Lt Marquet de la 20ème Cie puis par le Cne Rouyer de la même Cie rapportent les renseignements suivants:
compte-rendu à 12h45: la crête du ch de Chauvoncourt et la côte 277 sont occupées par l'ennemi. Les tranchées sont sur la crête même. de petits épaulements laissent supposer l'installation de mitrailleuses. Des observateurs ennemis étaient en avant de ces tranchées et y sont retournées au pas de course à l'arrivée de la patrouille. Un caporal et 4 hommes se sont avancés jusqu'à 60 mètres des tranchées. En avant des casernes, à petite distance sont aussi des tranchées allemandes qui prolongent au nord celles de la côte 277.
OLe village de Chauvonvourt paraît occupé. Une batterie de campagne de 6 pièces au moins a tiré sur la reconnaissance, elle paraissait être en position aux abords du village.
De nombreux morts ou blessés du combat de la veille (34ème Colonial) sont sur le terrain. Trois blessé ont pu bêtre ramenés dans nos lignes par les patrouilles.
Conclusion du compte-rendu adressé au général de brigade: l'attaque de front sur les asernes paraît très diffcile et nécessite d'abord l'attaque des tranchées de la côte 277. Elle ne peut être faite qu'après une action vigoureuse de l'artillerie. forces d'infanterie des casernes et des tranchées évaluées à au moins un bataillon.
A 12h20 reçu de la brigade l'ordre de ne pas attaquer sans de nouveaux ordres.
A 14H45 recu du Général de brigade l'ordre d'attaquer immédiatement. Communication de cet ordre est adressé au Chef de Bon cdt le 4ème Bon à Malinbois; le 5ème Bon ne fera mouvement que lorsque les premiers éléments du 4ème Bon sortiront de la lsière est de Malinbois.
A 16h le 5ème Bon essaie de déboucher de la corne est du bois de la Haute Charrière. Un feu violent d'artillerie lourde et d'artillerie de campagne accueille ses premiers éléments.
A 17h le 5ème Bon progresse vers la côte 277 ainsi que le 4ème Bon.
Le régiment est remplacé sur ses positrions par le 42ème Colonial.
Les compagnies du régiment progressent normalement et arrivent vers 19h à Une centaine de mètres du mur crenelé des casernes de Chauvoncourt (les tranchées de la côte 277 n'étaient plus occupées). Ce mur est occupé par les Allemands qui l'ont mise en état de défense et crenelé. Il est solidement organisé avec des meurtrières et des réseaux de fil de fer en avant. Aucune brèche ne semble avoir été faite par notre artillerie qui cependant a tonné pendant plusieurs heures avant notre attaue.
Une charge à la baïonnette dirigée apr le Ct Rebel vient se heurter à ce mur infranchissable. En butte à la fusillade ennemie qui part de ce mur, débordé à droite par une contre-attaque allemande, non soutenu à gauche où le 341ème RI,après être resté très longtemps abrité derrière le fossé sud de la grand route n'a fait qu'esquisser un timide mouvement en avant suivi aussitôt d'un retour en arrière, le 38ème Colonial se replie par bonds successifs ramenant une partie de ses blessés.
20h. Il se rassemble sur la route du Bois de la Haute Charrière et reprend les emplacements qu'occupait dans la journée le 5ème Bon. Il y attend des ordres sous la protection des avant-postes du 42ème Colonial.

Pertes à ce combat: 3 officiers blessés: Capitaine de Montalembert
S-Lt Leca
s-Lt Marquet
Troupe: 3 tués 81 blessés 93 disparus"



Mariac

[Terraillon Marc]

Bonsoir,


En souvenir des combats et de votre grand oncle :





A bientot

[gilles morlock]

Bonjour
Merci pour cet extrait. Il y est fait allusion au rôle, considéré comme insuffisant par le rédacteur du JMO, du 341e RI. Le JMO du 341e RI, assez peu détaillé, relate en effet que " ...à 17 heures, il reçoit l'ordre d'attaquer les casernes de Chauvoncourt; il est soumis au feu des schrapnells allemands et aussi à une vive fusillade du mur crênelé de la dite caserne (mur surélevé d'environ 3m). L'attaque est menée avec vigueur jusqu'à 22 heures, à ce moment le régiment donne l'assaut sur le mur crênelé qu'il ne peut franchir et est obligé de se replier...". Ce régiment de réserve a cependant perdu dans ce combat 5 tués dont le commandant de la 24e compagnie, 29 blessés, dont mon grand père décédé à la suite de sa blessure, et 26 disparus.
[Je remercie François-Xavier, qui connait bien cet épisode de Chauvoncourt , et qui m'a fourni le JMO du régiment sur cette période]
GM

[bruno17]

Bonjour,
Le capitaine Jules Guépin, du 34ème RIC, tué pendant l'affaire des casernes de Chauvoncourt...
Cdlt
BB