Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous
Il existait aux alentours de cette ferme Seru un emplacement pour un canon allemand de 38 cm. Ce canon tirait sur le secteur de Tergnier, l'encuvement était bétonné (j'ai vu une photo de ce site qui date de 1918 avec des soldats français) alors voilà ma question : Le site existe-il encore de nos jours (ruines de l'encuvement, abri, etc). Je pense que l'emplacement est dans une propriété privée et j'ai vu sur Google Earth à proximité de cette ferme un emplacement circulaire, cela pourrait-il être l'encuvement ? Il se peut qu'après la guerre que le site fut détruit ? Quelqu'un spécialiste des emplacements d'artillerie pourrait-il répondre ? Il se peut qu'il existe sur ce forum des gens de cette région qui pourraient donner une indication.
Par avance je vous remercie
Cordialement
FVB

Bonjour,

L'emplacement du canon de 38-cm SKL/45 de la Ferme Séru n'est pas à proprement parler un "encuvement".
En effet, tous les emplacements construits lors de l'hiver 1917-1918 et au début du printemps 1918 sont construits sur un type particulier (Stellung XIX de Saint-André, XX de Meurchin, XXI de Goeulzin, XXII de la Ferme Séru, pour 38-cm "Max" et Stellung XXIII d'un des "Paris Kanonen" de Crépy-en-Laonnois).
Ce type de position destinée à recevoir un affût "Eisenbahn und Bettungsschiessgerüst" comprend une plateforme légère en béton ("Betonbettung") sur laquelle est boulonnée la plaque tournante métallique donnant à l'affût une capacité de tir dans tous les azimuts.
A partir du printemps 1918, pour les positions nouvelles construites, la plateforme béton sera elle-même remplacée par un caisson métallique démontable ("Bettung mit Eisenunterbau") destiné à recevoir la plaque tournante.
La position de la Ferme Séru est donc très semblable à la Stellung XXIII de Crépy-en-Laonnois (pour "Pariser Kanone" sur affût E.u.B), toujours visible et bien remise en valeur et à la position de Goeulzin, située dans une propriété privée et clôturée.
Je ne sais pas si l'emplacement de la Ferme Séru est toujours visible, c'est un des rares sites de canon de Marine allemand que je n'ai pas visité.
En tout cas, il était bien visible après la guerre comme le montre cette carte postale ancienne:

Stellung XXII Ferme Séru.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour Guy François

Merci de m'avoir répondu sur ce point de la ferme Séru (je ne savais pas que ce site se situait prés de Ribemont et Dieu sait que j'y suis passé souvent)
En cherchant sur Google Earth les emplacements de St-André et de Meurchin, il est très difficile d'apercevoir quelque chose et l'urbanisation y est pour quelque chose; ces sites existent ils encore ?

Je m'étais rendu il y a quelques années à Goeulzin (j'habites à une vingtaine de km de là)
A la recherche de l'emplacement qui d'après une carte se situe non loin du canal de la sensée. En suivant la trace de l'ancienne voie ferrée qui conduit au bois j'ai supposé que celle-ci conduisait au site mais le bois est une PP, je me suis rendu à la maison forestière mais personne et j'ai renoncé.
J'ai demandé à la mairie et le maire (sympa) m'a confirmé l'existence de l'assise en béton (ce n'est peut-être pas le bon terme).

J'ai visité aussi la ferme Vaucelette à Epehy pour y trouver le même genre de construction et là je n'ai trouvé que les ruines en béton du blockhaus des artilleurs dynamité par les Allemands lors de leur retraite sur la ligne Hindenburg (ce sont les dires du fermier qui le savait de son père), une voie de dérivation conduisait dans la grange où paraît-il le canon était dissimulé est-ce possible ?

J'ai visité Sancourt 59 dans le parc de l'ancien chàteau, rien !

J'ai aussi visité Quéant (la ferme de l'Abbaye) où il est écrit sur un livre appelé "la reconstruction de pas-de-Calais après la Grande Guerre" que le cuvelage (mauvais terme sans doute) était porté à l'inventaire en vue de son classement mais là aussi je n'ai rien trouvé.
Pouvez vous me donner quelques informations sur ces différents sujets car sur le terrain il est difficile d'avoir des infos fiables, les témoins directs ayant disparus depuis une trentaine d'années et ceux nés (ils ne sont plus beaucoup) après cette guerre brodent plus ou moins les faits.

Par avance je vous remercie si je peux en apprendre plus.

Cordialement

FVB

bonjour,

http://www.bing.com/maps/

Voir aussi sur Bing maps images secteur Aisne (bien meilleur que earth ) ont moins de deux ans et de plus en général les tranchées et vestiges gallo-romains sont bien visibles dans les cultures partout dans l'Aisne

bien a vous

Mickael

Bonsoir,

Malheureusement, les sites du Nord de la France ont disparu du fait de l'urbanisation à l'exception de celui de Goeulzin qui se trouve dans une propriété privée clôturée et dont la plateforme bétonnée ("Beton Bettung") était très bien conservée (il y a déjà près de vingt ans toutefois).Le type ne diffère en rien de celui de la Ferme Séru ou de la Stellung XXIII de Crépy-en-Laonnois.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour,

Avez-vous essayé les vues aériennes anciennes sur Géoportail ? Je viens de voir que l'on peut remonter à 1931 pour Ribemont, mais je ne sais pas si le secteur a été entièrement photographié.

Cordialement
Yves

Bonsoir
Merci à vous trois pour vos réponses rapides, il est vrai que le forum 14-18 regorgede spécialistes et de connaisseurs.
En vous remerciant
Cordialement
FVB

Bonsoir,

Pour rebondir sur ce thème, il est tout de même curieux que les Allemands en 1918, au moment où la guerre de mouvement reprend de l'ampleur, se soient mis à bétonner des emplacements pour des pièces statiques alors que l'artillerie lourde se concevait aussi sur des rails.

Cordialement,

Jé

Bonsoir,

A noter que les emplacements construits fin 1917, début 1918 sont bétonnés mais destinés à recevoir des pièces sur rail "Eisenbahn und Bettungsschiessgerüst".
Ces emplacements permettent aux pièces de tirer dans tous les azimuts sur un maximum d'objectifs stratégiques de l'arrière front (le 38-cm peut tirer sur plateforme jusqu'à 44.500 m en 1918).Les missions principales de ce type de pièce consistent à neutraliser les points vitaux de l'arrière front (gares, dépôts, carrefours stratégiques, etc...) lors des phases initiales des grandes offensives.Les pièces peuvent changer rapidement de position et sont capables de tirer aussi sans préparation depuis des voies ferrées normales mais jusqu'à 22.000 m seulement.
A partir de l'été 1918, l'utilisation des caissons métalliques démontables permet d'installer assez rapidement ce type de pièce car la mise en place du caisson métallique se fait aussi rapidement que la construction d'un épi de tir.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour

voici un extrait de carte qui pourrait vous intéressez





Bien a vous