Forum PAGES 14-18

Bonjour à toutes et tous,
Un superbe site: http://dumultien.over-blog.fr/
Cordialement,
Bernard

Bonjour Bernard,

Oui, très beau site, avec plusieurs vues de Corbeny où tomba mon grand oncle le 2 décembre 1917.

Merci.

Amicalement,

Bernard.

Bonjour à toutes et tous, bonjour Bernard,
Merci pour ce magnifique site, quelle émotion de retrouver tous ces villages en vie !!!
Amicalement,
Jef

Salut à tous, Bernard merci pour ce lien. Une première remarque : 90% du bâti de l'Aisne a été détruit entre 1914 et 1918, c'est le département qui a le plus morflé.
deuxième remarque : à l'inverse de la reconstruction tout-béton de 39-45 (Brest, Lorient, Cherbourg etc) celle de l'Aisne est une reconstruction globalement réussie, les critères architecturaux régionaux ont été respectés.
conclusion : pour le visiteur, la guerre est effacée, les maisons d'ici semblent ancestrales. Je vis dans une maison dont il ne restait qu'un pignon en 1918, à part un bandeau de briques juste sous le toit, elle semble dater au moins du milieu du 19ème siècle alors qu'elle a été reconstruite en 1922.
Ici, la guerre cache sa face balafrée dans les bois, sur les pentes, dans les ravins de la zone rouge. Nos villages sont beaux, même les églises de la reconstruction ont de la gueule ! Pas ces machins froids et austères du Brest de mon enfance ; ici, le charme des petits coins de France n'a pas été rompu par la reconstruction, c'est bien mais vue de la route, la N2 ou le CDD (tourisme moderne) cela ne permet pas de se rendre compte à qu'elle point cette terre a souffert
Cordialement,
Gilles.
Ps : déjà dit mais j'enfonce le clou : pour des belles photos voir la base Mérimé du ministère de la Culture.

Bonsoir à tous,
merci Bernard ! Peut-on imaginer un instant la réaction de ces gens qui doivent quitter leur village et revenir 4 ans après. C'est la fin d'un monde. Comment vivre dans un décor dont certains aujourd'hui déplorent la disparition - ha là,là, y a plus de tranchées ni de barbelés...-; décor qui rappelle cet enfer destructeur. Dans le roman de Dorgelès, le Réveil des Morts, un ancien combattant voyant les tranchées comblées se pose la question : et les rats, les millions de rongeurs qui infestaient les tranchées, les creutes et les gourbis, où sont-ils passés ??? S'il y en a qui ont pris le 20° siècle en pleine poire, c'est bien eux - les habitants de la zone rouge, pas les rats...

Cordialement,

Ferns.

Salut à tous, Jérôme, tu es optimiste : revenir 4 ans après, pour beaucoup le retour à eu lieu en 20, 22 voir 25, à Celles sur Aisne la reconstruction et fini presque 10 ans après le 11 novembre 1918.
Cordialement,
Gilles.

Bonjour à tous,

Je vous remercie vivement de parler dans ce forum du site "Le Chemin des Dames avant 1914" http://dumultien.over-blog.fr/, dont je suis l’auteur.

Ainsi que le souligne très justement pouldhu, la vie s’est réorganisée assez lentement dans la région. Dans un premier temps, de nombreuses zones livrées aux services de déblaiement et de déminage étaient interdites au public. Mon arrière-grand-père, qui était agent voyer à Colligis avant guerre, a tout naturellement été chargé de rétablir les routes du secteur : il vivait sans sa famille dans une baraque de bois à Chamouille, en compagnie des ouvriers et dans un environnement lunaire. Ce n’est que vers 1921-1922 que les premières populations ont commencé à revenir. En 1924, ma grand-mère s’est ainsi mariée dans une baraque servant d’église ! C’est à cette époque qu’un tourisme quelque peu voyeuriste s’est développé : le dimanche, des promeneurs venaient visiter « l’Aisne dévastée », et en repartaient avec des cartes postales et des « souvenirs du front ». Puis la reconstruction a commencé dans la seconde moitié des années 20, et a attiré de nombreux maçons et ouvriers italiens qui se sont parfois fixés dans la région.

Cordialement.

Dumultien.

Bonjour Dumultien, "Et a attiré de nombreux maçons et ouvriers italiens.." et de nombreux ouvriers agricoles polonais pour combler la main oeuvre paysanne décimée par la guerre.
Cordialement,
Gilles.

Bonsoir Gilles,

Oui, c'est vrai. Mais pour être complet, il faudrait aussi citer les Belges et les Espagnols, ainsi que les Africains et les Asiatiques.

D'après les chiffres publiés par François Bouloc (1), les nationalités présentes dans l'Aisne en 1921 se répartissent comme suit : Belges 49%, Italiens 16%, Espagnols 10%, Polonais 6%, "Africains" 4%, Suisses 3%, "Asiatiques" 3% et Russes 1%.

Cordialement,

Dumultien.


(1) "Le Chemin des Dames dans l'Après-Guerre ou les enjeux de la reconstruction exacerbés", in Nicolas Offenstadt (dir.), Le Chemin des Dames, de l'événement à la mémoire, Paris, 2004, p. 264.

Bonjour Dumultien (j'aime bien comme signature, ça fait empereur romain) merci de ces chiffres, le truc qui m'a toujours laissé sur le flanc, c'est les 3% de Suisse !
Cordialement,
Gilles.