Forum PAGES 14-18

Bonjour, afin de donner une suite à la question de laurent concernant le fort pseudo-bastionné et tavannes, voici un fort de la ceinture de Belfort, qui possède une gorge pseudo-bastionné. construit de 1883 à 1886, le fort sera remanié quelques années plus tard, construit en maçonnnerie, il n'est pas encore terminé que les essais sur le fort de la Malmaison en 1886 condamne les forts Séré de Rivières, un vaste programme de modernisation, va démarrer à partir de cette date, certains forts existants et construit en maçonnerie vont l'être, ainsi que les prochains forts construit seront eux construit en béton. Le fort de bessoncourt n'y échappe pas, les travaux vont démarrer en 1888 pour se terminer en 1895, cela va consister à renforcer la caserne, installée une caserne de guerre à la gorge, une entrée guerre, installation d'abris à canons sur la rue du rempart, le béton employé est du béton dit "spécial" ne possédant pas d'armature, obilgation donc de couler le béton avec coffrage voûté. l'épaisseur du béton est de 2,50m avec une densité de 400 à 500 kg.
les travaux de modernisation redémarreront en 1906 pour se terminer en 1909. le renforcement consistera en des gaines en béton armé, mais cette fois ci coulé à angle droit, l'installation de 2 tourelles a eclipse de 75mm, 2 tourelles à eclipse de mitrailleuses et 5 observatoires cuirassés. sa garnison était de 673 hommes, il possédait 34 pièces d'artillerie avant la modernisation. le fort appartient à la commune de Bessoncourt, il est en passe d'être sauvé, puisque depuis l'année dernière, la commune organise des manifestations en collaboration avec l'association "la caponnière" qui gère la ceinture de forts de la place.
il est deux forts en France, où le béton spécial a été utilisé et bien visible en France, c'est Bessoncourt et le Replaton, à Modane. bonne visite!

l'accès au fort se fait par une chicane, précédée d'un ravelin plein ouvert par deux murs en aile, enserrant une grille


juste après la grille, une place d'armes sur laquelle est implanté, une petite écurie


après la chicane, on accède au pont dormant permettant l'accès au fort




ce fort possède donc une courtine, avec deux coffres flanquants



lors de la première phase de modernisation, une entrée guerre sera percé dans le mur de gorge à droite de l'entrée, cette entrée guerre sera protégée par un pont à effacement latéral, celle-ci donnant directement dans le fossé


Afin de permettre l'accès à cette entrée guerre depuis la contrescarpe, une rampe a été créée, en face de celle-ci, notez que cette rampe est neutralisable par une coupure franche, de l'autre côté du pont, sur la contrescarpe, a été installé un pas de souris pour la troupe, équipé lui aussi d'une coupure

l'entrée du fort est protégée par un pont levis à bascule en dessous, une grille et une porte blindée


l'entrée donne accès aux casernements de gorge dont un sera renforcé en béton, le passage couvert de l'entrée donne accès à la cour principal de l'ouvrage


cette cour donne sur le casernement principal de la troupe d'une longueur impressionnante




la façade typique des forts Séré de Rivières, opus isodomum, grande porte avec imposte, encadré par deux fenêtres, le système de ventilation de la caserne, assuré par "oeil de boeuf"


Les casemates d'une grande longueur, 12mx6m permettent de reçevoir 48 hommes



des portes à claire-voie (chose rare) sont toujours en place


en 1883, la caserne va donc être renforcée, mais sans la détruire ou la modifier, on se contentera simplement de couler une dalle de 2,50m d'épaisseur et de couler une nouvelle façade sur celle en maçonnerie tout en laissant un passage pour la troupe entre la maçonnerie et le béton "circulation en façade évidée" on voit ici le passage menant à l'entrée guerre de l'ouvrage et non recouverte de ses terres

Voilà le point de jonction entre la caserne non renforcée et la partie renforcée



Voici la nouvelle façade à l'épreuve de l'obus torpille, notez le soucis d'esthétique avec ce crépis imitant la maçonnerie


Sur le puit, subsiste encore la pompe et son réservoir


le laboratoire est en assez bon état


des escaliers rampe permettant à la fois le passage de la troupe et de véhicules


lors de la deuxième phase de modernisation, le fort reçevra une usine électrique améliorant ainsi l'éclairage et la ventilation du fort


la deuxième phase de modernisation, cette fois ci en béton armé, verra l'implantation de cuirassements, ici le massif de tourelle de 75, comme vous pouvez le voir, tout à disparus, c'est le cas sur toute la place de Belfort, sur tous les cuirassements installés dans les forts, il subsiste juste une cloche observatoire cuirassé sur l'abri de combat de Bessoncourt et une guérite blindée au fort du Mont Vaudois, qui fera d'ailleurs également l'objet d'un reportage


malgré le renforcement en béton, le fort laisse encore entrevoir à certains endroits son architecture en maçonnerie comme cette citerne avec sa protection avec son arc de voûte rampant


exceptionnel, et là, on peut s'étonner de la chose, encore en place, le stock de bouteille d'oxygène pour l'éclairage des fossés de nuit

Des grilles défensives sont présentes dans tous le fort


Voici une gaine en béton spécial, pour information, la bande rouge au mur, permet au soldat qui se "ballade" dans les couloirs de savoir si il se trouve sous de la maçonnerie ou du béton


le fort malgré les renforcements, c'est rarement le cas, a tout de même conservé sa rue du rempart, puisque c'est un fort à massif central et à batterie basse, les passages couverts qui mènent aux emplacements de tirs à l'air libre sont enrobés au même titre que les traverses, à la différence que ceux-ci possède deux murs en aile, permettant en temps de guerre de supporter des rails recouvert de terre, afin de protéger le passage des coups au but


La rue du rempart tel qu'elle se présente à nos yeux aujourd'hui, ayant conservée ses emplacements de tirs et ses parapets


les traverses-abirs, elles aussi conservées, ont été protégées par la surélévation du sol, traverse à mur en aile ou enrobée




Toutes les traverses sont protégées de la foudre par une cage de faradet

Tout le long de la rue du rempart, ont été implanté des abris à canons pour deux pièces, ces abris possèdant également un petit abri pour les servants, ils sont tous reliés par une galerie enveloppe

Aux différents saillants du fort, un abri est jumelé à l'accès au coffre de contrescarpe, ce passage est surmonté par un parapet d'infanterie, quelquefois équipé d'une guérite blindée pour guetteur






la particularité de ces passages, c'est qu'ils aboutissent tous dans le fossé, en effet lors de la modernisation et le remplacement des caponnières, on n'a pas prévu de galeries souterraines pour accéder aux coffres

L'architecture de ces coffres est particulière du fait qu'ils sont construti en béton spécial, donc coulés en voûte





Une des chambre de tirs du coffre et la galerie de fusillade



Autre particularité de ce fort, comme certains de la place, il possède des travaux 17, au même titre que Verdun et les Hauts de Meuse. mais ici, on avait le temps, le travail a été soigné, le béton est présent partout, les galeries mènent à tous les organes de combat, aux casernements, l'accès se fait par escalier ou par puit

Encore de bien belles images!!!!!

merci!!!
Fred

Bonjour à tous, Bonjour Patrick, ravi que cela t'ai rappellé de bons souvenirs, en espérant qu'ils sauront utilisés ce fort comme il se doit.
Amicalement
Florian

Bonjour Florian,

Une petite question: tu parles de bouteilles d'oxygene mais n'est ce pas plutot des bombonnes d'acétylene?

A+
Fred