Forum PAGES 14-18

bonjour à tous,

j'aimerais savoir quel est ce petit cimetière situé au milieu des champs,en bord de l'autoroute A4,aux environs de Verdun,un peu avant la sortie de péage de La Rouge Haie (en venant de Châlon-en-champagne);
il est entouré par une haie sur ses 4 côtés et tout autour ce ne sont qu'étendues cultivées,avec l'autoroute à "portée de fusil";
il est très visible,même quand on passe à 130km/h.
je ne l'ai vu que quelques secondes mais je me demande depuis quelle est son "histoire",car il donne une impression d'isolement assez poignante,comme perdu au milieu de nulle part,devant le passage incessant et indifférent des voitures.

merci d'avance pour votre aide
amicalement,
Mireille

Bonsoir

Mireille, il s'agit certainement du cimetière de Fontaine Routon

En mettant "Fontaine Routon" dans google, on obtient quelques réponses avec divers numéros d'ambulances, ce qui, en général, permet de justifier la présence d'un cimetière.

Cordialement
Jérôme Charraud

Bonjour à tous et à toutes.
Bonjour Mireille.

Cela correspond-t-il à ce que vous avez vu?

Dans ce cas voici la réponse:

Mais je viens de voir que Jérôme a été plus rapide que moi.
Bonne fin de journée.
Cordialement.
Laurent

bonsoir à tous,

merci beaucoup Jérôme et Laurent,je suis épatée (encore et toujours)

c'est vraiment ce petit cimetière-là,la vue aérienne est très parlante
en attendant de pouvoir un jour aller le voir de plus près,je vais me pencher sur son histoire via Google notamment.

merci encore
amicalement,
Mireille

Bonjour Mireille,

j'étais dans ce cimetière mercredi, voici quelques vues...




Comme vous pouvez le voir cette tombe a été fleurie récemment.



Ce cimetière à été crée en août 1916, à la fin de la guerre il comptait prés de 1600 corps (1068 actuellement).
Ont été rassemblés ici les cimetières du Ravin du Placys, le petit cimetière de la "Queue de Mala", et les tombes isolées du secteur (soldats tombés en sept. 1914).

Bien cordialement,
Frédéric

bonjour à tous,
bonjour Frédéric,

merci beaucoup pour ces belles photos que je découvre seulement maintenant
je me rends compte que ce n'est pas un "petit" cimetière
et si ma mémoire est bonne,c'est la seule présence tangible de la Grande Guerre que l'on peut apercevoir depuis l'autoroute A4 dans la région de Verdun
il y a bien des panneaux (qui "racontent" les lieux) mais cela reste un peu dans l'abstrait,jusqu'à ce que "surgisse" tout à coup ce cimetière militaire qui vous frappe les yeux (et le coeur).

amicalement,
Mireille

Bonjour à tous, bonjour Mireille,

il y a un autre cimetière à proximité de l'autoroute (on ne le voit pas depuis celle-ci), la nécropole de Belleray.
Une délibaration du 8 août 1920 "officialise" la présence du cimetière militaire de Belleray, le sol est encore la propriété de deux agriculteurs.
A cent mètres de l'extrémité Est du village sa présence reste discréte tout en demeurant dans l'intimité spirituelle d'une commune particuliérement éprouvée. Il est établi sur la pent douce d'une petite colline qui domine et borde la Meuse.
Cette nécropole est longée par le chemin de La Falouze que des milliers de blessés ont suivi, de l'hopitâl de Bévaux à celui de Dugny, dans un long calvaire. Ceux, trop faibles, qui n'ont pu supporter cette ultime étape ont été enterrés dans ce cimetière dit "d'ambuances".
De ce lieu on peut voir les casernes Bévaux, au loin on devine les forts de Belleville, St Michel, de Tavannes et de Souville pù s'est brisée l'extréme percée de l'ennemi.
Le regard embrasse ces lieux sacrés et se trouve imprégné d'une profonde tristesse accentuée par un environnement bucolique, serein, propice au recueillement.






Le cimetière en 1921.






Amicalement,
Frédéric

Re bonjour,

pour la petite histoire, l'entretien de cette nécropole à été assuré jusqu'en 1950 par Emile Hoquet pensionné de guerre, unijambiste par surcroit.
Malgré son handicap tout lui incombe:
pousser la tondeuse mécanique, bêcher les terres pleins, tailler le périmètre de haies, entretenir les rosiers, nettoyer les croix et entretenir les peintures, recevoir les familles....

Il est à noter qu'au lendemain de la guerre, et ceci avec la complicité de Bellerois, des familles sont venues, en pleine nuit, déterrer et recueillir les restes des leurs dans la plus parfaite illégalité. (fait trés repandu à l'époque).
Cette pratique finit par irriter le gardien du cimetière, écoeuré de retrouver au petit matin son lieu de surveillance sans cesse retourné.
Par son tambour, il informa la cantonnade que dorénavant, tout contrevenant coupable de "rapt" nocturne serait ajusté au bout de son fusil.
Comme il ne passait pas pour un tendre, chacun enregistra le message.

Cependant, un jour, deux frères venus de Bretagne, père et oncle d'un défenseur de Verdun enterré à Belleray, vinrent solliciter Charles TRINQUART, fossoyeur à l'occasion, pour exhumer les restes du fils à la faveur de la nuit.

Charles TRINQUART, peu téméraire face aux menaces d'homicide du gardien, conseilla vivement aux deux Bretons de rester dans le respect de la loi et d'aller demander l'autorisation aux services de la commission des sépultures militaires de Verdun.

Bien lui en prit !

En effet, le cadavre apparu presque intact, conservé dans l'argile et l'eau. Or, le coffret ouvragé, amené de Bretagne, se révéla inadapté, beaucoup trop petit, et il fallut en hâte acheter un cercueil normalement dimensionné.

Frédéric

bonjour à tous,
bonjour Frédéric,

merci beaucoup pour ces compléments d'infos et ces anecdoctes,
je raffole des "petites" histoires de l'Histoire

j'en profite pour vous féliciter d'avoir été mis à l'honneur dans cet article
pages1418/forum-pages-histoire/membre-f ... 6338_1.htm
bravo!

amicalement,
Mireille

Re bonjour,

pour la petite histoire, l'entretien de cette nécropole à été assuré jusqu'en 1950 par Emile Hoquet pensionné de guerre, unijambiste par surcroit.
Malgré son handicap tout lui incombe:
pousser la tondeuse mécanique, bêcher les terres pleins, tailler le périmètre de haies, entretenir les rosiers, nettoyer les croix et entretenir les peintures, recevoir les familles....

Il est à noter qu'au lendemain de la guerre, et ceci avec la complicité de Bellerois, des familles sont venues, en pleine nuit, déterrer et recueillir les restes des leurs dans la plus parfaite illégalité. (fait trés repandu à l'époque).
Cette pratique finit par irriter le gardien du cimetière, écoeuré de retrouver au petit matin son lieu de surveillance sans cesse retourné.
Par son tambour, il informa la cantonnade que dorénavant, tout contrevenant coupable de "rapt" nocturne serait ajusté au bout de son fusil.
Comme il ne passait pas pour un tendre, chacun enregistra le message.

Cependant, un jour, deux frères venus de Bretagne, père et oncle d'un défenseur de Verdun enterré à Belleray, vinrent solliciter Charles TRINQUART, fossoyeur à l'occasion, pour exhumer les restes du fils à la faveur de la nuit.

Charles TRINQUART, peu téméraire face aux menaces d'homicide du gardien, conseilla vivement aux deux Bretons de rester dans le respect de la loi et d'aller demander l'autorisation aux services de la commission des sépultures militaires de Verdun.

Bien lui en prit !

En effet, le cadavre apparu presque intact, conservé dans l'argile et l'eau. Or, le coffret ouvragé, amené de Bretagne, se révéla inadapté, beaucoup trop petit, et il fallut en hâte acheter un cercueil normalement dimensionné.

Frédéric

Faux le terrain appartient au ministère de la défense veuillez vous renseigner avant de dire n importe quoi