Forum PAGES 14-18

Bonsoir !

Mon arrière-grand-père est allé au printemps 1919 chercher et récupérer le corps de son fils unique tué à Faxe-Fonteny le 20 août 1919. Il a pris cette photo de la nécropole en construction :



J'aimerais en avoir une photo récente.

Il a aussi pris cette photo du mémorial de son fils :



La croix existe-t-elle encore ?

Cordialement.

Xavier

Erratum : Pierre DUBOIS a été tué en sortant de la tranchée à la tête de ses hommes le 20 août 1914 en non 1919 : "C'est l'heure les amis ! en avant !". Il n'est pas allé plus loin ...

Bonsoir

Je viens de faire une petite recherche sur le net et lui ai trouvé un compagnon de galère.
Pierre Dubois est du 344e RI et est tombé le 20/08/1914, comme Jean Barbe (voir tableau)
http://www.genea-bdf.org/BasesDonnees/m ... be_bou.htm

Malheureusement pas plus d'infos, pour l'instant

Cordialement
Jérôme Charraud

Bonjour Xavier,

Fonteny (petit village près de Delme en Moselle)
Bataille de Morhange 20 août 1914. La 68e D.R. (général Brun d'Aubignac) est mise à disposition du 20e C.A. le 19 août à Faxe et Fonteny.
En 1923, la commune de Fonteny est avisée du transfert des corps du cimetière militaire au cimetière national de Riche. Aujourd'hui, seul un monument rappelle les unités qui ont combattu dans ce secteur.

Voir le récit d'un témoin du 344e R.I. (page 168) dans "Echec à Morhange" éditions Ysec.

Cordialement.
Jacques DIDIER

Merci Jacques de ces précisions.

La croix à la mémoire de Pierre DUBOIS a donc disparu et son corps n'est pas au cimetière national de Riche puisque mon arrière-grand-père, après une longue enquête sur place dont il me reste les notes manuscrites et des photos, l'a retrouvé et fait rapatrier dans le caveau familial à Bordeaux.

A noter que la famille qui s'était occupée d'enterrer le corps a offert à mon arrière-grand-père un rouet avec une plaque en cuivre gravée "le rouet de la Victoire" qui trône depuis 1919 dans notre salle-à-manger familiale.

A noter enfin que mon arrière-grand-mère avait cousu dans la doublure de la veste de son fils des pièces d'or destinées à dédommager celui qui s'occuperait de son corps en cas de décès. Elles ont été restituées à son père ... Ma mère en avait une qu'on lui a malheureusement volée il y a quelques années (je ne pense pas qu'elle portera chance au voleur !).

Il faudra un jour parler de tous ces braves gens qui, au lendemain des batailles, dans leur village ravagé, allaient s'occuper des morts et des blessés par simple humanité et avec desintéressement.

Cordialement.

Xavier

Merci Jacques de ces précisions.

La croix à la mémoire de Pierre DUBOIS a donc disparu et son corps n'est pas au cimetière national de Riche puisque mon arrière-grand-père, après une longue enquête sur place dont il me reste les notes manuscrites et des photos, l'a retrouvé et fait rapatrier dans le caveau familial à Bordeaux.

A noter que la famille qui s'était occupée d'enterrer le corps a offert à mon arrière-grand-père un rouet avec une plaque en cuivre gravée "le rouet de la Victoire" qui trône depuis 1919 dans notre salle-à-manger familiale.

A noter enfin que mon arrière-grand-mère avait cousu dans la doublure de la veste de son fils des pièces d'or destinées à dédommager celui qui s'occuperait de son corps en cas de décès. Elles ont été restituées à son père ... Ma mère en avait une qu'on lui a malheureusement volée il y a quelques années (je ne pense pas qu'elle portera chance au voleur !).

Il faudra un jour parler de tous ces braves gens qui, au lendemain des batailles, dans leur village ravagé, allaient s'occuper des morts et des blessés par simple humanité et avec desintéressement.

Cordialement.

Xavier

Bonjour Xavier,

A propos des tombes.
Pour avoir fait des recherches sur la façon dont s'est déroulé le ramassage des blessés et des morts au lendemain de la bataille de Morhange, on peut dire que les choses se sont passées de la même façon dans les différents villages concernés.
Pendant plusieurs jours, sous le contrôle des autorités militaires allemandes, les hommes valides ont été réquisitionnés, les uns pour rassembler les corps sur le champ de bataille pendant que d'autres creusaient les tombes.
On remarque que certains officiers reçoivent une sépulture dans le cimetière paroissial tandis que d'autres sont inhumés dans des fosses communes. Français et Allemands séparés.
Les archives bavaroises mentionnent que 1.200 Français ont été inhumés dans le secteur Delme-Fonteny-Hannocourt-Tincry.
On ne peut exclure la fouille des cadavres malgré le contrôle et l'interdiction de toute visite sur le champ de bataille. Pourtant certains habitants réussissent à cacher des objets jusqu'à la fin des hostilités et les restituer aux familles ensuite.
Un morhangeois, Laurent Sauveur, qui a prodigué des soins aux blessés français fait en sorte que tous aient une sépulture digne. Il réussit à cacher bon nombre de livrets militaires. C'est lui qui a permis, lors des exhumations, d'identier le corps du fils du général de Castelnau.
Les actions de ce genre ont été courantes en Lorraine annexée.

Cordialement.
J.DIDIER