Re: Livre d'Or - Collège SFX VANNES
Publié : jeu. juil. 06, 2006 8:50 pm
Bonsoir à tous.
Après Stephan, après Sophie pour la Bretagne-nord, à mon tour ....
Après plus d'un an de recherche - l'ouvrage étant excessivement rare puisqu'objet d'une édition limitée en 1923 et jamais ré-imprimée - je viens de prendre possession d'un exemplaire du livre d'or de mon Collège intitulé "Le Collège Saint-François-Xavier de VANNES au champs d'honneur (1914-1918)" édité par Gabriel Beauchesne, Paris , imprimerie Lafolye à Vannes.
A suivre un avant-propos de l'écrivain Louis Martin-Chauffier (ancien élève) figurent au long des 350 pages de l'ouvrage les panégériques des 337 élèves MplF (GenWeb en dénombre 336 ?) allant d'une vingtaine de lignes pour les plus courts à ... 5 pages pour certains ! Outre le CV du soldat, on peut y découvrir son parcours après son incorporation, les circonstances plus ou moins détaillées du décès, ses citations, des extraits de ses lettres ou autres témoignages ... Si le 116e RI est le plus représenté (25 soldats), puis les 62e RI (pour Nico), 118e RI et 35e RaC, on retrouve de multiples appartenances (infanterie, aviateurs ...) dont je vais établir un listing "nom + régiment" pour ceux qui seraient intéressés.
La manipulation du dit-ouvrage étant assez risquée pour un passage sous scan, les textes seraient livrés tapés. Donc sujet à un peu de délai après commande ...
Au nombre des soldats mentionnés : Germain Foch (le fils du Maréchal), le Colonel Degrées du Lou du 65e RI, beaucoup de particules (la vieille noblesse bretonne) et d'ecclésiastiques.
A titre d'exemple de ce que l'on peut y lire, ci-dessous le chapitre consacré à Augustin Bréart De Boissanger, seul ancien SFX MplF du 19e RI de Brest, envoyé en avant-première à notre camarade Sophie (honneur aux bretonnes
).
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Augustin Marie Henri BREART DE BOISANGER
Lieutenant au 19e régiment d'infanterie - Chevalier de la Légion d'honneur - Croix de guerre.
Né à Quimperlé, le 16 janvier 1874, élève de Saint-François-Xavier (1889-1892). Elève de l'Ecole Sainte-Geneviève, se prépare à St Cyr, mais à 20 ans, sa santé le force à abandonner sa carrière militaire.
Etant encore écolier, il écrivait à sa mère : "Je veux faire le bien et ne pas passer ma vie à rêver de la faire".
Sous l'influence de son père, il avait été initié dès sa jeunesse aux questions économiques et sociales. Il groupe dans un Office Central les syndicats agricoles du Finistère et les oeuvres annexes sous la devise : "Instaurare omnia in Christo", appelle à lui toutes les bonnes volontés, respectueux des traditions, s'entourant de toutes les autorités sociales d'où qu'elles vinssent, pourvu qu'elle partageassent sa foi en l'idéal chrétien.
Travailler pour Dieu et pour la France, telle est sa devise.
Il refuse en 1913 la candidature à la députation de la 2e circonscription de Brest, pour se livrer tout entier à cette oeuvre de paix sociale.
Au premier signal des hostilités, mobilisé comme adjudant territorial, il passe volontairement au 19e d'infanterie et rédige son testament pour assurer la continuité de ses oeuvres.
Le 14 septembre il écrivait : " Je suis parti en début de septembre comme adjudant, j'ai été nommé sous-lieutenant à Chalons et ai pris le commandement d'une compagnie, depuis j'ai été nommé lieutenant. Nous sommes arrivés le 28 septembre dans la Somme, près d'Albert. J'ai passé 67 jours sans discontinuer dans les tranchées, à une très petite distance des Allemands, ayant souvent des petites attaques.
Le Général Eydoux m'a donné pour cela mon deuxième galon et une citation.
Mes cheveux gris me servent dans ces circonstances et mon titre de volontaire aussi."
Le 16 décembre il écrivait à ses soeurs : "J'ai entendu la messe et communié ce matin de façon à être prêt à tout : mes instructions pour l'Office Central sont dans mon secrétaire. Je désire que la situation de l'Office Central soit très claire de toute dette, de façon que cela n'embarasse pas mon successeur pour continuer ..... Ce sera la meilleure manière de prier pour ceux qui ne seront plus là.".
Le lendemain, 17 décembre, à Orvilliers la Boiselle, le 19e d'infanterie se porte en avant sur un terrain découvert, avec un entrain remarquable, et pris par des feux d'écharpes et d'enfilades, il progresse quant même, s'empare d'un blockaus fortement organisé et des tranchées ennemies en avant du village, se maintint toute la journée sous un feu violent d'infanterie et d'artillerie. C'est là que Boisanger chargeait à la tête de son peloton, lorsqu'une première blessure le força à s'arrêter. Pressé par ses hommes de venir en arrière pour se faire soigner, il refuse en disant : "Je n'abandonne pas mes Bretons". Deux autres balles vinrent le frapper dans la mêlée, et il mourut, donnant ainsi jusqu'à la fin, l'exemple du sacrifice et de la tenacité de la race.
Citations à l'ordre du jour.
"Augustin Bréart de Boisanger, lieutenant de réserve au 19e d'infanterie, a fait preuve dans de nombreuses circonstances d'un sang-froid et d'une adresse remarquables, particulièrement dans les multiples patrouilles qu'il a tenu à diriger lui-même, et est allé relever le corps d'un sergent à une faible distance des tranchées allemandes."
"A pris le commandement de sa compagnie après que son capitaine eut été blessé et s'est porté à l'assaut à la tête du premier peloton de sa compagnie pour reprendre le blockaus d'Orvilliers ; est tombé dans la mêlée qui a suivit."
Extrait du Bulletin des Syndicats réunis de agriculteurs du Finistère, 19 février 1915.
"Le salut de la Patrie est l'oeuvre des oeuvres : de Boisanger court au front et tombe ; le diocèse perd en lui le plus complet de ses hommes d'oeuvres et l'Evêque le plus docile de ses fils."
Paroles de Mgr Duparc, évêque de Quimper au service funèbre célébré à Sainte-Croix de Quimper le 15 juin 1915 à l'occasion du centenaire de la naissance du vicomte Hersart de la Villemarqué, membre de l'Institut de France, grand-père d'Augustin. Six petits-fils du Vicomte sont morts pour la France.

(Portrait extrait des "Cahiers du 19e RI" communiqué par Sophie
)
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pages 35 à 37 in
"Le Collège Saint-François-Xavier de VANNES au champs d'honneur (1914-1918)"
Gabriel Beauchesne, éditeur . 117 Rue de Rennes, PARIS
MCMXXIII (1923)
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Bonne soirée.
Cordialement. Jean-Yves

Après Stephan, après Sophie pour la Bretagne-nord, à mon tour ....
Après plus d'un an de recherche - l'ouvrage étant excessivement rare puisqu'objet d'une édition limitée en 1923 et jamais ré-imprimée - je viens de prendre possession d'un exemplaire du livre d'or de mon Collège intitulé "Le Collège Saint-François-Xavier de VANNES au champs d'honneur (1914-1918)" édité par Gabriel Beauchesne, Paris , imprimerie Lafolye à Vannes.
A suivre un avant-propos de l'écrivain Louis Martin-Chauffier (ancien élève) figurent au long des 350 pages de l'ouvrage les panégériques des 337 élèves MplF (GenWeb en dénombre 336 ?) allant d'une vingtaine de lignes pour les plus courts à ... 5 pages pour certains ! Outre le CV du soldat, on peut y découvrir son parcours après son incorporation, les circonstances plus ou moins détaillées du décès, ses citations, des extraits de ses lettres ou autres témoignages ... Si le 116e RI est le plus représenté (25 soldats), puis les 62e RI (pour Nico), 118e RI et 35e RaC, on retrouve de multiples appartenances (infanterie, aviateurs ...) dont je vais établir un listing "nom + régiment" pour ceux qui seraient intéressés.
La manipulation du dit-ouvrage étant assez risquée pour un passage sous scan, les textes seraient livrés tapés. Donc sujet à un peu de délai après commande ...
Au nombre des soldats mentionnés : Germain Foch (le fils du Maréchal), le Colonel Degrées du Lou du 65e RI, beaucoup de particules (la vieille noblesse bretonne) et d'ecclésiastiques.
A titre d'exemple de ce que l'on peut y lire, ci-dessous le chapitre consacré à Augustin Bréart De Boissanger, seul ancien SFX MplF du 19e RI de Brest, envoyé en avant-première à notre camarade Sophie (honneur aux bretonnes

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Augustin Marie Henri BREART DE BOISANGER
Lieutenant au 19e régiment d'infanterie - Chevalier de la Légion d'honneur - Croix de guerre.
Né à Quimperlé, le 16 janvier 1874, élève de Saint-François-Xavier (1889-1892). Elève de l'Ecole Sainte-Geneviève, se prépare à St Cyr, mais à 20 ans, sa santé le force à abandonner sa carrière militaire.
Etant encore écolier, il écrivait à sa mère : "Je veux faire le bien et ne pas passer ma vie à rêver de la faire".
Sous l'influence de son père, il avait été initié dès sa jeunesse aux questions économiques et sociales. Il groupe dans un Office Central les syndicats agricoles du Finistère et les oeuvres annexes sous la devise : "Instaurare omnia in Christo", appelle à lui toutes les bonnes volontés, respectueux des traditions, s'entourant de toutes les autorités sociales d'où qu'elles vinssent, pourvu qu'elle partageassent sa foi en l'idéal chrétien.
Travailler pour Dieu et pour la France, telle est sa devise.
Il refuse en 1913 la candidature à la députation de la 2e circonscription de Brest, pour se livrer tout entier à cette oeuvre de paix sociale.
Au premier signal des hostilités, mobilisé comme adjudant territorial, il passe volontairement au 19e d'infanterie et rédige son testament pour assurer la continuité de ses oeuvres.
Le 14 septembre il écrivait : " Je suis parti en début de septembre comme adjudant, j'ai été nommé sous-lieutenant à Chalons et ai pris le commandement d'une compagnie, depuis j'ai été nommé lieutenant. Nous sommes arrivés le 28 septembre dans la Somme, près d'Albert. J'ai passé 67 jours sans discontinuer dans les tranchées, à une très petite distance des Allemands, ayant souvent des petites attaques.
Le Général Eydoux m'a donné pour cela mon deuxième galon et une citation.
Mes cheveux gris me servent dans ces circonstances et mon titre de volontaire aussi."
Le 16 décembre il écrivait à ses soeurs : "J'ai entendu la messe et communié ce matin de façon à être prêt à tout : mes instructions pour l'Office Central sont dans mon secrétaire. Je désire que la situation de l'Office Central soit très claire de toute dette, de façon que cela n'embarasse pas mon successeur pour continuer ..... Ce sera la meilleure manière de prier pour ceux qui ne seront plus là.".
Le lendemain, 17 décembre, à Orvilliers la Boiselle, le 19e d'infanterie se porte en avant sur un terrain découvert, avec un entrain remarquable, et pris par des feux d'écharpes et d'enfilades, il progresse quant même, s'empare d'un blockaus fortement organisé et des tranchées ennemies en avant du village, se maintint toute la journée sous un feu violent d'infanterie et d'artillerie. C'est là que Boisanger chargeait à la tête de son peloton, lorsqu'une première blessure le força à s'arrêter. Pressé par ses hommes de venir en arrière pour se faire soigner, il refuse en disant : "Je n'abandonne pas mes Bretons". Deux autres balles vinrent le frapper dans la mêlée, et il mourut, donnant ainsi jusqu'à la fin, l'exemple du sacrifice et de la tenacité de la race.
Citations à l'ordre du jour.
"Augustin Bréart de Boisanger, lieutenant de réserve au 19e d'infanterie, a fait preuve dans de nombreuses circonstances d'un sang-froid et d'une adresse remarquables, particulièrement dans les multiples patrouilles qu'il a tenu à diriger lui-même, et est allé relever le corps d'un sergent à une faible distance des tranchées allemandes."
"A pris le commandement de sa compagnie après que son capitaine eut été blessé et s'est porté à l'assaut à la tête du premier peloton de sa compagnie pour reprendre le blockaus d'Orvilliers ; est tombé dans la mêlée qui a suivit."
Extrait du Bulletin des Syndicats réunis de agriculteurs du Finistère, 19 février 1915.
"Le salut de la Patrie est l'oeuvre des oeuvres : de Boisanger court au front et tombe ; le diocèse perd en lui le plus complet de ses hommes d'oeuvres et l'Evêque le plus docile de ses fils."
Paroles de Mgr Duparc, évêque de Quimper au service funèbre célébré à Sainte-Croix de Quimper le 15 juin 1915 à l'occasion du centenaire de la naissance du vicomte Hersart de la Villemarqué, membre de l'Institut de France, grand-père d'Augustin. Six petits-fils du Vicomte sont morts pour la France.
(Portrait extrait des "Cahiers du 19e RI" communiqué par Sophie

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pages 35 à 37 in
"Le Collège Saint-François-Xavier de VANNES au champs d'honneur (1914-1918)"
Gabriel Beauchesne, éditeur . 117 Rue de Rennes, PARIS
MCMXXIII (1923)
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Bonne soirée.
Cordialement. Jean-Yves
